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Article sur la séquence. SEQ1 - Plickers

27.05.2020

Joachim Boulenaz avatar. Joachim Boulenaz

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Article sur la séquence.                     SEQ1 - Plickers
 
 
Joachim Boulenaz
P46503
 
 
Partie A : Contexte et Description de la séquence.
 
 
 
 
1. Introduction
 
Cette séquence s’est déroulée dans une classe de 7H de Vevey au collège du Clos lors d’une période de mathématiques. Il y a en temps normal 19 élèves dans la classe. En raison des mesures prises en lien avec à la crise sanitaire de la Covid-19, la classe ne comptait que 9 élèves donc un demi-groupe afin de permettre un apprentissage des gestes barrières et une réadaptation progressive et en douceur des élèves au milieu scolaire. Néanmoins, il fut possible de travailler et de progresser dans les apprentissages dans de bonnes conditions.
Le travail en cours était l’étude du thème 8, opérations avec les nombres rationnels.
 
 
2. Utilité du numérique.
 
Après de nombreuses années d’enseignement, il m’est apparu que pour suivre efficacement la progression des élèves un outil tel que cette application Plickers apportait une vraie plus-value. La page Scoresheet permet réellement d’avoir sur une longue période les statistiques individuelles de chaque élève. Il est certain que la motivation suscitée par cet outil est également un plus. Je suis surpris de voir que les élèves sont demandeurs et apprécient cette façon différente de travailler.
Je pense, afin de positionner ma séquence sur le modèle SAMR, que celle-ci se situe sur le niveau augmentation car je pense que Plickers est un outil qui permet d’effectuer des tâches de manière plus efficace et l’évaluation de l’élève se fait en ligne et de manière instantanée ce qui n’est pas toujours possible avec une manière plus traditionnelle de travailler. Les élèves peuvent aussi comparer chacune de leurs réponses à la bonne réponse et ils peuvent également se comparer avec les résultats des élèves de la classe. L’application plickers permet une correction rapide et instantanée. A la fin de l’activité, la vision d’ensemble des réponses de la classe permet de cibler les remédiations de manières adéquates dès lors que les points faibles des apprentissages sont identifiés immédiatement globalement et individuellement.
 

3. Retour après expérience.
 
Les élèves comprennent très facilement le fonctionnement de la carte. Il y a peu d’erreurs de l’orientation de la carte pour bien enregistrer la réponse souhaitée et ces quelques erreurs disparaissent rapidement. Certains élèves ont parfois des difficultés à montrer la carte pour qu’elle soit enregistrée par l’application sur le mobile de l’enseignant. L’enseignant doit souvent insister pour demander aux élèves de modifier l’orientation de la carte des élèves. L’enthousiasme est présent et chaque élève tient à trouver la bonne réponse. Il est possible de montrer chaque réponse individuelle et cela rajoute un peu de pression et encourage l'implication de chacun. Le fait de pouvoir projeter le résultat final de chaque élève ou encore le pourcentage de réussite de la classe permet que chaque élève se situe dans sa progression et permet un excellent suivi. Il y a parfois des élèves qui sont plus lents ce qui peut poser problème pour trouver le bon timing de la correction. Avec une classe complète, il serait possible de former des groupes avec des élèves ayant le même niveau pour neutraliser cet inconvénient et ainsi faire l'exercice en deux temps.
 
Photo prise durant le cours :
4. Compétence enseignante.
 
L’enseignant doit pouvoir donner des consignes claires et précises pour assurer le bon déroulement de la séquence.
Il doit avoir une bonne maitrise des fonctionnalités de l’application tant celles utilisées sur l’ordinateur mais aussi celles disponibles sur le téléphone portable. En effet, face à une classe, il est désagréable d’hésiter et de manquer de maîtrise. Les élèves le ressentent et cela peut conduire à une dégradation de l’ambiance de travail. 
 
 
Partie B : Analyse du processus de création et alignement pédagogique.
 
