msMITIC 2019

SEQ-1 Utiliser Quizizz dans le cadre d'une évaluation diagnostique

04.11.2020

Nicolas Lonfat avatar. Nicolas Lonfat

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Canevas : séquence d'apprentissage

  1.  Contexte

a.      Introduction

Pour cette séquence d’apprentissage, il m’a tout d’abord fallu opter pour une autre ressource que celle créée lors du semestre d’automne 2019. En effet, ce travail s’adressait avant tout à des enseignants et leur proposait la découverte d’un outil de création de frises chronologiques intitulé Frisechronos. Comme il m’aurait été compliqué de mettre en place une séquence permettant une production de la part des élèves, j’ai décidé de concentrer ma séquence sur un autre outil, plus aisément applicable au sein de mes classes : Quizizz, une plateforme offrant la possibilité de tester les connaissances des élèves sur un sujet à l’aide de petits quiz construits par l’enseignant.

L’idée de concentrer mes efforts autour de cet outil m’est venue lors d’un séminaire MITIC au cours duquel les étudiants HEP ont pu le découvrir et l’utiliser. Je me suis rendu compte de tout l’intérêt que représentait Quizizz et de ses nombreuses utilisations possibles avec mes classes. Dans le cadre de cette séquence, l’objectif principal sera donc de faire passer à mes élèves, en début d’année scolaire 2020/2021, un quiz centré sur les connaissances lexicales et morpho-syntaxiques qu’ils sont censés déjà maîtriser. En d’autres termes, je souhaite utiliser cet outil comme un test diagnostique, afin que les élèves et moi puissions voir quels sont les points de la matière connus et ceux qui le sont moins, tant au niveau individuel que collectif (Astolfi, 1984). Les résultats de ce test orienteront ensuite la phase de révisions des premières semaines ; tout l’intérêt d’une évaluation diagnostique réside en cela, à savoir déterminer les connaissances des élèves pour les orienter et adapter l’enseignement en conséquence (Hadji, 1989).

J’ai l’intention de mettre en place cette séquence au sein d’une classe de latin de 10ème année HarmoS composée d’un nombre indéterminé d’élèves (les stages HEP n’ont pas encore été attribués). Ceux-ci passeront un quiz de quinze questions en classe, sur tablettes ou ordinateurs. Je compte utiliser la double période d’enseignement attribuée par les établissements aux OS ; les élèves devront effectuer l’exercice à ce moment-là, et j’en profiterai pour leur faire un retour peu après la fin du quiz. Si l’expérience est concluante, il sera tout-à-fait possible de la réitérer au cours du semestre, en plénière ou à distance, avec des quiz axés autour d’une matière différente.

Le déroulement envisagé est le suivant : je prendrai quelques minutes pour m’assurer que tous les élèves sont présents et prêts, et leur décrire l’outil, son intérêt et l’objectif de la séquence. Je leur demanderai ensuite de se connecter au quiz du jour à l’aide du code à six chiffres ; je laisserai les élèves avancer à leur rythme, en suivant à l’écran le classement en temps réel ; dès qu’un élève aura terminé, il devra observer ses erreurs et tenter de les comprendre ; une fois que la classe aura fini, je reviendrai sur les principaux points qui ont posé un problème, et je donnerai des éclaircissements si nécessaire. La production attendue de la part des élèves sera un quiz terminé, et les données communes (notamment sur le pourcentage de réussite par question) sur lesquels je pourrai m’appuyer pour faire un retour à la classe.

b.      Utilité du numérique

L’intérêt d’un outil comme Quizizz est clair : il permet de tester en direct ou en différé les connaissances de tous les élèves et donne un aperçu des points maîtrisés par chaque élève ainsi que par toute la classe. Il devient dès lors possible pour l’enseignant d’avoir une vision globale et détaillée du niveau de connaissances de ses élèves, là où des moyens de contrôle plus classiques (interroger par oral, tester formativement avec un test papier) ont le désavantage d’être chronophages (il faut prendre le temps de corriger les tests) ou de n’offrir qu’une vision partielle de la situation (ce sont souvent les mêmes élèves qui répondent aux questions, en classe comme en visioconférence). Ainsi, les avantages du numérique, et tout particulièrement de Quizizz, sont indéniables, surtout si on ajoute à ceux-ci la dimension ludique de la plateforme, particulièrement propice à favoriser l’attention et la motivation des élèves (Kapp, 2012). Notons également que ces avantages ont fait leurs preuves ; les premières études concernant l’efficacité des plateformes de quiz en ligne (surtout Kahoot et Quizizz) dans le cadre de l’apprentissage scolaire tendent à relever les effets bénéfiques de celles-ci (Göksün & Gürsoy, 2019 ; Zhao, 2019).

