msMITIC 2019

SEQ-Continuité pédagogique

26.05.2020

Virginie De Bernardis avatar. Virginie De Bernardis

Introduction
Lorsque l’annonce du confinement est tombée vendredi 13 mars, ce fut le branle-bas de combat à l’école professionnelle de Montreux (EPM). Elle s’est transformée en ruche où toutes les personnes disponibles se sont mises au service du secrétariat pour annoncer la fermeture de l’école dans les classes, essayer de répondre aux questions des apprentis et enfin mettre sous pli la lettre du DFJC destinée à l’ensemble des apprentis et des employeurs. Moment intéressant d’échange où les interrogations sur l’enseignement à distance ont fusé.
 
C’est là que j’enseigne le Français Langue Etrangère dans une classe d’apprentis cuisiniers allophones en Prolongation d’Apprentissage pour l’Intégration (PAI). C’est un projet pilote du Secrétariat d’Etat aux Migration (SEM). Il a pour objectif une intégration durable des réfugiés reconnus ainsi que ceux admis à titre provisoire mais qui s’est, dans le canton de Vaud, élargi à toutes les personnes issues de la migration dont le statut permet la signature d’un contrat de travail. 
 
Les apprentis cuisiniers de ma classe sont donc en formation duale, 3 jours chez leur employeur et 2 jours à l’école professionnelle (au lieu d’un pour l’apprentissage standard) pour consolider leurs connaissances du français (neuf périodes hebdomadaires de français et connaissances de la Suisse, que j’enseigne) et acquérir des compétences utiles à l’exercice de leur métier (5 périodes de branche technique, la cuisine, enseignée par un collègue enseignant et 2 périodes de mathématiques). L’objectif de cette année supplémentaire est de les préparer à leur entrée en formation standard, CFC pour certains, AFP pour d’autres.
 
Je vais rendre compte ici du cheminement qui a été le mien pour tenter de garder le lien avec les apprentis, de présenter les outils et les séquences pédagogiques créées pour cette situation si particulière (qui va durer jusqu’au 8 juin) d’enseignement à distance improvisée sans anticipation aucune et tenter de tirer quelques pistes de réflexion qui vont certainement  m’aider à améliorer mon enseignement puisqu’il est certain que j’ai dû développer des compétences numériques que je compte bien valoriser à l’avenir si elles s’avèrent efficaces.
 
Anticipation
Ce vendredi 13 mars, la première interrogation qui m’est venue à l’esprit a été : comment garder le lien pédagogique et humain avec mes apprentis pendant cette période de confinement ? Sachant qu’ils vivent tous des situations très différentes : 
- familiales : jeune célibataire en studio, adolescent dans l’appartement exigu des parents ou jeunes parents eux-mêmes avec des enfants confinés
- administratives : avec un permis de travail ou en attente d’une décision (renvoi ou non ?)
- professionnelle : au chômage technique sans aucun contact avec le formateur en entreprise, ou submergé de travail ou encore réquisitionné par l’employeur pour du travail supplémentaire (cuisines d’EMS) dans des conditions difficiles
- matérielles : en possession d’un ordinateur ou pas, d’une connexion internet efficiente ou pas
- scolaires : niveau de français, de compétences en informatique
 
Les compétences Sqily
Lors des différents séminaires suivis, la compétence « Intégrer les MITIC dans mon enseignement m’a permis de prendre connaissance du modèle S.A.M.R de R.Puentedura et réfléchir à l’apport du numérique dans les activités que je leur ai proposées. 
La compétence « créer des quizz numériques pour l’apprentissage d’une langue », m’a donné les outils pour intégrer des quizz dans des séquences d’enseignement à distance.
Devoir créer une capsule vidéo : l’exercice s’est avéré utile pour mes élèves afin de pouvoir accéder à l’utilisation de l’application de visioconférence que nous utilisons chaque semaine. Jamais, sans cette situation double d’étudiante et d’enseignante à distance, je ne me serais lancée là-dedans.
 