1.    Objectifs
 
L’objectifs de cette séquence est en en lien avec le MSN23 et plus précisément
l’utilisation des algorithmes pour effectuer des calculs de façon efficace avec des nombres écrits sous forme décimale inférieurs à 10’000, c’est-à-dire l’addition et soustraction dont les termes ont au plus 2 décimales et la multiplication dont les facteurs et le produit ont au plus 2 décimales
Pour ce qui est des objectifs de la formation générale, il s’agit du FG21 qui encourage l’utilisation autonome ciblée de ressources numériques d'apprentissage et notamment les didacticiels disciplinaires et ludo-éducatifs.
Les compétences transversales sont ici en lien avec les stratégies d’apprentissage
Qui englobe les objectifs suivants :
-se donner un objectif et les moyens de l'atteindre donc ici atteindre 100% de bonnes réponses
-percevoir et analyser les difficultés rencontrées 
-apprendre de ses erreurs
-persévérer et développer son goût de l’effort
-développer son autonomie 
-gérer son matériel, son temps et organiser son travail
 
 
2. Style pédagogique
 
L’enseignant doit surtout accompagner et donner des explications claires. Il doit aussi identifier les élèves en difficultés et apporter un complément d’explication ciblé. Il peut former des groupes avec des élèves qui ont de la facilité avec des élèves qui ne maîtrise pas encore les notions. L’élève doit être sensible à son niveau de maîtrise. Il peut rapidement savoir où il se situe. Il doit travailler seul et appliquer la théorie reçue préalablement. L’environnement numérique ici joue le rôle de facilitateur et il a le potentiel d’augmenter la motivation des élèves. Le numérique permet ici un suivi performant de la progression des élèves.
  

3. Evaluation
 
L’évaluation qui est prévue à la fin de la séquence est un TA de quinze calculs a effectué en colonne sur une feuille annexe. La remédiation pour les élèves encore en difficultés est un travail par atelier ou des élèves qui ont de la facilité se mettent à disposition pour expliquer et accompagner les élèves qui en ont besoin.
 
Partie C : 
 
Gestion de la classe. 
 
 
1.    Éducation aux médias
 
Je dirai ici qu’il n’y pas vraiment d’éducation aux médias. Les élèves ne travaillent pas directement sur les ordinateurs avec une connexion internet. Le numérique ici est simplement un support qui permet une autre approche didactique. Néanmoins les élèves découvrent ce que permet la technologie et ils comprennent l’intérêt du numérique dans le cadre des apprentissages.
Pour l’enseignant, le fait qu’il doive utiliser son smartphone et donc l’application demande une bonne compréhension de celle-ci et des ses fonctionnalités. Je dirai que le niveau de difficulté d’utilisation est relativement bas. La prise en main est très intuitive et il y a peu de fonctions. L’enseignant peut faire sa préparation et ses choix sur l’ordinateur c’ est-à-dire le choix de la classe et du questionnaire. Si c’est le cas, il suffira de scanner les réponses qui sont signalées grâce à une icône qui apparaît dès qu’elles sont enregistrées. Je précise que la synchronisation entre l’ordinateur et l’application mobile est fiable et instantanée.

Il est possible également de passer à la question suivante directement à partir de l’application du smartphone. Ceci est très pratique et cela permet de se distancier de l’ordinateur fixe pour un déplacement à travers la classe et ainsi assurer l’animation pour imposer une présence motivante, soutenante loin du bureau. Dans la même idée, lorsque le questionnaire est fini, l’application mobile permet de choisir un autre questionnaire rapidement et ainsi donner du rythme à la séance. Pour terminer, il est à relever que les réponses sont enregistrées instantanément ce qui explique qu’il n’est pas nécessaire de prendre des photos durant l’activité pour garder une trace.

 
2. Planification
 
Pour travailler le thème 8, je dispose de 4 semaines à raison de cinq périodes par semaine. Je dois suivre un fil rouge dans lequel figure les exercices et les fiches obligatoires. L’utilisation de Plickers intervient durant trois périodes sur les cinq. La durée et le moment d’utilisation se fait au début de la période sur une durée de 15 minutes. Je propose à chaque fois cinq calculs qui doivent être réalisés. Pour ce faire les élèves disposent d’une ardoise blanche individuelle sur laquelle ils écrivent avec un stylo effaçable. Cette organisation fonctionne bien car elle permet dans un deuxième temps de cibler le soutien aux élèves qui ne maîtrisent pas encore les différentes techniques de calculs. Il est possible d’organiser rapidement des groupes de travail par niveau.
 
 
 3. Déroulement 
 
Chaque élève devra retrouver sa carte personnelle et cela pose parfois problèmes c’est pour cette raison qu’il est bien d’avoir toujours en réserve quelques exemplaires de cartes supplémentaires. Un élève qui se retrouve sans carte est vite en décalage et il ne peut pas participer à l’activité. En dernier recours, certains élèves peuvent faire l’activité à deux avec une seule carte. Une fois que tous les élèves sont prêts la session peut être lancée. La première question apparaîtra et les élèves orienteront leur carte pour proposer leur réponse. L’enseignant scannera les réponses pour les enregistrer et cela se passera ainsi pour les autres questions. A la fin, l’enseignant montrera les statistiques pour que chaque élève puisse évaluer la qualité de son travail. Il faut faire attention car certain élève n’apprécie pas que leur résultat soit visible de tous en particulier les élèves en difficultés.

