msMITIC 2019

Séquence continuité EPS

15.08.2020

Léo Katz avatar. Léo Katz

Introduction générale
J’ai développé une séquence d’enseignement avec des entraînements hebdomadaires durant la période d’enseignement à distance avec mon prafo et les collègues d’EPS du collège Pré-aux-moines de Cossonay. Lors de la reprise des cours, j’ai remplacé mon prafo à 100%. Durant cette période, j’ai eu l’occasion de discuter avec 3 classes de 9e auxquelles j’enseignais l’EPS afin de leur demander s’ils avaient suivi le programme ou pas et pour quelles raisons. Cela m’a permis de faire un bilan de cet enseignement et d’en tirer des leçons pour le futur. J’en ai également discuté avec des camarades de volée et mes collègues de Cossonay.
 
Introduction
Je suis en première année de formation pour l’enseignement de l’EPS en secondaire 1. Durant le second semestre, mon stage A s’est déroulé dans l’établissement secondaire de Cossonay. Je m’y rendais les mercredis matin et jeudis après-midi pour enseigner l’éducation physique aux classes 9VG4, 9VP3 et 9VG5. Durant la période d’enseignement à distance, des routines d’exercices physiques ont été envoyées à tous les élèves du collèges pour qu’ils puissent maintenir une niveau d’activité physique à la maison. En effet, en tant qu’enseignant d’éducation physique, il m’était important de promouvoir l’activité physique des élèves afin de les aider à maintenir une santé physique et psychique durant cette période de semi-confinement. Sensibilisé au phénomène actuel de sédentarisation de la société ainsi qu’ à l’exposition permanente des jeunes à leurs écrans de smartphone et d’ordinateur, mon but durant ce confinement, était d’encourager les élèves à bouger sans participer à la hausse du temps d’écran, comme cela a souvent été le cas avec l’apparition de nombreux challenges vidéo. Dans cette perspective, j’ai proposé des leçons sous le format d’un document PDF à imprimer.
 
Anticipation et Planification
J’ai proposé aux élèves des leçons d’EPS pouvant être pratiquées à la maison. Chaque semaine, une leçon différente était partagée dans le but de les faire bouger. Ainsi, j’ai créé 9 séances différentes sous format PDF. Chaque séance durait environ une période (45 minutes). Chaque séance était construite un peu différemment pour offrir de la variété. Cela dit, elles comprenaient toutes un échaufffement, une partie cardiovasculaire, une partie de renforcement avec des images pour chaques exercices, des étirements avec illustrations également et un retour au calme.
J’ai rencontré plusieurs difficultés lors de la planification de ces séances. Premièrement, il n’est pas évident de proposer de la variété dans les exercices. En effet, puisque les élèves étaient à la maison sans matériel, j’ai dû réfléchir à des exercices utilisant du mobilier que l’on trouve dans tous les ménages. Deuxièmement, il n’a pas été facile de trouver des illustrations de qualité pour tous les exercices proposés. Finalement, sans contact direct avec les enfants et peu de retour de la part des maîtres de classe, il m’était difficile d’apporter des adaptations, d’une semaine à l’autre, en fonction des besoins des élèves.
 
Les compétences que j’ai utilisé pour créer ces leçons, sont l’utilisation de divers logiciels (Photoshop, Word et PDF Expert) ainsi qu’une tablette avec stylo pour mettre en page mes documents. J’ai également recherché des illustrations sur internet. Finalement, j’ai recherché et partagé des applications que les élèves pouvaient télécharger sur leur smartphone. Par exemple un minuteur (PushPress Timer) et une application de méditation (Petit BamBou).
 
Concernant les élèves, les compétences numériques en jeu étaient l’utilisation d’une boite mail personnelle afin de garder contact, l’accès à la plateforme de partage afin de télécharger les documents, l’utilisation d’un lecteur PDF, de liens YouTube pour aller voir les vidéos explicatives dans les PDF de leçon et de deux applications (PushPress Timer et Petit BamBou).
La grande majorité des élèves de Cossonay ont accès aux outils TIC nécessaires pour cette séquence. La direction avaient prêté les ordinateurs portable du collège aux élèves qui en avaient besoin. Cela dit, afin de s’assurer que tous les élèves puissent accèder à ces leçons, la filière d’EPS avait choisi d’utiliser des outils simples ne demandant que des compétences numériques de base. Personnellement, je souhaitais également éviter de contribuer a l’augmentation du temps d’écran des élèves.
 
L’ensemble des enseignants d’EPS de Cossonay s’étaient mis d’accord pour demander aux élèves de faire chaque routine deux fois par semaine. L’école s’étant arrêtée le 13 mars 2020, l’enseignement à distance s’est mis en place progressivement dès la semaine du 23 mars.
 
Pédagogie
Le but de ces séances était de proposer des outils aux élèves afin qu’ils puissent prendre en mains leur santé physique et mentale. L’enseignement à distance était l’occasion d’offrir plus de liberté aux élèves dans le but qu’ils développent leur autonomie. Dans cette perspective, j’ai proposé peu de différentiation clé en mains, mais des outils que les élèves pouvaient utiliser pour adapter eux-mêmes la difficulté en fonction de leurs capacités. Le but était de leur envoyer une leçon qui leur servait de guide tout en leur laissant la possibilité de l’adapter à leur manière pour arriver à la suivre. Les enseignants de Cossonay est moi-même étions évidement à disposition si nécessaire.
 
