msMITIC 2019

Séquence: Utilisation d'iMovie pour concevoir un cours dans le cadre d'un enseignement à distance

27.01.2021

Adrian Pejic avatar. Adrian Pejic

Lucas Jaccottet avatar. Lucas Jaccottet

Séquence Sqily : 
Lucas Jaccottet et Adrian Pejic


Thème : Utilisation de IMovie pour concevoir un cours dans le cadre d’un enseignement à distance 
 
Contexte

Introduction
Nous avons décidé d’utiliser notre ressource vidéo “Step Work” pendant le confinement : Cette vidéo a été faite dans l’optique de proposer un document audiovisuel, expliquant l’exécution correcte d’un exercice pouvant être accompli avec de simples marches d’escaliers. En effet, la période de confinement ou de vacances scolaires empêchent l’interaction quotidienne avec les élèves ainsi que la prescription d’exercices dans le domaine de l’éducation physique. De ce fait, nous avons utilisé la caméra de notre smartphone ainsi que IMovie pour créer notre capsule vidéo. De plus nous avons utilisé la plateforme « Youtube » pour pouvoir la diffuser. Nous avons demandé aux élèves de se filmer eux-mêmes et de faire un mini montage de leurs activités grâce à IMovie (3 minutes de vidéo maximum avec 3 exercices à choix parmi ceux proposés). Un lien vidéo expliquant simplement l’utilisation d’IMovie leur a été transmis dans le même temps.  Les élèves n’ont pas eu besoin de publier leur vidéo sur Youtube mais pour pouvoir établir un suivi, il leur a été demandé de l’envoyer sur Whatsapp, soit dans le groupe classe ou individuellement (à l’enseignant), avec l’autorisation et le suivi parental bien-sûr.


Le travail proposé dans cette séquence s’est déroulé avec une classe de 10vg assuré par M. Jaccottet dans un établissement de la région Lausannoise. La vidéo d’exercice proposé a été réalisée en collaboration entre M. Pejic (filmer) et M. Jaccottet (démonstration des exercices de la vidéo). Nous avons ensuite réparti le travail de rédaction en s’occupant des différentes grandes parties du canevas de la séquence :


Contexte                                            --- >                           M. Jaccottet
Alignement pédagogique                 --- >                           M. Pejic
Gestion de la classe                          --- >                           M. Pejic et M. Jaccottet



Utilité du numérique 


Quel avantage ou quel intérêt par rapport à un enseignement sans MITIC? 
 
Les outils numériques tels que tablette, vidéo, deviennent de plus en plus exploités dans le monde éducatif notamment pour l’éducation physique. Ces outils offrent la possibilité aux élèves de pouvoir visionner leurs performances et de s’auto-évaluer. En effet, l’avantage de l’utilisation de la tablette numérique, à travers l’enseignement de l’éducation physique, permet de fournir aux élèves une rétroaction immédiate et objective sur leur réalisation (Harris, 2009). Par rapport aux différents modèles numériques comme celui de SAMIR (Substitution, Augmentation, Modification et Redéfinition) notre séquence va particulièrement insister sur le niveau de l’augmentation. En effet, la vidéo, comme moyen d’enseignement, permet de jouer sur certain levier pédagogique très intéressant et efficace. Le digital est un outil extrêmement utile pour corriger ou améliorer l’apprentissage d’un mouvement. La possibilité que les élèves aient de pouvoir s’autocorriger, ralentir les mouvements, revenir en arrière mais aussi d’observer leur position à l’arrêt est très productif et facile d’utilisation. Toutes ces possibilités permettent de mieux discerner les différentes phases du mouvement et facilite son acquisition (Mohnsen, 2001). C’est un aspect que nous avions vu et abordé dans notre didactique de l’EPS lors de notre premier semestre à la HEP. Ces améliorations fonctionnelles favorisent la productivité de l’individu et plus particulièrement des élèves, en particulier dans un cadre de leçons d’agrès par exemple. Les autres niveaux du modèle de SAMIR restent aussi présents :
 
-       Substitution : possibilité de remplacer provisoirement un enseignement en présentiel par des capsules vidéo régulières.
-       Modification : possibilité d’approfondir la tâche sans la changer. Des élèves (les plus motivés) peuvent aussi proposer des exercices personnels qu’ils peuvent présenter/proposer à leur camarade. Cette possibilité permet une verbalisation qui semble, d’après les études pédagogiques, favoriser l’apprentissage moteur (Lafont et Martin, 2014). La seule condition est que l’enseignant ait effectué une démonstration explicitée (ce qui a été fait dans la vidéo tutorielle), qui consiste a accompagner la démonstration par des informations verbales. Pour IMovie ils peuvent aussi ajouter des musiques, des effets (panorama, lignes posturales).
-       Redéfinition : possibilité des élèves d’échanger (conseils, encouragements) sur les capsules ou sur leurs productions personnelles. Cela permet d’augmenter la communication et la collaboration voire la participation chez les apprenants.
 
