Comme stagiaire B en sciences de la nature à l’EPS de Vevey, je m’occupe de 5 classes dont deux 10VP. Juste avant le confinement, nous étions en train de travailler le système cardiovasculaire avec ces 2 classes de dixième VP. Au début du confinement, j’ai proposé des exercices classiques sur le sujet du système cardiovasculaire, car l’on était sensé consolider sans amener de nouvelle matière pendant le confinement. Après quelques semaines, pour varier un peu les plaisirs et évaluer la possibilité d’utiliser une appli qui permet la détermination rapide de plantes à fleur (botanique), j’ai proposé à une classe 10 VP une activité différente qui est le sujet de ce travail d’analyse. L’idée de l’activité était d’introduire la botanique par l’utilisation d’une appli pour Smartphone nommée « PlantNet ». Cette appli permet la détermination facile des plantes les plus courantes qui se trouvent dans l’environnement proche du milieu d’habitation des élèves en prenant une photo. Cette activité s’est déroulée sur 4 semaines en 2 étapes distinctes : premièrement, le visionnement de vidéos explicatives sur les notions de bases de nomenclatures et de botanique, ensuite le téléchargement de l’appli « PlantNet » et la détermination de 6 plantes avec l’appli (donc comprendre son utilisation) et deuxièmement, la construction d’un herbier avec quelques plantes déterminées à l’aide de l’appli et un dessin scientifique d’une plante déterminée (ce qui inclut le visionnement de vidéos explicatives). En plus, une petite recherche sur internet était demandée afin de mieux comprendre ce qui est connu sur les plantes à fleur étudiées. L’idée finale étant de faire une petite présentation de leur herbier une fois de retour en classe (Figure 1). 

 

 

Figure 1 : Consigne du protocole de l’activité déposé sur TeamUp

Un peu de Botanique : détermination de plantes à fleur grâce à l’application PlantNet

 

Bien que j’utilise TeamUp depuis le début de l’année, son utilisation pour le confinement, soit y déposer des travaux à faire pour les élèves, a été un peu différente de son utilisation normale. Heureusement, deux instituteurs de l’EPS de Vevey ont développé une courte vidéo explicative qui m’a permis de comprendre comment procéder (https://www.youtube.com/watch?v=PUBbgalOExY&feature=youtu.be).

De plus, j’ai aussi utilisé sqily pour gérer les acquis des élèves à distance (Organiser la continuité des apprentissages pour vos élèves à distance : https://sqily.com/msmitic-2019/skills/3090). Squily m’a aussi permis de me faire une idée de la qualité et de l’utilité des vidéos utilisées pour mes leçons à distance (Intégration des vidéos en classe dans un contexte d'apprentissage : https://sqily.com/msmitic-2019/skills/3024). Donc de nouvelles compétences ont du être mises en œuvre de mon coté pour pouvoir préparer ce travail. Par contre, je connais suffisamment l’appli « PlantNet » et la botanique pour avoir eu peu de nouvelles compétences de botanique à déployer. En outre, afin de varier les approches pédagogiques, j’ai décidé de faire travailler les élèves avec différents supports tel que le visionnement de vidéos, l’utilisation d’une appli pour Smartphone et la création d’un herbier et d’un dessin scientifique. De cette manière, les élèves vont devoir créer des traces qui pourront être évaluées et qui me permettront de savoir si les élèves ont compris, assimilé la matière. Comme l’activité a été divisée en 2 étapes majeurs, et que les élèves ont du m’envoyer leur travaux, j’ai pu évaluer et corriger leur avancée. Cette approche m’a permis une rétroaction sur leur apprentissage.

 

Les élèves ont du apprendre à utiliser l’appli « PlantNet » et connaître les bases de la botanique. Pour cela les élèves ont dû rassembler les connaissances acquises en visionnant les vidéos fournies et en lisant mon texte explicatif sur l’utilisation de l’appli « PlantNet », et finalement organiser leurs pensées en fonction du travail demandé. Pour faciliter le travail d’appropriation de la matière, je leur ai demandé de faire un dessin scientifique d’une des plantes déterminées par l’appli « PlantNet ». En effet, le travail d’appropriation de la matière et la mémorisation se fait plus facilement lorsque l'élève met la main à la pate en utilisant crayons et papier (Création d'une ressource: représentation des "Dix petits nègres" d'Agatha Christie en mind map : https://sqily.com/msmitic-2019/workspaces/3179).

