Cette séquence est proposée à une classe de 10VP, composé de 23 élèves, sur une durée d’environ 12 périodes (6 semaines) dans l’établissement de Grand-Champ à Gland dans le cadre du cours de sciences de la nature. Le sujet traité étant une maladie ou une thématique liée au système cardiovasculaire. L’idée étant d’intégrer les MITIC dans la séquence dès la seconde semaine du projet. Le but de cette séquence étant d’une part de faire émerger chez les élèves la capacité à traiter de manière critique les informations qu’ils peuvent trouver facilement sur internet et d’une autre part à les sensibiliser à la notion du plagiat. 

Dans le cadre de la séquence, les élèves emploient un moteur de recherche qu’ils connaissent déjà très bien pour la plupart : google.ch. C’est un moteur de recherche très puissant qui permet l’accès à un vaste réseau d’informations. Ces dernières sont facilement accessibles, mais leur qualité n’est pas certifiée pour autant. L’objectif est donc de pousser les élèves à rechercher des informations, à les collecter et à les trier de manière critique et cohérente sur la base d’un sujet donnée. Au bout de leur recherche, les élèves préparent, par groupe de 2 ou 3, un Powerpoint qu’ils présentent lors d’une courte présentation orale en fin de séquence. 

Un aspect intéressant de cette séquence est que cette dernière s’intègre ici dans le cadre d’un cours de sciences de la vie, mais elle pourrait facilement s’intégrer dans n’importe quelle autre didactique, voir, en extrapolant légèrement le contexte, à leur vie de tous les jours. 

La séquence, se déroulant sur 6 semaines, se compose de 2 séances théoriques en classes, de travaux pratiques en demi-groupe, dans lesquels des éléments liés au cœur de manière générale seront travaillé, ainsi que de 3 semaines dans l’une des salles informatiques de l’établissement comprenant tout le matériel nécessaire pour l’accomplissement de leur recherche et de l’élaboration de leur PowerPoint. 

L’emploi du numérique dans la recherche d’informations est au cœur de notre société actuelle. L’information est accessible facilement et gratuitement en tout lieu et en tout temps, du moment qu’un accès internet et qu’un support pour capter le réseau soient mis à disposition. L’exercice aurait pu être mené sur la base d’un choix de livres préalablement choisis par l’enseignant. Toutefois, l’intégration du numérique permet ici de sensibiliser les élèves à structurer leur recherche en restant à la fois cohérent et critique. De plus, au vu de la société dans laquelle nous évoluons, il est intéressant de traiter ce sujet en restant en adéquation avec leur vie quotidienne. Cela permet une sensibilisation à leur réalité qu’ils auraient plus difficilement mettre en œuvre sans l’intervention du numérique. 

 

De plus, dans le cadre de ce projet, les élèves sont amenés à préparer une présentation sur un outil numérique tel que Powerpoint ou un programme équivalent. Ces outils permettent de construire des supports de présentation très visuelle, parfois interactifs voir même ludiques, qui seraient difficiles à mettre en place autrement. 

 

Les productions fournies par les élèves et présentées au reste de la classe a permis aux élèves spectateurs d’avoir des supports visuels relativement riches en parallèle des présentations orales de leurs camarades de classe. Le simple fait d’avoir des supports sous les yeux à aiguiser leur attention et leur a permis de bien cerner les enjeux des différents sujets abordés, ce qui aurait été bien plus compliqué sans l’aide de l’intervention de l’informatique.  L’utilisation du numérique a également poussé les élèves à devenir soucieux de la qualité visuelle de leur présentation, ce qui a eu un impact positif dans la construction de leur PowerPoint. De plus, dans ce même registre, les élèves ont cherché à adapter le vocabulaire scientifique déposé sur leur support pour le reste de la classe. De ce fait, la volonté de se faire comprendre par leurs pairs, les a poussés à éviter de commettre un simple plagiat, ce qui leur a permis par la même de comprendre l’un des méfaits derrière le plagiat. 

