msMITIC 2019

Continuité pédagogique

07.05.2020

Salima Metref avatar. Salima Metref

Introduction :
Suite à l’annonce de la fermeture des écoles et du lancement de l’enseignement à distance, il a fallu modifier et adapter les contenus à aborder avec les élèves. L’introduction de nouveaux thèmes à été interdite, il fallait consolider les acquis réalisés en présentiel. Après concertation avec les enseignants de science de l’établissement dans lequel j’enseigne, nous avons décidé de mettre en place des projets sur le long terme, aussi motivant que possible pour les élèves, afin qu’ils aient envie de participer.
J’avais préparé cette séquence pour une réalisation en présentiel pour ma séquence MSTIC. En l’étudiant j’ai réalisé que ça pouvait être un projet motivant pour les élèves à faire à la maison. Dans cet article je vais exposer le découlement de cette séquence mise en place durant le confinement. 
La séquence a été réalisée avec des élèves de 11 VG dans le cadre des cours de sciences à distance. Pour information, les cours de science sont donnés par demi-groupes, ici 6 élèves. Elle s’inscrit dans le chapitre des énergies et couvre plusieurs semaines. Les élèves devaient choisir un sujet, sur le thème des sources d’énergie, parmi une liste préparée par mes soins. Ils devaient faire une recherche sur le thème qui aboutirait à une présentation à faire en classe, lors de la reprise des cours en présentiel. 
 
Anticipation :
Lors du premier week-end qui a suivi l’annonce du confinement et du passage à l’enseignement à distance, nos responsables informatiques ont développé une plateforme pour faciliter la transmission du travail aux élèves. Ils ont également créé des tutoriels vidéo, pour apprendre aux enseignants à utiliser cette plateforme. 
L’une des premières compétences à développer était donc de se familiariser avec ce nouvel outil. 
Évidemment l’enseignant doit également maitriser l’utilisation des logiciels bureautiques de base, tels que Microsoft Office ou Libre Office, afin de créer des documents de qualité et attrayants pour les élèves. 
Enfin il fallait trouver un moyen de communiquer avec les élèves. Communication uniquement par courriel et message ou se parler de vive voix. J’ai opté pour la communication régulière de vive voix, ceci afin de garder un lien avec mes élèves et leur offrir l’occasion de s’exprimer librement sur ce qu’ils vivaient durant le confinement. Leur offrir la possibilité de s’adresser à un adulte, hors de leur cercle familial. C’est ainsi que j’ai appris à utiliser le logiciel zoom, afin d’avoir la possibilité d’avoir des visioconférences. 
Les élèves ont également dû se familiariser avec la nouvelle plateforme. Ils ont reçu les instructions quant à son utilisation par mail, les instructions étaient accompagnées de liens vers des tutoriels vidéo qui leur étaient destinés. 
Pour ce travail, l’élève doit également avoir été sensibilisé aux dangers d’internet, et savoir chercher des informations pertinentes pour le sujet choisi. Ils doivent également savoir maitriser des logiciels de rédaction et de présentation tels que Keynote ou PowerPoint. Si tel ne devait pas être le cas, j’avais préparé une ressource « marche à suivre pour créer une présentation Keynote ». 
Ainsi, chaque semaine les élèves devaient me communiquer l’avancement de leurs travaux par le biais de leur choix. De vive voix sur zoom, mail, WhatsApp ou messages. 
 
Pédagogie :
Pour cette séquence, l’élève est producteur. Il doit chercher l’information par lui-même, et présenter les résultats aux autres membres du groupe. L’enseignant assure ici, une fonction de soutien et de régulation, en les aidant à résoudre les problèmes qui font obstacle. 
Grâce à internet les élèves ont accès à un grand éventail d’information. Ils devront apprendre à trier cette information pour ne garder que ce qui est pertinent. 
L’avantage de faire une présentation informatisée plutôt qu’une présentation sur transparent est double. Premièrement ils apprendront à utiliser cet outil si ce n’est pas le cas. Deuxièmement, ils pourront faire une présentation plus claire, de meilleure qualité et ils pourront y insérer des images. 
Chaque semaine, à l’heure des périodes habituelles de sciences, j’organisais un zoom avec ces élèves. Le but du zoom était de maintenir le lien, et réguler leur travail. 
 
Planification :
L’objectif principal de la continuité pédagogique est de maintenir le lien avec les élèves. Nous n’avons pas le droit d’introduire de nouveaux savoirs. L’accent est mis sur la consolidation des acquis. C’est en prenant ces éléments en compte, qu’avec les enseignants de sciences de l’établissement, nous avons décidé de proposer aux élèves des travaux sur plusieurs semaines en autonomie et de préférence « accrocheurs », afin qu’ils aient envie de les réaliser. 
Pour ce travail, l’élève doit disposer d’une connexion internet et idéalement d’un ordinateur. Fort heureusement, c’était le cas des élèves de ce cours. Dans le cas contraire, l’établissement proposait des ordinateurs en prêt, à ceux qui en faisaient la demande. 
Lors de la première semaine de confinement, le maître de classe m’a transmis les adresses mail ainsi que les numéros de téléphone des élèves. Je leur avais transmis le travail à faire par mail et par la plateforme de notre établissement. Je communiquais également avec les élèves via WhatsApp. Ils pouvaient me poser des questions par ce biais. J’utilisais également cette voie, pour leur rappeler de se connecter sur zoom, à l’heure des leçons. 
Les réunions zoom avaient deux fonctions, la première étant de réguler le travail des élèves, et la seconde m’assurer que tous les élèves vont bien. En tant qu’enseignante de sciences, j’avais abordé avec ces élèves le thème des micro-organismes au mois de janvier, je prenais donc également le temps de répondre à leurs interrogations au sujet de la situation que nous vivons. 
 
