Je choisis l’option c) de votre information suite à la fermeture des lieux de formation.
Introduction
Cet article a pour but de vous faire part de la continuité pédagogique mise en place pour l’enseignement à distance en collaboration avec mon PraFo suite à la pandémie du Coronavirus et la fermeture des écoles dès le 13 mars 2020.
L’activité suivante a été réalisée avec des élèves de 10ème OS Economie/Droit dans l’établissement secondaire de Crassier – Elisabeth de Portes (22 élèves). Etablissement dans lequel j’effectue un stage A en économie, pendant 7 périodes par semaine dans des classes de 9,10 et 11ème OS.
En temps normal mon PraFo n’utilise pas les MITIC dans ses cours. Il a une approche frontale et classique. Dès lors, il ne voulait pas déstabiliser les élèves en imposant de nouvelles méthodes de travail avant d’avoir de directives de la part de l’établissement et de devoir éventuellement changer de méthode par la suite.
La problématique des inégalités était aussi fortement présente. On se doutait bien que les élèves ne détenaient pas tous d’ordinateur et qu’ils n’avaient pas tous le même niveau en informatique.
Quelques jours après la fermeture du 13 mars, le temps que la direction s’organise, les consignes étaient de privilégier l’intranet de l’école pour transmettre des documents aux élèves et les mails comme moyen de communication (mon PraFo détenait une liste des élèves avec leur adresse mail). L’établissement a prêté des ordinateurs aux élèves qui n’en détenaient pas.
L’objectif était de s’assurer du suivi des acquis des élèves et de conserver un rythme, une routine. Les directives de mon PraFo ont été de me confier certains travaux à distance. La continuité du programme était une priorité, tout en ne surchargeant pas les élèves.
L’utilisation avancée des logiciels de présentation à savoir Keynote et Powerpoint est nécessaire. Je suis déjà coutumier de ces deux logiciels que j’utilise régulièrement.
Compétences élèves
L’utilisation des logiciels de messagerie (privée) était nécessaire afin de pouvoir communiquer avec les élèves. L’intranet de l’établissement était une plateforme qu’ils devaient maitriser afin de pouvoir accéder aux documents déposés par les enseignants. Une utilisation basique de PowerPoint ou Keynote était nécessaire afin de faire une activité en droit. J’ai mis à disposition des liens de capsules vidéo existantes sur « YouTube » pour les élèves qui auraient été débutants sur ces logiciels (selon mes renseignements des activités qui utilisent ces logiciels sont effectuées dans d’autres didactiques dès la 9ème).
Pédagogie
Le droit pénal était le sujet que nous avions abordé avant le confinement et par conséquent il m’a demandé de faire une présentation de l’un des principes d’application du droit pénal. L’objectif dans un premier temps était de maintenir un rythme d’apprentissage tout en faisant des rappels sur des éléments qui avaient été vus en classe. Afin de reprendre gentiment les sujets que nous avions laissés en standby. Je devais donc transmettre de la théorie en essayant d’illustrer et d’exemplifier un maximum afin de guider les élèves.
Nous n’avons pas demandé de production des élèves dès le début du confinement afin de respecter un temps d’adaptation à cette situation extraordinaire. Le PraFo veillait à ne pas les surcharger et les mettre sous pression.
Puis, dans un deuxième temps, une fois que les élèves ont commencé à s’habituer à cette situation, j’ajoutais à la partie théorique une activité à distance afin que les élèves appliquent les éléments théoriques en les confrontant avec des cas, des exemples pratiques. Leur retour de production était envoyé par mail au PraFo.
Finalement dans un troisième temps, on leur a demandé de nous présenter à l’aide d’un Keynote ou Powerpoint un travail en lien avec le sujet de droit : proposer un exemple (option a) qui met en évidence cette notion de droit ou effectuer un travail de recherche (par exemple trouver un article, option b) qui l’exemplifie.
Planification
Mon PraFo voulait garder le contrôle des échanges avec ses élèves et ne me demandait pas d’assurer le suivi. Il préférait limiter le nombre d’intervenants afin de simplifier le travail à distance.
Je m’occupais de la production qu’il validait. De son côté il s’occupait de poster les documents sur intranet et des échanges de mail afin de garder un suivi sur l’avancement et/ou sur les difficultés de compréhension des élèves. L’objectif était de leur transmettre la partie théorique pour une semaine et de leur demander de faire l’activité la semaine d’après. Le planning des tâches théoriques et pratiques étaient gérées par le PraFo selon le retour des élèves. Par conséquent il se pouvait que les devoirs soient plus espacés et ajustés dans le temps.
