msMITIC 2019

SEQ1- Continuité pédagogique

31.08.2020

Lucien Roesch avatar. Lucien Roesch

Introduction :

Dans le cadre de mon stage A, je devais prendre la charge de l’enseignement des sciences de la nature pour deux classes de 11 VG au collège d’Orbe. La première classe (VG 1-2) est majoritairement composée d’élèves en niveau 1 en mathématiques, la deuxième (VG 2-3) contient principalement des élèves en niveau 2. Chaque classe comprend respectivement 12 et 16 élèves. On doit noter la présence d’un élève malentendant dans la classe VG 2-3. Cet élève a donc accès à un interprète présent en classe durant les cours. Le cas de cet élève est d’autant plus particulier pour deux autres raisons : étant d’origine ukrainienne, il ne possède pas encore la maîtrise de la langue française écrite. De plus, il a déjà terminé la onzième année Harmos. Il effectue cette année une seconde fois, en suivant uniquement des cours de mathématiques, de sciences et la formation générale, pour pouvoir acquérir une meilleure aisance dans la langue des signes suisse et la lecture labiale.
 
Les élèves possédaient déjà les quatre notes exigées pour l’année, donc il n’était pas nécessaire d’effectuer une nouvelle évaluation. L’année devait donc se terminer sur le thème des microorganismes pathogènes, qui ne serait donc pas évalué, puis se terminer sur des sujets un peu plus ludiques (principalement des expériences). 
 
Dès le début de l’enseignement à distance, il a été décidé que les élèves continueraient de recevoir des cours de science de la nature. Il n’y a pas eu de mise en place de groupes de travail ou d’organisation particulière dans ma discipline. Chaque enseignant a continué à faire son propre enseignement. Après une semaine, les élèves ont eu accès à un logiciel, Teamup, pour leur permettre de suivre la progression de leur travail et ne pas manquer de date pour rendre un devoir. 
 
Anticipation :
 
Compétences de l’enseignant mises à contribution :
 
Compétences élèves nécessaires : 
  • Connaissances de base en bureautique (logiciel de traitement de texte)
  • Utilisation de sa boîte mail personnelle
  • Organiser son travail à l’aide de Teamup
 
Étant donné que les MITIC étaient peu utilisés dans ma classe avant la fermeture des écoles, aucun outil utile à l’enseignement à distance n’avait été mis en place dans mes classes. Par contre, les adresses emails personnelles de tous les élèves avaient pu être collectées. J’ai donc décidé de garder les emails comme mode de communication principal avec les élèves. Le suivi des apprentissages des élèves s’est donc principalement effectué à travers les travaux qu’ils ont pu me rendre et les rétroactions ont été effectuées sous la forme de corrigés réalisés en tenant compte du contenu des travaux des élèves (corrigés écrits et sous la forme de capsule vidéo).
 
Pédagogie :

Ayant eu assez peu de contact avec mes élèves avant la fermeture des écoles à cause de ma situation (stage A, plusieurs semaines d’observation, plusieurs de mes périodes d’enseignement utilisées pour des séances d’informations), il m’a été assez difficile de maintenir un lien relationnel avec mes élèves. C’est donc ma praticienne formatrice qui a continué à les suivre sur ce point-là. Je me suis donc principalement occupé de leur transmettre des connaissances, en leur fournissant différents supports pédagogiques.
 
Le rôle des élèves s’est principalement cantonné à celui d’utilisateur, sur le plan des MITIC. Ils ont donc principalement consommé des contenus numériques. Les seules productions ont été les productions finales des élèves, sous la forme de documents écrits (PDF complétés ou rapport contenant des photos). J’avais proposé aux élèves la possibilité de réaliser leur rapport sous un format audio, mais cela n’a pas remporté de succès auprès d’eux.
 
Planification :

L’objectif principal de la continuité pédagogique a été de revoir la matière déjà vue par les élèves sur le thème des microorganismes. Un deuxième objectif était de terminer ce sujet en étudiant les microorganismes pathogènes. Pour finir, une fois la reprise de l’enseignement en présentiel connue, j’ai introduit une tâche pour amener le prochain sujet (dans ce cas, la série de petites expériences sur le savon que les élèves devaient réaliser à la fin de l’année). J’ai décidé de ne pas surcharger mes élèves durant cette période d’enseignement à distance, afin de laisser la priorité aux disciplines qui auraient dû être présentes aux examens de fin d’année. 
 
Le matériel nécessaire pour les élèves consistait en un accès internet, à travers un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Au sein des supports de cours, ils pouvaient utiliser différents documents pour répondre aux questions posées, soit sous la forme d’une infographie issue des moyens d’enseignement ou sous la forme de vidéos de vulgarisation scientifique issues de YouTube.
 
