msMITIC 2019

SEQ 1 mise en oeuvre

04.05.2020

Stéphanie Bellamy avatar. Stéphanie Bellamy

Séquence MITIC- Stéphanie Bellamy
 
>      CONTEXTE
 
Introduction
·      Explication du contexte.
J'ai commencé mon année scolaire en me disant que j’avais trop négligé l’expression orale en continu en anglais de mes élèves l’année dernière. En réfléchissant à la question, je me suis rendue compte que je m’étais laissée décourager par leur résistance à ce type d'activités avec lesquelles ils ne sont pas à l’aise. En effet, s’exprimer en continu dans sa langue n’est déjà pas quelque chose de facile, mais avec une autre langue, la difficulté augmente ainsi que la peur du jugement de l’autre. Comme les méthodes classiques (exposés face à la classe) ne semblent pas permettre de débloquer cette parole, j’ai voulu saisir l’opportunité qui m’était offerte de me tourner vers le numérique pour créer une activité qui supprime, en partie, le regard de l’autre et donne la possibilité aux élèves de recommencer s’ils se trompent. 
Ma ressource (capsule ci-dessous ) est née de ce cheminement: 



Pourtant, je me suis rendue compte que, prise telle quelle, ma ressource ne laisse pas beaucoup d’autonomie aux élèves, ce qui pourrait aussi limiter leur motivation. En effet, d’après Roland Viau, les élèves s’engagent plus dans une activité quand ils ont la possibilité de faire des choix (Viau, 2000).
Par conséquent, j’ai réfléchi à ma séquence en incluant des éléments d’autonomie.
 
·      Explication du déroulement de la séquence
Objectif de la séquence : l’élève sera capable de présenter la personnalité de son choix à l’aide d’une narration sur keynote.
 
Je pense faire cette séquence avec ma classe de 10VG qui est la moins à l’aise avec l’expression orale en anglais. Je choisis aussi cette classe, car je l’ai eue l’année dernière. J’avais fait une présentation orale classique avec eux qui avait donné lieu à beaucoup de protestations et d’expressions de peurs et cela me permettra de comparer leurs réactions.
 
Les grandes étapes de cette séquence sont : 
-       La révision du vocabulaire de la description physique et des traits de caractère, des activités (hobbies), de l’expression des goûts (likes and dislikes)
-       Enseignement de l’utilisation de keynotes avec intégration d’images et création d’une narration orale
 
Ces étapes sont développées plus en détail dans la partie « planification ».
 
 Utilité du numérique
Si je m’en réfère au modèle SAMR (A. Levy, 2016), l’utilisation du numérique dans ma séquence permet de faire évoluer une activité d’expression orale classique jusqu’au niveau de modification de cette activité.
La substitution : les élèves ne font pas que substituer l’outil habituel de présentation (une feuille de papier comme support et une à deux photos sur une clé USB au mieux) par un outil informatique. L’augmentation intervient dans le fait que l’utilisation de keynote narrative apporte des « fonctionnalités supplémentaires ». Les élèves sont aussi formés à une utilisation moins connue de keynote qui inclut un enregistrement audio. La modification : avec l’utilisation de keynote narrative, j’ai été obligée de repenser mes cours habituels sur l’expression orale et cela a modifié ma classe. Le processus d’exécution de la tâche est différent pour les élèves et permet « des approches impossibles ou tout au moins très difficiles à mettre en place sans le numérique ».
Je trouve aussi que la modification intervient dans le fait que l’utilisation des TIC permet un nouveau positionnement de l’élève qui est quasi-impossible, faute de temps, autrement.  En effet, au lieu de faire un exposé en une seule fois, l’élève a la possibilité de se corriger afin de rendre la version qui lui semble la plus satisfaisante.
 
• Quels avantages ou intérêts par rapport à un enseignement sans MITIC?
 
Les deux avantages les plus saillants pour les élèves
1-    Diminution du stress pour les élèves. Sans l’utilisation des TIC, l’élève se retrouve dans une configuration classique de présentation orale seul face à la classe, sous le regard du maître et des autres élèves. Grâce à l’outil numérique, il n’est plus autant exposé et peut mieux gérer son stress lié au regard de l’autre. A la fin, il ne reste que le regard indirect de l’enseignant.
2-   Le droit à l’erreur. Sans l’utilisation des TIC, l’élève fait sa présentation une seule fois pour être noté. Souvent, avec le stress, les élèves oublient de dire des choses ou font des erreurs et n’ont pas la possibilité de recommencer. Avec l’utilisation du numérique, l’élève peut effacer son enregistrement et recommencer presque autant de fois qu’il le souhaite dans le temps qui lui est imparti.
 
Les avantages pour l’enseignant :
1-la possibilité de réécouter et de mieux noter. Les présentations orales sont souvent très rapides et il est parfois difficile de noter justement la prestation de l’élève. Avec les TICE, l’enseignant peut réécouter autant de fois qu’il en a besoin.
2-Un gain de temps : 
- sans les TIC, l’enseignant doit prendre plusieurs périodes pour faire passer les présentations orales. Avec les TIC, tous les élèves enregistrent le même jour leur présentation.
- Une fois le modèle construit, il sera très facile de le reproduire en variant les objectifs en fonction des thèmes travaillés. 

• Retour après expérience
 Pour les élèves 
Les retours positifssur l’utilisation du numérique par rapport à l’exposé classique : 
- Le stress du regard de l’autre semble en partie diminué : beaucoup d’élèves ont ainsi exprimé qu’ils étaient soulagés de ne pas devoir faire la présentation devant les autres élèves. Plusieurs étaient rassurés de savoir qu’il n’y a que moi qui les écouterai. Quand je leur ai demandé ce qu’ils préféraient, une grande majorité (2/3 des élèves) a répondu « les exposés avec l’ordinateur ».
 