Nous avions une discussion téléphonique chaque semaine afin qu’il me face un feedback des retours qu’il recevait et afin de programmer la suite de nos interventions.
Rythme, routine
Un document avec une partie théorique et une partie activité était mis en ligne sur l’intranet de l’établissement pour chaque classe OS (9ème, 10ème. 11ème). Les élèves avaient 1 semaine pour lire la théorie et rendre leur production par retour de mail. Un feedback était rendu dans les 3 jours. Un nouveau document était déposé tous les 10 jours.
Le document théorique ne devait pas leur prendre plus de 30 minutes et l’activité était prévue pour 45-60 minutes.
Déroulement et évaluation
La gestion des élèves s’est faite en « one to one » par les échanges de courriel. Cette méthode a été privilégiée d’autant plus que des polémiques, autour de l’utilisation de certain logiciel comme « Zoom » faisant défaut à la protection des données, ont été rendues publiques.
Avant la fermeture des écoles nous avions commencé le thème de la publicité en économie.
J’ai produit trois séquences avec des activités pour les thèmes suivants :
L’évaluation du travail s’est porté sur les points suivants :
1. Identification de la notion de droit,
2. Estimation de « doute qui profite à l’accusé »,
3. Argumentations, texte expliquant les hypothèses,
4. La Décision final, le jugement selon les informations à disposition,
5. (Fiabilité de la source d’information si le choix s’est porté sur un article, une vidéo).
Dans cette séquence le but visé pour l’élève était apprendre à identifier la notion de droit « le doute profite à l’accusé », en comprenant la nuance de « doute raisonnable ». Pour cela il a fait des recherches sur internet ou fait appel à son imagination et sa créativité afin d’exemplifier ces notions de droit. De ce fait il a prouvé qu’il comprenait les nuances et contrastes de ces deux notions. Il a appris également à synthétiser les idées qu’il voulait transmettre dans une présentation Keynote. Il avait à sa disposition une présentation qui concerne la théorie et un exemple des notions abordés.
Education aux médias (activité en droit sur le doute raisonnable)
Objectifs Mitic travaillés :
FG 31 : Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d’information.
L1 38 :Exploiter l’écriture et les instruments de la communication pour collecter l’information, pour échanger et pour produire des documents. Les élèves devront chercher des informations sur la notion de « doute raisonnable », préparer une présentation et la présenter à leurs pairs.
Objectifs transversaux : La collaboration, la communication et la démarche réflexive.
Le rôle de l’enseignant était de guider les recherches des élèves sur internet. Attirer leur attention sur le fait qu’ils doivent vérifier leurs sources d’information, les amener à se questionner sur la fiabilité de ces sources (pour les élève qui présentent l’option b).
Vu que cette activité a été faite à distance et suivi par échanges de mails. Il s’est avéré très difficile de recevoir des résultats de la part des élèves sous forme de présentation comme il leur avait été demandé. Cette activité prouve la nécessité de sensibiliser dès le début les élèves à l’utilisation des MITIC dans sa didactique. L’importance du guidage de l’enseignant en présentiel ou en vidéoconférence (lors d’enseignement à distance) sont nécessaires pour ce type de travail. Néanmoins cette prise de conscience est positive pour la suite afin d’être préparé pour une éventuelle prochaine pandémie et ou avoir un regard critique sur son enseignement avant période de COVID.
Conclusion
La marge de manœuvre en tant que stagiaire A est faible pour ne pas dire inexistante. J’étais frustré de ne pas pouvoir proposer mes idées ou de ne pas pouvoir mettre en place mon enseignement à distance.
Si j’avais eu la responsabilité d’une classe et un peu plus de marge de manœuvre j’aurais créé (à l’aide de Weebly par exemple) mon propre site pour mes classes de 9,10 et 11 OS afin de simplifier la prise d’information et le retour de production pour les élèves. Chose qui pourrait être mise en place tout au long de l’année même sans période de confinement et remplacerait l’agenda (bien souvent oublié, perdu et sans annotation).
En ce qui concerne le suivi, j’aurais organisé des vidéos conférences à l’aide de Zoom afin de présenter la théorie et d’avoir une interaction avec les élèves et entre élèves. Des séances questions/ réponses auraient été aussi envisageables.
Je conçois que cette période était compliquée à tous les niveaux et qu’on n’a pas eu le temps de s’y préparer. Depuis le 11 mai nous commençons gentiment à reprendre les cours en présentiel et selon moi il serait temps de mettre en place des procédures, marches à suivre pour l’enseignement à distance. De plus des cours de bureautique ou d’utilisation de certains logiciels nécessaire (Zoom, Skype, messagerie) devraient être donnés afin de préparer nos élèves.
Giovanni Santoro