 

 

Pour le bon déroulement de la séquence, l’enseignant doit être capable de sensibiliser les élèves sur la détermination et la vérification de la qualité des informations trouvées sur internet. Il doit donc pouvoir leur proposer une méthodologie de recherche qui leur permettra d’être critique lors du tri des informations collectées. De plus, il est également nécessaire d’offrir aux élèves une marche à suivre pour la préparation d’un document à l’aide de Powerpoint par exemple.  

Alignement pédagogique 

MSN 37 – Analyser les mécanismes des fonctions du corps humain et en tirer des conséquences pour sa santé…

… en recourant à des connaissances anatomiques et physiologiques. 

… en analysant le fonctionnement du système cardio-vasculaire. 

 

L’élève est capable de : 

-       Reconnaître les différents composants du système cardiovasculaire. 

-       Comprendre et d’expliquer le fonctionnement du système cardiovasculaire. 

FG31 – Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d’informations…

… en vérifiant les informations reçues des médias et en en produisant selon les mêmes modes. 

… en analysant les formes et les finalités de sites Internet et de supports électroniques.

 

L’élève est capable de : 

-       Produire un document cohérent à l’aide d’appareil informatique adapté à la tâche qui lui est demandée. 

-       Utiliser internet comme source d’informations, tout en évaluant ces dernières de manière critique. 

-       Respecter les lois en vigueur au tour de la question du plagiat.

Collaboration 

Communication 

Démarche réflexive 

 Style pédagogique

Dans le cadre de ce travail, l’enseignant joue surtout un rôle de guide. Dans un premier temps, il apporte une partie théorique durant laquelle les élèves sont à l’écoute et relativement peu participatifs. C’est malgré tout une partie indispensable pour accéder au cœur du travail. Dans un second temps, l’enseignant prend de la distance et devient observateur de l’activité des élèves qui doivent alors mobiliser leurs apprentissages pour parvenir à produire un travail en cohérence avec la thématique qui leur a été distribuée. L’enseignant reste à disposition durant cette étape et intervient s’il juge qu’il est nécessaire de rediriger des élèves ayant quelques difficultés à accomplir la tâche, il leur donne les clés pour avancer sans pour autant effectuer leur travail à leur place, par exemple en les interrogeant sur leur démarche, etc... 

Au niveau de l’environnement numérique, ce dernier est au cœur de la tâche, il est indispensable à l’accomplissement de cette dernière et joue donc un rôle de support tout au long de la séquence.

 

Pour donner suite à la mise en œuvre de la séquence, le travail de cette dernière, sous ce format, a poussé les élèves à prendre un rôle d’acteur évident tout au long de leurs projets. En effet, leur rôle habituellement plutôt centré sur celui d’un spectateur s’est vu chamboulé. Toutefois, ce changement de posture a nettement contribué à une hausse générale de la motivation. De plus, l’idée de travaillée avec du numérique a également très bien été accueillie par les élèves, notamment par le fait que l’outil employé fait partie intégrante de leur quotidien. 

Au niveau de l’enseignant, ce style pédagogique a permis de découvrir des capacités jusque-là inconnues chez les élèves. Cette posture de spectateur a également permis de faire ressortir plus facilement les erreurs récurrentes commises par les élèves et donc de réguler ses rétroactions en conséquence. De plus, l’enseignant a pu évaluer individuellement le niveau d’acquisition des concepts abordés tout au long de la séquence. Tout ceci aurait été bien plus difficile à mettre en place, et donc moins pertinents, dans le cadre centré sur un aspect plus frontal et théorique

Divers types d’évaluations seront menées tout au long de la séquence. Notamment une évaluation dialogique en début de séquence, dans laquelle par le dialogue avec les élèves, l’enseignant fait ressortir les préconceptions des élèves, mais également leurs acquis sur le sujet traité. Il y aura également des évaluations formatives. En effet, tout au long de l’élaboration de leur projet, l’enseignant se déplace entre les groupes, regardent les travaux en cours de ces derniers en leur donnant une critique leur permettant de peaufiner leur support de présentation, ainsi que les informations qu’ils vont transmettre à leurs camarades de classe. Finalement, le projet amène à la fin de séquence à une évaluation sommative, sous la forme d’une présentation avec support visuel, l’élève étant évalué sur la cohérence et la pertinence du support utilisé ainsi que des informations collectées et transmises. Au niveau du support présenté, c'est en partie le contenu qui sera noté, ce dernier doit donc être cohérent avec le sujet traité, adapté à leurs camarades, notamment au niveau du vocabulaire employé et des images présentées et à la fois riche et synthétique en même temps. La présentation devra également contenir une bibliographie regroupant les sites visités pour leur production. 

