msMITIC 2019

SEQ1 - Continuité pédagogique dans un stage A

26.06.2020

Alessandro Mennillo avatar. Alessandro Mennillo

Canevas: Continuité 

Introduction 

Au moment de la fermeture des écoles à cause du COVID-19, j’étais en train de réaliser le deuxième semestre de mon stage A dans l’établissement secondaire de La Sarraz. Pendant l’enseignement en présentielle, je donnais régulièrement les cours d’histoire à une classe 9VG et une en 10VG, pour un total de 4 périodes par semaine. Dans ce texte, je présenterai - de façon générale - mes pratiques d’enseignement à distance pour les deux classes mentionnées auparavant, plus précisément je m’attarderai sur certaines actions pédagogiques et aménagements effectués pour les deux classes. 

Anticipation 

Mon action d’enseignant a été concertée tout au long du « confinement » avec mon PraFo. Ainsi, j’ai fourni le matériel pour les élèves et crée des séquences ad hoc prenant compte de la situation, sans pourtant avoir des contacts avec les élèves ni avec la plateforme de partage des « devoirs » TeamUp. De plus – toujours en accord avec mon PraFo – mon action n’a pas été uniquement celle de renforcer les savoirs des élèves acquis avant le 13 mars, mais j’ai continué les séquences abordées pendant l’enseignement en présentiel (Révolution française et Napoléon/10VG et l’Empire romain/9VG).

Pendant la réalisation du matériel pédagogique pour mes élèves, j’ai pu m’appuyer sur les compétences MITIC acquises sur Squily, notamment : 
·      Création d’un quizz sur Squily
·      Réaliser une infographie comme support de cours – approfondi en créant un vidéo grâce à POWTOON FREE. 

De plus, le matériel fourni aux élèves était des fichiers PDF « modifiables », c’est-à-dire des documents ayant déjà des espaces de textes intégrés pour que les élèves puissent répondre aux questions directement dans lesdits fichiers.  

Ceci dit, mon action d’enseignant s’est arrêtée à la création du matériel pédagogique et la correction des dossiers rendus par les élèves. En effet, mon PraFo s’est occupé de transmettre les informations, les dossiers à travers les canaux de communication à disposition de l’établissement : TeamUp, e-mail, téléphone et courriel. 

Pédagogie 

La transition entre l’école en présentiel et l’école à distance s’est faite différemment par rapport aux deux classes concernées par mon enseignement. En effet - avec la 9VG - j’ai enseigné l’après-midi du vendredi 13 mars et, avec mon PraFo, on a pu répondre aux questions et de faire prendre les livres d’histoire, les dossiers, etc. En somme, une transition douce.  Or, pour la 10VG, la rupture a été nette, imprévue, sans possibilité de faire une séance transitoire ni de leur faire prendre le matériel nécessaire pour pouvoir travailler à la maison.

Néanmoins, dès le 23 mars, mon PraFo a pu partager avec tous mes élèves, toute la documentation nécessaire afin de continuer les séquences didactiques débutées en classe.

Planification 

Dès l’annonce de l’interruption des cours, j’ai décidé avec mon PraFo, de continuer les cours comme commencé en classe pour la 9VG et de produire de nouveaux dossiers pour la 10VG. Cependant, il a fallu l’adapter au contexte et à cette nouvelle manière d’enseigner l’Histoire.

Tout d’abord - au niveau de la durée pour réaliser les « devoirs » – on a laissé aux élèves (9VG et 10VG) le triple du temps que celui prévu en présentiel. Plus précisément, ils ont eu le temps de réaliser leurs « devoirs » d’abord entre le 23 mars jusqu’au 20 avril et ensuite entre le 20 avril et le 11 mai.

Ensuite, on a fourni toute la documentation nécessaire via la plateforme TeamUp (consignes, pages du manuel, etc.) afin de réaliser la séquence prévue dans des fichiers PDF « modifiables ». 

Enfin – même si la 9VG a pu amener le dossier d’histoire à la maison au moment de la fermeture – j’ai rendu de nouveaux dossiers électroniques modifiables et contenant des nouvelles consignes, documents, activités, adaptées à la nouvelle situation. 