Du point de vue du modèle SAMR, si nous nous fions à l’article de Lévy (2017), nous nous trouvons assurément au niveau de la modification. En effet, Quizizz permet de remplacer un système de test plus classique (substitution) et d’améliorer ce genre de test, par le biais de son système de classement en direct et de régulation rapide (amélioration) ; il va toutefois plus loin, puisqu’il offre la possibilité d’insérer une dimension ludique dans son cours et donne l’occasion de repenser sa séquence, en incluant de manière plus aisée des tests diagnostiques ou formatifs. En ce sens, ce genre d’outils se situe au niveau « modification » du modèle SAMR. Cependant, bien que les possibilités offertes soient nombreuses et que l’approche de la séquence puisse être modifiée grâce au numérique, il serait exagéré de parler de redéfinition de mon cours. Certes, je construis ma séquence différemment, mais dans l’ensemble je continue de procéder de manière habituelle : je définis les objectifs et évalue le degré de connaissances des élèves comme je l’évaluerai ordinairement en classe. En somme, mon enseignement est bel et bien modifié, mais pas suffisamment pour être qualifié de « redéfini » (Lévy, 2017).

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De manière générale, le numérique a tenu ses promesses dans cette séquence. Le fait, pour les élèves, d’avoir accès aux réponses individuelles et au taux de réussite globale, et ce de manière directe et rapide, a, d’après leurs dires, été d’une aide précieuse. Là où un quiz oral ou sur papier aurait été moins complet et plus avare en informations, Quizizz a permis un travail à deux niveaux (individuel et collectif) et offert la possibilité à chacun de pouvoir se situer par rapport au niveau moyen du groupe-classe. Les participants ont notamment relevé, en fin de séquence, l’apport des bonus, musiques et l’évolution du classement en direct (voir capture d’écran no1), des facteurs de motivation extrinsèques renforçant leur implication au sein de l’activité.

[Capture d’écran no1 : classement intermédiaire du quiz.]

Toutefois, cet apport a connu une limite : trop emportés par la compétition, les élèves ont eu tendance à ne percevoir que l’évolution directe du classement, en privilégiant avant tout l’évolution de ce dernier. Il s’agit là de l’un des défauts de Quizizz : si l’on ne modifie pas les réglages de base, il propose une interface et des fonctionnalités un peu trop riches, qui étouffent parfois l’intérêt pédagogique de la séquence avec une débauche d’effets sonores et visuels qui aurait été inexistante avec un quiz classique. Pour une prochaine séquence, je pourrais envisager de mettre les ordinateurs sous silencieux ou de ne faire sélectionner aux élèves que certaines fonctionnalités, en supprimant les jingles ou les transitions sous formes de memes. Cela renforcerait leur concentration et l’intérêt de la dimension « modification » du modèle SAMR.

c.       Compétences enseignantes

Pour mettre en place ma séquence, je dois faire appel à un certain nombre de compétences. La première est bien sûr de connaître comment fonctionne le numérique et les ressources numériques employées ; je dois savoir quel matériel est à ma disposition, et surtout quel est le matériel à la disposition des élèves. Comme je souhaite effectuer cet exercice en classe, je dois également maîtriser cette compétence à mettre en lien avec celle intitulée « Utiliser les ressources numériques de son environnement de travail » sur Sqily. Il me faut donc garder à l’esprit que connaître les ressources de mon futur établissement sera indispensable pour la mise en place de la séquence et l’utilisation de la plateforme.

Je peux également citer d’autres compétences de base, comme « Connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans son enseignement », qui pose les fondements du modèle SAMR et permet de construire ma séquence de manière plus cohérente autour du numérique, ou encore « Gamifier / ludiciser sa classe avec le numérique », qui définit les principaux enjeux et avantages que je peux tirer avec l’intégration d’un outil ludique au sein de mes leçons d’enseignement (voir Elouardani, 2016). Toutefois, la principale compétence qu’il me faut maîtriser est bien entendu la manipulation de l’outil Quizizz ; je dois au préalable connaître ce programme, savoir ce qu’il permet de mettre en œuvre ou non et tester par avance comment créer des quiz, afin d’éviter d’être pris au dépourvu le jour J. Dans ce cadre, j’ai eu l’occasion de m’exercer en validant le brevet lié à la compétence « Créer des quiz numériques pour l’apprentissage du vocabulaire dans une L2 ». Cette compétence Sqily m’a permis d’approfondir mes connaissances en matière de Quizizz par la création d’un petit questionnaire de dix questions, centrées autour de thèmes traités avec mes élèves du semestre d’automne 2019 (https://quizizz.com/admin/quiz/5dc8427fbaf66b001cd308d0). 

Pour ce qui est des démarches préalables, elles sont relativement simples. Je dois bien évidemment être au clair avec la matière et les objectifs que je souhaite traiter, en l’occurrence la maîtrise des grands points de grammaire du manuel de 9ème année (latin Forum 9ème). De plus, une fois la matière définie, je dois prendre le temps de constituer mon questionnaire : j’envisage d’élaborer quinze questions avec un temps de réponse de une minute maximum par question. Pour étoffer mon quiz et éviter qu’il ne soit trop austère, je prévois également d’y insérer des images (libres de droit et en lien avec l’Antiquité, sélectionnées sur Pixabay) ; il me faut donc effectuer une brève recherche pour rassembler quelques images que je pourrai lier à certaines questions.

