msMITIC 2019

Séquence d’apprentissage intégrant les MITIC - Frises chronologiques

07.05.2020

Maé Ischer  avatar. Maé Ischer

Contexte 

Introduction
 
Dans le cadre d’un Travail Interdisciplinaire dans les Branches (abrégé TIB), j’ai demandé à mes élèves de deuxième année en école de commerce (2E) de créer des frises chronologiques présentant une femme célèbre, qui s’est battue d’une manière ou d’une autre pour la cause des femmes. Comme le nombre de périodes par branche qui doivent être consacrées au TIB en École de commerce sont prescrites par le plan d’études, j’ai consacré les sept périodes que je devais faire exécuter aux élèves sur ce travail.
 
Afin que les élèves puissent choisir une figure qui les intéressait, j’ai d’abord introduit la thématique et un panel de figures parmi lesquelles ils/elles devraient faire un choix. Au niveau de la chronologie du TIB, je joins la grille que j’ai utilisée.

Comme l’indique cette planification, les élèves ont passé deux périodes à travailler sur des ordinateurs afin de réaliser des frises chronologiques qui faisaient partie de l’évaluation du TIB. Sachant que je n’étais pas tenue de mettre de note significative et que ma collègue d’anglais non plus, nous avons décidé de récompenser nos élèves d’un bonus pour le test suivant s’ils/si elles faisaient de bons travaux. Je joindrai la grille d’évaluation.
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Afin de les familiariser avec le site internet http://www.frisechronos.fr/, j’ai commencé par leur expliquer les différentes modalités qui s’offraient à elles/eux et j’ai créé une frise chronologique pour exemple en classe. Je précise ici que nous ne sommes finalement pas allés en salle informatique comme prévu dans ma grille de planification, parce que j’ai appris que la file d’Histoire avait à sa disposition un chariot contenant 18 MacBook Air. Par conséquent, j’ai choisi de les faire travailler en classe et de ne leur donner les ordinateurs qu’après ma « démonstration ». En effet, je trouve que dans la salle informatique, les élèves sont parfois moins attentifs/attentives puisqu’ils/elles sont caché.e.s derrière un écran. De plus, comme dans toutes les salles de classe, il y a un ordinateur relié à un beamer pour les enseignant.e.s, je ne voyais pas l’utilité de nous déplacer en salle informatique. 
 
Une fois que je leur ai montré comment utiliser le site et comment sauver leur frise afin de la retrouver la semaine d’après, je les ai laissé travailler par paires.  J'ai donné un ordinateur par élève, et non un par paire de travail. En effet, je me suis dit que cela serait plus pratique pour elles/eux que l'un.e fasse les recherches nécessaires pour compléter la frise, et l’autre crée et complète ladite frise grâce aux informations trouvées par l'autre élève. 
 
Utilité du numérique
 
Je trouve que la réalisation de frises chronologiques est très utile en Histoire parce que souvent, les élèves ont de la peine à se représenter quels événements sont antérieurs, contemporains ou postérieurs aux autres. Nous travaillons souvent de manière thématique en Histoire, et par conséquent, les élèves ne se rendent pas toujours compte de la chronologie. Malheureusement, réaliser des frises à la main demande beaucoup de soin et d’anticipation. En effet, comment graduer notre frise ? Comment savoir quelle taille donner à nos légendes ? Comment mesurer les écarts entre les périodes plus vastes ? Si un.e élève commence et réalise qu’il/elle a fait une erreur, il faudrait recommencer de zéro pour que la frise ne manque pas de soin. Ainsi, en utilisant une plateforme comme frisechronos.fr, les élèves sont libres de modifier à l’envi toutes les modalités qu’ils/elles estiment pertinentes. Tout est modifiable ou annulable, donc cela laisse une grande liberté à la création. De plus, il est possible de créer des sauts dans le temps en ajoutant des césures si on se rend compte que nous avons oublié un événement éloigné dans le temps. 
 
Durant la période d’enseignement à distance due aux circonstances exceptionnelles causées par la crise sanitaire provoquée par le COVID-19, j’ai demandé à une de mes classes de 11ème VP de réaliser une frise chronologique en utilisant la même plateforme s’ils/elles avaient accès à un ordinateur ou de la faire à la main si aucun n’ordinateur n’était disponible. Le résultat de ce devoir me permet d’autant mieux de constater l’immense avantage qu’apporte le numérique. Les frises faites à la main sont souvent moins complètes, moins lisibles et mis à part une seule élève qui s’est donnée beaucoup de peine pour rendre une frise jolie et propre, les autres faisaient malheureusement assez « brouillon ». 
 