Concernant la portée de cette séquence, à la rentrée, j’ai pu utilisé les exercices de plusieurs leçons lors d’échauffements d’athlétisme. Cela dit, très peu d’élèves avaient suivi et effectué l’ensemble des leçons. Cela a permis de travailler sur la collaboration. En fonction des leçons qu’ils avaient effectué, certains élèves connaissaient le mouvement et pouvaient l’apprendre et corriger leurs camarades, qui n’avaient pas fait la séance en question.
 
Déroulement
Dès le 19 mars le chef de file de l’EPS à Cossonay a organisé une conférence hébdomadaire à distance afin de pouvoir échanger et organiser l’enseignement. Nous étions prêts et avons pu proposer la première leçon aux élèves le 24 mars. Les élèves étaient informés de l’organisation au travers de leur maître de classe. Chaque semaine, les élèves recevaient une leçon de 45 minutes le mardi et le vendredi. Cela a duré jusqu’à la reprise du 11 mai, hormis les vacances de Pâques.
N’ayant pas eu la possibilité d’être en contact directe avec les élèves, l’objectif majeur, après le maintient d’une activité physique régulière, était le fait de développer l’autonomie des élèves.
 
Dès le 11 mai, lorsque j’ai pu revoir les élèves, j’ai pris le temps de discuter avec eux afin d’avoir leur ressenti sur cette période particulière et d’obtenir plus d’informations sur leur participation à la séquence d’EPS à distance. Ces discussions étaient riche et j’espère pouvoir en profiter pour faire progresser mon enseignement à distance si ce dernier devait se reproduire ces prochaines années.
 
Éducation aux médias
Les outils numériques nécessaires aux élèves étaient très basiques afin de faciliter l’accès à l’enseignement. Les outils que j’ai utilisé pour mettre en place l’enseignement à distance sont également très faciles à maîtriser.
En ce qui concerne les droits d’auteur, les sources des images utilisées ont toujours été indiquées dans les documents envoyés aux élèves ou alors n’étaient pas soumises aux droits d’auteurs.
 
Évaluation
Les élèves , avec lesquel j’ai échangé, ont confirmé l’impression que mes collègues de Cossonay et moi avions durant le confinement. En effet, nous avons observé une faible participation à ces leçons à distance. Cela ne signifie pas que les élèves n’étaient pas actifs, mais qu’ils n’ont pas suivi les leçons que nous avions préparé. Beaucoup d’élèves ont pratiqué des activités sportives en famille ou entre amis. D’autres sont allés chercher eux-mêmes des routines sur Youtube ou sur les réseaux sociaux. Cela dit, tous sont allés voir ce que je leur ai proposé. Par Is ceux qui ont participé à la séquence, certains ont choisi de répéter la même leçon plusieurs fois car « c’était la plus cool ». Finalement, j’ai obtenu une variété de réponses et j’ai remarqué que les élèves sentaient qu’ils pouvaient honnêtement me dire ce qui leur avait plu ou pas dans cette méthode d’enseignement.
De manière générale, les élèves étaient satisfaits de la variété des leçons proposées et ont bien compris que j’étais limité dans les activités que je pouvais leur proposer. Cela dit, ils ont exprimé une certaine lassitude d’effectuer des exercices de condition physique chaque semaine et ce qu’ils leur manquaient le plus était le jeux. C’est souvent pour cette raison qu’ils préféraient aller faire une activité sportive avec des amis ou en famille. Certains élèves m’ont clairement dit ne pas avoir aimé recevoir des leçons d’EPS qui vendaient s’ajouter au reste du travail scolaire. Je pense qu’ils l’ont pris comme une obligation plutôt qu’un outil pour les aider pendant cette période. Cela dit, le point positif est le fait qu’ils étaient suffisamment à l’aise pour partager leur ressenti ouvertement avec moi. Je suis quand même satisfait et rassuré car une grande partie de mes élèves sont restés actifs durant cette période, même s’ils n’ont pas suivi mes leçons. Il faut préciser que ce sont des classes relativement sportives et impliquées lors des leçons d’EPS. Quelques élèves ont utilisé ces leçons pour faire participer toute la famille. J’ai trouvé cela très sympa !
 
Finalement, ce qui ressort le plus des conversations avec mes élèves est le fait que l’enseignement à distance ne peut pas remplacer l’enseignement à l’école car l’aspect social et de partage qui existe dans le sport est la variable qui a le plus manqué aux élèves et impacté leur motivation à se dépenser. Certains élèves ont également mentionné le manque de matériel et d’espace comparé aux salles de gym.
 
Pour conclure, sans retour des élèves, j’ai eu l’impression de créer du contenu dans le vide, surtout qu’à cette période énormément de contenu similaire sont apparus. Le faible taux de participation et de rétention d’une semaine à l’autre est assez décevant. C’est également l’avis de nombreux camarades de la HEP. La création de ce contenu à distance étaient beaucoup de travail pour peu de participation. Cela dit, le fait de savoir que certaines leçons ont été pratiquées en famille m’apporte une grande satisfaction. Les discussions avec les élèves m’ont permis de sentir que les élèves me faisaient confiance malgré le fait que j’avais que peu enseignée dans ces classes. Il est certain que cette expérience va influencer mon enseignement aussi bien à distance qu’ en salle de gym.


Traces de mes actions (illustrations)

leçon 3 avril.pdf 7.38 MB
EPH 28.04.2020.pdf 970.8 KB