msMITIC 2019

Séquence d'apprentissage : synthétiser un chapitre d'histoire sous la forme d'une carte heuristique à l'aide du site Mindmeister

14.04.2021

Clélia Godel avatar. Clélia Godel


Contexte

Introduction
 
Cette séquence d’apprentissage a été conçue des élèves de 9H de section prégymnasiale du cycle d’orientation de la Broye de Domdidier (Fribourg) pour la discipline de l’histoire. Le but de cette séquence est de synthétiser un chapitre d’histoire sous la forme d’une carte heuristique (aussi appelé MindMapping), créée de manière collaborative par les élèves à l’aide du site Mindmeister (https://www.mindmeister.com). Utiliser une carte heuristique pour résumer un chapitre permet justement à l’élève d’affiner sa réflexion et d’organiser sa pensée de manière logique (Régnard, 2010).
Ce projet sera mené dans le cadre de la séquence consacrée au chapitre al-Andalus, qui revient sur l’expansion du territoire conquis par les Arabes durant le Moyen-âge (qui correspond environ à l’Espagne actuelle) et qui relate les influences culturelles et scientifiques de cette région sur le reste de l’Europe. On en profitera également pour aborder la cohabitation des trois religions monothéistes qui occupaient ce territoire. 
La totalité de ce chapitre sera couverte en six leçons (et donc en 3 semaines, puisque les élèves ont deux périodes d’histoire par semaine). Concrètement, le projet consistera en une élaboration d’une carte heuristique qui résumera les thématiques du chapitre. Après une séance d’introduction et une séance en groupes, les élèves iront à deux reprises en salle informatique pour réaliser leur carte. La leçon suivante permettra d’avoir une présentation des cartes et d’avoir une discussion en plénum. La dernière leçon permettra de clore le chapitre qui ne sera toutefois pas évalué de manière sommative, tout comme la carte. En effet, comme il s’agit d’une première fois et que la conceptualisation d’idées peut être difficile pour certains élèves, l’activité sera uniquement formative et non sommative. 
Composée de 19 élèves, la classe se montre relativement motivée pour les leçons d’histoire. Ce sont des élèves travailleurs, curieux et intéressés. Comme ils sont en prégymnasiale, leur niveau scolaire est plutôt bon et leur assiduité au travail nous permet d’avancer rapidement et efficacement à travers les chapitres d’histoire. 
Mis en place par leur enseignante titulaire, un projet de discipline positive est en vigueur dans cette classe. En effet, au lieu de sans cesse sanctionner par le biais de remarques à faire signer aux parents ou d’envoyer les élèves en retenue, sans jamais penser à valoriser les bonnes actions, l’enseignante s’est inspirée du système des maisons d’Harry Potter pour que les élèves s’investissent dans la classe et qu’ils soient récompensés ou sanctionnés selon leur comportement. Les élèves ont été répartis en quatre « maisons » (des groupes) et ont la possibilité de faire gagner ou perdre des points s’ils rendent un service à un camarade ou s’ils oublient de faire leur devoir. Les enseignants sont libres d’ajouter ou d’enlever des points comme ils le souhaitent et selon l’ampleur des actions. Plusieurs fois durant l’année, l’enseignante titulaire prévoit d’offrir une récompense à la meilleure maison (bons cinéma, récréation, etc). Les élèves apprécient ce système et jouent volontairement le jeu. Ainsi, pour mon projet, je prévois d’offrir un nombre conséquent de points de maisons au groupe qui aura réalisé la meilleure carte. 



