Contexte 

Introduction

J’enseigne en tant que stagiaire (B) dans un établissement scolaire à Lausanne qui accueille plus de 1'000 élèves et qui contient 3 salles d’informatiques et une valise de 19 iPads. Les classes sont munis d’une télévision dans lequel nous pouvons projeter nos écrans d’ordinateur. En lien avec le matériel mis à disposition dans mon collège, j’ai décidé de créer une séquence qui réunit deux disciplines scolaires à savoir l’allemand et l’EPS dans laquelle les élèves créent et filment un interview sportif en exprimant une émotion 

 

La séquence est prévue pour une classe de 10 VG niveau 1 (15 élèves) en allemand qui ont parfois de la peine à se mettre au travail mais peuvent être très motivés par la tâche lorsqu’ils perçoivent son sens et lorsqu’ils peuvent mettre leur touche personnelle. 

De manière générale, les élèves s’entendent bien entre eux. Le groupe classe a été créée à travers des routines installées en début d’année scolaire. Les jugements, les moqueries et les critiques négatives ont été sujets de débat et n’y ont plus leur place en salle de classe. 

 

En ce qui concerne les statuts des élèves, ces derniers ont des niveaux d’allemand très différents. Parmi ces élèves, deux sont redoublants : ils n’ont pas fait d’allemand l’année passée car ils bénéficiaient d’un programme particulier à l’espace pédagogique pour renforcer leurs compétences en mathématique et en français. Un élève est dyslexique et a donc droit à des aménagements comme l’utilisation d’un ordinateur en classe (mis à disposition par l’école) s’il le souhaite lors des productions écrites par exemple. Les autres élèves ont rapidement compris qu’il s’agissait d’aménagements permettant que cet élève en question progresse dans les apprentissages. Comme mentionné plus haut, la salle de classe est munie d’une télévision qui permet de projeter l’écran de mon ordinateur et nous avons accès à le wifi de l’école afin qu’élèves et professeurs aient accès à internet. 

Voici en quelques mots le projet : Il s’agit d’un projet interdisciplinaire – ou du moins qui tend vers une interdisciplinarité – basé sur deux disciplines, l’Allemand et l’EPS. Ce projet a été pensé et crée en collaboration avec deux compères de l’HEP. Il répond aux objectifs d’Allemand et de l’EPS du PER et est en lien avec l’unité 2 de la méthode Geni@lklick (Fit und Sportlich).

Le choix de ce projet interdisciplinaire est à caractère personnel. En quelques mots, contrairement à la pluridisciplinarité, l’interdisciplinarité est un processus de mise en dialogue de deux ou plusieurs disciplines, c’est-à-dire que chaque discipline mobilise ses compétences et ses outils d’analyse tout en « s’ouvrant » aux méthodes des autres disciplines pour étudier un objet complexe (Darbellay, 2011). Dans une approche interdisciplinaire, les spécialistes – nous enseignant.e.s – collaborent et échangent leurs compétences dans le but de coproduire de nouvelles connaissances. Le choix de créer un projet d’une telle envergure vient du fait que les élève ont parfois un certain approri de la langue allemande. Leur proposer de créer leur propre produit final en fin de séquence de manière autonome, permet d’éveiller leur curiosité, leur côté créatif et de donner du sens à leur tâche. De plus je pense que le fait de lier deux disciplines entre elles est une source de motivation pour les élèves. 

L’idée est donc la suivante : Les élèves seront capables de créer, par deux, un court dialogue/interview (une à deux minutes) en allemand sur le thème du sport. Ils devront par groupe de deux jouer le dialogue préparé en extérieur tout en utilisant du matériel sportif et l’espace pour exprimer une émotion. Le but est donc de faire transmettre à travers le dialogue une émotion. Voici la fiche annonçant le projet aux élèves.

Comme matériel, les élèves auront du matériel sportif mis à disposition par les professeur.e.s de gym. De plus, pour cette séquence, les élèves auront également à disposition à certain moment précis des iPads en classe afin de faire des recherches sur le sport qu’ils auront choisi en amont et de chercher des traductions utiles pour leur dialogue. Les iPads sont utilisés également en fin de séquence car les élèves filmeront leur dialogue entre pairs afin d’avoir des traces et des feedbacks constructifs de la part du groupe classe. 

La réalisation du projet se fera en extérieur, plus précisément sur le terrain de football du collège. En cas de mauvais temps, le projet se déroulera en salle de sport pour être en lien avec le contexte, si la place le permet. Voici quelques captures d'écran de vidéos réalisées par les élèves.

Utilité du numérique 

Avantages : Le numérique présente des avantages dans cette séquence. Comme mentionné ci-dessus les élèves utiliseront des TICS à deux moments, 1) lors des recherches d’informations sur le sport de son choix, 2) lors de la production finale, lorsqu’ils se filmeront entre pairs.

Lors de la période 3 (cf. planification), les élèves prennent du temps en classe de manière individuelle pour faire des recherches internet sur le sport de leur choix. Ceci leur permet d’avoir des idées et d’avoir certaines informations importantes pour pouvoir faire des choix et en parler avec son partenaire. La deuxième raison est liée à la langue. La liste de vocabulaire que les élèves du niveau 1 ont sur le thème du sport est restreinte comparée à celle d’une VP par exemple. Il y a beaucoup d’éléments qui sont occultés. En leur proposant un dictionnaire en ligne, l’élève peut trouver facilement les traductions en allemand ce qui lui permet d’avancer et de progresser dans son autonomie. Cet outil permet de faire des recherches de manières simplifiée et représente un gagne temps pour mener la tâche demandée. De plus, l’usage du dictionnaire en ligne en classe est bénéfique car il aide les élèves à réaliser les activités, éveille leur curiosité et suscite leur goût de l’expression juste (Pruvost, cité dans Delas-Berthel, 2010). 

Le fait que les élèves se filment en fin de séquence est nécessaire pour obtenir un feedback constructif (contenu et langue) de la part des pairs et de moi-même lorsque le projet est terminé. Comme le souligne Hattie et Timperley (2007), le feedback est le meilleur moyen pour impliquer l’élève dans un processus d’apprentissage et fait partie des influences les plus puissantes sur la réussite. 