Je dois aussi veiller, une fois le quiz créé, à le tester plusieurs fois, que ce soit sur mon ordinateur ou par le biais de collègues, afin d’éviter les éventuels couacs qui pourraient survenir le jour même. En définitive, les principales démarches à faire sont liées à la maîtrise de l’outil et à la création du quiz.

2.      Alignement pédagogique

a.      Objectifs

En latin, le PER ne propose qu’un seul objectif d’apprentissage, fragmenté en six composantes. La présente séquence traitera principalement des composantes 1 et 2 : « étudier un vocabulaire de base et identifier son évolution » et « s’approprier des outils de base en morphologie et syntaxe ». En effet, le quiz portera surtout sur la grammaire (et le vocabulaire) des dix chapitres du manuel Forum 9ème. Les objectifs de la période, calqués sur ces deux premières composantes du PER, seront de « restituer le sens des mots du vocabulaire de 9ème année », « restituer les trois premières déclinaisons de noms », « expliquer en ses propres termes ce que sont la proposition infinitive, les adjectifs de la première classe et la voix passive » et « conjugués des verbes latins à l’indicatif présent, imparfait et parfait » ; le test construit devra aborder ces différents aspects.

Les élèves ne seront pas évalués sur des objectifs particuliers en lien avec les MITIC, mais ils mettront en application quelques compétences transversales. La première est celle de la démarche réflexive, puisqu’ils devront, une fois leur quiz terminé, observer les erreurs commises. Cela les poussera à entreprendre une démarche cognitive et surtout métacognitive en lien avec les connaissances visées (McMillan & Hearn, 2008 ; Hadji, 2012). Cette première compétence amène d’elle-même la deuxième : les stratégies d’apprentissage. Grâce à leur démarche auto-évaluative, les élèves seront invités à réguler leur manière d’apprendre, en cherchant à comprendre pourquoi ils ont fait des erreurs (McMillan & Hearn, 2008) : était-ce de l’inattention ? une mauvaise lecture de la question ? une lacune liée à la mémorisation des terminaisons, du vocabulaire ? une erreur dans l’identification des racines et radicaux ? une incompréhension du le fonctionnement du passif ? Répondre à ces questions devrait leur permettre d’accroître leur efficacité dans l’apprentissage de la matière et améliorer leurs stratégies d’apprentissage, surtout si l’on considère la démarche auto-évaluative comme formatrice (Marcoux et al., 2014). Enfin, ce type d’activité fera appel à des compétences sociales. En effet, les élèves auront l’occasion de confronter en direct, au TBI, leur degré de connaissances avec celui de leurs camarades. Cela amènera tantôt de la compétition, tantôt de l’émulation, et créera une nouvelle dynamique de groupe poussant les élèves à ne plus envisager leur travail de manière individuelle, mais comme partie prenante d’un tout, à un niveau collectif (Göksün & Gürsoy, 2019).

b.      Style pédagogique

Dans un premier temps, je tâcherai d’expliquer ce qu’est l’outil, son intérêt et la manière de l’employer. En ce sens, je jouerai le rôle de transmetteur de savoir. Ensuite, lors des étapes suivantes, où les élèves répondront aux questions et s’auto-réguleront, je ferai surtout en sorte de les guider, que ce soit pour des points relatifs à la plateforme ou à la matière traitée ; je passerai parmi les bancs pour répondre à toute question éventuelle. Enfin, je reprendrai ma casquette de transmetteur de savoir en fin de période, si des explications complémentaires s’avèrent nécessaires sur l’une ou l’autre des questions ayant posé un problème.

Quant aux élèves, ils endosseront surtout le rôle d’utilisateurs, étant donné qu’ils auront à savoir comment employer Quizizz et à répondre aux questions, sans devoir créer eux-mêmes de questionnaires. Toutefois, on pourrait affirmer que le processus d’auto-régulation et la mise en place de stratégies d’apprentissage efficaces à la suite de cette évaluation diagnostique sont une forme de production. En ce sens, les élèves pourront être considérés comme des producteurs, bien que cela ne concerne pas directement la plateforme numérique impliquée dans la séquence.

Les productions finales seront les statistiques issues des réponses des élèves. Ceux-ci, et moi avec eux, pourront voir pour chaque question quelle réponse est correcte et quelle réponse est erronée. Ma volonté est d’insister sur les connaissances des élèves et sur le fait qu’une certaine partie de la matière est acquise, et que la classe entame ainsi son année de latin avec des bases relativement solides. Pour les questions difficiles, je mettrai en valeur les élèves qui ont fait juste, en veillant à citer au moins une fois chacun d’entre eux, pour des raisons de motivation et d’équité. L’idée est de partir sur les acquis et d’éclaircir les points encore obscurs, et de susciter la motivation de tout le groupe. Derrière cette activité se trouve une logique de consommation (les élèves passent le test) et d’accès aux informations (chaque bonne réponse est disponible dans le feedback proposé par Quizizz à la fin du quiz).