- Grâce au numérique, les élèves ont exprimé qu’ils avaient aimé avoir la possibilité de faire plusieurs versions et de choisir celle qu’ils voulaient rendre pour être notés.
Il me semble que cette appréciation positive vient du fait que les élèves ont eu un certain contrôle sur leur production (répétitions possibles avant rendu final et possibilité de choisir la version à rendre). Comme Viau le dit, l’autonomie et le choix sont des sources de motivation plus grandes pour les élèves (Viau, 2000).
 
Retours « négatifs » sur l’utilisation du numérique par rapport à l’exposé classique :  
-       Certains élèves se sont plaints des complications techniques que l’utilisation du numérique engendrait.
Régulation : il me semble que ces « plaintes » sont essentiellement dues à la nouveauté de l’exercice. Une pratique régulière pourrait rapidement atténuer ce sentiment.
-       Environ 1/3 des élèves préfère encore les exposés classiques. Ils disent que parler à un ordinateur n’est pas naturel, qu’ils préfèrent parler devant de « vrais gens » et que, même si cela fait peur, « et bien, c’est la vie ».
-       Si le numérique règle le problème du regard de l'autre, son utilisation semble engendrer un problème de rapport à leur propre image (ici leur voix). Deux élèves ont exprimé qu’ils détestaient s’entendre, sans que cela semble cependant les freiner complètement. Une autre élève a dit être bloquée pendant le premier entraînement : elle avait du mal à parler devant un écran. Par la suite, elle a pu faire l’exercice.
Régulation : Il me semble que ce problème d'image de soi est inhérent à cette période de la vie des collégiens. Pour les aider, il faudrait envisager, au cours de la séquence, au moins un "cours" de théâtre, d’élocution, de prononciation, d’enregistrement de sa voix (sur le site Vocaroo par exemple: https://vocaroo.com/) pour les aider à s'"apprivoiser" eux-mêmes.
 
 Pour l’enseignante :
Points positifs : 
-       Comme je pouvais écouter plusieurs fois les présentations quand le besoin s’en faisait sentir, j’ai le sentiment d’une notation plus juste. De plus, ne pas devoir évaluer un élève tout en devant gérer les autres pendant la classe participe assurément à cette notation plus juste.
-       J’ai aussi effectivement gagné énormément de temps en cours en faisant passer les élèves tous ensemble. 
-       Le temps de notation en dehors des cours était moins long que je ne le pensais. Une fois la grille de notation bien rodée, cela revient à passer 5 minutes par élèves, ce qui est moins que la correction d’un TA de vocabulaire.

Points négatifs :
-       Sur le moment, c’était beaucoup de stress de gérer l’intégration du numérique ! Je l’attribue au fait que c’était une première pour moi et que je ne suis pas « rodée ».
-       Des élèves ont raté leur enregistrement ou envoyé un fichier vide. C’est difficile de faire la part du problème technique de la mauvaise volonté. 
Régulation : accepter que des problèmes techniques arriveront et que ce n’est pas si grave que cela qu’un ou deux élèves aient à rattraper plus tard. Pas besoin que tout soit parfait !
 
En fin de compte, toutes les « plaintes » (élèves et enseignant) sont relatives au fait que nous avons tous dû sortir de notre zone de confort. Ce point négatif reste donc un élément positif dans la mesure où enseignante et élèves ont accédé à de nouvelles compétences.
 
Compétences enseignantes
Comme je ne suis pas une « geek » et que ma créativité numérique dépend aussi des outils mis à disposition dans mon collège, je me suis tournée vers une compétence de base, à savoir « Utiliser les ressources numériques de son environnement de travail » que j’ai validé sur squily (j’ai aussi validé « Connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans l'enseignement », « Comprendre l’élève digital native», « Gamifier / Ludiciser sa classe avec le numérique »)
Capture d’écran 2020-02-19 à 17.49.50.png 40.11 KB
Sachant que les ordinateurs de classe fonctionnent en général et que ce sont des MAC, j’ai décidé de me former à Keynote, ce qui m’a fait découvrir une nouvelle fonctionnalité concernant la narration. Maintenant, il va sans dire que j’ai aussi dû apprendre à utiliser de nombreux autres outils, notamment pour créer ma capsule, et que ce sont toutes les compétences acquises au sein du module MITIC qui me permettent de mener cette séquence. 
Du point de vue du Référentiel de Compétences professionnelles, j’ai assurément dû développer la compétence 8 et, plus précisément la compétence 8.1 (Faire preuve d’un esprit critique et nuancé par rapport aux avantages et aux limites des technologies comme soutien à l’enseignement et à l’apprentissage) et 8.2 (Évaluer le potentiel didactique des technologies en relation avec le développement des compétences visées dans le plan d’études).
 
Mes démarches avant l'activité.
Au tout début de mon questionnement sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement, je me suis tournée vers Viau, R. (2005) qui parle de l’impact des TIC sur la motivation à apprendre. J’étais en effet curieuse de voir si le numérique pouvait vraiment m’aider dans la problématique concernant l’expression orale en continu. A début, je n’étais pas convaincue. Je trouvais qu’il y avait beaucoup d’outils pour aider les autres compétences en langue, mais pas l’oral. 
J’ai continué mes recherches sur des sites enseignants qui proposaient des activités de baladodiffusion (http://flecampus.ning.com/profiles/blogs/podcasting-baladodiffusion). Même si je n’ai pas trouvé de solution toute faite, la multiplication des visites sur de nombreux sites (Pearltrees, Pinterest, site enseignant comme https://eslcarissa.blogspot.com/) permet au final de faire avancer la réflexion.
J’étais aussi très contente de trouver VoiceThread (https://voicethread.com/) qui offre les mêmes fonctionnalités que keynotenarrative, avec, en plus, la possibilité de commenter en direct la présentation de quelqu’un, ce qui aurait pu permettre de créer plus d’interactivité et de collaboration entre les élèves. Malheureusement, VoiceThread est payant dans le contexte de la classe.
Ensuite, grâce à mon praticien formateur, qui est aussi le PRessMITIC de mon établissement, j’ai découvert que keynote avait cette fonctionnalité liée à l’oral qui est intéressante à exploiter.
 