 

Finalement, le contact avec les élèves c’est fait à travers « Teamup » et le retour des élèves par Email. Certains élèves ont directement photographié leurs travaux et d’autres ont simplement envoyé un dossier pdf. Les élèves ont donc aussi du développer ou solidifier des compétences liées au numériques pour pouvoirs communiquer avec leurs enseignants. 

 

 

 

Comme mentionné précédemment, le rôle du numérique est important, car au lieu d’utiliser une clé de détermination compliquée, les élèves utilisent une appli qui détermine pour eux le nom de la plante étudiée et photographiée. Cela demande donc une maitrise du numérique. Par contre, l’humain reste bien présent puisque les élèves doivent aussi produire un travail manuel, soit la production d’un petit herbier et un dessin scientifique. Comme enseignant, je leur transmets du savoir directement au travers de ma consigne et aussi indirectement en leur fournissant l’accès à des vidéos éducatives. On peu donc dire que je guide les élèves dans leur travail indirectement. Bien sur, j’étais atteignable par Email pour d’éventuelles questions et un suivi plus direct. Les élèves étaient essentiellement des utilisateurs d’outils numériques. Par contre, ils ont du créer un herbier et un dessin scientifique. Au niveau de l’environnement numérique, on est resté dans la consommation, pas de simulation ou production. Les productions finales ont été sous la forme d’un dossier informatique qui contenait la photo et le nom de 6 plantes à fleur (déterminée avec l’appli « PlantNet ») et la création d’un herbier et d’un dessin scientifique d’une plante. 

 

 

En premier lieu, mon but était de garder le contact avec les élèves grâce à la tâche proposée. Ensuite, un des objectifs a été de leur faire découvrir certains aspects de la botanique d’une manière ludique, grâce à l’utilisation d’une appli facile d’accès. Comme « PlantNet » est une appli pour Smartphone, la grande majorité des élèves ont eu accès à cet outil de travail. En effet, ils possèdent quasiment tous un Smartphone (contrairement à un ordinateur…). Nous avons communiqué par Email (et aussi WhatsApp). Un certain nombre d’élèves n’avaient pas accès à un ordinateur, donc ils ont fait un dossier sur feuille, qu’ils ont ensuite photographié. Ils m’ont ensuite envoyé directement leur photo. C’est donc une solution alternative qui a été utilisée pour palier au manque de matériel informatique de certains élèves. Le planning proposé aux élèves a été décrit dans l’introduction, je n’y reviendrai pas dans cette rubrique. Donc finalement, ne connaissant pas précisément les possibilités matérielles des élèves, j'ai privilégié une approche asynchrone grâce à la communication par email.

 

 

 

Cette tâche correspond à un travail étalé sur 4 semaines et a été divisée en 2 étapes comme décrit dans la notice présentée en Figure 1, en bref :

 

1) Les 2 premières semaines, j’ai demandé aux élèves de visionner les vidéos suggérées au début de la notice :

 

En outre, il a été demandé aux élèves d’installer l’appli « PlantNet » dans leur Smartphone, d’apprendre à l’utiliser et de m’envoyer 6 photos de plantes avec leur nom latin (genre et espèce) déterminés grâce à l’appli sous forme d’un dossier « doc », « pdf » ou autre, ou de m’envoyer les photos directement par WhatsApp. Apres 2 semaines, je n’ai reçu que peu de retour… étant conscient que ce qui était demandé représentait pas mal de travail, j’ai prolongé le délais de retour d’une semaine et ai clairement redemandé un effort de la part des élèves. Finalement, plusieurs élèves m’ont rendu un travail tout à fait convenable (Figure 2), quoique avec certaines imprécisions au niveau des noms (mélange nom scientifique et nom commun) (Figure 2A).