 

Selon le modèle SAMR, l’utilisation des iPads dans la séquence pour rechercher des informations sur le sport de leur choix et traduire du vocabulaire utile à l’aide d’un dictionnaire en ligne offre une amélioration car « elle apporte des fonctionnalités supplémentaires permettant une efficacité accrue » (Levy, 2017, p. 8). En effet, à l’aide de leur iPad, les élèves peuvent rechercher activement sur le net des informations nécessaires sur le sport choisi en amont pour la réalisation de leur dialogue de manière immédiate, sans que les élèves se déplacent en salle d’informatique. L’utilisation d’un dictionnaire en ligne est perçue également comme une amélioration et comme une rapidité d’exécution (Levy, 2017, p. 10) car il aurait été très « coûteux » pour les élèves de rechercher une bonne partie du vocabulaire dans un dictionnaire papier français-allemand. 

En ce qui concerne la vidéo à réaliser avec un iPad en fin de séquence, celle-ci représente selon moi également une augmentation car l’outil numérique, contrairement à la modification, ne modifie pas « totalement le processus d’exécution d’une tâche par les élèves » (Levy, 2017, p. 9) et peut être également réalisé sans le numérique (louer par exemple une aula ou une salle pour représenter les dialogues devant l’ensemble des élèves de la classe ou/et de l’établissement par exemple). Cependant, l’avantage de se filmer permet aux élèves d’avoir un support visuel de leur projet, de se juger, de créer une certaine interaction entre les participants et d’obtenir des feedbacks constructifs de la part des pairs et de l’enseignante. Cela leur permet donc à l’élève de renforcer leur apprentissage et à l’enseignante d’avoir des traces pour évaluer si les élèves ont atteint l’objectif de la séquence. 

Il est également important de mentionner que « le film » permet également de s’éloigner d’un cours traditionnel ou d’un simple dialogue joué en classe devant leurs camarades et leur enseignant.e. Grâce au MITIC, les élèves sont dans l’appropriation de la scène, à savoir ils vont représenter leur dialogue et le reproduire à travers un film les obligeant ainsi à donner le meilleur d’eux-mêmes. Même si cela nous paraît anodin, l’utilisation du numérique dans cette séquence permet également à l’élève de se familiariser à la recherche d’informations sur internet et à l’utilisation d’un dictionnaire en ligne. 

 Retour : 
De manière générale, les élèves se sont engagées dans la tâche et ont fait preuve d’esprit d’équipe lors de la recherche d’information et la réalisation du dialogue. 

Le numérique a tenu sa promesse car les élèves ont fait des recherches actives pour trouver des informations sur le sport choisi. Je les ai guidés en annonçant à chaque fois des timings pour la recherche. Je prends comme exemple un groupe qui a voulu faire sur le rugby. Ils avaient très peu d’informations sur ce sport. Ils ont cherché des informations comme le matériel, le terrain etc. Ces informations ont été recherchés d’abord en français et ensuite je leur ai à nouveau laisser du temps pour traduire les éléments trouvés via un dictionnaire en ligne (https://www.leo.org/allemand-français).

 

Les recherches d’information en français du sport de leur choix n’ont pas été un problème pour les élèves. En circulant dans la salle lors de ce moment, je me suis rendu compte qu’ils parcouraient tous des sites différents de sport. A ma connaissance, personne n’a utilisé Wikipedia. La traduction des mots n’a également pas posé de problèmes. J’étais toujours à disposition des élèves pour des questions. Le seul inconvénient du dictionnaire en ligne proposé est qu’il ne présente pas toujours le sens des mots. Une élève a utilisé le mot « Ziel » au lieu de « Tor », qu’il veut tous deux dire « le but ». Cependant, le premier est synonyme du mot « objectif » alors que le deuxième est synonyme de « goal ». 

Lorsque les élèves se sont filmés entre pairs, le numérique a aussi tenu sa promesse. Les élèves ont fait de très belles mises en scène en jouant avec un ballon lors du dialogue ou encore en prenant une voix « énervée » s’ils devaient interpréter la colère. Je leur ai laissé une période pour réaliser leur vidéo. Certains se sont amusés à le faire plusieurs fois pour avoir « la » prise qu’ils désiraient. Lorsque les films ont été réalisés, je me suis envoyé leurs représentations par Airdrop afin que je les récolte sur mon ordinateur et les projette lors de la post-tâche. Les élèves ont été contents de se revoir après quelques semaines et ont été fiers de montrer ce qu’ils ont réalisé. Cela a permis de faire des feedbacks constructifs pour chaque groupe au niveau de la réalisation, de l’émotion exprimée et du sport présenté. Je trouve très bien d’avoir récolté des traces. De plus, les élèves ont désiré que je leur envoie par e-mail leur représentation, histoire d’avoir un souvenir de l’école et du cours d’allemand. 

Même si je pense que le numérique a tenu sa promesse je verrais quelques pistes de régulations au niveau de la recherche d’informations. Dans cette classe, les élèves n’ont eu aucun problème pour chercher sur internet des informations concernant le sport de leur choix. Si à l’avenir je me retrouve avec une classe perdue face à cette tâche, je pense leur proposer des sites dans lesquelles ils pourront trouver des informations pertinentes dans la réalisation de leur projet. 

Pour le dictionnaire en ligne, je ne changerai rien car les élèves ont apprécié de traduire de manière rapide et dans l’immédiat les informations trouvées. Il aurait été trop chronophage de les faire faire avec un dictionnaire papier, malgré le petit inconvénient mentionné ci-dessus.  

En ce qui concerne le film, les élèves ont été créatifs et, comme espéré, se sont montrés motivés par la tâche. Certains ont filmé l’ensemble de l’interview d’autres ont fait des zooms sur les personnes qui parlaient. Lorsque les élèves étaient en train de filmer, j’ai dû tout de même passer dans les groupes pour leur dire qu’ils devaient parler fort afin qu’on les entende.  

Après coup, pour les élèves montrent encore plus leur côté créatif, ils auraient pu aussi créer eux même leur film avec l’application iMovie. Ils auraient pu faire un montage vidéo et rajouter par exemple un générique qui annonce le début de l’interview. A l’avenir, je pense m’informer sur la plateforme Sqily sur cette application (https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/2429). 