>      ALIGNEMENT PEDAGOGIQUE
 
Objectifs
-       Objectifs disciplinaires travaillés 
L’objectif principal de la séquence est l’expression orale en continu. Cet objectif s’inscrit dans les compétences définies par le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL) de production orale et plus particulièrement celle de « monologue suivi » dans lequel l’élève de niveau A2 « peut (…) décrire quelque chose par une simple liste de points et faire une description brève et élémentaire d’un événement ou d’une activité ».
 
Cette séquence se fera aussi dans le contexte des attentes du Plan d’Étude Romand (PER) concernant la production de l’oral en continu et plus particulièrement L3 34 — Produire des textes oraux variés propres à des situations de la vie courante…
En effet, le PER établit que les élèves doivent être capables :
-       De faire des descriptions de soi, des autres, et d'événements (habitude, projet futur, récit au passé,…)
-       De justifier ses préférences
-       De parler de situations de la vie quotidienne et d'intérêts personnels
 
Objectifs MITIC travaillés 
Selon moi, ils correspondent à FG 31 
-       Les élèves vont devoir « créer et gérer des documents » 
-       Les élèves vont « réaliser des productions médiatiques selon les règles des différents supports »
Dans le contexte de l’éducation aux médias, les élèves vont apprendre à utiliser les fonctionnalités écrites et orales de Keynotes qui est un logiciel utilisé très fréquemment dans le monde scolaire. C’est aussi une compétence qu’ils pourront transposer dans le monde professionnel. Cette dernière compétence est aussi décrite dans le référentiel de compétences professionnelles à la compétence 8. 5 (Aider les élèves à s’approprier les technologies). 
 
Objectifs transversaux travaillés
A travers ce travail, l’élève devra apprendre à développer des stratégies d’« acquisition de méthodes de travail », notamment « gérer son matériel, son temps et organiser son travail ».
Deux étapes principales les aideront à développer cette compétence : 
-       à la maison : choix des photos et révisions des éléments de langue 
-       au collège : les séances dédiées à l’apprentissage de keynotenarrative en autonomie
 
En terme de communication, je ne trouve pas de descripteur qui corresponde à l’un des objectifs principaux de la séquence qui est plus d’ordre psycho-affectif. En effet, j’espère aussi que l’intégration du numérique dans cette séquence permettra aux élèves de développer un rapport à l’oral plus de confiant grâce à la possibilité de répéter et recommencer leur présentation autant de fois qu’ils le souhaitent. 
 
Ces fonctionnalités offertes par les TIC permettront aussi aux élèves d’avoir une analyse réflexive sur leur propre production : l’élève devra à la fois parler, s’écouter, évaluer sa propre production et la corriger. Ces compétences réflexives me semblent importantes à souligner.
 
Style pédagogique
 
-       Le rôle de l’enseignant 
Dans cette séquence, l’enseignant a un rôle de transmetteur de connaissances, mais j’aimerais la plupart du temps me positionner en tant que guide du processus d’apprentissage des élèves en leur laissant le plus d’autonomie possible. 
Concernant keynote, la séquence est découpée de manière à ce que l’élève puisse comprendre son utilisation de manière autonome et qu’il puisse tester sa mise en pratique de manière graduelle. L’enseignant n’est là qu’en soutien des apprentissages.
Je pense que mon rôle aura aussi une dimension affective : comme l’évaluation à la clé sera sommative et que l’exercice devrait être une première pour les élèves, il faudra certainement rassurer les plus inquiets sur le fait qu’ils ont compris le fonctionnement de l’outil informatique.
 
-       Le rôle des élèves
Pour que l’activité ne mettent pas uniquement les élèves en position d’utilisateurs, il me semblait important qu’ils puissent amener leurs propres photos pour construire leur keynote. Cela leur permettra d’être aussi des producteurs. 
Le découpage de la séquence (accès à un tutoriel sur keynote narrative, accès à un document « pas à pas », exercices graduels d’appropriation de l’outil, mais aussi apprentissage du vocabulaire) leur permet d’être autonomes dans leur apprentissage, ce qui est une compétence qu’ils ont assurément besoin de développer.
 
-       Productions finales 
La production finale sera une présentation orale d’une personnalité avec pour support un keynote. Au-delà de la note, pour mettre en valeur la présentation des élèves, je pourrais créer un blog de classe qui hébergerait toutes les présentations transformées en vidéo. Par la suite, on pourrait procéder au vote de la meilleure vidéo. Je pressens cependant qu’il faudra demander aux élèves s’ils sont d’accord, car je ne suis pas sûre qu’ils seront tous à l’aise avec cette idée. Comme je suis sûre de rencontrer de la résistance, je me pose la question suivante : est-ce que je dois les « forcer » de la même manière qu’on les contraint aussi quand on leur demande de faire des exposés devant la classe ou est-ce que je dois respecter cette gêne ? La première solution les met dans une situation où ils doivent sortir de leur zone de confort en apprenant à parler en public, ce qui est une compétence utile jusque dans le monde du travail. La deuxième solution est plus respectueuse et sensible.
Une troisième solution serait de trouver une autre idée pour mettre en valeur leur production…
 
-       Rôle de l’environnement numérique (accès aux informations, simulation, consommation ou production, etc.)
Pour la mise en pratique de ma séquence, il est bien dommage que ma capsule initiale s’adresse aux enseignants. Pour cette séquence, j’ai dû refaire une capsule destinée aux élèves. La voici : 