Utilité du numérique
 
Il est bien évidemment possible de se contenter d’une version papier d’une carte heuristique, mais la version numérique apporte son lot d’avantages. Tout d’abord, il y a l’aspect graphique indéniable. Il faudra passer par plusieurs versions papier avant d’arriver à la version finale qui satisfera le ou les concepteurs de la carte. Dans cette idée, l’élaboration d’une carte informatique permet une évolution plus aisée et facilitée. On arrive à la modifier, recréer des liens, ajouter des nœuds ou des informations en un clic, et la mise en page ne sera pas impactée. L’aspect collaboratif proposé par certains sites ou logiciels est également intéressant. Les élèves peuvent ainsi travailler ensemble sur un même concept en ajoutant des idées et en les retravaillant directement. Cette faculté n’est pas à négliger lorsque le travail ne peut pas se faire entièrement à l’école mais à distance. Attention toutefois à faire en sorte que le comportement des élèves soit irréprochable car il est possible d’effacer des parties entières de la carte en un clic. Chacun doit être responsable et ne pas saboter le travail du groupe en entier. Pour cette classe en particulier, il est possible de les prévenir en précisant au début du cours que des points de maisons seront retirés en cas de non-respect des règles. Cela permet également de les responsabiliser. 
De plus, certaines cartes permettent l’ajout d’images ou d’hyperliens ; même si le but n’est parfois que de synthétiser une recherche, rajouter une image ou le lien d’une vidéo apporte un plus non négligeable. Finalement, la conception ayant lieu de manière informatique, le thème peut être complété par des recherches instantanément. 
A noter toutefois que si la conception finale de la carte se déroule de manière informatique, les élèves peuvent tout à faire prendre le temps de discuter dans un premier temps ensemble sur la manière dont ils procéderont, afin de faciliter la communication et la réalisation du projet. 
Si l’on observe ces caractéristiques, on se situerait plutôt dans la notion d’augmentation dans le concept SAMR, puisqu’on ne fait qu’embellir la carte heuristique que l’on pourrait faire sur papier, en ajoutant tout de même une amélioration fonctionnelle, notamment avec l’ajout des liens et des vidéos et le fait de pouvoir plus facilement retravailler la carte (Wart, 2013). 
 
Retour après expérience

Il s’avère qu’une bonne partie de mes suppositions étaient fondées. Tout d’abord, les élèves se sont approprié le site avec une certaine facilité. Les premières minutes ont servi à tester les différentes fonctionnalités, avant de rentrer dans le sujet à proprement parlé. Comme c’était la première fois que je voyais plusieurs personnes travailler sur une carte en même temps, je suis étonnée par l’ergonomie de Mindmeister qui semblait bien tenir la route avec à chaque fois cinq élèves qui modifiaient la carte en même temps. En ce sens, le site permet donc de travailler de manière collaborative plus facilement que si je faisais l’exercice sous format papier. Les élèves ont pu commencer par travailler chacun sur la thématique qui leur était attribué, avant de pouvoir faire d’autres liens entre les mots choisis. Mais, comme je le redoutais, il est arrivé que certains élèves effacent accidentellement une partie de la carte d’un camarade, malgré le discours préventif que j’ai tenu en début d’heure. C’est le risque lorsque le travail est collaboratif puisque l’action « revenir en arrière » ne fonctionne pas et que le sujet est définitivement perdu. Deux groupes ont en font fait les frais et ont dû réécrire une partie de leur carte. Néanmoins, les élèves qui ont commis ces petites maladresses ont été beaucoup plus attentifs par la suite. 
En revanche, nous n’avons pas eu le temps d’explorer d’autres aspects de la carte, comme l’ajout de liens vers des sites et des images. C’est sans doute quelque chose que l’on pourrait envisager si on traite d’une autre thématique, notamment sans base textuelle comme ici. 


Compétences enseignantes
 
Afin de mener à bien cette séquence, il est nécessaire de maîtriser le MindMapping. La compétence sur Sqily (disponible ici : https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/2410) permet notamment de découvrir plusieurs sites ou logiciels qui offrent la possibilité de créer des cartes heuristiques. 
Avant de réaliser cette séquence, j’ai personnellement testé différents sites afin de trouver celui qui serait adéquat à ce projet. J’ai pris en compte les réflexions suivantes :
-       Ne souhaitant pas installer un programme sur les ordinateurs de l’école, j’ai opté pour des sites en ligne. 
-       Je voulais plutôt un site gratuit et, si possible, sans création de compte, en tout cas pour les élèves, pour ne pas qu’ils transmettent leurs données. 
-       Dans l’idéal, le site devait permettre une collaboration en ligne.
-       Pour finir, la carte finale devait pouvoir s’exporter, si possible en PDF. 
Après plusieurs tests, j’ai choisi d’utiliser Mindmeister (https://www.mindmeister.com). J’ai hésité avec Framindmap (https://framindmap.org) qui, même s’il était intuitif, ne donnait pas la possibilité d’exporter en PDF. Je trouve également que Mindmeister permet une plus grande liberté visuelle, là où Framindmap semble être plus figé (on ne peut pas placer les mots-clés exactement où l’on veut) et son ergonomie est loin d’être optimale. Mindmeister permet également d’accéder aux cartes en ligne si on dispose du lien, ce qui pourrait être intéressant si on souhaite montrer un exemple aux élèves sans qu’ils puissent le modifier. 
 