Voilà le planning des activités proposées aux élèves :

| 1 | 19 mars 2020 | Regarder des capsules vidéo sur les virus et les bactéries, lire un texte et répondre à des questions fermées. | Corrections à l’aide d’un corrigé écrit et d’une capsule vidéo.
| 2 | 28 mars 2020 | Regarder une capsule sur le système immunitaire, puis essayer de décrire une vidéo montrant un globule blanc en action. | Correction à l’aide d’un corrigé écrit et d’une capsule vidéo.
| 3 | 5 avril 2020 | Essayer de fabriquer des yogourts et réaliser un compte-rendu sur ce sujet. | Retour personnel à chaque élève ayant rendu un rapport.
| 4 | 4 mai 2020 | Regarder un documentaire « C’est pas sorcier - La grande lessive » et compléter un texte lacunaire. | En classe, durant mon enseignement.
 
Les élèves recevaient leur travail de façon asynchrone au début de chaque semaine.
 
Mes supports de cours sont en annexes. Ils étaient distribués sous la forme de PDF modifiable. Les élèves avaient donc le choix entre compléter les PDF ou les imprimer et envoyer une photo de leur travail.
 
Déroulement et évaluation :

Comme vu, sur le tableau du point précédent, quatre tâches principales ont été distribuées aux élèves. Les deux premières consistaient en des documents PDF à compléter à l’aide de différentes ressources (infographie ou vidéo). La troisième tâche consistait en un petit défi, la réalisation de yogourt et d’un petit rapport sur cette « expérience ». La dernière tâche devait servir à faire le lien entre l’enseignement à distance et la reprise de l’enseignement en présentiel. La principale adaptation que j’ai réalisée a consisté à inclure un correctif sous la forme d’une capsule vidéo, en plus de la correction écrite. J’ai pris cette décision après avoir reçu les premiers rendus des élèves. Cela m’a permis de revenir sur des concepts mal maîtrisés par certains élèves. 
 
Le comportement des élèves a été assez variable. La moitié d’entre eux s’est montrée assez participative, en collaborant aux activités. L’autre moitié n’a tout simplement pas donné suite à ce qui leur était proposé. J’ai décidé de ne pas insister auprès de ces élèves. À la fois parce que je n’avais pas eu le temps de nouer une bonne relation pédagogique avec eux, mais aussi parce que j’étais assez limité par mes moyens technologiques.
 
Les acquis des élèves ont été contrôlés au moyen des rendus qu’ils ont pu effectuer au cours de l’enseignement à distance. Une fois le retour à l’enseignement présentiel connu, j’ai décidé de réaliser une forme de remédiation sous la forme d’une période de révision.
Si je dois évaluer mon enseignement à distance, je dois admettre que ce qui m’a le plus affecté, c’est l’absence d’environnement numérique pour organiser l’enseignement à distance. La mise en place d’un Moodle, Google Klassroom, Showbie…, par moi-même ou par l’établissement, aurait rendu l’enseignement plus efficace. Et une fois que l’on a été contraint à l’enseignement à distance, il devient difficile de mettre en place dans l’urgence ces outils de manière efficace.
 
Éducation aux médias :

Aucune éducation aux médias n’a été réalisée avec les élèves durant cette période d’enseignement à distance. En ce qui concerne la plateforme utilisée, j’aurais préféré avoir recours à Scolcast plutôt que YouTube, principalement pour mes propres capsules. Mais possédant déjà un compte Google et pas de compte Scolcast, j’ai dû parer au plus simple.
 
J’ai essayé de varier au possible le format des documents utilisés, soit écrits, soit vidéo. J’ai souhaité me concentrer avant tout sur des contenus vidéo d’une durée maximum de 15’, pour optimiser l’engagement de mes élèves dans les tâches. En ce qui concerne les rendus des élèves, j’aurais aussi souhaité pouvoir diversifier les formats, notamment en demandant aux élèves de réaliser des vidéos en guise de rapport scientifique, mais j’étais limité en termes de taille fichier par le canal de communication choisi (mail), et il n’existait pas d’environnement de travail numérique disponible dans mon établissement. Et la mise en place à distance d’un tel outil ne m’a pas semblé être opportune, à distance.
 
Compte tenu de la situation particulière de mon élève à besoin particulier (malentendant, allophone et réalisant une seconde fois la onzième année), il n’a pas été inclus dans cet enseignement à distance. En effet, sa présence en onzième année visait avant tout à se perfectionner dans la langue des signes et la lecture labiale dans un milieu familier. Il connaissait donc déjà le contenu des cours.
 
Traces et annexes :

Capsule vidéo pour la correction du cours 1 : 
 
Rendus des élèves sur la fabrication de yaourts :