Continuité - Enseigner l'Histoire à distance

En stage au collège d’Orbe depuis le mois de février dernier, j’enseigne l’Histoire à deux classes de 11VG. Avoir deux fois la même classe représente de nombreux avantages : avant tout, celui de préparer des cours qui sont valables pour les deux classes, deux groupes qui avancent plus ou moins au même rythme, mais également celui de mettre en place des séquences plus approfondies, plus claires et mieux maitrisées.

L’Histoire contemporaine n’est pas la période avec laquelle je suis le plus à l’aise, mais préparer ces séquences pour les élèves permet de se familiariser avec cette période et mieux l’appréhender. Après la première semaine d’enseignement face à ces deux classes, mon prafo m’a beaucoup aidé à trouver des “portes d’entrée” pour être davantage à l’aise.

L’établissement scolaire d’Orbe est relativement bien équipé : en effet, dans chaque salle, nous disposons d’un tableau numérique sur lequel j’ai pour habitude de brancher une clé USB pour regarder des images ou des vidéos, mais aussi pour compléter ensemble les documents que je leur distribue.

Dès l’annonce du 13 mars dernier, j’ai pu discuter avec mon prafo l’après-midi même. Nous nous sommes partagé le travail : de mon côté, je m’occupe de réaliser le contenu, tandis que lui se charge du contact avec les élèves qu’il connaît depuis plusieurs années et avec qui il a déjà tissé une bonne relation.

Nous avons décidé de continuer ce qui avait été commencé en classe, alors que nous avions, la semaine précédente, établi l'ordre des thématiques à aborder avec les élèves. Ainsi, la mise en place de la continuité était assez claire dans ma tête.

Les différents thèmes abordés, et notamment celui sur la Résistance, permettent de souligner quelques compétences à développer chez les élèves. Avant tout, les élèves peuvent constater les différents modes de pensée sur une même période historique selon l’espace où l’on se situe, analyser et identifier les relations des personnes d’un même groupe. Egalement, ils ont pu voir ce qu’est un engagement en temps de guerre par l’analyse de phénomènes sociaux et l’organisation d’une « société parallèle ».

La transition entre l’école en présentiel et l’école à distance s’est faite d’une façon plutôt naturelle. J’avais donné aux élèves dès le vendredi matin, des dossiers thématiques sur la Résistance sur lesquels ils auraient dû travailler la semaine suivante. Chaque élève est parti de l’école ce vendredi avec un dossier papier sur lequel travailler.

Afin de permettre aux élèves d’avoir connaissance de ces dossiers, tous ont été mis en ligne sur Google Drive. Les élèves ont choisi les différents thèmes sur lesquels travailler, ainsi il ont pu étudier avec plus d’intérêt le dossier qu’ils avaient sous les yeux et, je l’espère, mieux retenir ce qu’ils ont pu lire !

Dès le lundi 4 mai, les élèves ont reçu le lien d’une présentation Prezi sur la Shoah et la politique d’extermination des Juifs d’Europe, mêlant vidéos, photographies et textes.

En accord avec mon prafo, nous avons décidé de nous partager le travail. De mon coté, j’ai créé le contenu en ligne afin que chaque élève puisse avancer à son rythme. Mon prafo quant à lui s’occupait de faire quelques points avec les élèves toutes les semaines afin de savoir s’ils avaient des questions et qu’il puisse y répondre.

Les élèves avaient, de leur côté, la possibilité de répondre à des questionnaires sur Google Form afin de les mener vers une réflexion sur les dossiers thématique qu’ils avaient reçu.

Dès l’annonce de l’interruption des cours, nous avons décidé avec mon prafo, de continuer le cours comme commencé. Cependant, il a fallu l’adapter au contexte et à cette nouvelle manière d’enseigner l’Histoire.

Conscients que les élèves ne feraient pas deux heures par semaine d’Histoire, nous avions décidé de laisser les élèves choisir au moins un dossier thématique (qu’ils avaient pu choisir lorsque nous étions en classe) et de répondre au questionnaire correspondant. Ils ont par la suite, tous reçu un document « corrigé » sur tous les dossiers.