Au niveau du projet de manière générale, j’ai appris grâce au numérique et au projet interdisciplinaire que nous, enseignants, nous ne sommes pas limités à transmettre le savoir et à traiter des questions pédagogiques assis derrière notre bureau. Le fait de sortir en dehors de la classe et de travailler avec le numérique m’ont permis de donner du sens à mon enseignement. En réalisant le projet en extérieur, en lien avec la discipline EPS, les élèves ont pu interpréter une émotion en utilisant un registre propre à un dialogue en allemand et de s’engager activement dans la tâche avec la réalisation des vidéos. Je souligne également le fait que, malgré le jour glacial prévu pour la réalisation des vidéos, les élèves ont été contents de sortir de la salle classe pour mener à bien leur projet. 

Compétences enseignantes 

Mon établissement a mis en place un SharePoint dans lequel nous avons la possibilité de réserver les ressources numériques mises à disposition. Afin que les élèves aient tous un iPad à disposition à l’heure que j’enseigne, j’ai réservé la « valise » des iPads et ai contacté le responsable de mon établissement. Je me rappelle lui avoir posées les questions suivantes : 

-       Est-ce que les 20 iPads mis à disposition sont-ils fonctionnels ? 

-       Est-ce qu’ils sont chargés ? 

-       Se trouvent-ils bien en salle B22 ?

-       Y a-t-il un cadenas qui les sécurise, si oui quel est le code ? 

Cet appel téléphonique m’a été d’une grande aide car cela m’a permis de m’informer sur le plan organisationnel. Par la suite, je me suis rendu compte que Sqily présente les « acteurs du numérique » des établissements (cf. https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/2425) et expliquent concrètement à quoi penser et vers qui se diriger en cas de besoin. 

J’ai également contacté un collège qui enseigne le sport afin de lui parler de mon projet et de trouver un créneau horaire qui lui conviendrait pour que les élèves viennent prendre du matériel sportif pour réaliser leur vidéo. 

Une autre compétence intéressante sur Sqily est « Être plus efficace dans la recherche d'informations » (cf. https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/2430). Comme mentionné plus haut, les élèves recherchent des informations sur internet concernant le sport choisi pour l’interview. Il est vrai que la recherche d’information ne se fait pas au hasard. Afin que la recherche soit plus efficace et rapide, les élèves reçoivent des connaissances préalables de la thématique de recherche. Ils devront chercher des éléments précis avec un temps donné (10 minutes): Was ist dein Lieblingssport ? Wo machst du diesen Sport ? Was brauchst du als Material ? Wie macht man den Sport ? Wann machst du deinen Sport et Warum machst du deinen Sport? Cela permet de rechercher des informations de manière autonome, d’avoir une bonne compréhension des besoins de l’information, d’avoir un but initial et de réguler leur recherche si l’élève se perd.

Dans cette séquence, je leur fais visionner une vidéo sur l’expression des émotions dans le but que l’élève, en fin de séquence, ajoute une émotion à son interview (cf. objectif de la séquence). Pour cela, le cours de didactique en allemand m’a été une grande aide car nous avons appris à didactiser des vidéos dans une activité d’apprentissage, comme le souligne également P. Laurendeau (2019).

 

L’« Intégration des vidéos en classe dans un contexte d'apprentissage » a été aussi une ressource (cf. https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/3024). Celle-ci met en avant les avantages de la création des vidéos en classe. Grâce à la lecture de certains documents mis à disposition par la plateforme Sqily, j’ai pu argumenter concrètement devant mes élèves l’utilisation de la vidéo en fin de séquence. Plus précisement je leur ai annoncé que les vidéos permettent la création d’une post-tâche dans laquelles ils devront s’évalier entre pairs et formuler des pistes de régulation ; la mise en valeur de leurs travaux et de développer des compétences de mise en scène et un esprit collaboratif entre eux.  

En plus de cela, lors de la séquence, je veille à :  

 

Alignement pédagogique 

Voici les objectifs en liens avec le PER : 

CM 32 — Consolider ses capacités de coordination et utiliser son corps comme moyen d'expression et de communication… (EPS)

 L2 34 — Produire des textes oraux variés propres à des situations de la vie courante…(allemand): 

Comme mentionné plus haut le but de la séquence est que les élèves soient capables de produire un dialogue par deux en allemand sur le thème d’un sport de leur choix en exprimant une émotion. Afin que les élèves atteignent ce but, chaque période est définie par un objectif que les élèves devront atteindre (cf. planification).

 

Sur un point de vue disciplinaire, l’objectif de ma séquence teste l’élève sur sa capacité de produire un texte oral. De plus, dans le PER, les élèves de niveau 1 et de niveau 2 doit être capable d’utiliser des modèles et de scénarios afin de créer un dialogue dirigé/préparé simple et rendu possible grâce à l’aide réciproque des interlocuteurs facilitant la compréhension. 

 

Si nous nous concentrons sur la progression de la compétence L2 34 du PER Allemand (Produire des textes oraux variés propres à des situations de la vie courante), les élèves mobilisent dans leur production ses connaissances lexicales et structurelles, utilisent des moyens de référence pour préparer certaines interventions et fonctionnent dans différents rôles en interaction avec les autres. 

 

Vu qu’il s’agit d’un dialogue et également d’un projet interdisciplinaire en lien avec l’EPS, des capacités transversales seront prises en compte dans la grille d’évaluation, comme : 

 

Par rapport au MITIC, le but visé dans cette séquence est que les élèves soient capables de faire des recherches sur internet de manière autonome concernant le sport sur lequel il prépare son interview et qu’ils soient capables de filmer l’interview de ses pairs. Voici les objectifs présentés dans le PER 

 

FG 31 — Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d'informations…

 

Style pédagogique 

 

Rôle de l’enseignant : Je dois transmettre des connaissances aux élèves à savoir comment un dialogue/interview se construit et comment exprimer une émotion avec son corps. Il est également important de donner des « chunks » (morceau de phrases types) en allemand afin de faciliter la réalisation. Pour cela, j’ai retranscrit un interview sur le thème du sport qui met en avant les éléments clés que doit comporter un interview et qui présente des questions types d’un interview et des structures de phrases allemandes (chunks) qu’ils pourront réutiliser pour s’exprimer.