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Dans l’ensemble, tout s’est passé comme prévu. Malgré les diverses mises à jour de l’outil au cours des derniers mois et depuis la création de mon quiz, les élèves n’ont pas eu de peine à le prendre en main ; leur connaissance préalable de l’outil leur a certainement facilité la tâche. De même, chacun a fait l’effort d’auto-régulation et s’est attardé plus ou moins brièvement sur ses erreurs. Les élèves ont cherché à les déterminer et les comprendre, motivés par les pourcentages finaux affichés au-dessous de chaque question et à côté de leur score sur l’écran principal (voir capture d’écran no2). Ils ont ainsi pu voir qu’ils maîtrisaient une certaine partie de la matière, tant au niveau individuel qu’au niveau de la classe, et cela en a rassuré plus d’un.

[Capture d’écran no2 : pourcentage de réussite pour chaque question (rectangle jaune – niveau classe) et pour chaque participant (rectangle rouge – niveau élève).]

De mon côté, je les ai assistés comme prévu en endossant notamment le rôle de guide : je n’ai eu à lever qu’une incompréhension, concernant la question no9 (« Monsieur, c’est quoi la première classe d’adjectifs ? ») et me suis assuré de les amener à l’exercice d’autorégulation. Dès lors, j’ai surtout éclairé leur lanterne sur différents concepts (la proposition infinitive notamment). À la fin de la séance, j’ai eu l’agréable surprise de ne pas avoir à incarner un simple transmetteur de savoir : d’eux-mêmes, les élèves qui avaient répondu correctement aux questions ayant posé le plus de difficultés se sont montrés déterminés à donner des explications à leurs camarades. Ma tâche a surtout été de guider les échanges et de synthétiser certaines explications, surtout concernant le passif et la proposition infinitive, les deux concepts les plus complexes abordés par le quiz.

c.       Évaluation

Cette activité servira avant tout d’évaluation diagnostique. Elle ne sera donc pas notée et permettra tant à l’enseignant qu’aux élèves de déterminer leur degré de connaissances sur une matière qui fera l’objet d’une évaluation sommative lors de la suite du semestre (à la fin de la séquence de révisions). Les résultats au quiz serviront d’évaluation ; ils présenteront (en pourcentage) le taux de réussite de la classe dans sa globalité, et de chaque élève pris isolément. De plus, il sera également possible pour l’enseignant de constater quelles questions ont été particulièrement réussies (elles apparaissent en vert dans les résultats finaux), lesquelles ne l’ont été que partiellement (en jaune) et lesquelles ont posé plus de problème (en rouge).

En plus du moment laissé aux élèves, l’enseignant pourra prendre un moment après le quiz pour revenir en plénière sur les erreurs récurrentes et lever les doutes et interrogations à leur sujet.

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Si l’on considère que les élèves n’avaient pas encore révisé la matière, j’estime que les résultats sont bons : le groupe a obtenu 57% de réponses correctes. Il faut revoir ce nombre à la hausse, car, comme indiqué plus haut, la question no9 a posé des problèmes de compréhension concernant le concept de « première classe d’adjectifs ». Durant la correction, j’ai pu constater que les élèves avaient été induits en erreur par l’utilisation de cette expression, mais qu’ils maîtrisaient le sujet. Qui plus est, les résultats à la question no14 sur les sens du verbes peto (voir capture d’écran no3) ne reflètent pas la réalité : la majorité des élèves connaissaient en tout cas deux des trois sens du verbe. Ainsi, je peux sans autre postuler que la matière du quiz est maîtrisée à plus de 60% ; nous avons eu le temps de discuter des principales difficultés et les élèves ont été rassurés par l’étendue de leurs connaissances. Ils savent désormais sur quels éléments travailler en vue d’un futur test formatif ou significatif.


[Capture d’écran no3 : question no14 sur le verbe peto, avec temps de réponse moyen et nombre de réponses correctes (rectangle jaune).]


Durant la phase collective en plénière, j’ai décidé de faire revenir les élèves sur les trois questions les plus difficiles, à savoir les no3, 12 et 14, indiquées en rouge sur l’écran des résultats (voir capture d’écran no4). Les participants ont dans un premier temps revu les sens du verbe peto, un point de basse habileté cognitive (restituer), puis se sont attardés sur le passif latin et son complément d’agent (no12). À ce stade, nous avons pris le temps de distinguer ensemble les deux manières d’introduire le complément d’agent, avec des exemples au tableau noir. L’échec à la question no3, de basse habileté elle aussi (restituer templorum), m’a dans un premier temps étonné. Mais les élèves ont bien vite reconnu être allés trop vite, emportés par la compétition, ce qui a engendré des templarum, templorium, templorumm, etc. En somme, ils n’ont pas pris le temps de vérifier leur réponse (il fallait l’écrire), ce qui a biaisé les résultats finaux.