J’ajoute ici des exemples pour illustrer mon propos en montrant trois frises manuscrites et trois frises numériques réalisées à domicile par mes élèves de 11ème VP. 
La frise manuscrite n°3 a été soignée, mais les frises n°1 et 2 semblent être plus des brouillons que de vrais rendus.
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Comme ces six exemples le démontrent, l’apport du numérique est vraiment indiscutable. Les élèves peuvent écrire plus d’éléments et moduler les cases comme ils/elles le souhaitent, c’est plus clair et souvent largement plus esthétique. L’apport principal du numérique demeure à mon avis dans le fait de pouvoir se recorriger en tout temps sans que cela ne se voie. Il est évident que les corrections au Tipp-ex© des frises 1 et 2 peuvent apporter quelque chose pour l’enseignant.e puisqu’il/elle peut se rendre compte des endroits où ses élèves ont fait des erreurs, mais à mon sens, dans une frise chronologique, cela n’a aucun apport significatif. En effet, plusieurs travaux ont été réalisés sur la question de l’erreur et de sa fonction révélatrice (Astolfi, 2014 ; Vanssay & Lozac’h, 2012 ; Favre, 1995), et même si je suis tout à fait d’accord qu’il est bien de pouvoir retracer le processus réflexif des élèves à travers leurs erreurs, je n’en vois pas la pertinence pour un travail tel que celui-ci. Selon toute vraisemblance, dans les exemples ci-dessus, les erreurs qui ont été corrigées étaient dues à un manque d’anticipation quant à la place disponible, et sans fond didactique. 
 
Dans ma classe de 2ème année en École de commerce, la question ne s’est pas posée quant à l’utilisation du numérique ou non et je souhaitais que les élèves soient capables d’utiliser le site proposé. Je suis fort satisfaite du résultat puisque même si certain.e.s ont eu plus de mal que d’autres au début, les rendus finaux étaient de qualité. Comme les élèves travaillaient en groupes de deux, j’ai remarqué qu’au sein des groupes, il y avait parfois un.e élève qui avait moins manipulé la plateforme que l’autre, mais sachant que je n’avais que huit groupes, j’ai quand même pu passer vers l’ensemble des élèves et je sais qu’ils/elles ont compris comment fonctionnait le site. C’est un travail que je pourrais d’ailleurs redemander puisque je trouve qu’au point de vue didactique, c’est également un outil très précieux.
 
Compétences enseignantes
 
Afin de faire en sorte que toute la classe puisse commencer le travail dès la fin de ma présentation du site frisechronos.fr, je devais d’abord le manipuler parfaitement moi-même et être apte à répondre aux éventuelles questions.  Par conséquent, je suis allée regarder un tutoriel qui expliquait comment il fonctionnait sur YouTube :
. J’ai trouvé ce tutoriel très complet et il m’a permis de « domestiquer » le site. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour tout retrouver et j’ai créé quelques frises chronologiques en lien avec d’autres cours d’histoire puisque j’enseigne dans sept classes différentes cette année. 
 
Le 6 mars, lorsque j’ai montré comment faire à mes élèves, je me suis assurée qu’ils et elles avaient tous et toutes compris en passant vers tous les groupes, mais comme c’est un site vraiment facile d’utilisation, à part pour créer des césures, j’ai reçu peu de questions en lien avec le site. J’ai eu plus de questions sur les éléments qui devaient figurer dans la frise ou sur les informations qu’ils/elles avaient trouvé sur internet. 
 
A la fin de ma présentation initiale, je leur avais expliqué comment enregistrer leur travail et comment le réimporter puisque le fichier se télécharge sous un format .bin et qu’il ne s’ouvre pas quand nous cherchons à l’ouvrir mais doit se réimporter directement sur le site internet. Cependant, vers la fin de la première période, je leur ai remontré comment faire et je leur avais demandé de télécharger l’ébauche de leur frise en .pdf également au cas-où il y avait un souci la semaine suivante. 
 
Globalement, ce travail n’a pas demandé un grand investissement parce que le site est très logique et que les élèves à qui j’ai donné ce travail ont toutes et tous plus de seize ans. Ils/Elles savent donc déjà utiliser les ordinateurs. Je pense cependant que dès que nous utilisons des outils technologiques en classe, que ce soit en salle informatique ou non, l’enseignant.e doit s’assurer d’être écouté.e et respecté.e puisque les élèves se laissent parfois déborder et sont moins assidu.e.s. C’est une classe relativement bavarde, et même si les travaux ne devaient se faire que par groupe de deux, j’ai senti une plus grande agitation. Cette dernière est logique puisque les élèves sont souvent ravi.e.s de travailler sur un autre support, mais au vu des détériorations qui sont à déplorer au sein de certains établissements, je redouble d’attention lorsque je fais travailler mes élèves sur des tablettes ou des ordinateurs. 
 