Avec cette nouvelle capsule, je compte organiser une classe inversée dans la salle informatique du collège. Je choisis de la faire au collège plutôt que de leur donner ce travail à faire à la maison, car j’ai affaire à des élèves peu autonomes. Comme l’enjeu sera un TS, j’envisage de les laisser le plus autonome possible tout en leur offrant un cadre bien défini pour que le travail avance et que personne ne soit laissé de côté. 
 Avec toutes les étapes intermédiaires prévues avant la production finale, les élèves pourront s’habituer aux outils d’abord en étant consommateur (avec la capsule), pour ensuite passer en mode producteur (production du keynote narrative)
 
• Retour après expérience
 Rôle de l’enseignante
Je me suis trouvée à la fois dans un rôle de transmetteur de connaissances en anglais et en informatique, ce qui me fait sourire concernant ce dernier point, moi qui n’avais pas d’affinité particulière avec le numérique avant le début de cette année. Cette expérience était très enrichissante de ce point de vue.
 
Concernant ma posture, j’ai été plus impliquée que je ne le voulais et que je ne l’avais prévu. Même avec une capsule et un document pas à pas, j’ai trouvé que les élèves étaient très peu autonomes. Mon rôle de guide était donc moins important que je ne l’avais prévu, mais, avec une majorité d’élève, j’ai eu tout de même la satisfaction de les voir gagner en autonomie.
 
Régulation : comme je me suis sentie débordée, à certains moments, par toutes les demandes de mes élèves concernant l’utilisation de Keynote, j’ai fait appel aux élèves qui avaient compris pour aider. La prochaine fois, il faut que j’envisage cela non pas comme une stratégie de survie personnelle, mais comme un moyen de différenciation qui a sa place à part entière dans cette activité.
 
Rôle des élèves
-       Les élèves sont plus que jamais devenus producteurs. Ils ont fait des choix, pris en main leurs présentations, ils ont pu s’auto-corriger et s’améliorer. Même si j’ai eu l’impression de plus les accompagner que souhaité initialement, force est de constater qu’ils ont fini par se prendre plus en main. Ils se sont plus entre-aidés aussi. 
 
Les productions finales étaient satisfaisantes du point de vue de la langue et de leur nouvelle compétence informatique. D'un point de vue relationnel, cela m’a permis de découvrir les goûts des élèves. Un grand regret est de ne pas avoir su comment valoriser leur travail. 
Initialement, je voulais créer un blog de classe pour qu’ils puissent se montrer leur présentation les uns aux autres. Mais ils ont exprimé beaucoup de réticence à cette idée et ne voulaient être écoutés que par moi. 
Entre temps, j’ai appris au cours de didactique de l’anglais que la tâche demandée aux élèves doit, pour être vraiment propice à l’apprentissage, avoir un but communicatif authentique. C’est cette finalité qui crée une motivation que je n’ai pas su présenter. La façon dont j’ai amené le projet les mettait trop en avant personnellement. La prochaine fois, je leur proposerai de faire une présentation à mettre sur un blog avec pour objectif final d’élire la personnalité de l’année. Cela concentrera plus les élèves sur la personnalité que sur leur performance.
 
Exemple de production finale
J'ai choisi la présentation de Taïssia, parce qu'elle a vraiment essayé de faire vivre sa présentation.  Elle a fait des efforts pour ne pas juste s'en tenir à un commentaire d'images, mais elle a essayé d'exprimer en plus ses opinions et ses sentiments. Le travail de préparation est évident, même si elle reste approximative sur des termes qu'elle aurait pu chercher ou demander. La cohérence de son choix et de ses remarques n'est pas toujours très claire, mais cela reste un très bon travail.
TS Taïssia.key 19.94 MB

Évaluation
-       Type d’évaluation prévue et remédiations possibles 
L’évaluation sera sommative et se fera sous forme de grille critériée qui donnera lieu à une note sur 6.
Comme les élèves doivent construire leur keynote, l’un des critères de l’évaluation sera la production (respect des consignes, cohérence du message)
Cependant, ils seront principalement évalués sur l’utilisation de la langue. 
-       Comme les élèves auront la possibilité de recommencer plusieurs fois leur enregistrement, l’un des critères notera l’expression et la fluidité du discours oral. 
-       Comme le vocabulaire concerne un thème particulièrement redondant depuis la 9eme (voire encore avant), un critère concernera la richesse du vocabulaire choisi par l’élève et sa prononciation.
Comme je pense organiser ma séquence de façon à bien préparer les élèves tant du point de vue de la langue que des TIC et qu’ils auront l’occasion de s’entraîner à l’utilisation des deux avant l’évaluation sommative, je ne pense pas faire de remédiations. En fonction de leur aisance, je peux envisager un test formatif en leur fournissant un keynote sur une personnalité qui reprend tous les objectifs.
 
Evaluation des acquis et régulation
Qu’ont appris les élèves ? Changements intervenus, adaptations par rapport à la planification initiale. Piste de régulation.
 
-       En ce qui concerne la langue, je suis très satisfaite. Le fait de devoir concrètement utiliser leurs compétences linguistiques a aidé les élèves à fixer leurs connaissances. A travers cette activité, ils ont appris à parler d’eux-mêmes en anglais avec plus de confiance.
 
-       Comme je l’avais appris sur la compétence MITIC sur les « digital natives », je constate que, même si ces jeunes semblent très habiles avec le numérique, leur habilité ne s’étend pas naturellement à tout le numérique. Les élèves ont donc beaucoup appris concernant l’utilisation de Keynote narrative. Pourtant, quand je leur ai demandé s’ils étaient contents d’apprendre des nouvelles choses sur ordinateur, beaucoup ont manifesté de l’indifférence. 
Régulation : présenter clairement l’utilisation des TIC comme un objectif d’apprentissage pour que les élèves puissent aussi se sentir évoluer et valorisés dans ce domaine.
 