De plus, nous pensons que ce support d’enseignement peut développer chez l’élève une forme d’autonomie intéressante. La supervision de l’enseignant est maintenue par les commentaires qu’il émet sur les performances des élèves en image, ce qui concrétise le feed-back donné. De plus, les réseaux sociaux tels que WhatsApp offre également la possibilité de partager facilement et rapidement ses exercices. Cela est apparu comme une utilité évidente lors de cette période de confinement.


Retour après expérience 
 
La majorité des élèves ont eu du plaisir avec l’activité, notamment en utilisant leur smartphone, avec lesquels ils sont à l’aise pour la partager. Certains élèves ont aussi apprécié de pouvoir s’exercer individuellement, sans avoir à éprouver le jugement et le regard des autres. Une partie des élèves ont été participatifs et ont fait des retours vidéo avec succès et ont donné leur avis sur la charge du programme. Un petit groupe a reconnu avoir de la peine à se motiver sans la présence des camarades et de l’enseignant et se sont montrés négligeants sur la création de leur capsule audiovisuelle. 


Compétences enseignantes 
Dans un premier temps, il est primordial d’avoir les connaissances nécessaires pour proposer un entrainement musculaire. Cela permet d’éviter des faux mouvements ou des contre-indications qui pourraient entrainer des potentielles blessures ou douleurs chez les élèves. Il est également important de connaître un minimum le niveau sportif de son groupe classe, car proposer des exercices non adaptés est le meilleur moyen de démotiver les élèves. Dans un enseignement à distance, la maitrise du logiciel est indispensable et malgré une vidéo explicative de bonne qualité transmise aux élèves, il ne faudrait pas oublier de relancer et d’accompagner ceux qui ont ressenti plus de difficulté (séance zoom). Dans le cadre de ce travail, nous avons aussi bénéficié des expériences acquises t par les différents brevets présents sur Sqily. Bien évidemment la compétence sur IMovie a été nécessaire pour pouvoir expliquer correctement l’utilisation de cette application aux élèves. De plus le brevet « Organiser la continuité́ des apprentissages pour vos élèves à distance » nous a familiarisé à cette approche de l’enseignement à distance. Cela nous a permis, en amont de faire une sorte d’état des lieux pour la classe en identifiant les potentiels problèmes qu’ils soient numériques, ou organisationnels. En effet, tous les élèves ne se sont pas retrouvés dans un environnement favorable pour exécuter ce genre de vidéo. Il arrive aussi que des élèves ne maîtrisent pas leur téléphone portable aussi bien que l’on pourrait imaginer (maîtrise les réseaux sociaux, mais pas forcément le partage de fichiers ou l’utilisation d’applications).
Dans une situation plus classique, de cours en présentiel, il s’agira de faire un cours spécifique pour l’utilisation d’IMovie et d’être prévoyant et organisé pour réserver les tablettes Ipad de l’établissement en prévision de la leçon. En général, les collèges disposent d’un nombre limité de Ipad.
 
Un des derniers aspects que l’on peut mentionner dans ce genre d’activités c’est l’autorisation des parents à ce que leurs enfants se filment et envoient des vidéos même si cela est dans le cadre scolaire et que les enseignants seront les seuls à pouvoir accéder au contenu. C’est un aspect qui avait été anticipé par chance avant le début de ce confinement. Nous devions filmer un extrait en cours d’éducation physique pour notre didactique du 1ersemestre et une autorisation devait être signée par les parents pour qu’ils acceptent que leurs enfants soient filmés dans le cadre de la HEP.
 
 
 
 
 
 
Alignement pédagogique 



Objectifs
 
·      L’objectif est de fournir des connaissances et des contenus à un maintien de la forme physique et de la santé pendant cette période qui peut favoriser la sédentarité. On retrouve dans cette optique, l’un des buts du Plan d’Etude Romand qui est de :
 
CM31 - Reconnaître les pratiques sportives favorables à l'amélioration de sa condition physique et de son capital santé.
 