Alignement pédagogique

Sachant que je dois suivre le plan d’études cadre pour la maturité professionnelle (PEC MP), je suis tenue de conduire un TIB avec ma classe de deuxième année. Ce travail doit être collaboratif et interdisciplinaire, et doit permettre aux étudiants d’examiner ou de structurer un thème de manière autonome, puis d’en présenter les résultats de manière appropriée pour élargir leurs connaissances et leurs aptitudes. Ici, le thème global du travail était le féminisme, mais les élèves devaient choisir une personne dont ils/elles souhaitaient parler en la décrivant, puis expliquant son impact et en donnant leur avis sur elle. Sachant qu’ils/elles devaient donner une opinion, cela leur permet de réfléchir de manière critique.  
 
Objectifs
 
Ainsi, je cite ici les objectifs du plan d’études d’École de commerce pour ma partie du TIB:
 
En ICA (Information, communication, administration)
-               Connaître et mettre en œuvre les techniques et les aptitudes permettant une communication claire et efficace
-               Organiser et analyser des données de façon à gérer rationnellement des informations
-               Connaître et mettre en œuvre des stratégies et des techniques pour rendre le travail efficient et rationnel
-               Repérer et trier l’information
-               Développer une attitude critique envers une source d’information
-               Développer la collaboration et l’esprit de synthèse par des travaux de groupes en acceptant des points de vue et opinions opposés ou contradictoires et des rythmes de travail différents
-               Apprendre à l’élève à créer des documents en intégrant des éléments de source et de type différents (texte, illustrations, logos) et de réaliser des mises en pages destinées à l’impression
En CID (Compétences interdisciplinaires)
-               Travail efficace et systématique
-               Approche et action interdisciplinaires 
-               Aptitude à la négociation et au conseil
-               Présentation efficace
-               Capacité à communiquer
-               Aptitude au travail en équipe 
-               Civilité
 
En Histoire 
-               Consolidation de la chronologie
-               Acquisition de méthodes de travail: synthèse, analyse de sources, bibliographie, etc.
-               Sensibilisation à une attitude réfléchie et curieuse
-               Considération critique des sources, questionnement des témoignages du passé, les appréhender dans le contexte approprié et comprendre leur signification actuelle
 
Je rappelle cependant ici que même si j’ai réalisé ce travail au secondaire II, l’utilisation de frisechronos.fr peut se faire très aisément au secondaire I, puisque mes élèves de 11ème VP ont pu le faire à la maison durant la période d’enseignement à distance avec le simple tutoriel YouTube que j’avais moi-même regardé avant de planifier le TIB. Ainsi, dans les objectifs du plan d’études romand, nous trouvons des objectifs disciplinaires tant dans les MITIC, les compétences transversales qu’en Histoire et Éthique religieuse (par exemple : FG 33 - Recours aux moyens audiovisuels et informatiques adaptés à la tâche à effectuer jusqu’à la production finale (impression de documents illustrés, de séquences filmées, de documents sonores,…) Repérage et utilisation autonomes de ressources numériques d’apprentissage). 
 
Style pédagogique
 
Durant le travail mené en classe avec mes élèves de deuxième, j’ai d’abord tout expliqué avant de passer vers les groupes d’élèves qui travaillaient par deux.  J'ai donc d'abord transmis les informations nécessaires avant de les guider dans leur tâche. Comme dit précédemment, chaque groupe était muni de deux ordinateurs portables, l’un pour faire des recherches sur différents sites internet, et l’autre pour créer la frise chronologique. Les élèves ont eu à disposition deux périodes, ce qui peut sembler long, mais en prenant en compte le fait qu’ils/elles devaient vérifier et comparer leurs sources puisque le fond historique était évalué, cela s’est avéré adéquat. Aucun groupe ne m’a rendu son travail avec plus de dix minutes d’avance. Lors de mes passages vers les élèves, j'ai également donné quelques commentaires en lien avec les sites consultés afin de questionner leur pertinence auprès des élèves. En effet, il est rare de constater que les élèves remettent en question les informations trouvées sur internet, j'ai donc parfois cherché à leur montrer qu'ils/elles devaient faire attention, et ce surtout sur des sites qui ne citaient pas leurs sources. 
 
