msMITIC 2019

Séquence continuité

29.11.2020

Matthieu Lappi avatar. Matthieu Lappi

Lors de l’année scolaire 2019 – 2020, j’étais en stage A dans l’établissement primaire et secondaire de Prilly depuis fin janvier. Même si je n’ai pas pu intervenir souvent, le stage se déroulait très bien avec mon Prafo. Concernant les cours à distance mis en place en mars, avril et mai, je n’ai pas participé à l’élaboration des cours à distance, bien que j’aie proposé mon aide. A l’annonce de la reprise des cours, mon formateur m’a proposé de le remplacer dès la reprise du 11 mai. J’ai suivi ses classes jusqu’au vendredi 3 juillet 2020.
 
A l’école de Prilly, chaque classe est divisée en 2 groupes. Comme je suis professeur d’OS, mes élèves sont des groupes recomposés de plusieurs classes différentes. Sauf pour les 11ème, la répartition des classes était assez équitable comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous. Pour le 2ème groupe des 11ème, il se compose seulement de 3 élèves mais ils devaient y en avoir 5, car 2 élèves sont vulnérables.
 
 | Classe | 10ième OCOM | 10ième OS | 11ième OS
 | Groupe 1 | 2                  | 8                 | 9
 | Groupe 2 | 2 (1 est vulnérable) | 10  | 3 (2 sont vulnérables)
 | TOTAL |      5                 | 18               | 14
 
Ce remplacement contenait 10 périodes d’enseignement par semaine, 4 heures par semaine par classe d’OS et 2 heures par semaine par classe d’OCOM.
 
Lors de ce remplacement, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Je me demandais si les élèves allaient travailler, vu qu’il n’y avait plus de notes. Bien que je ne susse pas à quoi m’attendre, j’étais très motivé par cette opportunité !
 
Anticipation 
 
J’ai tout de suite compris que La compétence 4 du référentiel de compétences allait être mise à contribution mais moins qu’à la normale. La crise du Coronavirus a fortement influencé notre enseignement ; en résultant, suivre le plan d’études n’était pas facile. J’ai compris que la meilleure des manières pour que les élèves travaillent est qu’ils soient motivés à écouter et à apprendre.
 
C’est pourquoi, j’ai fortement mis en avant mes capacités concernant la compétence 6 et 7 pour l’enseignement. Dû au manque de motivation des élèves à suivre le plan d’étude (car il n’y avait pas de notes), j’ai pensé adapter mon enseignement pour traiter des sujets qui les motivent le plus. Etant professeur d’économie, cela ne fut pas très dur. En effet, j’ai parlé des différentes conséquences de la crise du coronavirus sur l’économie nationale et internationale. De plus, avec mes 2 classes d’OS, j’ai abordé le thème du franc fort et des cryptomonnaies (Bitcoin), ce qui les a fortement intéressés. 
 
Avant la reprise des cours, j’ai imaginé faire des débats, car je pensais que les élèves allaient vouloir discuter, étant donné qu’ils étaient semi-confinés pendant 2 mois et n’ont pas pu échanger beaucoup avec d’autres personnes. Ces débats permettent aussi aux élèves de recevoir une rétroaction possible de moi ou de certains élèves.
 
Les élèves ont fortement apprécié les débats que nous avons faits en cours. Ces derniers ont permis aux élèves de développer leur esprit critique, ce qui est, selon moi, un des aspects très importants de notre enseignement. Leurs compétences sociales, qui ne sont pas à négliger, ont également été exercées par les élèves.
 
Dans mon enseignement, j’ai souvent utilisé les ressources numériques qui ont été mises à disposition dans mon espace de travail. Comme dit précédemment, dû à la situation du coronavirus, il est important que les élèves soient motivés à apprendre et écouter. Les ressources numériques motivent fortement les élèves.
 
Lors des 2 mois d’enseignement, j’ai regardé certains documentaires, fait certains Kahoots et nous avons regardé et analysé quelques informations sur les réseaux sociaux. De plus, je leur ai expliqué comment lire une mind-map, ainsi que comment en faire une.
 
 • Pédagogie
 
Concernant la pédagogie que j’ai mise en place, elle était fortement influencée par le fait qu’aucune note n’était comptabilisée après la reprise du 11 mai.
 
Concernant mon rôle d’enseignant, j’ai surtout essayé de guider les processus d’apprentissage. C’est-à-dire que j’essayais de guider les élèves. Lors de conversations en classe ou de lectures d’articles, je posais souvent des questions aux élèves afin de les diriger vers la réponse/contenu correct.e.
 
Lors des cours, les élèves étaient très actifs ; ce sont eux qui dirigeaient l’évolution du cours. A la fin des cours, je discutais avec les élèves, sur ce qui les intéresse en économie. De ce fait, les élèves étaient très motivés à suivre. Souvent, les cours partaient en discussions/débats. Les élèves se créent leur propre avis, après avoir analysé une certaine situation.
 
De plus, nous avons regardé en classe comment les réseaux sociaux (environnement numérique) peuvent influencer l’économie, surtout d’un point de vue marketing. Les élèves ont fortement apprécié cette discussion. Dans ce contexte, nous avons analysé des vidéos marketing de certains entrepreneurs. Par exemple, nous avons analysé en détail les différentes vidéos postées par un certain J.P. Fanguin qui ont fait le tour des réseaux sociaux et dont la grande majorité des élèves avaient entendu parler ; ce qui les motive donc à travailler dessus. Cette activité était très appréciée par les élèves. Ils ont particulièrement aimé le fait que l’on regarde ce qui se cache derrière ces vidéos, pourquoi sont-elles faites et qu’est-ce qui est mis en avant dans la vidéo. Il a été intéressant pour les élèves d’analyser du contenu numérique plutôt que des textes/articles.
 