Changements intervenus : 
-       Des élèves étaient absents le jour du test. Le rattrapage s’est fait simplement lors du cours suivant en leur fournissant des ordinateurs. 
-       Une élève a fermé sa session sans avoir vérifié la bonne réception de son travail dans le dossier « documents à rendre » et a dû recommencer très rapidement
Régulation : sur le coup je n’ai pas réfléchi et j’étais un peu frustrée et j’aurais dû lui laisser plus de temps en lui proposant de recommencer une prochaine fois. 
 
Pour l’évaluation
-       La voix des élèves n’était pas toujours extrêmement audible. J’ai trouvé aussi cela compliqué de faire un TS sans pouvoir complètement isoler les élèves. Même si je les ai dispersés sur le palier, répartis dans des classes vides ou encore aux toilettes et sur les escaliers, la communication entre eux reste possible, ce qui me gêne par rapport à l’évaluation sommative à la clé.
Régulation : il me semble que ces derniers problèmes exprimés sont inhérents à l’organisation des salles de classe. Je ne peux pas isoler tous les élèves et il y aura forcément des bruits parasites (comme dans l'exemple de production d'élève). Par contre, je demanderai la prochaine fois aux élèves de vérifier le volume de leur micro.

>      GESTION DE LA CLASSE
 
Éducation aux médias
 
Prise en compte de l’éducation aux médias
-       Comment vous et les élèves ont été formés aux droits d'auteurs et aux droits à l'image. Comment ont-ils été respectés ?
Les élèves ont des cours de bain informatique et sont formés à l’utilisation des outils informatiques de base par des enseignants spécialisés. Ils ont donc une certaine connaissance de l’outil et la salle informatique ne leur est pas inconnue. Ils savent rentrer leurs codes d’accès rapidement pour accéder au serveur.
La question des droits me semble problématique dans la quasi-totalité des productions avec images demandées aux élèves. Certains sites permettent une utilisation gratuite de photos libres de droits, mais il y a peu de choix. Je vais prendre le temps de sensibiliser les élèves à la question des droits d’auteur et aux droits à l’image. Je vais leur demander de citer leurs sources, notamment en mettant le lien du site où ils ont trouvé leur image.
 
-       Concept 360, ergonomie des documents
Dans la classe dans laquelle j’envisage de faire cette séquence, il y a deux élèves dyslexiques. L’un d’entre eux est anglophone et ne demande pas d’aménagement particulier à mon cours. Il faudra cependant que je veille à la police des documents écrits (Arial, par exemple). L’autre élève a des aménagements particuliers et peut, depuis janvier, apporter son propre ordinateur en classe qui est configuré de manière à la soutenir dans ses apprentissages. Pour l’aider, je vais lui transmettre tous les documents en version numérique.
Deux éléments me poussent cependant à croire que cette activité ne constituera pas un obstacle particulier pour ces élèves :
-       les instructions sont accessibles sous forme vidéo et papier
-       la nature même de l’exercice évalué (l’expression orale) est nettement plus avantageuse que les autres compétences en langue.
 
Retour après expérience
 Pour l’éducation aux médias, 
-       Les élèves ont assurément ajouté une nouvelle compétence informatique. Je me rends compte aussi à quel point l’outil informatique leur apprend des compétences plus sociales et psychologiques comme la patience (ne pas s’énerver sur les ordinateurs un peu lents).
-       Les élèves dyslexiques n’ont pas exprimé de difficulté particulière.
-       Concernant la question du droit à l’image, elle n’a pas pu être traitée avec la mise en œuvre de la séquence. Les production des élèves et mon exemple sont donc loin d’être irréprochables.  
Par contre,  du côté des élèves, après vérification, le "droit à la voix" fait partie du droit à l'image. L'autorisation signée par les parents en début d'année couvre donc l'utilisation de la voix de leur enfant.
Régulation : le dernier séminaire MITIC a été éclairant à ce sujet et je me rends compte qu’il sera facile, à l’avenir, de le faire respecter. J’ai eu l’occasion de montrer à une autre classe comment trouver des images libres de droits via les filtres sur Google image et les élèves étaient très attentifs et ont tous joué le jeu. J’en ai déduit que si on leur offre une solution, les élèves sont enclins à respecter les règles du droit à l’image.

Planification
• Comment la séquence d'enseignement s’insère-t-elle dans mon programme annuel ?
Cette séquence d’enseignement ne s’insère pas directement dans le cadre du programme du manuel d’anglais de 10eme (English in Mind). Concernant une intégration plus naturelle dans le cadre du programme d’anglais, ce serait mieux, comme me l’a fait remarquer Chiara dans son commentaire de ma séquence, de faire cette séquence avec des 9eme. Mais, comme je n’en ai pas cette année, elle sera tout de même testée sur des 10eme, ce qui reste dans le cadre du PER et dans le cadre de ce qui est travaillé de manière continuelle tout au long du collège. En effet, pouvoir se présenter ou présenter quelqu’un, décrire physiquement une personne, parler de ses goûts, de ses hobbies … est l’une des compétences les plus attendues des élèves au niveau A2, notamment pour leur examen oral de fin de 11eme pour des VG. Il me semble donc important de la travailler régulièrement pour les soutenir ces apprentissages.
De plus, à ce stade, il manque à mes élèves d’être évalués sur une expression orale et une expression écrite. Avec cette séquence, ils seront évalués sur l’expression orale. 
 