De plus, les périodes doivent être bien préparées avec des fiches de travail en ordre afin que la réalisation se fasse et que l’élève atteigne l’objectif final. Il est important également de donner du sens à son enseignement, de motiver les élèves dans la tâche. Je précise à nouveau que l’enseignant a principalement le rôle de guide. 

 

Rôle de l’élève : Les élèves doivent à travers ce projet construire un dialogue en allemand et de jouer une émotion. Ils doivent également apprendre à collaborer et à communiquer avec un ou une de leurs pairs, à utiliser les TICS à bon escient afin de produire la tâche finale. Ils doivent se mettre dans une ambiance de travail que l’enseignant.e aura créée. Ils doivent également participer et être acteur dans la tâche. De plus par rapport aux TICS, il est important de rappeler aux élèves l’utilité des iPads dans la séquence et les règles d’utilisation du matériel numérique de l’école (droit à l’image, soin du matériel, désinfecter les appareils etc.). 

 

Production finale : Comme mentionné ci-dessus des canevas et des grilles d’auto-évaluation avec des critères claires seront préparés en amont par l’enseignant afin que les élèves puissent s’autoévaluer et avancer de manière autonome dans la réalisation du projet.

En fin de séquence les élèves se filmeront entre pairs. Ces vidéos seront ensuite visionnées en classe afin que les élèves reçoivent des feedbacks constructifs de la part des élèves et de l’enseignante.  La production finale sera notée (évaluation sommative). 

  

Rôle du numérique : Il faut bien faire comprendre aux élèves que le rôle du numérique s’inscrit dans une visée pédagogique. Cet outil permettra d’avoir un accès aux informations, à stimuler leur curiosité par rapport au sport choisi, à s’intéresser à la « scène », à l’expression des émotions (leur montrer une partie d’une vidéo sur les émotions/expressions afin que les élèves aient des pistes des manières d’exprimer une émotion) et pour finir à filmer leur rendu et le résultat de leur travail afin de créer une post-tâche où les élèves donneront et obtiendront des feedbacks de leurs pairs. Voici le lien de la vidéo:

Le fait de demander aux élèves de filmer leur dialogue offre de nombreux avantages, comme le mentionne Fnguyen (2019) : Il est vrai que la production d’une vidéo stimule l’intérêt des élèves, nécessite la mise en jeu de compétences « de mise en scène, d’organisation, de concentration, de négociation […] et de sens critique ». 

De plus, comme le souligne l'objectif ci-dessus, l'objectif principal du MITIC dans cette séquence est que les élèves utilise de manière autonome le numérique afin d'atteindre l'objectif d'apprentissage. C'est pourquoi l'enseignant doit adopté, à mon avis, le rôle de guide.  

 

Retour après expérience : 

Je pense que les élèves ont appréciés le fait que j’ai eu ce statut de « guide » lors de cette séquence. Il est vrai qu’en leur distribuant le matériel, la feuille de critères et leur en expliquant clairement l’utilité du numérique et de ce que j’attendais d’eux a été d’une grande aide car les élèves ont pu être acteurs face à cette tâche et ont développé une certaine autonomie et un esprit d’équipe pour la réalisation. Ils ont compris dès le départ qu’il s’agirait de leur propre production, du début jusqu’à la fin. 

 

Ils se sont engagés dans la tâche et dans la production de leur vidéo. Comme espéré, les élèves ont développé leur côté créatif et chacun a amené sa pierre à l’édifice. Le fait que les élèves soient en groupe cela a permis de motiver les quelques élèves qui étaient retissant face à la tâche. D’ailleurs j’ai dû quand même remettre à l’ordre deux étudiants qui au début ne s’engageait pas dans la tâche. Lors de la recherche des informations, ils s’amusaient à mettre de la musique et faire des photos en classe malgré le fait que je leur ai donnés des consignes à respecter et annoncer l’objectif de la période. Je leur ai repris en leur annonçant que leur binôme a besoin d’eux dans la tâche car il s’agit d’un travail de groupe et que la collaboration fait partie des critères d’évaluation. Ils se sont remis dès lors au travail. 

 

Cependant j’avais pensé utiliser les iPads à deux moments lors de ma séquence. Il s’est avéré que les élèves ont réclamés à nouveau les iPads lorsque ces derniers devaient rajouter une partie créative à leur dialogue. Ils avaient besoin de vocabulaire. Par chance, la salle informatique se trouve à côté de la salle dans laquelle j’enseigne donc j’ai pu aller les rechercher (j’ai pris garde de regarder sur la plateforme de l’établissement s’ils n’étaient pas réservés). 

 

La vidéo qui donne des conseils sur l’expression des émotions n’a pas été un grand succès. Même si les élèves ont compris le but de cette vidéo – qui est en réalité presque un tuto–, ils se sont plutôt amusés de l’accent de la personne qui présente cette vidéo et ont trouvé un peu exagérée l’expression des émotions voire ridicule. Il est vrai que je reste sceptique face à cette vidéo. Je ne pense pas la reprendre à l’avenir. Leur montrer une pièce de théâtre pourrait être une possibilité car en réalité c’est ce que les élèves seront amenés à faire lors de la production finale : ils devront jouer leur texte en exprimant une émotion. Cela aurait selon moi plus de sens pour les élèves. Une autre possibilité de régulation aurait été avoir l'un de mes compères de l'HEP qui est lui enseignant de sport afin d'introduire "l'expression des sentiments". 

 

Par rapport à l’évaluation,  avec mes compères de l’HEP nous avons décidé de mettre une note sommative aux élèves. Celles-ci ont été bonnes, personne n’a eu en dessous de la moyenne. Un de mes compères de l’HEP est d’ailleurs venu lorsque les élèves se sont filmés et on a pu remarquer les acquis des élèves ensemble. Nous les avons listés et je dirais que les élèves ont appris un certain nombre de choses et ont selon moi développé des compétences transversales importantes lors de la réalisation de ce projet. De manière générale : 

Pour terminer sur ce chapitre, le fait d'avoir eu une trace des productions orales des élèves m'a été d'une grande aide pour les évaluer. Par mon manque d'expérience dans le métier, il est encore pour moi trop chronophage d'évaluer un élève en "live". Cette forme d'évaluation est très bien si pour vous aussi il est très difficile de noter la production des élèves de manière simultanée e

Gestion de classe 

Éducations des médias 

Vu que les élèves sont filmés j’ai préparé une petite étiquette à coller dans l’agenda afin que les parents soient d’accord que leur enfant soit filmé à des fins pédagogiques, même si les élèves ont déjà signé une clause en début d’année à cet effet :

 

 

Afin de justifier cette étiquette, je leur rappellerai la clause qu’ils ont signé en début d’année concernant « le droit à l’image » et leur rappeler certaines règles à respecter avec du matériel numérique. 