Voici une capture du test du site qui m’a permis de découvrir les fonctionnalités, de me rendre compte des possibles difficultés et de tester la partie collaborative. (voir fichier pdf annexe : Figure 1)

Afin que les élèves n’aient pas à créer de compte, je vais utiliser mon adresse de l’école et une adresse privée pour pouvoir avoir assez de cartes disponibles, Mindmeister n’offrant que 3 cartes gratuites. Ainsi, je peux avoir un contrôle sur leur travail et les élèves n’ont pas à se soucier de la création de compte. En revanche, j’ai réalisé que même la version gratuite ne permettait pas d’exporter la carte en PDF. Afin d’en garder une trace, j’ai donc procédé à des captures d’écran. 


Alignement pédagogique

Objectifs
 
Cette activité comprend divers objectifs qui touchent à la fois à la discipline de l’histoire, mais également les MITIC et la formation générale, ainsi que des objectifs transversaux. 
Si l’on se réfère au plan d’étude romand (PER), ce projet s’inscrit dans les objectifs propres à l’histoire SHS32 et SHS33. Plus précisément, les élèves doivent être capables d’associer « de manière critique une pluralité de sources documentaires » (2) pour parvenir à « analyser l’organisation collective des sociétés humaines d’ici et d’ailleurs à travers le temps » (SHS 32). Pour cela, ils doivent « s’approprier, en situation, des outils et des pratiques de recherches appropriés aux problématiques des sciences humaines et sociales » (SHS 33), en arrivant notamment à « classer et synthétiser de manière critique les ressources documentaires » (B).  
A cela s’ajoutent les objectifs liés aux MITIC et à la formation générale (FG 31 – « Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d’information »), qui permettent aux élèves de « produire un document cohérent en recourant aux appareils informatiques adaptés à la tâche », ce que l’on retrouve dans l’élaboration de la carte. En réalisant un travail de groupe, l’activité correspond également à l’objectif FG 34 : « Planifier, réaliser, évaluer un projet et développer une attitude participative et responsable ». 
Enfin, ce projet s’inscrit également dans une démarche transversale qui permet aux élèves de développer leur capacité à collaborer, à utiliser différentes stratégies d’apprentissage en usant d’une pensée créative et d’une démarche réflexive. Toutes ces notions se trouvent justement dans le PER. Le fait qu’autant d’objectifs transversaux peuvent être reliés à ce travail montre peut-être à quel point le projet pourrait être utile dans d’autres branches, que ce soit sous cette forme ou sous une autre. C’est notamment un des gros avantages lorsqu’on enseigne l’histoire : il est aisé de développer des capacités transversales tout en abordant une multitude de thèmes touchant à la branche et les cours deviennent alors très variés. Cela permet notamment aux élèves n’aimant pas la branche ou étant plus faibles, d’acquérir et de développer des compétences qu’ils pourront réutiliser à d’autres fins. 
Finalement, ces objectifs généraux se traduisent en un objectif spécifique : en groupe, les élèves sont capables de créer, à l’aide du logiciel Mindmeister, une carte heuristique qui synthétise la thématique Al-Andalus. Ils doivent pour cela maîtriser le logiciel et savoir ajouter des mots-clés pertinents qu’ils relient entre eux. 
Selon les résultats du projet, il est possible d’envisager de travailler à nouveau avec ce site, mais dans d’autres disciplines (français, sciences, géographie, etc.), puisqu’il permet de travailler des compétences transversales. Dans ce cas, au vu de son utilité, le projet pourrait par exemple être présenté lors d’une séance des maîtres ou d’une journée pédagogique. Mais dans un premier temps, en parler avec des collègues suffit et permet de voir si certains sont intéressés ou non par le projet. 