[Capture d’écran no4 : degré de réussite des questions (en rouge, réussies à moins de 33%).]

Lorsque nous nous sommes attardés sur d’autres questions délicates, autrement dit en jaune et en dessous des 50% (voir capture d’écran no4), j’ai dû me rendre à l’évidence : les élèves n’ont pas pris suffisamment de temps pour répondre. Alors qu’ils disposaient d’une à deux minutes par question, la moyenne des temps de réponse était souvent inférieure à dix secondes (comme pour la question no14 ; voir capture d’écran no3, rectangle jaune). Ceci met le doigt sur la dérive d’un système compétitif qui fausse quelque peu les résultats. En réalité, les élèves savent plus qu’il n’y paraît, mais la rapidité avec laquelle ils ont répondu a amené des erreurs qu’ils ne feraient pas (ou moins) dans un test. Notons à cet effet que les trois derniers du classement sont également les trois à avoir terminé leur quiz en premier, et par conséquent ceux qui ont commis le plus d’erreurs d’inattention.

À l’avenir, je tâcherai de bien préciser aux élèves qu’il ne s’agit pas d’une course et qu’il est nécessaire de répondre posément pour que les résultats soient pleinement exploitables pour le groupe-classe. De même, je veillerai à cibler les questions les plus problématiques ET liées à des habiletés cognitives plus élevées, afin d’éviter de prendre trop de temps sur la partie collective. Cela n’a pas causé de retard dans la séquence, car les élèves se sont montrés rapides dans la mise en place (ils connaissaient l’outil). Toutefois, avec un groupe qui découvrirait Quizizz, s’attarder sur des questions de mémorisation/restitution comme celle du verbe peto ne serait que d’une utilité réduite pour les élèves, dans le sens où ils n’ont pas revu la matière et donc pas nécessairement mémorisé le vocabulaire.

3.      Gestion de la classe

a.      Éducation aux médias

L’activité prévue avec ma classe n’étant pas liée à des questions de droits d’auteurs ou de droits à l’image, ils n’ont pas été formés sur ces points. Toutefois, l’utilisation de Quizizz, ainsi que l’appropriation d’un outil numérique, contribuera certainement à enrichir leur environnement numérique. Le but est de faire comprendre aux élèves qu’avec cet outil l’on peut apprendre et réviser en s’amusant (Zhao, 2019), que l’école vit avec son temps, c’est-à-dire à l’ère de l’informatique et du numérique, et que le numérique est un bon moyen de s’adapter aux circonstances particulières que nous avons traversées (cf. pandémie de COVID-19). L’enjeu est aussi de les pousser à reproduire ce qu’ils ont pu tester en classe. Pourquoi ne pas aller plus loin en leur proposant de réaliser eux-mêmes des quiz pour leurs camarades, ce qui leur permettrait d’apprendre et de prendre la place d’un enseignant dans leur manière de réfléchir ? Toujours est-il que Quizizz reste un outil ergonomique et relativement intuitif, qu’il est aisé d’utiliser. Il est donc tout désigné pour inspirer les élèves et intégrer le numérique dans le système éducatif, l’un des grands enjeux de la politique pédagogique actuelle.

Bien que je ne sache pas encore quelles seront mes classes lors de mon stage 2020/2021, je peux toutefois anticiper les mesures à mettre en place pour les élèves à besoins particuliers, si je dois en rencontrer. Pour les élèves dys-, et surtout les dyslexiques, la police d’écriture est normalement suffisamment lisible (taille et forme adéquates), ce que j’ai pu constater avec de précédents élèves. Si la lecture des questions et des réponses devait poser des problèmes, j’aurais toujours la possibilité de passer vers ces élèves pour les aider ou alors de projeter la question à l’écran. De même, le délai de soixante secondes accordé pour déterminer la/les réponses est volontairement large ; il permettra aux élèves d’avoir suffisamment de temps pour réfléchir à ces questions plutôt élémentaires.

Qui plus est, l’utilisation du matériel propre à l’établissement réduit les inégalités sociales. Il n’y aura pas de risque de voir un élève ne disposant pas de la tablette ou de l’ordinateur requis pour cette séquence. Évidemment, le maniement de tels supports est susceptible d’être moins aisé pour les élèves inhabitués à les utiliser. C’est pourquoi ma planification prévoit un segment introductif destiné à la présentation de l’outil et à la connexion au quiz. Cependant, je garde à l’esprit que Quizizz est un outil ergonomique dont la prise en main et l’utilisation sont assez intuitives. Si des élèves à besoins particuliers devaient tout de même rencontrer des problèmes, l’effectif réduit des classes de latin me permettra tout-à-fait de focaliser mon attention sur eux et de les guider au besoin.