 

De plus, j’ai une pensée à mon élève dys. Cet élève a une liste d’aménagements possibles pour chaque cours mais également spécifiques pour chaque branche comme par exemple le bénéfice d’avoir plus de temps lors des tests, de sortir de la classe s’il le souhaite (surcharge cognitive) d’avoir une liste de mots d’allemand prévu lors des évaluations formatives et sommatives et d’avoir un ordinateur en classe lors d’exercices d’expression écrite. Cependant, au courant du semestre, je remarque que cet élève est un garçon discret, timide et peu sollicité par ses camarades. Il se trouve souvent à l’écart et peine à s’intégrer au groupe classe. Il décide de faire les exercices sur les fiches distribuées, oublie son ordinateur et oublie même de prendre sa liste de mots lors des TA. Je remarque que cet élève ressent une certaine stigmatisation face à son handicap : L’image qu’il se fait de lui-même ainsi que l’image que les élèves peuvent potentiellement avoir de lui accentuent son identité perçue, soit « un élève différent » – une image de laquelle il peine – je pense – à s’en détacher. Ma séquence permet à l’élève de se détacher de cette stigmatisation par le fait que la modalité choisie est « par groupe » et par « l’utilisation des iPads par tous les élève ».  

 

Cette réflexion s’est faite grâce à la lecture du Concept 360° et à mon intérêt personnel face à ce projet. En effet, l’école à visée inclusive est « un maillon essentiel d’une communauté éducative ayant à cœur d’abattre les barrières de l’exclusion en permettant l’accès, la présence, la participation et la réussite de tous » (Chatenoud, C., Ramel, S., Trépanier, N. S., Gombert, A. & Paré, M., 2018).

 

A mon avis, la production finale (créer un dialogue en exprimant une émotion et se filmer entre pairs) permet de tenir en compte de l’hétérogénéité des élèves. En effet, elle constitue de mettre en avant des qualités ou des compétences de tous élèves, mêmes ceux qui sont en rentrait voir même en échec scolaire (Fnyguyen, 2019). De plus, comme piste d’actions face à une hétérogénéité des classes est la différenciation pédagogique (Tomlinson, 2004). Je trouve que cette dernière est présente dans ma séquence par le fait que les élèves sont confrontés à une variété de modalité de travail (individuelle, par groupe, entre pairs) et à une variété de support d’enseignement (fiches, vidéos, iPads, TV) et, pour mon cours en allemand, d’une nouvelle forme d’évaluation (filmer le production finale). 

 

Retour

En ce qui concerne mon élève dyslexique, il s’est mis en binôme avec une élève qui l’a soutenu dans la démarche. Lorsque les élèves devaient créer leur dialogue sur papier et s’inspirer du modèle sélectionné, cette élève a pris l’initiative de l’écrire elle-même. Mon élève dyslexique s’occupait de chercher les mots sur internet pour la partie créative. J’ai remarqué qu’ils étaient très actifs et ont même terminé avant tous les autres. 

Comme piste de régulation, je pense donner les caractéristiques d’un « groupe qui fonctionne » en leur disant qu’ils peuvent s’attribuer des rôles (un script, trouver des idée, recherches dans le dictionnaire en ligne des mots etc.). 

De plus, je pense que la prochaine fois je pourrais laisser le choix aux élèves de faire leur dialogue sur ordinateur ou sur papier. Il est vrai que dans une visée inclusive, il doit avoir une certaine flexibilité au niveau de la production. Les élèves devraient avoir le choix de faire leur production sur un ordinateur ou sur papier. 

En ce qui concerne la production, cet élève a pu montrer son côté "acteur" en interprétant l'émotion tirée au sort. Il l’a extrêmement bien joué ! 

Il est de même pour mes deux élèves redoublants n’ayant pas fait d’allemand l’année passée. Ils se sont surpassés et l’un d’entre eux s’est impliqué de manière très créative lors de la vidéo en jouant avec un ballon qui faisait rebondir sur ses pieds ou encore tourner sur une de ses mains. Le deuxième, malgré le fait que sa représentation a été timide, il a su, à mon avis, développé une certaine collaboration avec son binôme qui a su l’aider et le soutenir dans ces actions. 

Concernant les autres élèves, il est vrai que l’un des groupes rencontrait des difficultés lors de la réalisation des tâches. Il s’agissait d’un binôme ayant des difficultés en allemand. J’ai souvent dû les aider ou les remettre sur le bon chemin (faute de mauvaise compréhension des exercices) afin qu’ils atteignent l’objectif final 

Une piste de régulation serait que l’enseignant forme en amont les groupes pour éviter que deux élèves « faibles » se trouvent ensemble. 

 

Planification

La séquence d’enseignement s’insère parfaitement dans mon programme annuel car les 10VG niveau 1 doivent faire 4 unités durant l’année. La deuxième unité (Fit und Sportlich), selon le programme, débute en décembre et se termine mi-février. De plus, c’est uniquement au deuxième semestre que les élèves sont évalués sur une production orale. 

 

Afin de motiver les élèves, il est important d’avoir un canevas à disposition, c’est-à-dire, de leur donner une marche à suivre et montrer également les moments en classe prévus pour ce projet. Il est également important de mentionner quel est l’objectif de chaque période afin que les élèves suivent et ne traînent pas lors de la réalisation du dialogue. Il est également nécessaire de leur distribuer une « check-list » qui correspond aux critères d’évaluation pour voir si tous les critères que je leur demande sont mentionnés. 