·      Le second objectif (MITIC) a été de s’organiser dans l’élaboration et la mise en accès d’une vidéo claire et pouvant se substituer en partie à une leçon d’EPS. Pour ce faire il était nécessaire de familiariser les élèves avec les outils numériques (via zoom ou grâce à l’aide d’une vidéo tutoriel comme ci-dessous). L’utilisation de iMovie dans cette séquence a permis également de solliciter la capacité transversale de la communication qui correspond à l’une des visées du PER :
 
« La capacité à communiquer est axée sur la mobilisation des informations et des ressources permettant de s'exprimer à l'aide de divers types de langages, en tenant compte du contexte ».
 
Style pédagogique 
 
Le rôle de l’enseignant est de fournir l’information de manière simple, ludique et attractive pour qu’il incite l’élève à suivre la leçon avec autonomie. Le rôle principal de l’enseignant a été d’insuffler aux élèves la motivation de réaliser des séries de petits exercices de manière hebdomadaire. Nous étions là aussi pour apporter des feedbacks généraux d’une fois à l’autre, qu’ils soient verbals ou visuels. Il semble que le couplage des feedbacks par les canaux visuels et verbaux renforce l’attention de l’élève sur les tâches importantes à acquérir, et cela indépendamment de la difficulté du mouvement, de l’âge ou du sexe des élèves concernés (Merian & Baumberger, 2007).
Le but était de revenir sur des exercices et de proposer des aides pour les prochaines fois ou des variantes pour ceux qui voulaient aller plus loin dans la tâche. Des feedbacks individuels ont également été donnés à certains élèves, mais de manière privée, pour ne pas qu’ils se sentent rabaissés aux yeux du reste de la classe. Le rôle de l’enseignant était de maintenir un minimum d’activités et de « lien social » durant cette période de confinement. Nous avons félicité fortement les élèves qui avaient fourni un effort et qui étaient à jour dans les rendus vidéo.
 
Le rôle des élèves est de se responsabiliser en fonction de ses besoins (enfant inactif, en surpoids, sportif, etc…) et de l’utilité que peut lui apporter l’exercice. Il devait aussi être participatif sur le groupe WhatsApp afin qu’il donne sont ressenti (positif ou négatif) sur l’exercice de la semaine. L’élève avait aussi pour « petit devoir » d’indiquer les autres activités physiques qu’il avait réalisées au cours des derniers jours. Il pouvait aussi proposer d’autres types d’activités sportives ou d’exercices physiques qu’il faisait chez lui afin de développer une forme de partage de connaissances voire même d’un début d’apprentissage par binôme (dyade).
 
Par rapport aux prévisions que nous avions sur cette activité, le rôle de l’environnement numérique est de permettre l’échange d’informations dans des conditions qui tendent à la réalité du terrain. Les inégalités scolaires (aide à la maison, ordinateur, etc.) qui existent au sein des classes ont été d’autant plus représentées dans cette période d’enseignement à distance. Une petite minorité d’élèves ont montré une négligence dans la production de leurs exercices ou dans la participation sur le groupe WhatsApp. En fonction des retours une régulation possible aurait été idéale : passer une à deux périodes en salle d’informatique pour accompagner les élèves dans la compréhension et la maîtrise de ce logiciel et de son utilisation avec des téléphones portables. Dans un contexte de confinement, une nouvelle séance zoom offrait la possibilité de montrer aux élèves comment utiliser mieux ce logiciel. Mais le problème avec certains élèves aurait tout simplement été leur probable absence lors de la séance zoom ce qui n’aurait pas véritablement réglé ce problème de manque de participation. Certains étaient très motivés mais il s’agissait des élèves qui avaient déjà une bonne condition physique avant la crise et ce qui expliquait leur carance en activité sportives (dépendance dû à l’arrêt des clubs sportifs). Comme on a pu le constater, ce confinement à bien des niveaux, a renforcé des inégalités entre les élèves. Pour certains qui aimaient moins l’éducation physique ou qui ont moins de facilité avec l’utilisation des moyens multimédias, il a été plus difficile de recevoir les productions de manière régulière et il a fallu relancer certains élèves pour nous fournir un travail minimum. Il n’est pas non plus évident lorsque l’on enseigne une discipline qui ne comprend pas de notes de parvenir à maintenir une participation active de la part des élèves. Pour ceux qui ont plus de difficultés, ils se sentent encore moins investis.
 