Voici les aménagements dus à l’école à distance que j’ai proposés à mes élèves : 

a)
    Proposition de fichiers électroniques PDF modifiables. De plus, si le travail demandé aux élèves prévoyait des réalisations personnelles, plusieurs types de fichiers étaient donnés. P.ex.
b)    Consignes plus étendues et documents accompagnés d’ultérieurs commentaires censés les guider pendant la réalisation de l’exercice.
Consignes-étendues.png 93.64 KB
Consignes-étendues 2.png 134.78 KB
c)     Création de vidéo « ad hoc » avec la plateforme POWTOON FREE ou proposition de vidéo YouTube au début de chaque séquence.

Exemple d’explication d’un schéma sur les types de gouvernements : 

d)    Réalisation de quizz en ligne à travers la plateforme Socrative. A travers cet outil, j’aurais pu contrôler qui avait terminé les exercices et réalisé le quizz formatif final. 
Exemple résultats :
QCM-socrative.png 59.52 KB

Déroulement et évaluation

Le problème le plus important dans cette période d’école à distance en tant que stagiaire A a été celui du rapport avec le groupe-classe. La médiation de la part de mon PraFo – même si cela a signifié une réduction des tâches à réaliser – a rendu extrêmement difficile d’observer le déroulement des séquences, les difficultés des élèves et les apprentissages effectués par les élèves. Au moment de la rentrée, j’ai pu constater que la plupart des élèves n’avaient pas réalisé les « devoirs » à distance. Pourtant, cela n’a pas été une grande surprise, car la participation au quizz Socrative a été très faible et au moment des rendus des productions personnelles, seulement 3-4 élèves ont rendu leur travail. 

Ainsi, en accord avec mon PraFo, on a prévu de ne pas rendre des versions corrigées des exercices à donner. En effet, on a décidé de reprendre toutes les séquences d’apprentissages – même si de façon réduite – au moment du retour à l’école en présentiel. Par exemple, le quizz Socrative a été reproposé en classe avec beaucoup plus de succès et participation. Ceci a été une décision visant à éliminer les inégalités d’apprentissages accrues par l’école à distance (difficultés dans la lecture, impossibilité de recevoir de l’aide de la part de la famille, etc.). Cela dit, il a été extrêmement compliqué de reprendre en quelques périodes les « devoirs » demandés, d’autant plus que parfois une production personnelle de la part de l’élève était demandée. Or, dans ce cas, j’ai proposé des nouveaux cours, plus adaptés à l’école en présentiel. 

Le 11 mai, avant de débuter les cours d’histoire avec mes classes, j’ai voulu questionner mes élèves concernant l’école à distance et leurs difficultés. Premièrement, les difficultés concernant la possibilité d’utiliser un ordinateur a été mis en avance, le partage de l’ordinateur, tablettes, avec le reste de la famille était très commun et rendait le travail individuel très compliqué. Ainsi, dans mes deux classes il y avait très clairement une fracture numérique entre les élèves. Deuxièmement, mes élèves ont rencontré des difficultés au niveau « pratique ». Or, des savoir-faire qu’on donne pour escomptés – modifier des fichiers PDF, créer des documents Word, utiliser l’e-mail – n’étaient pas du tout maîtrisés. Par exemple, pour expliquer comment travailler sur un fichier PDF, mon PraFo a dû faire une vidéoconférence avec sa classe (9VG). En troisième et dernier lieu, des critiques ont été soulevées concernant les consignes étendues qui accompagnaient les « devoirs » à réaliser à distance. En effet, ce que j’avais imaginé comme un aménagement qui aurait facilité le travail à la maison n’a pas facilité le travail à distance, voir l’a complexifié. 

Éducation aux médias 

En guise de conclusion, je souhaite envisager des solutions alternatives relatives à la dernière difficulté rencontrée par mes élèves, c’est-à-dire la longueur des consignes. Une possibilité aurait été celle de proposer des vidéoconférences pendant lesquelles j’aurais pu expliquer les exercices à réaliser et répondre à des questions. Cette solution pourrait néanmoins rentrer en conflit avec la fracture numérique bien présente dans mes deux classes. Ainsi, j’aurais pu imaginer de proposer des très courts vidéos créés « ad hoc » en présentant les consignes et les exercices à réaliser du même style que la vidéo réalisée sur POWTOON FREE. Cela pourrait être une solution, mais elle est chronophage pour l’enseignant et, surtout, elle ne prendrait pas compte les questions des élèves. Il n’y aurait donc pas d’interaction.  


Finalement, le manque d’interaction avec mes élèves a été la partie la plus compliquée à surmonter dans mon expérience de l’enseignement à distance dans le cadre de mon stage A.