msMITIC 2019

Canevas: continuité pédagogique Arts Visuels

15.06.2020

Amélie Berthold-Wauthier avatar. Amélie Berthold-Wauthier

Introduction

Le 13 mars dernier, le Conseil Fédéral a annoncé l’interruption des cours en présentiel au secondaire 1 en raison de la situation sanitaire engendrée par le Covid-19. Cette décision a bouleversé notre quotidien ainsi que l’enseignement et il a fallu faire preuve d’ingéniosité pour poursuivre celui-ci de la meilleure des façons. Au semestre de printemps 2020, je n’ai pas eu de stage mais j’enseigne l’éducation nutritionnelle ainsi que les activités créatrices et les arts visuels au Cycle d’Orientation de la Broye à Estavayer-le-Lac. L’équipe de direction et les personnes ressources de mon établissement ont rapidement mis au point des moyens d’enseignement par internet en respectant les horaires des différentes classes durant l’année. Seules les disciplines du groupe 3, soit les disciplines que j’enseigne, ont été supprimée de la grille horaire pour être remplacées par des défis hebdomadaires et facultatifs. J’ai ainsi dû adapter mon programme ainsi que mes cours en tenant compte de différents facteurs. 

Anticipation

Avec mes collègues des différentes disciplines, nous avons travaillé en équipe afin de proposer de nouveaux défis chaque semaine. Si nous avions un canevas imposé pour les matières artistiques, j’étais libre de proposer un défi grâce au support de mon choix en éducation nutritionnelle. Comme il s’agit d’une discipline facultative, les défis présentés via un support textuel au format PDF ont reçu très peu de retours de la part des élèves. J’ai alors souhaité faire preuve d’originalité et toucher aux centres d’intérêt des élèves en leur proposant une vidéo réalisée avec mon smartphone. Pour la réalisation, j’ai suivi les étapes de la ressource https://www.sqily.com/msmitic-2019/workspaces/3475 pour réaliser une recette de guacamole que j’ai soumise aux élèves sous forme d’un lien YouTube :  

J’ai envoyé la vidéo dans un mail, avec un court texte dans lequel j’invitais les élèves à utiliser des applications telles que « TikTok » ou « Snapchat » pour leurs retours afin de rendre l’exercice plus distrayant et motivant. Mon but était que les élèves aient davantage l’impression d’envoyer des traces de leur quotidien que de devoir réaliser un travail pour l’école. Certains d’entre eux m’ont alors demandé mon numéro de téléphone pour m’envoyer leur vidéo par WhatsApp et j’ai crée un groupe avec ceux qui le souhaitaient. Une autre collègue a également fait le choix d’utiliser WhatsApp plutôt que les mails pour communiquer avec ses élèves. Elle recevait quotidiennement des messages, photos et vidéos. Je pense que cela est dû au fait que WhatsApp permet un contact plus direct et humain qu’un email. On se sent alors davantage concerné et impliqué dans l’échange. 

Pédagogie 

Dès le 11 mai, les cours en présentiel ont repris dans le canton de Vaud. J’ai été engagée pour un remplacement d’arts visuels et de MITIC au sein de l’établissement secondaire Léon Michaud à Yverdon-les-Bains. Je n’avais plus enseigné les MITIC depuis plusieurs années et j’appréhendais beaucoup de devoir travailler avec du matériel informatique qu’il faudrait entièrement désinfecter après utilisation. J’ai alors décidé de me servir de mon travail et de mon expérience avec l’application « InShot » pour proposer un projet de réalisation vidéo aux élèves de ce cours. Je leur ai expliqué les différentes étapes nécessaires à savoir :

-          L’écriture du scénario
-          La réalisation du story board
-          L’enregistrement
-          Le montage 

Afin d’illustrer mes propos, je leur ai présenté quelques courtes vidéos que j’avais réalisées avec l’application « InShot ». Après les avoir sensibilisés à la question des droits d’auteurs concernant la bande sonore ainsi qu’au respect de la vie privée de leurs camardes, les élèves se sont mis au travail. Etant donné qu’il est parfois difficile de se filmer soi-même et parce que les élèves ne disposent pas tous d’un smartphone chargé et performant, je les ai laissés travailler par groupes de 2 à 3 personnes. J’ai également partagé ma connexion 4G avec ceux dont les données étaient insuffisantes pour télécharger l’application le cas échéant. Les élèves ont ensuite endossé tour à tour les rôles de scénaristes, acteurs, metteurs en scène puis spectateurs, se retrouvant au cœur de l’action. A la fin du cours, ils m’ont tous envoyé leur vidéo sur mon adresse mail et nous avons pris le temps de regarder leurs différentes productions. 

Conclusion

Les élèves se sont immédiatement montrés très réceptifs face à ce projet et ont fait preuve de beaucoup d’enthousiasme. Le fait de travailler en groupe leur a permis de s’échanger des connaissances et compétences entre eux. Leurs productions étaient toutes très différentes les unes des autres et faisaient preuve de beaucoup de créativité, si bien que j’ai décidé de retenir cet exercice pour de prochaines activités en arts visuels. Je pense que l’utilisation du numérique ainsi que d’un objet tel que leur smartphone permet réellement d’éveiller l’intérêt des élèves pour des matières dans lesquelles ils n’expriment généralement très peu d'enthousiasme.