• Quelle organisation dois-je prévoir?
-       Choix du matériel et des programmes nécessaires, lieu, Agenda, durée, nombre de moments.
Cours 1
·      Explication du projet et des attentes (20’)
-       Let’s do a biography of your favorite celebrity!
Objectif : Talk about your favorite celebrity with keynote- L’élève sera capable de parler de la vie de sa personnalité préférée à l’aide d’une narration sur keynote.
-       Fournir une feuille d’objectifs aux élèves (feuille à points qui devront être cochés au fur et à mesure de leur réalisation- cf ci-dessous)
-       Expliquer qu’une partie du travail se fera de manière autonome (la collecte de photos, classe inversée)
-       Visionnage d’un modèle pour rendre les objectifs plus concrets aux élèves (cf ci-dessous)
TS speaking checklist.docx 327.78 KB

Speaking 10eme Lawrence.key 13.53 MB
 
-  Répondre aux questions des élèves
·      Commencer les révisions d’anglais à l’aide d’exercices à l’oral (se présenter à son voisin, jeu « who’s who » avec la description des vêtements d’un élève .. ) (20’)
 
Devoirs : « Dans une semaine, vous devez apporter les photos qui serviront pour votre présentation sur une clé USB » (le nombre de photos, et ce qu’elles doivent représenter, sera précisé sur la feuille d’objectifs) (5')
 
Cours 2 : exercices de révisions d’anglais à l’aide d’un keynote que j’aurai créé sur une personnalité et imprimé pour que les élèves s’entrainent à décrire à l’écrit chaque diapositive. 
Jeux à l’oral. (45’)
 
Cours 3
·      cours « technique » à création d’un keynote : classe inversée (20’)
-       réservation de la classe informatique mobile ou salle informatique
-       L’élève visionne la capsule placée dans le dossier « documents à prendre » du réseau du collège. Un objectif lui est donné pour orienter son apprentissage vers la création de la présentation keynote.
-       L’élève crée son keynote avec ses photos sur un modèle fourni par l’enseignante.
L’élève enregistre son travail sur le réseau du collège + sa clé usb. 
Pour ces étapes, l’élève dispose aussi d’un document papier « pas à pas ». (cf ci-dessous)
·      Cours d’anglais : recherche d’informations sur la personnalité choisie (20’)
Cours 4
·      Cours « technique » sur l’utilisation de keynote narrative : classe inversée
-       réservation de la classe informatique mobile. 
-       L’élève visionne de nouveau la capsule placée dans le dossier « documents à prendre » du réseau du collège. Un nouvel objectif lui est donné pour orienter son apprentissage vers la création d’une narration sur son keynote. (10’)
·      Cours d’anglais - mise en pratique en anglais : l’élève s’entraine à l’enregistrement de sa narration sur son keynote. (30’)
 
Cours 5 : TS speaking
-       Temps d’entrainement et de préparation (10’-15’). Comme Chiara l’a suggéré, les élèves peuvent mettre des mots-clés sur une feuille, mais ils ne doivent pas faire de phrases complètes. Le but est de leur permettre un soutien, sans faire de lecture.
-       TS (15’) – pour éviter tout problème d’ordre technique, l’élève aura à sa disposition un document « pas à pas » retraçant les étapes qui avaient été expliquées dans le tutoriel 
-       L’élève dépose son travail dans le dossier « documents à rendre » du réseau du collège (5’) 
 
Remarque : en fonction des besoins, un cours supplémentaire ou un test formatif peut être consacré à l’entrainement de la narration sur keynote. 
 
-       Documents d’aide éventuels, prise en compte des différences entre élèves. Prévision de conflits cognitifs disciplinaires et difficultés à prévoir de la part des élèves dans l’usage du numérique
J’ai l’intention de demander au PRessMITIC de mon établissement de m’accompagner pendant la séance de découverte de keynote narrative. Il pourra agir en soutien concernant notamment tous les petits problèmes informatiques souvent rencontrés. Cela permettra aussi aux élèves d’avoir plusieurs accompagnants. De mon côté, sa présence me rassurera et m’apprendra certainement à savoir comment mieux réagir face aux problèmes techniques.
 
Concernant la différenciation, elle peut concerner deux types d’élèves. Ceux qui sont très à l’aise avec l’informatique et qui vont avancer vite. Il me semble toujours intéressant d’impliquer ces élèves dans le processus et de leur demander, si cela leur convient, d’aider leurs camarades qui ont plus de mal. C’est une manière de les valoriser. 
Concernant la langue, j’ai quelques élèves qui ont un très bon niveau en anglais. Pour les stimuler, je pense leur demander d’amener leur présentation à un niveau de profondeur supplémentaire notamment en développant la partie où ils doivent expliquer pourquoi ils ont choisi cette personnalité.
 
Les principaux problèmes que je peux anticiper concernent :
-       Le fait que tous les élèves n’aient pas de clé USB en leur possession. Pour remédier à cela, je vais faire un sondage avant et fournir des clés que j’ai en ma possession.
-       Le fait que certains élèves aient oublié leur code d’accès. Pour remédier à cela, Il faudra leur rappeler à l’avance.
-       Sinon, ils pourront toujours se mettre sur une session « invité », mais j’ai besoin de vérifier si elle offre les mêmes accès et possibilités.
-       La frustration et les inquiétudes des élèves liées à la nouveauté de l’exercice. Dès que quelque chose ne fonctionne pas comme ils le souhaitent et au moment où ils le souhaitent, les émotions des élèves grimpent vite !
-       Le fait que tous les élèves vont se retrouver dans une seule salle à commenter et enregistrer tous en même temps leur présentation. Pour remédier à cela, je vais essayer de disperser les élèves dans la classe ou sur le palier pour qu’ils puissent s’isoler un peu. Pourtant, les disperser en dehors de la classe peut poser un autre problème qui concerne la tricherie (communication entre les élèves pendant le TS). 
 