Par rapport à la difficulté, je pensais demander à mes deux compères d’HEP, avec qui j’ai réalisé mon projet, de venir m’aider pour quelques séances, par exemple lorsque je présente la vidéo des émotions aux élèves (compétence visée en EPS, branche pour laquelle je ne suis pas formée). En ce qui concerne le numérique, il faut que je m’organise et réserve les IPads prévus en amont afin d’être certaine que ces derniers soient à disposition. Pour les élèves, je pense que l’utilisation des IPads ne posent aucun problème car il s’agit d’une génération numérique où la plupart des élèves ont un Smartphone. De plus, l’utilisation des iPads dans mon enseignement n’est pas une première. Il m’est arrivé, avant cette séquence, d’utiliser des iPads dans mon enseignement pour un Kahoot ou un Quizlet. Afin de les guider dans l’utilisation, je leur ai à chaque fois montré avec mon ordinateur (qui est branché à une TV) comment accéder aux sites mentionnés en procédant par étapes (Safari --> noter dans la barre de recherche kahoot.it --> entrer le code distribuer --> mettez votre prénom etc.)  

 

Planification prévue 

Afin de mettre à bien le projet – en parallèle à l’unité 2 consacrée sur le sport, voici le déroulement en détail de ma séquence (6 périodes) : 

 

Période 1 : L’ESC d’identifier dans un court interview sur le thème du football les informations générales liés à ce sport et de donner sa propre opinion sur le thème du sport.

a) restituer du vocabulaire sur le thème du sport 

b) repérer et récolter des données de l’interview 

c) de compléter les informations avec les idées des élèves. 

c) prendre le temps en fin de période pour leur annoncer le projet qui est similaire à cette tâche. 

 

Période 2 : L’ESC de comprendre le contenu et la structure d’interview afin de l’utiliser dans sa production orale. 

a) Resituer le vocabulaire vu en période 1 

b) Lire un dialogue/interview exemple avec les élèves sur le thème du sport (mettre feuille)

c) identifier et parler de la structure d’un interview sportif et d’imager la situation : reprendre le dialogue et imaginer comment cet interview a été mis en scène. Cela permet d’avoir des idées de comment mettre en scène un interview. 

d) les élèves restituent à la fin du cours les éléments importants qui doivent figurer dans un interview

e) formation des binômes pour le projet et choix du sport. 

 

Période 3 : L’ESC de rechercher des informations sur internet sur le sport qu’il a choisi, les partage avec son binôme et les classe dans un dialogue exemple.  

a) l’enseignante annonce l’objectif de la période. 

b) Les élèves ont tous un IPad sous la main pour pouvoir trouver des informations sur le sport qui ont choisi (nombre de joueurs, équipements, où il se joue etc.). Je les guide en leur donnant les informations qu’ils doivent aller chercher pour pouvoir répondre aux critères (exemple : « wo spielst du den Sport ? » « Was brauchst du als Material, um deinen Sport zu treiben etc. » ) ; Les élèves font des recherches individuellement et notent des idées en allemand, en les traduisant avec un site de traduction proposé par l’enseignant. 

c) Les élèves se mettent ensuite par groupe de deux (avec leur binôme) afin de partager leurs idées et devront sélectionner les éléments qu’ils garderont pour leur dialogue. 

d) Ils intègrent les éléments dans le dialogue exemple et pensent à leur partie interprétative (2 phrases) 

 

Période 4 : L’ESC d’exprimer une émotion en lisant des phrases en allemand. 

a) Début de la période avec une restitution du vocabulaire sur les émotions (traurig, froh, glücklich…)

b) Vidéo sur « comment exprimer nos émotions » (mettre le lien). Le but de cette vidéo est que les élèves aient des idées sur la manière d’exprimer une émotion. Ils notent des « conseils » donnés dans la vidéo sous chaque émotion. 

c) Mise en commun : Le but est d’échanger sur des conseils et de se questionner comment et par quel moyen nous pouvons exprimer une émotion avec notre corps (exemple la colère : taper des pieds, parler fort, faire des gestes brusques etc.) 

d) Jeu à l’appui pour pouvoir s’exercer (prendre une phrase toute simple en allemand et la dire à haute voix en exprimant une émotion). Les élèves sont par groupe et doivent faire deviner à ses camarades quelle émotion ils sont en train de jouer. 

e) Les élèves tirent au sort une émotion chacun pour pouvoir la jouer dans le dialogue. 

 

Période 5 : Cette période est mise à disposition des élèves pour terminer leur dialogue. Ils doivent également m’informer du matériel qu’ils aimeraient avoir leur de la production finale.

 

Après la période 5, les élèves ont terminés leur dialogue. J’avance dans le programme en parallèle et leur laisser 10’ en fin de période pour s’exercer à jouer leur dialogue avec l’émotion tirée au sort (3 périodes). 

 

Période 6 : Il s’agit de la production finale. Pendant la récréation, deux élèves seront désignés par mes soins pour aller chercher le matériel en salle de gym. Lorsque la période commence, je distribue à chaque groupe l’iPad et le matériel sportif. En effet, les élèves seront par 4 pour pouvoir filmer la représentation : un groupe filme, l’autre joue et vice-versa. Ils auront un peu de temps avant pour s’exercer une toute dernière fois et auront un timing à respecter pour pouvoir filmer leurs camarades. 

 

Une 7ème période sera consacrée pour la post-tâche (feedbacks constructifs par les pairs). 

 

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Je vous présente désormais quelques observations générales de ma planification. 

Par rapport à ma planification, il y a eu quand même un certain écart par rapport à la prévision : la réalisation de ce projet a pris plus de temps que prévu. Je n’ai pas pensé que des élèves auraient pu être malade par exemple. Lors de la recherche d’informations sur internet (période 3), une élève s’est retrouvée sans son binôme. Elle a dû par exemple faire l’exercice et des choix seule. Comme piste de régulation face à cet obstacle aurait été par exemple de créer un google doc sur drive pour que les élèves puissent avancer s’ils le souhaitent de manière autonome à la maison et en classe. Cependant il faut quand même prendre en compte que les élèves n’ont pas tous accès à internet à la maison et ne possèdent pas tous un ordinateur. De plus, l'établissement dans lequel j'enseigne offre très peu de ressources numériques. 

Une autre possibilité aurait été par exemple de réserver ces salles d’informatiques pour les élèves en dehors des cours. Cela aurait permis une mise à nouveau et de respecter la planification prévue à cet effet. Ce groupe en question a été par la suite décalé face aux autres. Par exemple quand je laissais le temps en fin de période aux élèves d’exercer leur dialogue, ce groupe a écrit les phrases créatives. Comparé aux autres, ils ont eu moins de temps en classe pour s’exercer.  