Évaluation
 
Nous avons mis en place des évaluations formatives pour observer le déroulement de l’activité et pour leur donner des feedbacks sur leur travail. Les feedbacks ont une fonction régulatrice et guident les élèves dans leur projet.
 
Les critères principaux : L’élève choisit 3 exercices parmi les 7 exercices prescrits dans la vidéo de l’enseignant. Il doit appliquer 3 séries par exercices, annoter la difficulté selon l’échelle de Borg (6 à 20), sur un logiciel de son choix (Pdf, Word, Excel, etc…). 
Les consignes de la vidéo proposaient 1 ou 2 exercices d’échauffement avec 20 secondes d’effort et 20 secondes de récupération. De plus ils avaient 3 exercices à choisir parmi les 7 à disposition. Dans l’idéal, les élèves devaient réaliser 4 séries par type d’exercices. Les élèves avaient donc 2 semaines pour tester les 7 différents types d’exercices et s’entraîner pour de la production de la partie vidéo.
Suite à cela, l’enseignant fait un retour et réadapte la suite du programme selon la capacité individuelle de l’élève. Si l’exercice s’avérait être trop facile, l’enseignant suggèrait une augmentation des répétitions par séries ou proposait des variantes. Inversement, il proposait un allègement de la charge de travail, soit une série ou répétition en moins.
 
Adaptations : Au sein de la classe, les régulations ont dû être mises en place. La situation lors de ce premier confinement a provoqué une diminution des capacités physiques chez un grand nombre d’élèves (Cf. traces des élèves pour les nombres d’exercices des 2 premières semaines). Un petit nombre d’élèves a réussi à atteindre le nombre de séries demandées dans les consignes de la vidéo.
Notre objectif était que les élèves continuent à pratiquer un minimum d’activité physique durant cette période de confinement. Il fallait éviter au maximum que les élèves se démotivent et décident d’arrêter toute activité physique ou toute production de vidéo. Nous avons dû adapter nos critères d’évaluation pour maintenir une régularité. Après les premiers retours, nous avons donc évalué les productions des élèves sur des critères suivant :
 
-       Progression d’une fois à l’autre (dans le nombre de séries, de répétitions ou dans les temps de repos).
-       La régularité dans l’envoi des vidéos et dans les séries d’exercices.
-       Diminution de la sensation à l’effort (via l’échelle de Borg).
-       Qualités de la coordination des mouvements (gestes plus lents mais plus fluides et plus propres).
 
L’objectif que l’on retrouve souvent dans notre discipline n’est pas tant la performance mais la progression. Il fallait faire en sorte que les élèves continuent ces séries en se concentrant sur l’un des 4 critères dans le but que cet exercice ne devienne pas une corvée ou une surcharge à tous les autres devoirs à réaliser dans les autres branches (math, français, anglais, allemand, etc.).
 
L’élève était aussi évalué selon le montage de sa vidéo IMovie. Le but étant qu’il y ait au moins 3 séquences qui se succèdent dans la même capsule. Si cela ne s’avérait pas être le cas, l’élève était amené à fournir une « remédiation » (capsule plus conséquente avec un plus grand nombre d’exercices). Pour la diffusion des vidéos sur WhatsApp, il n’y a pas tellement eu de problème d’utilisation. Ce sont des supports que les élèves utilisent régulièrement et ils démontrent une certaine facilité dans sa pratique. La difficulté a été de motiver certains les élèves à fournir un travail et à réaliser le montage avec IMovie. Pour les élèves qui ne sont pas les plus motivés et engagés dans les cours d’éducation physique, nous avions aussi la possibilité de les stimuler en les encourageant à améliorer leur qualité de vidéo. Nous leur avons suggéré ce genre de critère d’amélioration :
 
-       La qualité (lumière, prise de vue, choix pour le lieu de l’exercice)
-       L’originalité (petite introduction orale, musique, effet visuel)
 
Cette partie « amélioration de la production numérique » n’a que peu été utilisée par les élèves sportifs mais a permis à d’autres groupes de s’illustrer ce qui est très intéressant pour favoriser la différenciation et valoriser l’estime de soi (en particulier pour des personnes qui n’apprécient pas forcément les activités physiques). En outre, les études scientifiques montrent que l’utilisation des moyens multimédias peuvent être un levier très intéressant chez certains élèves mais aussi devenir une forme de danger, d’isolement ou de blocage pour d’autres élèves ayant moins de facilité avec ce genre d’outils (Cleary et al, 2008). Cela fait écho à ce que nous avons étudié dans le cadre du brevet Sqily sur la problématique des Digital Natives.
 