Style pédagogique
 
Si l’on s’intéresse uniquement à la partie numérique de la séquence (et donc la conception de la carte heuristique), le rôle de l’enseignant est plutôt en retrait. Bien sûr, il faut dans un premier temps expliquer le fonctionnement du site et l’intérêt d’une telle production. Mais ce sont bien les élèves qui vont produire le résultat final. Durant les cours en salle informatique, l’enseignant doit se tenir à disposition pour répondre aux questions des élèves. Comme il s’agit d’un site collaboratif, il est également possible que l’enseignant intervienne directement sur la carte et note des commentaires pour aider les élèves à progresser. Mais comme certains élèves manquent encore d’assurance devant un ordinateur, c’est préférable de passer dans les rangs et de répondre aux questions directement à côté d’eux. 
Quant aux élèves, ils sont actifs dans le processus d’apprentissage. Ce sont à eux de gérer la manière de collaborer et la conception de la carte. Bien qu’il soit possible de communiquer directement sur le site utilisé, je pense que les élèves communiqueront de vive voix et qu’ils n’hésiteront pas à se déplacer pour montrer certains éléments à leur camarade. A eux de faire en sorte de construire une carte pertinente et d’organiser le temps à disposition comme ils l’entendent. Comme cité plus, je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’ils discutent d’abord ensemble, sans toucher aux ordinateurs, de la manière dont ils vont mener leur projet, et ensuite de se mettre au travail, quitte à faire des petites réunions de temps en temps pour faire un pointage sur l’avancée du la carte. 
Finalement, pour gagner du temps et éviter qu’ils n’aient à se créer un compte, je fournirai uniquement les liens des cartes aux groupes. En principe, ils n’utiliseront que Mindmeister, mais si un groupe le souhaite et/ou a le temps, il pourra rajouter des images ou des liens pour compléter sa carte. Je veillerai toutefois à faire en sorte que l’utilisation d’images soit pertinente et qu’elle ne remplace pas le travail de synthèse qui doit être fait prioritairement. Mais de cette manière, on valorise l’hétérogénéité de la classe et leur motivation. 
 
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Je pense que transmettre les liens directs des cartes dans un courriel était une excellente idée car cela a permis aux élèves de se mettre directement au travail, alors que j’ai pu aider ceux qui avaient des problèmes de connexion (et en ces temps compliqués, il est de plus en plus indispensable que les élèves sachent se connecter à leur boîte mail). 
Comme prévu, mon rôle a été plutôt en retrait, même si je suis intervenue pour aider ceux qui en avaient besoin et pour répondre aux questions générales. En revanche, je n’ai pas du tout utilisé la fonction « commentaire » sur le site et me suis plutôt déplacé dans la salle. D’ailleurs, les élèves ne se sont pas beaucoup déplacés et ont directement communiqué avec leurs voisins, puisqu’ils étaient proches. Ainsi, le volume sonore était tout à fait acceptable et les élèves ont vraiment travaillé toute l’heure. 


Évaluation
 
La conception de la carte et le produit final ne seront pas évalués de manière sommative, bien que cela soit tout à fait envisageable. Comme expliqué plus haut, la séquence s’inscrira dans le projet de discipline positive dans la classe. Ainsi, le groupe ayant réalisé la meilleure carte permettra à sa maison de gagner des points (et de se rapprocher d’une récompense). Pour les guider, les élèves recevront tout de même une grille sur laquelle se trouveront quelques critères d’évaluations. L’idée est avant tout de leur montrer les possibilités qu’offre un tel outil et les avantages qu’ils pourront en tirer.
De même, le contenu en lui-même ne fera sans doute pas l’objet d’une évaluation (la séquence qui suivra, qui sera plus conséquente, sera évaluée). En revanche, afin que les élèves s’investissent pleinement dans leur travail, il sera annoncé qu’en cas de non-respect de la tâche ou de travail bâclé, une remédiation ou un travail supplémentaire pourront être demandés. 
Au moment où j’écris ces lignes, la grille de critères se présentera sous cette forme et contiendra les éléments suivants : (voir fichier PDF annexe : figure 2)