 

Figure 2 : exemple de production de 2 élèves de la première partie du devoir de botanique

A

B

2) Pour les semaines 3 et 4, j’ai demandé aux élèves de faire un herbier en séchant 3 plantes déterminées avec l’appli « PlantNet ». De plus, il leur a aussi été demandé de faire un dessin scientifique d’une plante et d’essayer de trouver des infos sur internet concernant les plantes étudiées. Pour les aider à faire un dessin scientifique et représenter les différentes parties d’une fleur, je leur ai mis à disposition 2 vidéos explicatives. Voici la consigne pour cette deuxième partie de la tâche :

 

 

La deuxième partie a été rendue par un plus petit nombre d’élèves, mais l’idée était de sensibiliser les élèves à la botanique. La deuxième partie étant plutôt destinées aux élèves qui voulaient approfondir le sujet. J’ai néanmoins reçu des travaux très intéressants (Figure 3).

 

Figure 3 : Exemple d’un travail d’une élève pour la deuxième partie de la tâche. 

Les élèves ont réagit assez positivement à la première partie du travail, car j’ai reçu 14 dossiers en retour (la classe comporte 19 élèves). Ce chiffre est élevé, sachant que 4 élèves de cette classe n’ont envoyé aucuns travaux en science pendant toute la période du confinement. Pour la deuxième partie, seul 6 élèves m’ont proposé un travail en retour. Ca reste bien, car cela demandait plus d’effort de recherche et de participation créatrice de leur part. Je vais voir les élèves sous peu et vais pouvoir ainsi en discuter plus directement pour évaluer leurs ressentis au niveau de ce travail. A nouveau, je pense pouvoir mieux évaluer les acquis une fois que j’aurais pu parler en classe avec les élèves et que ceux-ci (ceux qui auront produit un travail) présenteront leurs travaux devant la classe. Mais il est clair en voyant les travaux fournis, que certains élèves ont acquis des notions de botaniques et peuvent parler et décrire un fleur de manière précise.

 

Le principal effet de l’enseignement à distance est qu’il se fait, comme son nom l’indique, à distance. Cela à pour conséquence que l’élève peut ne plus se sentir concerné. Cela semble être plus souvent le cas dans les familles ou les enfants ne sont pas vraiment suivis. La provenance sociale a donc une plus forte influence sur le comportement des élèves lors de l’enseignement à distance que lorsque les élèves sont en classe. En conséquence, il est plus difficile pour l’enseignant de garder le contact avec les élèves et de les garder actifs. En moyenne, j’ai observé que la moitie des élèves étaient peu ou pas du tout actif scolairement pendant cette période de confinement. Comme enseignant, nous avons du nous adapter à préparer des devoirs simples à effectuer et qui utilisaient finalement peu le numérique, car la majorité des élèves avait un accès limité aux ordinateurs. Donc, pour un prochain confinement, je propose une meilleure organisation au niveau matériel numérique, soit les écoles devraient avoir la capacité/possibilité de fournir aux élèves un ordinateur portables. Les élèves doivent aussi être mieux formé à l’utilisation du numérique de base (Email, utilisation des logiciels de bases, etc…)

 

 

 

L’appli « PlantNet » est gratuite et tout le monde peut l’utiliser. Donc pas de souci de droit d’auteur en ce qui concerne l’utilisation de cette appli. Je pense ne pas avoir mentionné ce point dans les consignes distribuées aux élèves. Une choses à corriger dès que nous travaillerons ce projet ensemble (soit lundi prochain). La classe en question n’a pas d’élèves à besoins particuliers. Mais il est clair que l’utilisation d’un Smartphone peut être problématique pour certains élèves. Finalement, la plateforme Teamup est plutôt bien adaptées, étant visuelle et facile d’utilisation. Une vidéo explicative était en outre à dispositions des élèves. Ceux-ci ne semblent pas avoir eu de problèmes pour naviguer avec TeamUp.