Les constats sur le contexte du confinement dans lequel a été réalisée cette séquence est que : tous les élèves n’ont pas forcément un ordinateur à la maison et ne disposent pas tous d’une même facilité d’accès à ce genre d’outil (un seul ordinateur pour toute la famille). Par exemple, en France, la sociologue Nathalie Mons explique que dans ce contexte de confinement, des familles subissent une double fracture numérique. Une fracture sociale qui fait décompte de l’absence d’ordinateur à la maison pour près de 80% des familles défavorisées. Et même dans les foyers qui ont la chance d’en posséder un, s’ajoute également une fracture numérique scolaire qui désigne les disparités des équipements, parmi les différents établissements. A moindre échelle, c’est un aspect que nous avons pu constater entre la production des capsules vidéo de certains élèves provenant de contexte familial plus dévalorisé.
 
 
Gestion de la classe 


Éducation aux médias
 
Dans le cas d’un enseignement à distance, il faudrait être attentif à des mesures de sécurité et demander l’approbation des parents pour que les élèves puissent communiquer sur les réseaux sociaux avec les enseignants. De plus, une charte informatique établie par l’établissement a été lue et approuvée par toutes et tous. Des règles de base ont été établies pour l’élaboration de cette vidéo : Respect du matériel prêté et des personnes filmées. 
 
Ces règles imposées ont toutes été comprises et relativement bien suivies par les élèves dans le sens où au retour du confinement, un ou deux élèves ont mis beaucoup de temps à redonner certaines tablettes qui avaient été prêtées et un câble de chargement avait été endommagé.


Planification 
 
Nous avons réalisé cette séquence d’enseignement durant la période de confinement (COVID19). Cette activité respecte les normes sanitaires et proposer une situation adéquate. La planification de l’éducation physique durant cette période s’est basée sur deux séances d’activités physiques par semaine. Une vidéo par mois devait être réalisée. Ils avaient la possibilité de la produire seul ou avec un camarade de classe.
 
 
Déroulement 
 
Les élèves prennent connaissance de la vidéo tutoriel « Step Work » et IMovie. Chaque élève transmet à l’enseignant son désir de travailler en groupe ou individuellement, ainsi que son choix des 3 exercices. L’enseignant reste disponible pour toute question éventuelle sur les deux vidéos tutoriels. Dans les deux premières semaines, les élèves expérimentent leur choix d’exercices et fournissent un bilan intermédiaire sur leur ressenti de leur activité physique selon l’échelle de Borg. Celui-ci permet alors à l’enseignent de réguler l’activité de l’élève, soit en augmentant la charge de la séance ou en la diminuant. Dans le premier mois, l’élève doit réaliser sa capsule vidéo illustrant son activité physique et sa capacité à utiliser IMovie. 
 
Organisation dans le travail :
La plupart des élèves ont décidé de faire ces vidéos de manière individuelle pour des raisons de « difficulté » à se déplacer ou à se retrouver. En fonction du contexte de la classe, il est aussi probable que certains parents n’étaient pas très rassurés à laisser leurs enfants se voir régulièrement en raison des risques sanitaires qu’ils pourraient ramener à la maison.
 
§  Sur les 17 élèves 2 groupes de deux élèves se sont automatiquement mis ensemble pour la production des exercices. Les autres ont commencé par produire des vidéos de manière individuelle.
§  Pour les 5 élèves qui n’ont pas fourni de capsule pour le premier mois nous avons agi de la manière suivante :
 
- Un des élèves a eu des problèmes de santé et n’a pas pu nous donner la vidéo dans le temps imparti. Nous avons compris la situation et nous lui avons permis de continuer l’activité seul et autorisé à rendre l’activité avec un délai supplémentaire.
- Pour les 4 autres qui n’avaient tout simplement pas pris au sérieux le travail, nous leur avons imposé de former des paires pour les vidéos suivantes (leurs capsules devaient être plus conséquentes en raison de l’oubli du premier travail).
 