 

J’avais prévu de prendre les 10 dernières minutes de 3 périodes pour que les élèves s’exercent à faire leur dialogue. Les élèves se sont investis dans la tâche mais ont quand même réclamé une 4ème période avec le matériel sportif qu’ils avaient choisi en amont et de faire des essais de films avec les iPads. Cela n'a pas pu être réalisé. Comme piste de régulation je pense par exemple prendre le matériel sportif au moins une fois avant la production finale et de descendre sur le terrain de foot pour que les élèves arrivent à se projeter dans l’espace et s’approprier le matériel. Cette période « avant la production finale » aurait été aussi la possibilité de faire tester le film sur les iPads des élèves. Ils se seraient rendu compte qu’il était nécessaire de parler fort et aussi de jouer avec les perspectives (zoom, décentré, etc.). 

 

Afin d’avoir un retour assez détaillé je mets permet de vous décrire comment chaque période s’est déroulée et vous donne quelques informations précises sur le comportement des élèves.

  

Période 1 : Les élèves ont atteint l’objectif de la période. J’ai repris un court dialogue de la méthode avec des questions précisent qu’ils devaient identifiés. Cela a permis de donner du sens au projet que j’ai introduit en fin de période. Ils ont pu avoir un certain modèle d’interview sportif. Lors de l’annonce du projet, les élèves montaient un certain engouement. Ils semblaient être motivés et se regardaient déjà parmi en se disant « on fait ensemble ? ». Cependant, lorsque j’ai annoncé que les réalisations seront filmées, certain se sont montrés retissants. Ces derniers ont toute suite réagit en disant « non, Madame, on ne veut pas se filmer ». C’est alors que j’ai pris le temps d’expliquer le but de se filmer, notamment en mentionnant qu’il s’agirait de leur propre production, de développer des compétences comme la créativité et la mise en scène, l’esprit d’équipe (objectifs transversaux) et aussi d’avoir des traces pour obtenir un feedback constructif de la part de pairs pour progresser dans les apprentissages. Face à ce discours, les personnes réticentes ont accepté et se sont fait d’ailleurs entrainés par les camarades de classes qui disaient « allez ça peut être trop cool ». 

 

Période 2 : Les élèves ont également atteint l’objectif de la période. Ils ont compris quel était la structure d’un interview (questions–réponses) et on eut un exemple pour réaliser la tâche. D’un point de vue didactique, les élèves doivent pouvoir communiquer dans la langue cible, c’est pourquoi il est important de leur donner des « chunks » qui facilitent la communication. En fin de période, les élèves ont formé des groupes et se sont mis d’accord sur le sport qu’ils aimeraient présentés. Les élèves étaient motivés et se sont aussi montrés preneurs de la tâche. Ils se sont mis à lever la main pour proposer le sport choisi. Cependant je n’ai pas précisé que les sports devaient être différents entre chaque groupe. Lorsque je me suis rendu compte que deux élèves voulaient faire sur le foot, j’ai fait cette annonce. Cela a créé un certain chaos en classe car des groupes se disaient déjà entre eux « c’est nous qui prenons le foot ». Il était difficile de choisir quel groupe fait sur quel sport et ai eu l’impression que certain ont dû faire des choix par élimination. Comme piste de régulation, je pense faire écrire aux élèves un top 3 ou 5 des sports qu’ils préfèrent afin que je créée des groupes en lien avec leur intérêt. 

 

Période 3 : Les élèves ont également atteint l’objectif. Comme mentionné dans mon article, les élèves avaient des questions bien précises pour cibler leur recherche. Cela les a permis de faire des recherches intenses et de ne pas s'y perdre. Cette recherche s’est faite dans le calme, les élèves ont vraiment pris le temps de rechercher les informations. Je leur ai laissé 10 minutes pour se faire. J’ai dû quand même remettre à l’ordre deux élèves qui ne s’impliquaient pas dans la tâche. J’ai remarqué qu’ils ont mis leur écouteur et ont écouté de la musique et se sont amusés à prendre en photo leur camarade. Je leur ai toutefois rappeler le but de la tâche et leur ai rappelé que des objectifs transversaux sont pris en compte dans ce projet et que j’agis en tant que guide et spectatrice face à leur cohésion de groupe. Je pense qu’il est important de réexpliquer l’enjeu de la tâche et de les responsabiliser face à leur projet si des élèves tentent de faire autre chose durant la période. 

Par la suite je leur ai laissé 10 minutes avec le dictionnaire en ligne pour qu’ils traduisent les informations trouvées sur le sport de leur choix. Lors de cette phase, les élèves ont été également investis dans la tâche. Ils m’ont cependant réclamé un peu plus de temps que 10 minutes pour traduire. Il est vrai qu’un dictionnaire en ligne présente des avantages mais également des pièges car le site que je leur ai proposé ne présente pas le sens du mot. Dans cette phase, ils m’ont sollicitée pour que je contrôle s’il s’agissait bien du mot qu’ils voulaient traduire. 

Les élèves ont ensuite pris le temps de mettre en commun de ce qu’ils avaient trouvés. Ils se sont mis en binôme et ont fait des choix. Le fait d’avoir fait des recherches individuelles et pas directement en binôme a été avantage car cela permet de s’attribuer un rôle important et que chacun amène sa pierre à l’édifice.

Vu que la traduction a pris un peu plus de temps que prévu, les élèves ont eu moins de temps pour faire des choix et d’incorporer les éléments trouvés dans le dialogue. Je leur ai demandé donc de finir pour la prochaine fois pour ceux qu’ils n’avaient pas terminé afin que tous les élèves soient au même stade au même moment. 

De manière générale, l’utilisation de l’iPad pour rechercher des informations sur internet n’a pas été un obstacle pour les élèves. Le fait de leur avoir donner les éléments (was, wo, wie etc.) leur a permis de les guider dans leur recherche. 

 

Période 4 : Cette période a été un peu particulière car les élèves n’ont pas vraiment apprécié la vidéo. Ils ont passé plus de temps à rire qu’à vraiment identifier des pistes concrètes pour exprimer une émotion (cf. ci-dessus comme piste de régulation). Cependant lorsque nous avons parlé des faits gestes que nous pouvons faire avec le corps pour exprimer une émotion les élèves se sont empressés de donner des pistes venant de leur propre savoir.