Retour après expérience
 -       Comme pressenti, je constate que, si le travail doit en partie se faire sur clé USB, l’enseignant doit avoir des clés en réserve pour en prêter 
Régulation : faire un stock de clé USB promotionnelles
-       Pendant les séances d’entraînement, certains élèves ont vu qu’ils ne connaissaient plus leurs identifiants. Contrairement à ce que je pensais, ils l’utilisent peu.
Régulation : Avant le TS, j’ai eu le temps de contacter le PRessMITIC de mon établissement pour qu’il me propose des solutions de rechange. J’ai donc appris à rentrer dans le système pour changer les mots de passe des élèves et aussi à pouvoir ouvrir une session « secrète », d’après le PRessMITIC, qui permet aux élèves de travailler sur le fichier. Ils n’ont cependant pas accès au réseau et je dois récupérer leur fichier sur une clé USB.
-       La classe inversée a bien fonctionné, même s’il faut beaucoup rassurer et soutenir les élèves sur l’acquisition de leurs nouvelles compétences informatiques.
-       Une fois, un professeur n’a pas ramené la classe mobile dans les temps. J’ai dû le chercher dans tout l’établissement pendant que les élèves attendaient.
Régulation : le jour du TS, j’ai veillé à aussi réserver la classe mobile pendant la plage horaire précédente.
-       Tous les ordinateurs à disposition ne sont pas en bon état.
Régulation : toujours allumer des ordinateurs en plus qui peuvent prendre le relais si les ordinateurs des élèves s’avèrent défectueux.
-       La gestion des élèves absents ou des élèves qui n’écoutent pas est encore plus difficile. En effet, avec une présentation orale classique, ils ne dépendent que d’eux-mêmes pour rattraper ce qu’ils ont raté. Mais avec l’utilisation du numérique, les compétences supplémentaires ne s’improvisent pas. J’ai dû aider deux élèves (un absent et une qui n'avait pas voulu s’entraîner, parce qu’« elle n’en avait pas besoin ») pendant le test et j’avoue que cela m’a frustrée.
-       Une fois déposés sur le serveur, certains fichiers étaient difficiles à retrouver, car il n’avaient pas été bien nommés.
Régulation : je dois insister auprès des élèves pour qu’ils nomment le fichier comme demandé pour faciliter son identification. J'ai besoin de consacrer un véritable moment à cela.

Déroulement
Description du déroulement
-       La séquence s’est déroulée selon la planification initiale, avec un cours supplémentaire pour permettre 45 mn de finitions et d’entraînements de pratique orale sur Keynote. 
-       Je remarque que les élèves ont du mal à se détacher de l’écrit et  il a fallu leur demander de ne plus utiliser leurs notes, mais seulement des mots clés.
 
Cours 1 : l’objectif était d’expliquer le projet et les attentes. Les élèves sont tout d’abord catastrophés à l’idée de faire un speaking. Tous ne comprennent pas qu’ils n’auront pas à le faire devant la classe. Ils pensent qu’ils doivent faire un Keynote de présentation visuelle qu’ils devront commenter devant la classe. La nouveauté ne les aide pas à se représenter le travail et je dois beaucoup les rassurer sur le fait que je vais les accompagner, que c’est normal de ne pas tout comprendre et que nous procèderons par étapes.
REGULATION : il faudrait leur montrer mon exemple de présentation Keynote dès cette étape du travail. 
Quand ils me demandent s’ils peuvent vraiment choisir n’importe quelle star, je me méfie et je rajoute qu’ils doivent valider leur choix avec moi au cours suivant.
Travail en anglais : le rappel du vocabulaire de la description physique, des hobbies, de la carte d’identité (naissance, habitation …) les ramène sur un terrain plus connu.
Devoirs : quand je parle qu'il va falloir ramener en classe les photos choisies à la maison, 5 élèves disent ne pas avoir de clé USB. Je leur demande de noter dans l’agenda et de voir avec leurs parents si c’est vraiment le cas pour le cours suivant.
 
Cours 2 : l’objectif de la séance est avant tout axée sur l’anglais (principalement : vocabulaire de la description, révisions de l’accord du verbe à la troisième personne du singulier, apprentissage des pronoms possessifs « his/her »). L’ exemple de présentation est montrée. Les élèves sont d’abord enthousiastes et me disent ensuite que « ça fait peur ». Après discussion, je comprends qu’ils trouvent que la barre est haute et c'est vrai que mon exemple est assez complet, peut-être même trop ambitieux.
Nous faisons plusieurs types d’exercices pour réviser ou réapprendre le vocabulaire. Les élèves ont une version imprimée pour qu’ils puissent prendre des notes.
Les élèves parlent des personnalités choisies. Je trouve ce moment intéressant, car cela m'aide à mieux connaître mes élèves. Il y a des chanteurs que je découvre, mais aussi beaucoup d'"anciens" comme Queen, Prince, Arnold Schwarzenegger et même Léonard de Vinci.
2 élèves sur les 5 n’ont pas demandé à leurs parents s’ils avaient une clé USB. Je leur prête des clés USB.
 
Cours 3 : c’est le premier cours plus technique. 
Les élèves sont vraisemblablement un peu familier des présentations Keynote. Certains ont besoin d’aide et d’autres se débrouillent très bien avec le document « pas à pas ». 
Ils commencent leur présentation avec les photos.  Un élève n’a rien fait à la maison. Il doit tout faire en classe. D’autres ont trop de photos, d’autres pas assez.
Régulation : il faut que je cadre plus les catégories demandées sur le Keynote
Anglais : une fois la présentation à peu près construite, ils peuvent chercher des informations sur internet. Il faut être constamment derrière eux, car c’est le moment où certains élèves ont plus envie de surfer que de faire une véritable recherche 
Concernant la langue, je constate aussi que leurs stratégies ne sont pas les bonnes : ils cherchent des informations en français et vont les traduire dans Google translate ! je leur demande d’aller sur des sites anglais. La difficulté pour les guider vient de la variété des personnalités différentes. C’est difficile de leur proposer seulement un ou deux sites sur lesquels chercher. Une prochaine fois, il faut que je regarde s’il existe des sites dédiés aux stars pour demander aux élèves d'aller uniquement sur ceux-là.
A la fin, j’insiste pour qu’ils enregistrent bien leur travail (réseau et clé). Les élèves qui n’ont pas fini leur présentation doivent la terminer à la maison.
 