 
Communication et collaboration :
 
1)    Les élèves étaient libres de mettre sur le groupe classe chaque production effectuée que ce soit par jour ou par semaine. Certains élèves très sportifs et qui ont une forte confiance en eux et une personnalité très extravertie ont joué le jeu et ont proposé des courts extraits d’exercices filmés uniquement avec le téléphone une fois par semaine sur lesquelles nous avons encouragé tous les autres élèves à donner :
 
o   Un ou des points positifs
o   Un aspect à améliorer
 
Les élèves ont tous répondu aux extraits vidéo qui ont été postés. Ce moment de feedback entre pairs a été très positif car les élèves ont soulevé des remarques intéressantes aussi bien en lien avec l’exercice physique que pour des problèmes de numérique en vue du montage iMovie pour la fin du mois. Cette partie de d’interaction entre élève fait écho à d’autres recherches menées dans l’enseignement de l’éducation physique. En effet, les intercommunications verbales spontanées entre les élèves pourraient favoriser l’apprentissage moteur des élèves (Elandoulsi, 2006). De plus qu’elles soient sous forme de conseils ou de connaissances motrices (comportements moteurs plus efficaces) ces formes d’échanges et informations tutoriels semblent être bénéfiques aussi bien pour les élèves qui les reçoivent que pour ceux qui les donnent. Nous avions précisé en amont que ces vidéos seraient utilisées strictement dans le cadre de cette leçon à distance en leur expliquant les risques qui existent autour des droits à l’images. Le rôle de l’enseignant a été de surveiller les conversations des élèves sur le groupe pour éviter des dérapages et donner un feedback général qui pourra servir aux autres élèves.
 
Pour éviter que ce soit toujours les mêmes élèves qui fournissent les vidéos, nous avons fortement encouragé (sans les forcer) certains les élèves, qui m’avaient envoyé des extraits en privé, à m’autoriser de diffuser au reste de la classe leur début de production. Le but était de pallier à un manque de motivation de certains ou à un excès de timidité chez d’autres élèves. Je leur ai expliqué que les retours de leurs camarades leur permettent d’améliorer leur prochaine vidéo. Nous avons parfois dû négocier qu’en échange de leur accord pour poster un court extrait d’exercices, ils n’auraient pas besoin de donner un feedback écrit aux d’autres groupes.
 
 
2)    Ensuite, nous sommes passé aux vidéos IMovie comprenant 3 exercices des 7 à disposition. Nous avons fixé un jour ou nous allions diffuser les séries de vidéo des élèves via WhatsApp ou lors d’une réunion Zoom. L’objectif était de discuter brièvement sur le ressenti des élèves qui ont produit l’exercice et ceux qui ont été spectateurs.
 
Le projet de vidéo mis en place a été beaucoup apprécié par les élèves. Certains groupes ont été plus consciencieuxque d’autre car la facilité d’utiliser IMovie et de se filmer varie selon les groupes. Le désintérêt des élèves dans cette activité réside dans la réalisation d’une nouvelle tâche. L’originalité de l’exercice a beaucoup plu aux élèves car ils ont la possibilité d’être le prof de gym et de donner les indications et exercices à leurs camarades. De plus cela a permis aux élèves de se familiariser avec les outils informatiques car l’exercice comprend une dimension ludique non-négligeable. Les élèves étaient moins gênés dans le fait de montrer leur vidéo car ils avaient eu du temps pour se préparer et de faire un montage (couper certain passage, rajouter de la musique, faire une petite introduction de chaque exercice). 
 
Cette partie a été intéressante car les 4-5 élèves qui n’avaient pas donné de vidéo ont réalisé que les autres élèves avaient pris beaucoup de plaisir dans la réalisation de ce petit travail suffisant. Nous pensons que cela les a motivés par la suite à fournir un travail même si un groupe a fourni un travail très minimaliste. Comme le souligne le professeur en technologie de la formation et de l’apprentissage à l’université de Genève, l’utilisation des moyens audiovisuels possède une fonction psychologique de motivation importante et garanti une meilleure mémorisation (Peraya, 1993).
 
Le 2ème point à relever est que les élèves ont réaliser l’importance de la collaboration de ce genre d’exercice. On la retrouve à de multiples endroits, que ce soit sur des aspects techniques ou motivationnels. Travailler seul est plus compliqué pour se filmer, couper ses vidéos et faire tout le montage IMovie. De plus la motivation pour réaliser cela tout seul s’est avéré compliqué pour certain groupe.
 