J’ai demandé aux élèves s’ils/elles avaient eu du plaisir à réaliser ce travail et la majeure partie a répondu que le travail sur la frise leur avait plu. Malheureusement pour moi, deux garçons ont trouvé que le thème sur lequel ils devaient travailler n’était pas très intéressant, ce à quoi j’ai essayé de leur montrer pourquoi le féminisme était tout autant important pour les hommes que pour les femmes. Cette discussion ayant été interrompue par la sonnerie, c’est un débat que nous avons repris la semaine d’après sur Zoom, lors de notre premier cours à distance.  
 
Évaluation
 
Sachant que cette production était la partie évaluée pour ma discipline dans le TIB, les élèves se sont globalement donnés de la peine et ont respecté les principaux critères. Ma collègue d’anglais et moi avons réalisé une grille que je joins à ce document à la page suivante.
 
Une tâche telle que celle-ci est assez facilement évaluable puisqu’elle est facilement critériable. Nous pouvons quantifier et vérifier les informations présentes sur la frise, donc elle est aisée à corriger pour les enseignant.e.s, mais présente également l’avantage d’être facilement comprise par les élèves qui peuvent s’auto-évaluer. Une simple checklist permettrait de la corriger. Malheureusement, je trouve qu’une frise n’est pas forcément une tâche pertinente à demander en travail significatif, car elle reste dans de l’appris par cœur.

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Comme nous le voyons sur les exemples ci-dessus, les élèves ont su utiliser le site internet correctement et ont pu sélectionner plusieurs fonctions différentes, telles que la couleur ou l'ajout de photos par exemple. Ils/Elles ont également appris comment télécharger et importer correctement leur frise afin de me les envoyer en format .pdf. Comme nous pouvons le constater sur la frise présentant Chimamanda Ngozi Adichie, les élèves ont également maîtrisé la césure dans les frises, afin de ne pas faire des étendues trop importantes sans date ou événement marquant. Je pense qu'ils/elles ont donc également appris à faire des synthèses et des choix parmi les informations présentes sur internet. 

Dans le cas de mes élèves de 11e VP qui ont fait des frises chez eux durant la période de cours à distance, je peux aussi remarquer une maîtrise bonne de ce site internet, puisque dans ces frises-là aussi, nous pouvons constater une bonne utilisation de photos, de couleurs, ou de périodes temporelles. 

Gestion de la classe

 
Éducation aux médias
 
Dans cette classe, les élèves ont déjà une assez bonne maîtrise informatique puisqu’ils/elles ont des cours d’informatique depuis plusieurs années et ont des notes significatives en ICA. Cependant, j’ai dû leur rappeler plusieurs règles comme par exemple le fait qu’ils/elles ne pouvaient pas simplement faire des copier-coller d’internet, et ce pour deux raisons : la première parce que cela relèverait de plagiat, la seconde parce qu’ils/elles doivent toujours vérifier leurs sources avant. 
 
En passant dans les rangs, j’ai l’impression que toutes et tous étaient assez à l’aise avec les règles essentielles et j’ai trouvé intéressant de pouvoir comparer cela avec mes autres classes. Dans une de mes classes de 11ème VG, je n’enseigne pas l’Histoire mais l’Anglais. Ainsi, nous allons très souvent en salle informatique pour faire des activités, des quizzes, du vocabulaire, etc… Avec cette dernière, je remarque que, malgré les sécurités informatiques, beaucoup essaient d’arriver sur des sites que je qualifierai de particuliers, se permettent d’aller sur les réseaux sociaux, etc. Je remarque aussi que la conscience des dangers d’internet n’est pas réellement présente dans cette classe de 11ème, alors qu’au gymnase, cela semble être vraiment plus ancré et les élèves agissent de manière responsable devant un ordinateur.

Au niveau du droit à l'image, je n'ai pas demandé à mes élèves de référencer les photos ou images utilisées parce que leur travail allait rester dans un milieu strictement scolaire. Cependant, lors d'exposés, je demande systématiquement que mes élèves citent leurs sources. J'estime que dans certaines branches, il est plus important de le faire que d'autre, et notamment en Histoire. Quand mes élèves font une présentation en cours d'Anglais, s'ils mettent des images de leur plat préféré par exemple, je ne demande pas de mettre la référence exacte, alors que dans tous les travaux d'Histoire, nous mettons l'emphase là-dessus. 
 