Cours 4 : l’objectif est l’enseignement de Keynote narrative. C’est nouveau pour eux et c’est le chaos : « les ordi sont nuls, ça ne marche pas, je n’y arrive pas, ça ne marche pas votre truc… !». J’avoue que je ne sais pas où donner de la tête entre les élèves qui n’y arrivent pas, ceux qui cliquent 10 fois et qui bloquent les ordinateurs et ceux qui y arrivent et qui vont sur internet en attendant la suite. 
Petit à petit, le calme revient et les élèves, en majorité, sont contents de s’enregistrer et de s’écouter, même si à ce stade, ils enregistrent des fois n’importe quoi (Finalement, je me dis que c'est peut-être pour eux, le moment qu'ils ont choisi pour apprivoiser leur voix)
Je leur rappelle que c’est un moment d’entrainement en vue d’un TS. Le sérieux revient.
Anglais : Entraînement très rapide à l’enregistrement de la voix sur leur Keynote. 
A la fin du cours, je me rends compte qu’il faut un autre cours d’entraînement.
 
Cours 5 : cours d’entraînement à l’enregistrement de narration sur Keynote. L’avantage est qu’ils sont moins perdus avec la technique. Le désavantage du point de vue de la langue est qu’ils sont en train d’apprendre par cœur leur présentation.
 
Cours 6 : jour du TS 
Entre le fait d’accéder aux ordinateurs, d’ouvrir les sessions, de récupérer la présentation, d’installer tout le monde en les éparpillant dans les couloirs, les élèves ont eu le temps d’enregistrer en moyenne seulement 2 présentations avant de devoir rendre leur travail. J’aurais espéré plus. 
Pendant le TS, je passe dans le couloir et dans les salles pour voir si tout se passe bien et pour offrir un soutien technique.
Les élèves doivent tous être de retour en classe 10 mn avant la fin du cours. Je projette ma boite de réception sur le tableau interactif. Je leur demande de vérifier s’ils voient bien leur fichier dans ma liste avant de fermer leur ordinateur. 
A la fin, j’ai les fichiers de tous les élèves sur le dossier « documents à rendre » du serveur.
Le marathon est terminé !

Évaluation et ressenti après expérience
-      En règle générale, les élèves ont eu des notes satisfaisantes. Pour les aider à avoir de meilleurs résultats du point de vue de la langue, il faudra, la prochaine fois, prendre plus de temps pour travailler la prononciation, les dates et certaines expressions en anglais.
-  J’ai l’impression d’avoir dû être très polyvalente : enseignante d’anglais, d’informatique, soutien émotionnel…La gestion du numérique n’est pas encore, à ce stade, naturelle pour moi, mais avoir mené ce projet du début jusqu’à la fin est positif. Cela m’a donné envie de recommencer en améliorant cette séquence que je proposerai à des 9eme.
-       Je retiens que mes élèves sont autant sortis de leur zone de confort que moi, ce qui est positif pour tout le monde, malgré ce qu’ils disent.
-       Je suis contente d’avoir participé au fait que les élèves acquièrent de nouvelles compétences numériques tout à fait réutilisables..
-       Je suis contente de mieux les connaître à travers leurs choix de personnalité. Il faut que je pense à rebondir dessus pour d’autres activités.
-       Du point de vue de la langue, je trouve que c’est une expérience positive qu’il faudrait arriver à intégrer dans la classe d’anglais de manière courante à chaque unité pour que les élèves soient habitués. 
-       Si l’autonomie favorise la motivation, je n’ai pas l’impression qu’elle favorise complètement l’intégration du vocabulaire et la spontanéité à l’oral. En effet, en sachant à l’avance sur quelles photos ils vont faire leur speaking, les élèves restent attachés aux textes qu’ils ont écrit et cela ne me permet pas d’évaluer à quel point ils seraient capables de le réutiliser. Cette constatation n’est pas totalement négative, car tout discours en continu est préparé. Mais, pour favoriser la spontanéité que l’on retrouve aussi à l’oral, il serait intéressant de les laisser s’entraîner sur la présentation d’une personnalité de leur choix et de faire intervenir la valorisation du travail des élèves après cette étape. Ensuite, pour le TS, il suffirait de leur donner un Keynote déjà préparé sur une personnalité inconnue à l’avance pour qu’ils puissent réellement réutiliser le vocabulaire dans un autre contexte. 

Bibliographie
 
A. Levy, « SAMR, un modèle à suivre pour développer le numérique éducatif », Technologie, n°­206, janvier- février 2017 mars-avril 2016, p. 8-13.
 
Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues : apprendre, enseigner, évaluer (CECR)
 
HEP-Vaud. (2015). Formation des enseignants. Référentiel de compétences professionnelles.
 
Plan d’Étude Romand (PER), plateforme du Plan d’études Romand, http://vwww.plandetudes.ch/anglais (consultée le 5 janvier 2020)
 
Viau, R. (2000). Des conditions à respecter pour susciter la motivation des élèves. Correspondance : Pour l'amélioration du français en milieu collégial, vol. 5, n° 3. Récupéré le
 
Viau, R. (2005). 12 questions sur l’état de la recherche scientifique sur l’impact des TIC sur la
motivation à apprendre. Université de Sherbrooke.