Déroulement et évaluation :
 
Avant la fermeture des écoles, nous avions commencé par étudier les 6 types d’énergies, leurs transferts et le rendement. Pour cette séquence j’ai proposé aux élèves plusieurs sujets liés aux sources d’énergie :
1.     Comment produire de l’énergie à partir du vent ?
2.     Comment produire de l’énergie à partir de la géothermie ?
3.     Comment produire de l’électricité à partir de ressources fossiles ?
4.     Comment fonctionne un moteur thermique de voiture ?
5.     Comment produire de l’énergie en exploitant des marées ?
6.     Comment produire de l’énergie à partir de réactions nucléaires ?
7.     Comment créer de l’énergie thermique à partir de l’électricité ?
8.     Comment fonctionne l’avion solaire, Solar Impulse ?
 
Après transmission des consignes, une première réunion zoom a été organisées, pour reprendre contact. Lors de cette réunion les élèves devaient choisir un thème parmi ceux proposés et me le communiquer. 
Les élèves devaient commencer leurs recherches pour la semaine suivante. Au terme de cette semaine, les élèves devaient me transmettre leurs sources d’information, à quels sites, vidéos ou autre allaient-ils se référer. Ces informations pouvaient être transmises par mail ou WhatsApp.
Puis les élèves devaient commencer à rédiger leurs travaux. Ils avaient la possibilité de le faire sur un logiciel de bureautique. Si un tel logiciel devait leur manquer, je leur avais proposé de faire une rédaction sur papier et de m’en envoyer la photo via WhatsApp. 
Enfin après validation des travaux, les élèves devaient préparer une présentation Keynote ou PowerPoint, dans le but d’expliquer leur sujet à leurs camarades. 
Pour la première séance, presque tous les élèves étaient présents sur zoom. Ils avaient l’air motivés par travail proposé et étaient contents de pouvoir poser des questions sur le Coronavirus. Un élève m’a demandé de modifier un des thèmes, il souhaitait travailler sur les moteurs de scooter plutôt que le moteur de voiture. Proposition que j’ai acceptée. 
Par la suite les choses se sont gâtées. Après l’annonce de la suppression de notes, plusieurs élèves ont décidé d’arrêter de travailler. Les sciences n’étant pas une branche à examen pour le certificat de fin d’études, les élèves préféraient travailler les branches à examens. Après discussion, avec les élèves qui continuaient à se connecter lors des réunions zoom, je leur avais expliqué que je ne pouvais pas les « forcer » à travailler. J’ai essayé de les rassurer en leur disant que malgré l’absence de cours en présentiel et de note, je souhaitais continuer à travailler ce thème avec ceux qui le désiraient. Après une semaine de réflexion, deux élèves ont choisi d’effectuer le travail proposé. Parmi eux, il y a l’élève qui voulait travailler sur le moteur de scooter. 
Avec ces éléments la planification initiale n’a pas pu être respectée. Mes élèves ne m’ont pas envoyé les informations que je voulais collecter afin d’analyser leurs apprentissages. 
Un des deux élèves se dit prêt malgré tout à faire sa présentation lors de la rentrée, malheureusement il ne dispose pas d’un logiciel de bureautique pour préparer sa présentation. Je lui ai donc proposé de la préparer en classe lors de la reprise. 
Je pense qu’en dehors du maintien du lien, ma séquence n’a eu aucun effet sur les apprentissages des élèves. Le travail à distance a été plus efficace avec les élèves des niveaux inférieurs. Ces élèves y voyaient plus de sens, car ils vont encore étudier les sciences les années suivantes. Pour cette classe de 11 H l’école est finie. J’espère néanmoins avoir une bonne surprise à la reprise. 
 
Éducation aux médias :
Parmi les objectifs travaillés dans cette séquence je cite :
FG 31 : Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d’information. 
L1 38 : Exploiter l’écriture et les instruments de la communication pour collecter l’information, pour échanger et pour produire des documents. Les élèves devront chercher des informations sur le sujet qu’ils auront choisi, préparer une présentation et la présenter à leurs pairs. 
En effet, en plus de la recherche d’informations, une des consignes de cette séquence était de s’assurer de la fiabilité des informations recueillies. Les élèves étaient invités à s’interroger sur les moyens dont ils disposaient pour s’assure de cette fiabilité. 
Pas de différenciation en termes de didactique pour cette séquence. En effet, les élèves pouvaient choisir leur sujet et y travailler à leur rythme car le travail est à faire à distance. L’enseignante se tient à disposition en cas d’obstacle. Les élèves pouvaient me poser des questions par plusieurs voies. En individuel, via mail, message ou WhatsApp. En groupe, lors des présentations zoom. L’accent était plutôt mis sur la différence de moyens informatiques des élèves. Raison pour laquelle je communiquais avec les élèves par plusieurs canaux, et leur offrais plusieurs possibilités pour me transmettre les avancées de leurs travaux.