Retour après expérience :

De manière générale, la séquence s’est déroulée comme prévue. J’avais face à moi sept élèves, dont aucun n’était à besoins particuliers. Il s’agissait d’anciens élèves qui connaissaient déjà le fonctionnement de l’application et n’ont eu aucun mal à prendre l’outil en main. La dimension ergonomique de ce dernier a été manifeste, puisque les élèves ont su entrer le code, leur nom (ou surnom) et utiliser les différents types de bonus de manière assez intuitive. J’ai notamment été surpris par leur capacité à comprendre le type de questions auxquelles ils avaient à faire (réponse simple, réponses multiples, réponse tapuscrite) sans même s’étonner ou devoir me demander de quoi il en retournait. L’un des grands avantages de Quizizz – l’ergonomie – s’est donc vérifié.

Je peux toutefois relever deux bémols. Le premier est lié à la dimension ludique du quiz. Il a fallu attendre la fin de la séquence et l’échange en collectif pour que la classe saisisse véritablement l’enjeu éducatif et l’intérêt pédagogique qui se cachaient derrière la compétition, ce malgré l’exposé des objectifs et mes remarques introductives. Il s’agit là de l’un des défauts majeurs de ce genre d’activité. À l’avenir, je tâcherai d’insister davantage sur le fait qu’il existe une raison scolaire derrière ce jeu et ce classement et qu’il est préférable que les élèves prennent le temps de répondre sans se précipiter pour marquer plus de points.

Le second bémol est lié à l’utilisation des ordinateurs. Bien que les sept élèves soient habitués à en utiliser un à la maison, certains ont été décontenancés par le fait qu’ils étaient face à un Mac et non un PC. Ces élèves ont notamment eu de la peine à trouver le navigateur web ou certains menus ne correspondant pas à leurs habitudes. Je n’avais pas prévu ce détail. Pour une séquence future, je tâcherai donc de procéder étape par étape, en montrant à chaque fois au groupe comment faire à l’écran. Je pourrais aussi envisager de placer côte-à-côte un élève maitrisant le système Mac et un élève ne le pouvant pas.

b.      Planification

Je prévois d’insérer cette séquence dans la période de deux heures accordées aux OS par les établissements vaudois, tout en sachant que la mise en place, l’exécution et le retour de dureront pas tout ce temps. Cet exercice aura lieu la deuxième semaine de la rentrée 2020/2021, après la première semaine consacrée à la reprise et à l’acclimatation. Comme précisé plus haut, cette activité servira d’évaluation diagnostique pour mes élèves.

Pour ma séquence, j’envisage quatre moments majeurs, répartis sur environ soixante minutes :

a)      10’ : s’assurer de la présence de tous les élèves ; présentation des objectifs de la période et de l’outil ; expliquer à quoi il sert, comment il fonctionne et pourquoi nous l’utiliserons si tôt dans l’année ; si les élèves le connaissent déjà, cette partie servira de rappel.
b)     15’ : les élèves répondent aux questions ; il y en aura quinze, pour lesquelles ils disposent d’une minute de réflexion maximum.
c)      25’ : les élèves reviennent individuellement sur leurs erreurs ; je passe auprès de chacun pour guider la réflexion si nécessaire ; la classe fait ensuite un débriefing collectif, chaque élève donnant un ou plusieurs ressentis sur son degré de connaissances ; j’insiste sur les acquis et le degré actuel de connaissances, en revenant sur certains points plus problématiques que d’autres. 
d)     10’ : je clos la séquence en demandant un retour des élèves sur l’outil ; comment l’ont-ils trouvé ? est-ce qu’il leur a été utile ? qu’amélioreraient-ils pour un potentiel renouvellement de l’expérience ?

Je ne m’attends pas à ce que les élèves rencontrent de difficultés particulières dans le maniement de la plateforme. D’une part, ils seront sûrement habitués à utiliser Quizlet ou Kahoot, des plateformes au fonctionnement relativement similaire à celui de Quizizz. Si je prends en compte le fait que je détaillerai, en début de séquence, le fonctionnement de l’outil, je pense que ces élèves ne devraient pas se sentir empruntés face à une telle application. De plus, les objectifs visés au cours du quiz font appel à des habiletés cognitives plutôt basses, puisqu’il s’agit surtout de restituer un savoir préalablement acquis face à un choix de quatre possibilités. Enfin, les élèves sont rompus à ce genre d’évaluations prenant en compte un ou plusieurs chapitres, ce qu’ils ont pu pratiquer lors de précédents semestres, certes sous une autre forme. Je ne m’attends donc pas à des conflits cognitifs. En revanche, ce qu’il me faut anticiper, c’est le processus métacognitif qui suivra le quiz, la question étant de savoir si des élèves d’un tel âge (13-14 ans) seront capables de revenir sur leurs erreurs et de dépasser l’aspect ludique du quiz pour s’auto-réguler. C’est à cela que je devrais être attentif.