Compétences des élèves 
WhatsApp était déjà, avant le confinement, le moyen de communication à distance privilégié : nous avons un groupe de la classe sur lequel nous communiquions assez régulièrement. C’est donc par ce canal-là que la communication est la plus naturelle (en groupe ou individuellement). Bien sûr, il y a le problème de la limite entre moment de vie privée et vie professionnelle qui peut se poser. Jusqu’ici, avec les apprentis PAI, les échanges restaient sporadiques et pendant les heures « ouvrables ». Avec le confinement, surtout les deux premières semaines, ils sont devenus très fréquents et j’avoue m’être laissée submerger. Puis il y a eu les vacances de Pâques (pendant lesquelles j’ai tout de même pris quelques nouvelles des plus isolés) et le groupe s’est tu. C’en était presque inquiétant …. Maintenant, la vitesse de croisière s’est installée et les échanges ont lieu principalement pendant les jours de cours.
 
J’ai aussi pu m’appuyer sur ce que j’avais mis en place en classe depuis le début de l’année. En effet, l’utilisation des outils informatiques fait partie de l’enseignement en PAI. Un chariot d’ordinateurs portables est à disposition dans la salle de classe. Nous les utilisons pour faire du traitement de texte, des recherches Internet et des exercices en ligne également, outil intéressant pour la différenciation : les habiletés en matière d’utilisation des ordinateurs sont très variables d’un apprenti à l’autre, leur besoin d’apprentissage du français aussi, ce qui donnait lieu en classe à des objectifs adaptés à chacun. Ils ont donc tous une adresse Gmail et par chance, ils maîtrisent tous l’envoi d’un document en pièce jointe par mail à mon adresse, tâche qu’on avait entraînée depuis le début le l’année.
 
Solutions
En ce qui concerne le matériel informatique, l’EPM a organisé un prêt des dits ordinateurs portables aux apprentis qui n’en n’avaient pas. Comme ce sont les ordinateurs sur lesquels nous avons travaillé en classe, cela a certainement facilité leur utilisation, même si leur session ayant été réinitialisée, ils ont eu besoin d’une marche à suivre que tous n’ont pas réussi à suivre : ils ont sollicité mon aide par…WhatsApp.
 
Au niveau institutionnel, nous étions parfaitement livrés à nous-mêmes :
« L'exercice d'enseignement à distance auquel nous nous soumettons dorénavant est une nouveauté pour nombre d'entre nous. ll n'y a pas de façon de faire uniforme en la matière, ni de bonnes ou de mauvaises pratiques clairement établies. Vous allez donc certainement trouver des solutions dont vous constaterez qu'elles donnent d'excellents résultats, et mettre en place des choses qui ne fonctionneront pas du tout. » (extrait du communiqué du 17 mars 2020 de la DGEP aux enseignants).

Comme ma préoccupation fondamentale était de ne pas « perdre » mes apprentis, j’ai tenté l’outil de visioconférence le plus répandu : Zoom afin qu’il y ait un contact visuel et vocal entre tout le groupe classe, la dynamique de classe étant un élément primordial. Passé une première séance des plus chaotique mais où ils ont tous sans exception tenté la connexion, je me suis lancée dans une capsule vidéo pour les aider à sa prise en main et on a pu se retrouver une fois par semaine, le plus souvent sur le téléphone portable (et pas sur l’ordinateur) pour des raisons de mauvaise connexion Internet ou de facilité d’utilisation (ce qui n’est pas très performant quand il s’agit de lire un document partagé ou d’y intervenir, comme je leur ai demandé parfois). La mise en place de plateforme ou service de visioconférence Webex n’est arrivée que le 2 avril, je n’ai pas jugé bon de nous familiariser à un outil de plus.
 
Au sein de l’EPM, les enseignants de cuisine ont décidé dès la première semaine de travailler avec Google Classroom. J’ai suivi, afin que les apprentis aient tous les documents de cours (cuisine, math, français) sur un seul outil informatique, même si l’idée d’utiliser une fois de plus Google ne m’enchantait pas : la dépendance aux GAFAM[1] allait se renforcer encore un peu. L’intérêt de cette plateforme, outre qu’elle permet de réunir tous les documents, réside dans le fait qu’un document posté par l’enseignant comme fichier modèle est modifiable par tous les élèves comme leur propre copie, le suivi individuel est donc facilité. J’ai passé les deux premières semaines à assister par téléphone les trois apprentis les moins familiarisés avec les technologies numériques et les plus isolés (ceux qui n’ont personne pour les aider) afin qu’ils réussissent à avoir accès aux documents postés sur la Classroom. Ils s’y sont mis et ça fonctionne relativement bien en ce qui concerne les devoirs de branche technique, au format bien adapté à cette plateforme : 
 