Amélioration et progrès :
 
Pour les mois suivants beaucoup d’élèves ont demandé de former des groupes pour se faciliter le travail et produire des meilleures capsules. Cela nous a donner un total de 7 groupes de 2 élèves avec 3 élèves qui ont quand même décidé de réaliser leurs vidéo seuls. C’était en général des élèves plus timides qui ont reconnu qu’ils avaient apprécié ce type d’exercice car ils ne se sentaient pas jugés par le regard des autres. Ils étaient plus à l’aise avec l’utilisation de IMovie et l’aspect numérique leur permettait de savoir exactement ce qu’ils allaient montrer aux autres.
 
Nous avons poursuivi les prochains mois en leur demandant de se concentrer sur 1 ou 2 des 4 aspects que nous avons mis en avant dans la partie « Évaluation ». Il était important de ne pas dégoûter les élèves avec des exigences de performances fixes et immuables mais plus qu’ils s’améliorent progressivement et sur le long terme sur certains points bien précis de leur production (physique ou/et numérique). Finalement, si l’on regarde la comparaison des traces entre la capsule n°1 au premier mois et la capsule n°3 au dernier mois, on constate une amélioration des performances de la plupart des groupes. Cela est dû au fait qu’une petite compétition s’est mise en place, après le premier mois, pour produire la meilleure vidéo et ils ont dû répéter plusieurs fois les exercices physiques dans l’optique de la réalisation de leur montage.
 
 
Facteurs de réussite/d’échec :
 
Échecs :
 
-       Un des facteurs qui ressort en premier lieu dans l’échec d’activités comme celles-ci était le fait que beaucoup d’enfants ont vu cette période de confinement comme des grandes vacances et il était très difficile de les motiver à fournir du travail et à respecter des délais.
-       Cet effet est encore renforcé pour des 10èmes qui n’avaient pas le stress des examens. En effet, une branche qui ne comporte pas d’évaluation pouvant impacter la réuisste scolaire n’aide pas cette problématique de participation.
-       On constate très rapidement qu’un enseignement à distance ne peut substituer un enseignement en présentiel car la majorité des élèves ont reconnu qu’ils avivent eu de la peine à se motiver seul au début. La dimension sociale au travers des camarades dans les cours d’EPS est un facteur essentiel.
 
Réussites :
 
-       Plus les semaines avançaient plus un certain nombre d’élèves (surtout ceux qui étaient moins motivés au départ) ont commencé à ressentir soit un manque social d’échange avec leurs camarades soit un manque dans la possibilité de se dépenser.
-       Le fait d’imposer du travail par binôme facilité énormément la tâche des élèves et devient intéressante dans une pédagogique sous forme de dyade (symétrique/asymétrique). Nous avons opté de leur laisser le choix au début (individuel ou par groupe de deux) et les laisser faire le constat par eux-mêmes.
-       Proposer de faire une petite votation collective du podium pour les meilleures vidéos en fin de chaque mois peut de motiver les élèves dans la tâche.
-       Les bonnes conditions météorologiques que nous avons eu durant le début du confinement a aidé dans la motivation des élèves. 
 
 
Bibliographie 
-       Cleary C., Akkari A. & Corti D. (2008), L’intégration des TIC dans l’enseignement du secondaire, Formation et pratiques d’enseignement en question, HEP BEJUNE
 
-       Elandoulsi, S. (2006). Effets des intercommunications verbales entre élèves sur l’apprentis- sage moteur : exemple de l’apprentissage de l’appui tendu renversé en gymnastique. Staps, 74, 41-45.
 
-       Harris, F. (2009). Visual technology in physical education using Dartfish video analysis to enhance learning: An overview of the Dartfish project in New Brunswick. Physical & Health Education Journal, 74(4), 24-25.
 
-       Lafont, L. & Martin, L. (2014). Apprentissage et enseignement dans les activités physiques à dimension artistique : considérations théoriques et résultats de recherches. Staps, 103, 39-52.
 
-       Merian T. & Baumberger B. (2005). Le feedback vidéo en éducation physique scolaire, Staps, 2007/2 n°76, p. 107-120
 
-       Mohnsen B.S. (2001). Using technology in physical education. (3d ed.). Cerritos: Bonnie’s Fitware. 
 
-       Peraya D. (1993). L'audiovisuel à l'école: voyage à travers les usages in Français 2000, Bulletin de la Société belge des professeurs de français, n° 138-139, 16-28, déc.
 
Références :
Vidéo Step Work :
Vidéo IMovie :
Echelle de Borg :