Pendant le premier semestre du stage A d’italien dans un établissement du Canton de Vaud, nous avons planifié et organisé une séquence d’apprentissage intégrant les MITIC, dont les objectifs étaient la planification d’un séjour linguistique dans une ville italienne choisie par l’élève, la préparation d’un diaporama et l’exposition orale du projet. Le travail se déroule dans un premier temps individuellement et prévoit : un travail de recherche préliminaire sur la ville (les monuments à visiter et les événements culturels), sur l’hébergement et sur l’institution de formation pour l’enseignement de l’italien (une école de langue ou bien une université) ; la préparation d’un diaporama pour accompagner l’exposé, contenant des images et des informations sur la ville, sur l’hébergement et sur les cours d’italien ; l’exposition orale accompagnée d’un Keynote. Nous exposerons ici l’ensemble de cette séquence. En effet, nous avons décidé de présenter ce travail que nous avons mis du temps à préparer car nous ne savions pas si durant le deuxième semestre le matériel serait aussi propice à l’intégration des MITIC (TBI, ordinateurs, beamer) - ce qui malheureusement est le cas. 
Nous tenons a souligner que nous avons fait notre stage dans le même collège et dans la même classe, c'est pourquoi nous avons pu développer ce projet ensemble.

Le projet est adressé à une classe de 10e Harmos option spécifique italien composée de 9 élèves. La séquence se déroule sur deux périodes hebdomadaires pendant le mois de novembre 2019, pour un total de 6 périodes de préparation et 2 périodes d’expositions orales afin de faire passer tous les élèves. Ces derniers utilisent des ordinateurs de l’établissement pour effectuer leurs recherches sur internet et pour préparer la présentation.

La tâche est en lien avec l’unité 12 du moyen d’enseignement (RETE Junior B), « Le vacanze », consacré aux vacances et au tourisme en Italie. L’intégration des MITIC dans la tâche est ciblée : la richesse et la qualité technique du Keynote constituent une partie des objectifs de la tâche et sont évalués.

La séquence s’est déroulée en trois moments principaux : la recherche des informations, la préparation de la présentation et l’exposé orale individuel en plénière, pendant laquelle les autres élèves ont pris des notes au moyen d’une grille à remplir. Les élèves ont montré un haut degré d’engagement pendant toutes les phases de l’activité. 

Cette activité a permis aux élèves de s’entraîner dans l’utilisation d’un logiciel de présentation orale. C’est une habileté désormais indispensable dans leurs futures carrières.

L’utilisation des MITIC dans cette séquence constitue une substitution (modèle SAMR) de l’activité sans MITIC. Il s’agit, en effet, d’une activité de recherche au moyen d’un navigateur et d’une activité de présentation au moyen du logiciel Keynote : 

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L’utilisation des MITIC lors de cette séquence apporte plusieurs avantages par rapport à un enseignement sans MITIC : 

1. Les élèves peuvent intégrer au travail de recherche l’utilisation d’outils numériques.

2. La recherche sur internet mène les élèves à lire plusieurs documents authentiques en italien de manière autonome, afin de trouver les informations nécessaires.

3. La forme du diaporama aide les élèves à disposer les informations dans un ordre logique et à les résumer. 

4. Le diaporama guide les élèves pendant leur exposition orale en leur permettant d’attendre un plus haut degré de complexité par rapport à une exposition orale sans aucun support. 

5. Le type d’activité (projet) et le degré d’autonomie prévu permettent la différenciation pédagogique.

La mise en œuvre de l’activité a confirmé les avantages attendus. En outre, on a constaté un avantage supplémentaire : les élèves étaient très motivés et intéressés par la tâche. 

L’objectif principal que nous voulions atteindre à la fin de cette séance, et en se basant sur le PER, était de celui de produire des énoncés simples propres à des situations familières de communication en s’aidant d’un support numérique (diaporama). 
En effet, l’expression orale est la compétence la plus difficile à faire pour les élèves. Le fait de se trouver devant d’autres personnes et devoir s’exprimer tout en affrontant le regard des camarades fixé sur eux est une chose qu’ils n’apprécient pas du tout. De plus, il est courant que dans ce genre de situation, une feuille de triche soit autorisée afin de s’aider durant la présentation. Cependant, la plupart des élèves n’arrivent pas à décrocher leur regard de la feuille et lisent les phrases préparées.  
C’est pourquoi nous avons opté pour un support informatique : les élèves regardent ce qui leur est projeté et ne sont plus concentrés uniquement sur la personne qui présente. Le fait d’avoir des mots clés projetés permet à l’élève d’être rassuré et non plus d’avoir la tête constamment baissé sur le papier qu’il tient entre les mains. Pour finir, et c’est l’élément ici le plus important que nous avons pu observer, le fait de pouvoir préparer un exposé entièrement avec des ordinateurs et de pouvoir utiliser un support comme Keynote pour le présenter a généré une grande motivation chez les élèves.  