Comme précisé plus haut, je ne sais pas encore si l’effectif de mes classes comptera des élèves à besoins particuliers. Si je pars du principe que ce sera le cas, et en tenant compte du faible nombre d’élèves qui accompliront cette séquence, je peux envisager différentes mesures. La première serait de modifier le temps attribué aux questions. D’après mon expérience, une minute par question suffit amplement, mais passer à deux minutes pourrait s’avérer utile afin de prendre en compte les élèves rencontrant des difficultés de lecture. Une deuxième mesure permise par le matériel est l’agrandissement de l’écran, soit en projetant la question au tableau blanc interactif, soit en zoomant directement sur l’écran de l’ordinateur/de la tablette. Ces deux mesures devraient soutenir efficacement les éventuels élèves dyslexiques.

Retour après expérience : 

Globalement, la quadripartition de ma séquence a été respectée et je n’ai pas eu à dépasser les soixante minutes prévues dans ma planification. J’estime que cette dernière a été bien réfléchie, notamment pour ce qui est de la durée des différentes phases ; je me suis assuré d’avoir suffisamment de temps à disposition pour avoir de la marge en cas de problème inattendu dans l’une ou l’autre d’entre elles. En ce sens, je suis satisfait d’avoir pu tenir les délais souhaités.

Cependant, si j’entre plus en détail dans la séquence, je peux constater un léger déséquilibre entre les parties a), b) et c). En raison de problèmes informatiques (connexion au ralenti, un ordinateur hors service), la phase introductive a duré quinze minutes. De même, la phase de régulation a pris pratiquement cinq minutes de plus que prévue, pour presque atteindre la demi-heure. Comme précisé plus haut, je devrai à l’avenir mieux sélectionner les questions à aborder dans cette phase. Mais comment a-t-on finalement pu respecter les soixante minutes initiales ? La réponse est à chercher dans la partie b) : les élèves ont privilégié la vitesse à la réflexion, ce qui a donné un quiz de moins de dix minutes. Malgré le temps dont ils disposaient pour réfléchir, presque tous ont répondu très rapidement (moins de dix secondes en moyenne par question) et cette précipitation a engendré des erreurs. Pour éviter ce genre de désagrément dans une prochaine séquence, je me devrai d’insister dans l’introduction sur le fait que la vitesse de réponse n’est qu’accessoire. Une autre option envisageable : ne pas opter pour la version « classique » du quiz, mais pour l’option question par question. Avec cette fonctionnalité, chaque élève répond, puis la réponse correcte est affichée et discutée en classe ; l’enseignant décide quand il passe à la question suivante. Ce choix permettrait de limiter la course contre la montre engagée par certains élèves et de calmer le jeu, au sens propre comme figuré.

c.       Déroulement

Avant de décrire le déroulement, il est nécessaire de contextualiser la séquence. En raison de la vétusté des moyens numériques dans mon actuel établissement de stage, je me suis vu contraint de déplacer ma leçon sur mon ancien lieu de stage, au Mont-sur-Lausanne, auprès de ma formatrice de l’année dernière. L’avantage fut de retrouver d’anciens élèves qui connaissaient Quizizz. Toutefois, je ne savais pas quelle était leur maîtrise de la matière ; pour y remédier, j’ai pris le temps d’organiser la séquence avec mon ancienne formatrice, qui ne m’a pas fait venir dès le début de l’année (comme initialement prévu dans ma séquence), mais peu avant le test formatif sur la matière de l’année précédente, afin que mon quiz diagnostique puisse servir à ses élèves comme à elle. 

Phase a) : la séquence a débuté à 08h30. Les élèves, prévenus la veille de ma venue et de ma leçon, semblaient contents de me voir et excités à l’idée de passer un quiz compétitif. J’ai pris alors trois minutes pour prendre contact et calmer les esprits, afin d’avoir le plus d’attention possible de leur part (3’).

Une fois le calme retrouvé, j’ai annoncé le déroulement de la séance et expliqué les objectifs d’apprentissage, déjà annoncés la veille par leur enseignante (2’) ; je me suis rendu compte que les participants n’écoutaient qu’à moitié et voulaient surtout accéder à la phase ludique du cours. J’ai alors mentionné l’intérêt pédagogique de l’outil et de la séquence en elle-même.

À ce stade, j’ai demandé aux élèves d’aller chercher un ordinateur dans le chariot, de se connecter à leur session, puis à la partie Quizizz, le code à six chiffres étant déjà affiché au tableau blanc. Malheureusement, certains problèmes sont apparus : un ordinateur ne fonctionnait plus et a dû être remplacé, et certains appareils ont connu des lenteurs, notamment au niveau de la connexion réseau. Si l’on ajoute à cela le fait que tous les élèves n’étaient pas familiers avec les Macs, la fin de cette phase a) a duré dix minutes (10’). Mon attention dirigée sur les élèves en difficulté, je n’ai pas remarqué que certains élèves en avaient profité pour indiquer des surnoms et non leurs vrais prénoms pour s’inscrire à la partie (voir capture d’écran no5).