Lorsque les élèves devaient s’exercer à dire une phrase en allemand (10 phrases créées par les élèves) en exprimant une émotion certains se sont sentis gênés. J’ai dû passer dans les groupes et jouer moi-même une émotion pour essayer de diminuer cette timidité. Il est vrai que la moitié de la classe n’a pas été gênée de jouer une émotion, l’autre a été plus réticente. Il disait une phrase sans pour autant ajouter une émotion. Avec le recul je me rends compte qu’il est très difficile pour des élèves de cet âge-là de jouer une émotion. Pour ceux qui sont très expressifs, cela a été une partie de plaisir. Comme piste de régulation, je verrai par exemple de former des groupes plus restreints ou de mettre un élève expressif dans chaque groupe (qui lui ne se sent pas gêné). Une autre solution aurait été par exemple de prévoir des périodes en parallèle des activités théâtrales. Après avoir discuté avec un professeur qui fait du théâtre, il m’a également souligné le fait qu’il est difficile pour les élèves d’exprimer une émotion et qu’il ferait des mois pour jouer une émotion. Il m’a donné quelques pistes de comment je pourrais faire pour les amener à ce but. 

 

Période 5 : Comme mentionné ci-dessous, cette période a été mise à disposition aux élèves pour terminer leur dialogue. Comme mentionné ci-dessus, j’avais demandé aux élèves de finir leur dialogue pour la période 4. Certain ne l’avait pas fait. Ils ont donc pris le temps de le terminer en classe. Les autres élèves qui ont respectés le programme ont pu s’exercer à jouer le dialogue. C'est également à ce moment que les élèves m'ont réclamé les iPads pour ajouter une partie créative à leur dialogue. Je suis allée en rechercher dans la salle d'à côté. 

 

Après la période 5, les élèves ont terminés leur dialogue. J’avance dans le programme en parallèle et leur laisser 10’ en fin de période pour s’exercer à jouer leur dialogue avec l’émotion tirée au sort (3 périodes). 

 

Période 6 : Arrive le jour J. Un élève était absent. Deux élèves m’ont accompagné en salle de gymnastique pour aller chercher le matériel. Nous nous sommes donné rendez-vous en classe (10:30) afin de créer les groupes de 4 et de leur donner les iPads. J’ai pris 5 minutes pour expliquer le déroulement, soit, descendre sur le terrain tranquillement, s’approprier l’espace en ne se collant pas les uns des autres pour réaliser la vidéo et faire plusieurs essais s’ils le souhaitent. Je leur ai également communiqué qu’à 11:10 tout le monde se retrouvent devant la porte du collège pour remonter en classe.

Comme mentionné plus haut dans mon article, c’est uniquement lorsqu’un groupe d’élève est venu me demander « c’est bien comme ça ?» que je me suis rendu compte que le son n’était pas bon. J’ai dû faire recommencer ce groupe. J’ai pris le temps de passer vers tous les groupes pour leur signaler qu’ils devaient parler fort voire très fort. Il y a un groupe d’élève qui ont terminé de filmer les deux représentations à 11:00. Je leur ai demandé d’aller dire à leur camarade qu’ils leur restent un peu moins de 10 minutes pour finir leur représentation et que s’ils le souhaitent ils pouvaient assister à une réalisation des groupes en leur donnant des conseils. Deux se sont exécutés. Les deux autres ont commencé à désinfecter le matériel sportif. 

 

Dans l’ensemble tout s’est bien passé, les élèves sont entrés dans la tâche, se sont donnés de la peine à filmer et se sont même donné deux trois conseils entre les groupes. Il a eu vraiment un réel esprit d’équipe et de cohésion de classe. Il s’agissait d’une vraie réussite au niveau de la collaboration.  

 

En ce qui concerne l’élève absent, ce dernier a réalisé sa vidéo avec son binôme la semaine suivante. Nous sommes tous descendus sur le terrain : deux élèves ont voulu les filmer et le reste nous avons pris des ballons et nous avons travaillé le vocabulaire sous forme de jeu.  

Période 7 : Les feedbacks ont été constructifs. On n’a pu analyser ensemble les points forts et les points à revoir. Nous avons également donné des pistes de régulations pour chaque groupe. Les élèves ont été contents de montrer leur production finale. Nous avons pris le temps de féliciter tous les groupes en les applaudissant. Comme piste de régulation, je pensais créer une feuille prévue à cet effet. Les élèves avaient ce jour-là la même feuille de critères d’évaluation que la mienne. Celle-ci a été parfois un peu compliqué à remplir pour les élèves. 

En fin de période j’ai demandé aux élèves s’ils étaient d’accord de refaire à l’avenir un projet similaire. Tous les élèves étaient d’accord. Il y a quand même 2 élèves, ceux qui étaient réticents face au projet, qu’ils m’ont dit « oui mais sans émotion ! ». 

 

Les facteurs de réussite ont été mentionné tout au long de mon article. Voici une énumération de manière brève : 

 

Malgré ces réussites, des facteurs d’échecs sont également à relever :

En conclusion, j'ai eu beaucoup de plaisir de réaliser ce projet dans ma classe, j'ai été contente de la production finale même si des points restent à être régulés. En effet, le fait d'avoir récolter des traces et d'avoir fait une analyse de la sorte m'a permis aussi de réfléchir à des pistes de régulation dans un futur projet. Ce que j'ai personnellement apprécié était de lier deux disciplines (Allemand et EPS) et d'avoir réalisé un cours en dehors des quatre murs d'une salle de classe. Les élèves ont apprécié également d'être en extérieur malgré le froid et le masque qui était également un obstacle pour exprimer une émotion. A l'avenir, je pense reprendre ce projet en cours d'allemand en leur faisant réaliser un interview sportif sur iMovie par exemple. La lecture d'autres articles permet d'avoir une panoplie d'idées à réaliser avec nos classes. D'ailleurs, durant la réalisation de ce projet, plusieurs idées me sont venues en tête... plus qu'à les réaliser !  

 

 Bibliographie 

 

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Plan d’Étude Romand (PER), plateforme du Plan d’études Romand. https://www.plandetudes.ch 

 

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