Nous avions remarqué, ainsi que notre praticienne formatrice qui avait ces élèves pour la première année, qu’il y avait un grand manque de motivation. Toutes les activités proposées ne les intéressaient pas et il en découlait parfois une mauvaise ambiance ainsi que des petits problèmes mineurs de gestion de classe. Le fait d’avoir utilisé les MITIC nous a permis de remotiver les élèves ainsi que de créer un lien avec eux : nous avons pu comprendre leur mode de fonctionnement et ainsi améliorer notre enseignement. 

Nous avons pu les guider tout au long de cette séquence grâce à nos connaissances sur les MITIC : utilisation des ordinateurs, savoir faire des recherches ainsi que l’utilisation de Keynote.
Pour les aider, nous leur avons transmis une liste de sites qu'ils pouvaient utilisés. Parmi ceux-ci, nous avons donné des sites de voyages, d'universités, de villes, en italien, afin de les guider vers des sites plus faciles et directement dans la langue-culture étudiée. Nous avons également ajouter des sites de traductions/dictionnaire reconnus et efficaces que nous leur avions déjà présenté durant le semestre pour d'autres activités. 
Nous avons conclu avec notre praticienne formatrice, pour cet exercice, qu'il valait mieux avoir une posture de guide afin de laisser aux élèves la possibilité d'explorer les moyens mis à disposition afin qu'ils puissent apprendre à utiliser un programme informatique mais également laisser place à leur imagination, ce qui leur a également permis de prendre plus confiance en eux lors de la réalisation et l'exposition de leur projet.

Pour terminer, nous devons avouer que nous avons été surpris par le résultat. En effet, nous ne nous attendions pas à un tel succès. Les élèves qui d'habitude se montrent les plus réticents à parler ou simplement à entrer dans un exercice se sont montrés les plus motivés. Cela s'est également vu dans leur note finale.
Si nous devions modifier une chose, nous imposerions peut-être un numéro maximum de slides à faire pour l'exposé. Plusieurs élèves se sont laissé prendre au jeu et on voulu créer des pages de présentation pour chaque image qu'ils ont trouvée. Comme la plupart des élèves étaient italophones, le fait de parler un peu plus et d'expliquer en détail certaines choses n'a pas posé problème pour les noter. Toutefois, certains élèves avaient terminé bien avant ceux qui cherchaient à mettre un maximum de détails dans leur présentations.
Cependant, si un travail de ce genre est fait avec une classe qui ne maîtrise pas aussi bien la langue/le sujet, il nous semble important, afin qu'ils ne se perdent pas dans un flux d'informations, d'imposer des petites règles comme celle que nous venons de mentionner, ce qui permettra également aux professeurs de carder un cadre et un rythme qui est plus ou moins le même pour tous.

Comme mentionné dans l’introduction, l’utilisation et la qualité du diaporama ont également été évalués. En effet, en accord avec notre patricienne formatrice, il nous a semblé important d’accorder des points au support de présentation : les élèves se sont appliqués à choisir de belles images, à utiliser de manière correct le programme en mettant parfois des effets de transition ou des couleurs à leur texte.

 

Les élèves ont été avertis sur l’utilisation responsable des outils mis à disposition : les ordinateurs et le navigateur. Ils ont utilisé de manière responsable les ordinateurs mis à disposition par l’école et ils ont amené leur recherche de manière pertinente par rapport au projet pédagogique. À propos de ces aspects, il n'y a eu aucun écart par rapport aux prévisions.

Ayant accru nos connaissances pratiques et théoriques sur l'utilisation des TICE et sur la différenciation pédagogique, nous estimons que deux démarches, qui n'ont pas été mises en place lors de la réalisation de la séquence, soient nécessaires. Les propositions de régulation sont donc liées à l'introduction de ces deux actions pédagogiques:

1) Avant de commencer la tâche, l'enseignant.e doit expliquer aux élèves comment chercher sur Google et utiliser des images en respectant les droits d'auteur (Paramètres > Recherche avancée > Droits d'usage: "libre de droits d'usage, de distribution ou de modification); pendant la réalisation de la tâche, l'enseignant.e doit veiller sur l'application de cette démarche par les élèves.