J’ai proposé en français un document pour travailler la compréhension, l’expression écrite et le vocabulaire (d’après M.Picquemal, « les Philofables pour vivre ensemble » Albin Michel, 2009). J’avais soigné l’ergonomie qui me semblait adaptée au travail à distance : un lien internet pour accéder à l’audio du texte (certains de mes élèves ont encore un accès limité à la lecture), un autre lien pour un quiz de vocabulaire, le tout dans un format GoogleDoc à poster sur Classroom et donc modifiable par chacun des élèves sur sa propre « copie » numérique. Je n’ai pas eu un seul retour. Probablement parce que les gros efforts d’autonomisation que demande l’enseignement à distance, les apprentis en PAI l’ont fourni en priorité pour les cours de branches techniques, indispensables à l’obtention de leur diplôme. Nous l’avons donc travaillé ensemble sur Zoom (compréhension et vocabulaire) et je leur ai demandé de faire le quiz en autonomie. Certains m’ont dit l’avoir fait, d’autres non, il n’y a pas de moyen de vérifier sur Quizlet.
 
J’ai également utilisé des sites internet pour le travail en autonomie comme, pour n’en citer que deux,  321partez, qui allie l’apprentissage de la langue et la connaissance de la Suisse https://321partez.ch/?utm_source=phplist167&utm_medium=email&utm_content=HTML&utm_campaign=FlashFLE+-+Lettre+d’information+du+FLE+en+Suisse
ou TV5 Monde https://apprendre.tv5monde.com/fr, site qu’ils connaissent bien (on l’utilise en classe) et qui propose souvent un exercice d’éducation aux médias à la fin de la série d’exercices de compréhension des vidéos. Mais là encore, il s’agit de travail sans possibilité aucune de correction et rétroaction de l’enseignant.
 
Choix final
Pour pallier le manque de motivation constaté lors des Philofables, j’ai décidé de les faire travailler « à la manière des cours de culture générale » qu’ils auront dès l’année prochaine et qu’ils appréhendent beaucoup (surtout pout l’expression écrite en français). Je leur ai demandé de produire un « mini TP : un artiste, une chanson », entrainement au Travail Personnel d’Approfondissement qu’ils devront fournir en dernière année de leur formation et qui sera leur examen de culture générale. Avec un planning (jusqu’à la reprise du 8 juin) et un guidage très précis (notamment pour les recherches d’informations sur Internet), étape par étape, et des objectifs différenciés en fonction de leur cursus AFP ou CFC.
 
Ceci en continuant à communiquer par WhatsApp sur le groupe de la classe, à intervenir individuellement par téléphone, à envoyer les consignes et les documents par mail (mais en les postant également sur la Classroom), et en leur demandant de me faire parvenir leurs productions écrites en pièce jointe à un mail et avec une séance hebdomadaire sur Zoom.
 
Pédagogie
Rôle de l’enseignant
Ma préoccupation première depuis le 16 mars, a été de garder le lien avec les apprentis de ma classe à tout prix, en me souciant de l’équilibre psychique très précaire de certains vu leur parcours, leur situation familiale et administrative, comme l’a constaté également Jean-Claude Métraux dans un article du 19 mai 2020 sur la plateforme asile.ch : « J’ai observé chez beaucoup [de personne migrantes] un sentiment très fort d’isolement, leur réseau social, parfois essentiellement constitué de professionnels – assistant social, psy, médecin, enseignant –, s’étant évanoui »[2]
 
Transmettre des connaissances purement linguistiques n’est donc pas ma priorité, mais plutôt transmettre des informations officielles sur la pandémie ou vérifier que les informations sur la situation qui a été très anxiogène pour certains étaient bien comprises (j’ai constaté qu’ils recevaient beaucoup de fausses informations par les réseaux sociaux). Vérifier aussi que ceux qui travaillent le fassent dans des conditions correctes, utiliser Zoom pour les échanges sur leurs différentes situations professionnelles, puis dans un second temps trouver des activités ayant du sens pour eux. Avoir un rôle de guide distant mais finalement omniprésent, insistant sur leur responsabilité d’apprentissage en leur rappelant les échéances sur le planning prévu par messages WhatsApp, en leur corrigeant leur productions une fois par semaine par mail, en leur expliquant les consignes de vive voix sur Zoom (quel sentiment de solitude face à mon écran partagé !).
 