Planification
 
Comme je l’ai expliqué, je suis tenue de réaliser sept périodes de TIB avec cette classe de deuxième année en École de commerce, donc ma collègue d’anglais et moi avons planifié ce travail à partir du mois de décembre.
 
Sachant que je devais utiliser sept périodes, j’ai regardé quel était le moment le plus opportun pour les placer, et comme ces élèves ont dû faire deux semaines de stage obligatoire avant les relâches de février, je me suis dit que cela serait parfaitement opportun de glisser ces heures de TIB entre cette longue pause et Pâques, puisque les élèves auraient à nouveau dû être en stage la semaine précédant les vacances de Pâques. Ainsi, cela créait une sorte d’ilot de trois semaines. Je me suis dit qu’il serait absurde de commencer un sujet aussi imposant que la Guerre froide à ce moment-là puisque la pause de trois semaines de cours les aurait déstabilisé.e.s à la rentrée fin avril. 
 
Une fois que le moment parfait pour placer ce TIB fut décidé, nous avons réfléchi à ce que nous voulions que les élèves fassent. Comme ils devaient à la fois être évalués en Histoire et en Anglais, nous en sommes rapidement arrivées à l’idée de faire une frise chronologique qui servirait de support à une présentation orale en anglais. Par conséquent, nous avons réfléchi sur ce que nous allions chacune faire pour le TIB, et j’ai pris en charge la présentation historique, tandis que ma collègue leur a montré le film sur le combat des suffragettes et a ensuite animé un petit débat. Je précise qu’elle n’avait l’obligation de faire sept périodes puisqu’elle peut gérer les heures imposées comme elle le souhaite entre cette année et l’année prochaine. De mon côté, je ne pouvais pas choisir le nombre d’heures à faire puisque les élèves d’École de commerce n’ont pas d’Histoire en troisième année. 
J’ai personnellement trouvé que ce TIB était fort agréable à réaliser parce que les élèves étaient dans une approche quelque peu différente des cours habituels. Sachant qu’ils/elles pouvaient gagner un bonus au test suivant s’ils/elles faisaient un bon travail mais qu’il n’y avait pas d’évaluation significative, l’ambiance était plus dialogique et comme c’est un sujet à propos duquel ils/elles ont des avis divers, les discussions provoquées étaient très intéressantes. 
 
Toutes et tous m’ont dit qu’ils avaient apprécié réaliser cette frise chronologique, donc c’est une tâche que je demanderai de refaire. D’ailleurs, c’est grâce à leur retour positif que j’ai proposé à ma classe de 11ème VP de faire une frise sur la Seconde Guerre mondiale à la maison. A nouveau, les résultats sont encourageants et je pense que la réalisation de frises chronologiques est vraiment pertinente en Histoire puisqu’elle permet d’avoir une vision d’ensemble, synthétique et facile à comprendre. 
 
Déroulement
 
Il me semble que je me suis déjà passablement étendue là-dessus, mais mes élèves de deuxième année au gymnase ont réalisé ces frises en classe et elles ont été évaluées alors que mes élèves de 11ème VP ont dû réaliser cette tâche en devoir durant la période d’enseignement à distance. Je précise que j’ai laissé le choix aux élèves de faire ou non ce devoir, puisque ma Direction a été claire sur le fait que nous ne devions pas surcharger nos élèves.
 

Conclusion

 J’ai eu beaucoup de plaisir à faire réaliser des frises chronologiques à mes élèves parce cela englobe plusieurs aspects que j’estime être importants. Tout à bord, la sélection d’information et la phase de recherche, ensuite la conception et la création. Je trouve que c’est une activité assez ludique et créative, et on voit dans les travaux que j’ai ajoutés à ce dossier que certain.e.s élèves se sont plu à utiliser des couleurs. Les 11ème n’avaient pas la consigne d’ajouter des images, mais certain.e.s l’ont fait quand même, ce qui me conforte dans mon opinion que c’est une tâche qui les a globalement satisfait.e.s. 
 


 

Bibliographie

ASTOLFI J-P. (2014). L’Erreur, un outil pour enseigner, Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur.
 
 
FAVRE D. (1995). « Conception de l’erreur et rupture épistémologique », Revue française de pédagogie, n° 111, p. 85-94.
 
 
VANSSAY S. de, LOZAC’H A. (coordination). (2012). « L’erreur pour apprendre », Cahiers pédagogiques, n° 494, janvier 2012.
 
 
Plan d’études - École de commerce : 
 
 
Travail interdisciplinaire dans les branches TIB - Guide d’élaboration pour les écoles des métiers du commerce