2) Une élève ayant un problème de dyslexie faisait partie de cette classe. Cependant, les aménagements la concernant visaient uniquement une aide lors des tests significatifs et non durant les préparations ou activités en classe.

En ce qui concerne les élèves aux besoins particuliers, nous proposons le document Concept 360 (https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/formation/scolarite_obligatoire/fichiers_doc/CONCEPT_360_V1__D%C3%A9cembre_2019_DEF.pdf) qui prévoit la mise en place de différents aménagements, décrits par les fiches disponibles à l’adresse :  https://www.csps.ch/fr/projets/projets/fiches-d-information-pour-les-enseignant-e-s
Dans ces fiches il y a aussi quelques indications par rapport à l'utilisation des ordinateurs. En ce qui concerne les élèves ayant une dyslexie, la fiche "Dyslexie-Dysortographie" recommande "le choix d'une police d’écriture sobre, claire et de grande taille (pas de polices avec sérif )". Certaines polices d’ordinateur conviennent particulièrement bien aux élèves concernés, comme OpenDyslexic (gratuite) ou encore Comic Sans MS, Arial, Century Gothic (gratuites), etc. Une taille de police d’au minimum 12, voire 14, avec un interligne de 1.5, et si possible plus d’un espace entre les mots (3 dans l’idéal à l’école primaire) ou entre les lettres faciliteront encore la lecture de l’élève." (p. 9).
La police Open Dyslexic est librement téléchargeable au lien suivant: https://www.bdrp.ch/document-pedagogique/police-open-dyslexic-0

Dans nos prochaines séquences, nous prendrons plus en compte ces aspects, en privilégiant le choix des polices susmentionnés.

La planification est en lien avec l’unité 12 du moyen d’enseignement (RETE Junior B), « Le vacanze », consacré aux vacances et au tourisme en Italie. Le vocabulaire nécessaire à la mise en oeuvre de la tâche est présenté dans l’unité. La séquence se déroule dans la salle de classe. Les élèves ont à disposition des ordinateurs préalablement réservés par l’enseignante. L’activité se déroule le mercredi pendant deux périodes sur 3 semaines.

L’enseignante doit prévoir les différences entre les élèves par rapport à leur maîtrise de la langue et à l’usage du numérique. Elle doit fournir un soutien constant à tous les élèves pendant le déroulement de la tâche.

Les élèves ont été capables de mettre en œuvre l’activité dans le temps prévu et sans des difficultés remarquables. L’utilisation du numérique a montré ses bénéfices en termes de différenciation pédagogique, de motivation et de renforcement des compétences numériques et linguistiques. En effet, les élèves qui étaient en plus grande difficulté d’apprentissage sont ceux qui ont démontré le plus de motivation et d’excellents résultats.

Comme mentionné précédemment, il y avait dans cette classe une élève dyslexique.  Nous aurions dû mettre en place des aménagements (voir paragraphe 3.1 "Education aux média"), notamment veiller à ce que tout le monde choisisse une police adaptée (OpenDyslexic, Comic Sans MS, Arial, Century Gothic entre autres), d'une taille d’au minimum 12-14 avec un interligne de 1.5.

Nous avons commencé par distribuer aux élèves un dossier dans lequel apparaissait une présentation que nous avions faite devant eux le jour précédent. Comme eux, nous avons choisi une ville et une école afin de leur montrer un exemple de ce que nous attendions. Puis, nous leur avons également ajouté des sites de recherches pertinents pour les aider. Nous leur avons également montré l’utilisation du programme Keynote. Nous soulignons ici le fait que la plupart des élèves connaissaient déjà le programme de nom ou l’avait utilisé une fois. Pour les autres, l’apprentissage s’est fait de manière naturel et instinctif. 

Après quoi nous leur avons laissé du temps pour faire leur recherche et préparer leur support. Nous avons utilisé un drive commun où les élèves pouvaient déposer leur travail et le reprendre la fois d’après. 

Après les avoir tous évalués, nous leur avons demandé de nous partager leur expérience, ce qu’ils avaient ou non apprécié. Comme mentionné précédemment, le fait de pouvoir travailler sur l’ordinateur les a grandement motivé et le temps durant les périodes d’enseignement leur a semblé s’écouler « plus vite que d’habitude ».