Rôle des élèves
Ils sont principalement utilisateurs d’application de réseau social (WhatsApp), de moteur de recherche (pas la peine de le citer), de sites d’apprentissage du français en autonomie et de programmes de traitement de texte (Word ou Libre Office). Pour produire un dossier numérique structuré (le miniTP) qui sera imprimé après corrections définitives lors du retour en classe.
 
Planification
Objectifs
La continuité pédagogique a, à mes yeux, pour 1er objectif de garder voire renforcer le lien humain du groupe classe construit depuis août dernier et qui est la condition fondamentale à l’accession aux apprentissages.
Le deuxième, c’est de préparer les apprentis PAI à entrer dans leur formation en août prochain. Le mini TP répondait parfaitement à cet objectif. Il fallait aussi maintenir leur motivation, bien présente chez ces jeunes qui ont réussi à décrocher un contrat d’apprentissage après un parcours du combattant. On peut parler ici d’une motivation autodéterminée extrinsèque identifiée selon la classification de Deci et Ryan (2002)[3] puisqu’ils s’engagent dans les tâches d’apprentissage pour atteindre des buts personnels : leur autonomie financière, des compétences professionnelles reconnues et une insertion dans la société d’accueil par l’obtention d’un emploi. 
 
Matériel/application nécessaires, prise en compte de l’hétérogénéité, solutions alternatives
Nous avons vu plus haut le matériel informatique et les canaux de communication retenus finalement en fonction des possibilités matérielles et des compétences numériques des élèves et de l’enseignante. Pour la prise en compte de l’hétérogénéité, les exigences demandées pour la production du miniTP sont différentes en fonction de la filière de formation (AFP ou CFC).
 
Les consignes pour le mini TP CFC :
AFP :
 
Planning proposé aux élèves, temps d’intervention synchrone et asynchrones
Dès la première semaine de semi-confinement, j’ai mis en place une séance hebdomadaire sur Zoom, temps d’intervention synchrone puisque tous présents selon la grille horaire, en présentiel (pas à 8 heures du matin tout de même …). Au début, à part ce moment commun, je les laissais libres de travailler quand bon leur semblait, mais il est vite apparu qu’ils avaient besoin d’un cadre, un apprenti me l’a même réclamé (« Je suis paresseux, madame, tout seul chez moi ! »). Avec le miniTP, je leur ai fourni un planning très précis et leur ai demandé de me rendre le travail à la fin du temps de cours de français. 
 
Déroulement de la séquence des miniTP
Je leur ai présenté le travail lors de la séance Zoom de la semaine 18 à partir d’un exemple de chanson que j’ai choisi (je n’ai pas réussi à leur faire entendre la chanson, ils n’ont eu que le clip, je leur ai envoyé le lien sur le groupe WhatsApp). Puis on a lu et commenté les consignes, j’ai bien insisté sur le lien entre ce travail et ce qui leur sera demandé lors de leur formation ainsi que sur le planning et leur apprentissage de l’organisation du travail.
Chaque semaine comporte un travail à fournir avec une grille d’évaluation et des points de contrôle. Une colonne pour l’autoévaluation et une pour les remarques de l’enseignant. C’est ainsi que travaillent mes collègues en ECG.
A la fin de la session, j’ai posté le tout sur la Classroom. Ils m’ont renvoyé leurs travaux par mail, il y avait trop d’opérations pour transformer leur document Word ou libre office en Google doc. J’ai donc à partir de là renoncé à la Classroom et tout fait par mail. Chaque semaine je leur envoie les consignes et les pistes de corrections à faire. 
 