Enfin, j’avais prévu que les élèves commencent la séquence consacrée à la Shoah.

Cette première semaine nous a permis de voir sous quel angle aborder l'enseignement à distance et le mettre en place. J'ai soumis à mon prafo par mail un planning pour les différents thèmes que nous souhaitions aborder. Je me suis rendue compte, par la suite, que les élèves n'avançaient pas aussi vite que prévu et différents sujets n'ont pas été abordés, et seront probablement mis en place lors du retour en classe.

Durant trois semaines, les élèves ont pu travailler sur les dossiers thématiques de la Résistance (lien pour le dossier drive en fin de document). Les élèves n'avançant pas au rythme prévu, mon prafo m'a demandé de leur laisser une semaine de plus pour l'étude des dossiers. Les élèves avaient également à leur disposition des questionnaires.

La cinquième semaine de cours à distance a été consacrée à la correction des dossiers thématiques (lien disponible à la fin du document). Bien que tout était prévu depuis plusieurs semaines, j'ai profité de cette semaine pour préparer l'introduction à la Shoah de façon plus interactive pour les élèves.

Pour la réalisation de cette présentation, j'ai utilisé la plateforme Prezi afin de créer un support plus agréable que de la simple lecture de documents. Pour cette dernière semaine, j'aurai souhaité que les élèves travaillent sur la Shoah, ou du moins aient quelques notions. Cependant, lors du retour en classe la semaine du 11 mai,  la totalité des élèves n'avaient pas encore abordé cette thématique.

Comme déjà dit, nous nous sommes partagé le travail, mon prafo et moi : je m'occupe du contenu tandis qu'il s'occupe des élèves. Par mail, j'ai eu quelques retours sur la mise en place face aux élèves du cours et le déroulement de celui-ci.
Qu’il s’agisse du travail mené sur les dossiers de la Résistance ou la présentation de la Shoah, les élèves trouvent des questionnaires. Tous sont ont été réalisé avec Google Form que j’ai pour habitude d’utiliser depuis longtemps. Je souhaitais utiliser un support dont je connaissais déjà les rouages afin de ne pas perdre de temps dans la réalisation des séquences et des questionnaires correspondants.

Non seulement ces questionnaires permettent de vérifier si les élèves ont acquis certaines connaissances ou compétences, mais permettent également aux élèves de se “mettre au clair” avec ce qu’ils ont vu dans la partie vue. Pour ce qui est du deuxième thème abordé (présentation Prezi sur la Shoah), à chaque fin de partie correspond un questionnaire. Ainsi les élèves peuvent actualiser ce qu’ils ont vu, mieux comprendre ce qu’ils ont lu.

Pour ce qui est de la séquence sur la Résistance, les élèves ont reçu en semaine 5, sous formes de fiches, le corrigés des questionnaires des dossiers reçu précédemment.

Tous les questionnaires ont donc été réalisés sur Google Form ce qui me permet en un clic d'obtenir les résultats par élèves puisque chacun commence par le nom et la classe de l'élève.

J’ai eu la chance de retrouver mes élèves dès la semaine du 11 mai. Nous avons fait le point su ce qu’ils avaient vu pendant le confinement. L’Histoire n’est pas une branche majeure, à mon grand regret, et les élèves m’ont avoué ne pas avoir beaucoup travaillé cette discipline.

Ce qui est beaucoup revenu de la part des élèves est la quantité de texte qu’ils ont dû lire bien trop importante.

Ayant commencé une thématique qui aurait dû se passer sous forme d’exposés, je n’avais pas cherché à créer une autre approche pour les élèves à distance qui aurait pu les intéresser davantage, ou du moins ne pas les faire fuir !

Les élèves n’ont pas commencé la séquence sur la Shoah que j’ai dû réadapter, faisant le chemin inverse de ce qui avait été fait pour la séquence sur la Résistance, faisant passer une présentation pour un cours à distance à la version présentielle.