Cet article présente ma ressource vidéo “Installer une nouvelle méthode de saisie (Windows 10)”.

Le premier point à élucider dans tout travail est de savoir quoi faire. Lors de la création de ma première ressource, j’avais compris qu’il était simple de répondre à cette question si je me demandais quels obstacles j’avais moi-même rencontrés par le passé. Or, étant enseignant de grec ancien, j’ai dû apprendre à utiliser un clavier grec et même grec polytonique. Bien évidemment, cette problématique n’est pas la plus courante, mais j’ai estimé que bon nombre d’utilisateurs devaient un jour appréhender un clavier inhabituel (par exemple un clavier AZERTY pour un-e Suisse). 

Dans un deuxième temps, je me suis demandé quels objectifs ma ressource allait permettre d’atteindre. Gardant en tête le problème très pragmatique de faire face à un clavier dont on n’a pas l’habitude, j’ai établi qu’il fallait que le/la spectateur-rice soit capable, à la fin de ma vidéo, d’installer la méthode de saisie qui lui convenait. Cet objectif aurait en outre le bénéfice corollaire de familiariser le/la spectateur-rice avec le panneau de configuration de Windows 10. 

Enfin, il a fallu choisir quels outils j’allais employer pour réaliser cette ressource. Pour la capture audio-visuelle, j’ai utilisé le logiciel gratuit Open Broadcaster Software (OBS). Pour le montage, je me suis servi du logiciel gratuit Shotcut. 

J’ai choisi de réaliser cette ressource sous format vidéo, non seulement parce que le cours m’y contraint, mais également parce que cet enseignement se présente volontiers sous la forme d’une marche à suivre. Or, quoi de mieux que d’entendre, de voir et de suivre les gestes d’un enseignant pour maîtriser ce type de savoir ? Le format vidéo permet une forme de guidage, voire de modelage, tel qu’on le trouve en classe, mais pas forcément dans un guide écrit. 

En outre, la visualisation du curseur permet de trouver facilement “l’itinéraire” à parcourir dans le panneau de configuration. Un simple texte laisse à l’utilisateur la tâche de repérer soi-même les éléments. D’une manière générale les informations dans les TIC circulent autant sinon davantage visuellement que textuellement. Il est nécessaire que la didactisation respecte cet ordre des choses. 

Quant à l’information qui aurait été textuelle dans une autre ressource, elle a été naturellement divisée en deux canaux. Premièrement, ma voix a repris l’essentiel des informations et commentait la marche à suivre. Secondement, des commentaires écrits s’affichaient à l’écran. Pour ces derniers, il a fallu en déterminer le contenu. Il m’apparaissait redondant, voire néfaste, de doubler l’information sonore. J’ai donc choisi (en appliquant la même ligne de conduite que dans une présentation PowerPoint) d’utiliser l’écrit pour structurer la présentation, par exemple en gardant en fond la problématique “Comment changer de méthode de saisie ?” ou en indiquant les transitions. 

    Comme dans ma première ressource, j’ai dû changer ma posture quant aux TIC. En effet, je suis d’ordinaire un utilisateur, voire un apprenant, moins souvent un enseignant. Il est étonnant de constater que cet effort de changement de posture, qui se fait si naturellement en latin ou en grec ancien, est presque “à refaire” dans le cas des TIC. Expliciter mes compétences, sélectionner les points capitaux sans partir dans les détails, montrer tout ce chemin de pensée à un néophyte, relire la documentation concernant le sujet. J’ai dû reprendre ces étapes pour éviter un guide trop opaque. 

    Réaliser cette ressource-vidéo était un exercice méta-cognitif intéressant. De plus, j’ai apprécié le travail en audio-visuel, car le format vidéo ne souffre pas des mêmes contraintes formelles et académiques que l’écrit. Un média que je compte donc réutiliser à l’avenir.