La première semaine, sur les neufs élèves de la classe, cinq ont rendu leur travail au moment demandé (vendredi), deux le lundi et deux autres pas du tout mais en ayant des excuses valables qu’ils m’ont données spontanément. La grande difficulté dans ce travail, c’est de réussir à les faire s’auto-évaluer et à corriger ce que je leur demande dans un aller/retour de mails. Je suis obligée de les avoir au téléphone pour répondre à leurs questions et les mettre sur la piste. L’éducation aux médias pour la citation systématique des sources est difficile à faire passer. Ainsi que le maniement d’une image non déformée : la taille de l’image importée d’Internet ne correspond pas à la place disponible sur le document, ils doivent donc l’agrandir ou la réduire mais ils n’ont pas encore intégré la manipulation (par le coin de l’image) le permettant (et ce n’est pas faute d’en avoir déjà parlé en classe et montré sur Zoom)… Mais ça s’améliore petit à petit et je compte sur la reprise le 8 juin pour reprendre toutes ces notions.
Exemple d’une production apprenti AFP :
Exemple d’une production apprenti CFC :
 
Education aux médias
Un des objectifs du « miniTP » est d’apprendre à faire des recherches sur Internet et citer les sources, aborder la notion de droit d’auteur. Lors de la séance Zoom de présentation de ce travail, nous avons parlé du plagiat, l’avons défini (ils ont visiblement bien retenu la notion de « copié-collé ») et tenté de regarder ensemble une vidéo sur le sujet mais sans succès (problème audio) https://www.univ-angers.fr/fr/vous-etes/etudiant-e/examens/plagiat.html
 
A chaque séance de visioconférence, nous comparons les informations sur l’épidémie reçus par les différents réseaux avec les informations officielles que je leur fournis : cela permet d’aborder le sujet des « fake news ».
 
Evaluation 
L’enseignement à distance a été réalisé dans l’urgence, chacun s’est débrouillé comme il a pu.
La mise en place d’une visioconférence par semaine s’est avérée efficace pour garder le lien humain, mais dès qu’il s’est agi d’enseignement à proprement parler je relèverais plusieurs points :
- peu de spontanéité, interactions difficiles 
- faible dynamique de groupe : même s’ils sont au moment de la connexion, contents de se voir, ça retombe vite. 
- pas de possibilité de suivi de la classe par le contact visuel pourtant si important : il n’est pas possible pour l’enseignant de repérer, comme il le fait en classe, les élèves qui n’ont pas bien compris, qui sont en retard sur un exercice ou qui ont plus de difficultés à suivre le cours.
- moins de discipline des élèves
- langage corporel absent : il est pourtant primordial en cours de langue
- possibilité limitée d’utiliser des documents audios et vidéos (l’écoute partagée est difficile à mettre en œuvre).
 
De plus, le suivi individuel étant indispensable, la charge de travail a considérablement augmenté. Je ne sais pas comment je ferais si j’avais vingt élèves…
 
En ce qui concerne les apprentissages des élèves, il sera plus facile de s’en rendre compte au moment du retour des cours traditionnels, « dal vivo ».
 
Avant ce semi-confinement, je ne me suis jamais imaginée en situation d’enseignante à distance. Je peux constater que le fait de suivre cette formation numérique à la HEPL m’a donné des pistes et aidé à trouver des solutions. En effet, j’ai dû sortir de ma zone de confort en me frottant aux exigences tant de l’enseignement à distance que de celles du module MITIC, l’une donnant du sens à l’autre. 
En conclusion, je peux dire que je retire de cette expérience de nouvelles compétences numériques mais que je suis privée de ce que j’aime dans ce métier : être ensemble, former un groupe qui échange. 

[1] « L'acronyme GAFAM désigne cinq des entreprises les plus puissantes du monde de l'internet occidental, à savoir Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Ces firmes américaines dont les services se complètent plus qu'ils n'entrent en concurrence possèdent une influence et un pouvoir économique considérable, parfois supérieur à un Etat. Elles sont régulièrement la cible de critiques et de procédures judiciaires pour leur position ultra-dominante, l'utilisation qu'elles font des données personnelles, ou leur politique d'optimisation fiscale. » https://www.franceculture.fr/theme/gafam[2] https://asile.ch/2020/05/19/j-c-metraux-la-sante-mentale-des-personnes-migrantes-au-temps-du-confinement/[3]Deci et Ryan, 2002, voir Sarrazin et Trouillot, 2006 pour une présentation de ces travaux en langue française : https://www.researchgate.net/publication/284600580_Comment_motiver_les_eleves_a_apprendre_Les_apports_de_la_theorie_de_l%27autodetermination