Finalement, une petite partie de l'évaluation portera sur la mise en page du support. Le but étant donc que les élèves produisent une présentation sur 4-6 pages contenant une page de garde et 3-4 pages sur le contenu traité. En parallèle de leur présentation, les élèves fournissent également une page A4 dans laquelle ils résument brièvement les enjeux du sujet traité, et dans laquelle, ils mettent également les sources utilisées durant la mise en œuvre de leur travail. 

Pour illustrer un exemple de travail rendu, j’ai joint en annexe une trace (cf. trace exposé) récupérée chez l’un des groupes. Le sujet en question a été traité par deux élèves qui ont poussé l’utilisation de l’outil un peu plus loin que leurs camarades. En effet, ces derniers ont intégré une vidéo dans leur présentation, ainsi que l’apparition progressive des éléments affichés sur les diapositives. De plus, si l’on met entre parenthèses les nombreuses fautes d’orthographes et de syntaxe, on remarque que les mots employés ont été travaillés pour que l’ensemble de la classe puissent comprendre les enjeux du sujet présenté. De ce fait, nous remarquons que ces élèves ont pris conscience des enjeux derrière le plagiat ce qui leur a permis de fournir un travail de meilleure qualité. 

 

Comme évoquer précédemment, la seconde période théorique se concentre essentiellement sur une discussion autour de la recherche d’informations sur internet et autour du plagiat. L’idée étant de faire prendre conscience aux élèves de l’importance de vérifier les informations qu’ils trouvent sur plusieurs sites différents pour s’assurer de leur fiabilité. Dans un second temps, le projet est de les sensibiliser aux méfaits du plagiat tout en leur donnant des astuces simples qui leur permettent de contrôler la qualité de leur travail. Finalement, une présentation de l’utilisation de PowerPoint, mais également d’autres support alternatifs tel que Google Doc, sont présentés aux élèves durant la première période en salle informatique. L’enseignant reste également à disposition des élèves durant les périodes pratiques pour revenir sur ces trois éléments. 

 

Au vu des résultats, la plupart des élèves avaient déjà eu une introduction à la recherche d’informations et au plagiat durant leur vie scolaire passée. Cependant, malgré ce premier constat, la plupart d’entre eux appliquaient une méthodologie de travail propice à une mauvaise recherche d’informations et au plagiat. Notamment par un réflexe inconscient de se diriger spontanément vers Wikipédia et d’utiliser le fameux copier-coller avant de « modifier », pour reprendre leurs propos, leur texte dans un second temps, modification qui très souvent ne concerne que quelques mots. Le travail autour de ces deux notions a donc été intéressant et bénéfique dans le cadre de cette classe. En effet, ils ont pris conscience des défauts de travailler de cette manière. Notamment par sa facilité à commettre des erreurs et à reprendre simplement le travail d’autrui sans se l’approprier personnellement. L’idée a donc été de leur montrer comment s’approprier les informations dans un premier temps, tout en vérifiant leur véracité, avant de les reformuler pour les transmettre à leur tour, à une échelle adaptée, à leurs camarades de classe. 

 

Concernant l’outil PowerPoint, la plupart des élèves avait déjà une maitrise à différents niveaux de l’outil en question ou d’autre équivalent. Cette diversité au sein de la classe, a permis de travailler ces outils à différentes échelles. En effet, le projet était de montrer les bases à l’ensemble de la classe de manière qu’ils se les approprient pour les mobiliser plus tard dans d’autres situations. Cependant, le travail a pu être poussé avec certains groupes, ce qui a également permis à montrer à l’ensemble de la classe d’autres possibilités qu’offrent ces outils lorsque l’on va plus loin. On pense notamment à l’apparition progressive de contenu sur une diapositive, l’insertion d’un fichier vidéo ou audio, etc… 

 

Cette séquence est effectuée au cours du deuxième semestre. Elle se situe directement après un thème relativement solide et théorique que sont « les forces ». Elle permet aux élèves de prendre un bol d’air frais par le biais d’une activité où ils sont directement producteurs du contenu travaillé. Cette séquence est suivie par un second sujet relativement lourd et théorique qu’est « la masse volumique ». De ce fait, son insertion à ce point-ci de l’année permet de briser la régularité, d’éviter la lassitude et pousser les élèves à mobiliser leur savoir-faire. 