De plus, j’ai fait quelques quiz Kahoot sur le domaine économique avec les élèves. La grande difficulté avec les quiz Kahoot, que j’ai trouvés sur internet, est qu’ils sont en grande majorité en anglais. Par conséquent, j’ai traduit les questions avant de commencer. Concernant les réponses, ils pouvaient souvent les deviner (des noms de pays en anglais qu’ils pouvaient traduire par exemple), sinon je leur donnais la traduction. Même si certaines questions et thèmes étaient un peu plus compliqués, les élèves ont apprécié les quizz Kahoot que nous avons faits. Ils apprécient le côté compétition du quiz Kahoot. 
 
Planification 
 
Etant donné que j’ai remplacé mon Prafo, il était nécessaire de bien s’organiser avec lui afin d’avoir une fin d’année scolaire cohérente pour les élèves. Avec M. Moix, nous avons échangé les informations par mail, au minimum une fois par semaine. Notre organisation était bonne, au début de chaque semaine, je recevais les informations et documents nécessaires. Puis à la fin de chaque jour, s’il y avait quelque chose d’inhabituelle, je lui envoyais un message pour lui en informer. A la fin de chaque semaine, je lui faisais un petit debrief.
 
Pour ce qui est du planning pour la fin de l’année scolaire 2019 – 2020, je travaillais dans le livre de comptabilité avec les 2 classes de 10ème. Cependant, avec les 11ème, je faisais des exercices de révisions avec eux qu’ils auraient normalement dû faire pour préparer leur examen certificatif.
 
Etant donné que le planning était rapidement terminé pour les 10 OCOM et 10 OS, j’ai pu aborder d’autres sujets avec eux. Concernant les 11ème OS, dû à leur manque de motivation, car plus de la moitié arrêtent l’économie l’année prochaine, j’ai abordé des sujets qui les intéressaient plus afin qu’ils soient actifs en classe.
 
Certains élèves n’aiment pas s’exprimer en classe, j’ai donc aussi fait des analyses d’articles à partir desquelles les élèves devaient résumer l’article sur une feuille puis je leur faisais un feedback. En effet, s’exprimer en classe peux s’avérer être une source de malheur/tristesse chez certains jeunes, car ils sont mal à l’aise devant leurs camarades.
 
Les supports de cours utilisés étaient majoritairement des articles, feuilles d’exercices, extraits de films ainsi que des Powerpoints.
 
Déroulement et évaluation
 
Afin de pouvoir suivre les apprentissages des élèves et vérifier s’ils ont bien compris les objets d’apprentissages, je leur ai demandé d’analyser un article sur l’effet du coronavirus sur l’économie et de relever les éléments importants dans l’article.
 
Dans le résumé des élèves, je peux voir s’ils ont pu repérer les éléments importants. En effet, dans l’article il y a diverses informations importantes, mais la grande difficulté est de rendre toutes ces informations cohérentes entre elles. Si on regarde l’extrait de résumé d’élève ci-dessous, on peut voir qu’il a bien saisi les 2 critères qui influent le plus sur l’économie !
Après avoir regardé chaque copie, je peux faire un retour général à toute la classe. Puis, pour les élèves qui ont eu beaucoup de peine à faire l’exercice, je leur fais un retour/feedback individuel.
 
Concernant le travail à distance fait par les élèves, celui-ci variait énormément selon les individus. Je n’ai pas participé à l’élaboration et planification des cours à distance. En revanche, j’ai pu voir le travail fait par les élèves pendant le semi-confinement.
 
J’ai réalisé que le travail à distance a été fait par les élèves qui portaient un certain intérêt à la matière du cours ; ils étaient motivés par le contenu. Cependant, les élèves qui n’étaient pas très intéressés par le cours ne travaillaient tout simplement pas.
 
Comme précédemment mentionné, j’ai dû adapter mon planning surtout pour les 11ème, car ils n’étaient absolument pas motivés. C’est la seule classe où je n’ai pas pu faire tous les exercices du programme (mon Prafo m’a dit de ne pas les faire si les élèves n’étaient pas du tout motivés). Concernant les autres classes, j’ai pu finir le programme et puis après j’abordais des thèmes d’actualités.
 
Une observation que j’ai faite pendant ce stage est qu’il était très difficile de faire travailler des élèves qui ne voyaient pas d’utilité à écouter/apprendre, surtout si on n’a plus d’évaluations possible. Ce fut le cas pour la classe de 11ème : plus de la moitié des élèves arrêtent l’économie au gymnase, donc ils ne voyaient pas l’utilité d’apprendre des notions économiques. Contrairement aux élèves de 9ème et 10ème qui, eux, continuent l’économie l’année prochaine. Donc, bien qu’il n’y ait plus de notes, ils sont encore un minimum motivés.
 
Éducation aux médias 
 
J’ai appris aux élèves le fait que lorsqu’ils citent les idées qui ne sont pas les leurs, il faut qu’ils précisent de qui viennent ces idées. De plus, je leur ai montré des fausses informations sur internet, ils ont donc compris qu’ils ne peuvent pas tout croire sur internet. A partir des différentes informations, il faut se faire une idée de la vérité, mais il ne faut pas bêtement croire les choses que l’on voit sur internet !
 
Il n’y avait pas d’élèves à besoin particulier.