[Capture d’écran no5 : classement au début du quiz ; (sur)noms des élèves dans le rectangle jaune.]

Phase b) : j’ai lancé le quiz et laissé les élèves répondre aux quinze questions à leur rythme. Ceux-ci paraissaient concentrés, vifs et très rapides. Je suis passé auprès de chacun pour m’assurer que tout allait bien et était compris. En dehors de quelques questions individuelles, j’ai constaté que les participants étaient très silencieux. Au cours de mon observation, j’ai pu les séparer en deux catégories : ceux fixés sur leur propre résultat et ceux qui observaient constamment l’évolution du classement au tableau blanc. De manière générale, tous les élèves se sont prêtés au jeu et semblaient apprécié l’aspect ludique et compétitif. Cette phase a duré moins de temps que prévu (10’) et permis de rattraper le retard accumulé lors de la phase a).

Phase c) : lorsque les élèves avaient fini, ils avaient pour consigne d’observer la liste de leurs réponses et de réfléchir aux erreurs commises (questions en rouge). Comme attendu, j’ai constaté des problèmes d’attention pour certains, qui, une fois la compétition terminée, se sont montrés distraits et avides de discussion avec leurs voisins. Sur les sept élèves, il m’a fallu intervenir auprès de quatre pour m’assurer qu’ils faisaient l’effort de revenir et réfléchir sur leurs erreurs. Toutefois, tous ont fini par entrer dans cette nouvelle tâche en voyant leurs camarades concentrés sur celle-ci ; cette autorégulation a duré dix minutes (10’).

Nous sommes ensuite revenus à l’écran principal, en collectif. Cette fois, les élèves devaient commenter le résultat final (57%) et déterminer quelles questions avaient posé le plus de problèmes. Après avoir choisi de traiter six questions (no3, 9, 10, 11, 12, 14 ; voir captures d’écran no2 et 4), à savoir les questions en dessous de 50% de réussite, ils ont eu pour tâche de donner la réponse correcte et d’expliquer en quoi les autres réponses étaient incorrectes. Cette partie a très bien fonctionné : les élèves ayant compris ont expliqué volontiers aux autres et les échanges ont été fructueux et instructifs. En tant qu’enseignant, je me suis contenté de revenir sur quelques explications un peu obscures et de guider les échanges, en faisant circuler la parole. J’ai pu constater à ce stade un regain de concentration, les élèves commençant à saisir tout l’intérêt pédagogique de l’activité du jour. Après près de vingt minutes (20’) d’échanges, la classe a pu lever des doutes sur les principaux concepts problématiques : le passif (et son complément d’agent) et la proposition infinitive.

Phase d) : lors des quelques minutes restantes (moins de 10’), j’ai clos la séquence en demandant un retour des élèves. Beaucoup ont relevé leur contentement et le fait qu’ils avaient particulièrement apprécié la dimension ludique de l’activité. J’ai été satisfait de voir que plusieurs ont noté l’intérêt d’un tel outil pour leur apprentissage et leurs connaissances : « Ça remet des choses en place ! », a déclaré l’une d’entre eux. Sur les éléments à améliorer, peu ont parlé de l’outil en lui-même ; certains ont regretté les difficultés techniques, d’autres leur incompréhension de certaines questions. Tous ont admis qu’ils prendraient plus de temps la prochaine fois, afin d’éviter les erreurs d’inattention. Avant de les quitter, je leur ai fait ranger les ordinateurs dans le chariot.

Sur le plan des facteurs de réussite, je peux citer la planification initiale, réaliste et suffisamment aérée pour pouvoir gérer les imprévus, et le fait que j’ai utilisé un outil déjà connu des élèves. La ludification de la séquence par le biais du numérique a également suscité de l’intérêt tout en permettant de décrisper la grammaire latine, parfois considérée comme austère par les élèves. Ces divers éléments ont permis aux élèves d’être réceptifs et motivés, et de faire de cette séquence une réussite.

Toutefois, je peux relever quelques échecs : la compétition a pris une part trop importante sur la dimension pédagogique, ce qui a poussé certains à vouloir finir en premier et à se hâter, et par conséquent engendré des erreurs d’inattention faussant le résultat final et pénalisant les moins au fait de la matière. Pour y remédier, je devrai insister sur le fait que ce n’est pas une compétition et peut-être opter pour une autre manière de faire ce quiz, à savoir question par question, afin d’augmenter la concentration des élèves et d'avoir des résultats plus exploitables pour mon évaluation diagnostique.

Je peux également citer les problèmes informatiques : la plupart étaient indépendants de ma volonté (ordinateur en panne), mais j’aurai dû prévoir que tous les élèves n’étaient pas familiers avec un Mac. J’intégrerai cet élément dans mes futures planifications, afin de ne plus être surpris et que le démarrage de la séquence se passe au mieux.

4.      Références

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