Durant cette séquence, les élèves auront deux périodes théoriques qui leurs permettront d’aborder le sujet traité durant la séquence, soit le système cardiovasculaire, suivi d’un cours théorique sur l’éducation aux médias, soit savoir traiter des informations de manière critique, comprendre l’importance liée autour des questions de plagiat, etc… Ces cours sont ensuite suivis des 3 séances en salle d’informatique lors desquelles les élèves récoltent, trient et organisent les informations trouvées sur internet. En parallèle de ces travaux effectués avec l’ensemble de la classe, ces derniers suivent en demi-classe des travaux pratiques dans lesquels les savoirs théoriques vu en classe seront approfondies durant des travaux pratiques tel que la dissection d’un cœur de porc notamment. 

Au niveau des prérequis, il s’agira, pour l’enseignant, surtout de vérifier la disponibilité du matériel informatique, en quantité suffisante pour que l’ensemble des élèves puissent travailler, et de réserver la salle informatique en conséquence avec suffisamment de temps à l’avance pour éviter les imprévus entre collègues. D’un point de vue purement didactique, il faudra également s’assurer de la disponibilité du matériel nécessaire pour les travaux pratiques qui restent indispensables pour bien comprendre les enjeux du sujet traité et donc indispensables au traitement critique des informations récoltées. 

Les résultats observés et obtenus, tout au long de la séquence, confirment que le choix de placer cette séquence à ce moment-là du programme annuel était judicieux.  En effet, du point de vue de l’enseignant, la prise de contact avec du matériel informatique est plus agréable avec une classe connue et dans il peut mesurer les potentiels risques à travailler avec ses élèves. Du point de vue de ces derniers, à ce moment-là de l’année scolaire, ils ont appris à connaître leur enseignant, ils savent mesurer plus facilement ses attentes et ses exigences, tout en sachant l’aide qu’il pourra leur fournir en retour. Un sentiment de confiance mutuelle est donc installé et donc plus propice au travail. 

Parallèlement à ce premier constat, l’idée d’avoir placer cette séquence derrière un sujet relativement difficile et théorique est effectivement une bonne idée. En effet, les élèves ont accueilli le projet allègrement. Cela a été un moment à la fois abordable et ludique pour eux. De plus, l’idée de devenir acteurs et non plus simples spectateurs de la séquence à probablement contribuer à la hausse de motivation dont ils ont fait preuve tout au long de la séquence.  

Globalement, la séquence s’est déroulée sans problème. La mise en place d’un tel projet demande de la préparation. Il ne faut pas négliger le temps nécessaire pour sa mise en œuvre, autant au niveau de l’organisation, qu’au temps passé en classe mais également à celui alloué pour l’évaluation. Cependant, l’activité est vraiment intéressante et mérite de s’y consacrer.  En effet, les apports pour l’enseignant sont nombreux. Cela lui permet notamment de voir ses élèves dans des situations nouvelles avec un point de vue plus distant tout en travaillant des compétences différentes, mais tout aussi importantes pour les élèves. Du point de vue des élèves, travailler sous ce format, leur permet de prendre une posture dans laquelle ils deviennent plus fréquemment acteur du travail fait en classe, on peut aisément dire qu’ils deviennent acteur de la séquence dans son ensemble. Au vu du déroulement observé, cette posture a fortement augmenté leur motivation en classe, notamment par la volonté de produire un travail de qualité dont ils peuvent être fiers. Au niveau de l’évaluation, ce format permet à la fois de tester des connaissances primaires directement liées à la didactique tout en évaluant des connaissances plus secondaire et transversales qui sont tout aussi importantes.

Annexe