 4. Le retour d'expérience après évaluation.
 
Globalement, je pense que l’utilisation de cet outil est une réussite. Le simple fait qu’il stimule la motivation des élèves lui donne tout son sens. J’ai trouvé que même les élèves parfois peu intéressés ont été captivés. Il est certain que j’utiliserai Plickers pour travailler des notions en orthographe par exemple et en effet c’est un avantage car cet outil peut être utilisé dans toutes les matières. Il peut aussi être utilisé comme évaluation diagnostique mais aussi formative. 
Par ailleurs, une des difficultés que je peux signaler réside dans le fait de réussir à proposer des questions qui soient vraiment adaptées au niveau des élèves en général. Lors de cette séquence et pour les mathématiques en particulier, l’écart de compétence est souvent flagrant entre les élèves ce qui a pour conséquence qu’un élève doué aura très rapidement terminé et pourrait patienter sur les élèves qui ont besoin de plus de temps. Ces derniers pourraient d’ailleurs se sentir sous pression et finalement être bloqués dans la progression de leur raisonnement. Comme je l’ai dit, il est primordial de proposer des questions, ou des calculs comme dans ma séquence, qui tiennent compte de ce biais. Il est parfois aussi frustrant de ne pas pouvoir apporter des explications directement pour les élèves qui en auraient besoin et auraient répondu de manière fausse. Les bons élèves pressent pour que l’activité avance sans tenir compte des élèves en difficultés. Je pense que l’enseignant ne doit pas hésiter à stopper si nécessaire l’activité pour apporter des explications complémentaires si nécessaire au risque de décevoir ceux qui veulent avancer rapidement.
Pour finir, je dirai qu’un des atouts de cette manière d’exercer les notions est l’excellent rythme que l’on peut donner à la leçon. Les élèves sont entraînés, captivés parfois bousculés à bon escient et ils ne s’ennuient pas ce qui est tout à fait appréciable. 
 
 
5. Conclusion 
 
Pour conclure, je donnerai quelques pistes pour rendre les élèves plus actifs avec le numérique car comme précisé plus haut ceux-ci sont consommateurs du numérique durant cette séquence et perçoivent l’intérêt d’un tel outil sans être acteur. Alors pour les rendre partie prenante de cet outil, il est possible d’imaginer que l’enseignant forme des petits groupes qui utiliseraient l’application pour exercer des notions sans l’aide de l’enseignant qui lui serait occupé avec le reste de la classe pour travailler ces mêmes notions. Un des élèves du groupe aurait la responsabilité de faire passer un questionnaire à ses camarades avec son smartphone ou celui de l’enseignant. A tour de rôle les élèves du groupe prendraient le rôle de meneur de l’activité en utilisant l’application mobile. Cela sous-entend de l’enseignant un travail préparatoire en amont pour apprendre l’utilisation de l’application mobile aux élèves. Je pense que cela est tout à fait réaliste avec une bonne gestion de la classe en sous-groupes et une organisation solide. 
Pour aller plus loin, il est possible aussi d’imaginer que chaque élève ou des groupes de deux élèves apprennent à créer et à construise un questionnaire directement dans l’application Plickers lors de l’utilisation des ordinateurs à disposition de la classe par exemple ou en salle d’informatique. Cela suppose que plusieurs compte Plickers soient créés mais cela me semble réalisable. Ces questionnaires une fois créé pourraient être proposé à d’autres classes du collège. Certains groupes pourraient avoir la tâche d’aller faire passer un questionnaire dans une autre classe sans l’aide de l’enseignant. Ils auraient également la tâche de transmettre leur connaissance au sujet de l’application. Dans mon école pour les 7H, je constate que je suis le seul à utiliser Plickers. 
Pour finir, sans impliquer toute la classe, seuls quelques groupes pourraient avoir la mission de préparer un questionnaire à faire passer aux autres élèves de la classe.
 
 4. Bibliographie
 
 Can, J. (2017). L’outil Plickers dans l’enseignement.
 
Van Langendonck, J. Pourquoi utiliser les nouvelles technologies dans l’apprentissage des élèves ?