Comme le montre la figure 2, la grille se divise en trois thématiques (le fond, la forme et une catégorie « autre »), elles-mêmes divisées en trois critères. Le fond me permet de voir si le contenu de la carte correspond aux attentes, et donc surtout si tous les éléments demandés figurent et si les liens sont pertinents. Les critères formels reviennent sur la structure de la carte, son visuel et l’orthographe des mots choisis. Quant à la catégorie « autre », elle traite plutôt d’aspects transversaux : la participation des élèves dans les groupes (chacun doit avoir un rôle et être actif dans l’élaboration de la carte), la gestion du temps et une bonne présentation orale. 
Je pourrais bien évidemment développer cette grille et la rendre plus précise, mais ce n’est pas le but recherché. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai choisi d’évaluer les points à l’aide de smiley, qui sont parfois plus parlants que des points pour les élèves. Histoire de changer un peu et de faire participer tous les élèves, il est également possible d’envisager de remplir cette grille tous ensemble pour qu’ils s’entraînent à la critique et l’autocritique. Si le temps nous le permet, il est aussi possible d’envisager une remédiation en retournant à nouveau en salle informatique pour que les changements soient opérés. 
Pour finir, j’attribuerai des points au meilleur groupe en comptant le nombre de smileys (2pts pour celui qui sourit le plus, 1pt pour celui du milieu et 0pt pour le dernier). Le groupe ayant le plus de points/smileys recevront les points pour leur maison respective. 

Illustration des résultats ou de productions représentant ces résultats

Un des éléments le plus complexe de l’exercice était sans doute de résumer quelques pages à l’aide de mots-clés et de les organiser d’une manière pertinente. J’ai pu remarquer que certains élèves étaient à l’aise et ont tout de suite compris comment organiser leur carte, tandis que d’autres avaient déjà de la peine à devoir choisir des mots-clés et non pas des phrases. Mais comme je l’ai dit, il s’agit d’un exercice plutôt difficile et mon rôle était de les aiguiller en cas de problème et de leur suggérer une certaine organisation pour améliorer leur carte. Je suis toutefois très satisfaite de l’expérience et les élèves aussi. Ils ont développé leur esprit collaboratif et ont découvert un nouveau site qu’ils ont rapidement maîtrisé. Les résultats définitifs se trouvent dans le document annexe (figures 5-6-7-8). 
Globalement, on peut y voir que les sujets développés et les mots-clés sont sensiblement les mêmes : ceci est dû au fait d’avoir des sources de bases identiques et une discussion intermédiaire qui a permis de confronter les idées. La carte de Gryffondor est la plus développée et celle dont les liens sont les plus pertinents. Néanmoins, c’est Serdaigle qui l’a remporté car la présentation orale était meilleure et que les élèves maitrisaient vraiment le sujet. Poufsouffle aurait pu développer davantage leurs catégories et Serpentard n’a pas évoqué tous les sujets. 
Mais honnêtement, pour une première fois, je trouve les résultats plutôt bons et prometteurs.  


Gestion de la classe

Éducation aux médias
 
Ce ne sera pas la première fois que je me rendrai en salle informatique avec cette classe, puisque les élèves ont déjà préparé une présentation orale et un diaporama en début d’année pour introduire les dieux grecs. J’en avais profité à ce moment pour leur expliquer les droits d’auteur et les sensibiliser à la question du plagiat. J’avais notamment mis un point d’orgue à ce que les sources qu’ils avaient utilisées se retrouvent citer dans leur diaporama. Sans aborder les normes APA ou autres, je voulais uniquement voir le lien html apparaître à la fin, histoire de connaître les sites utilisés. Ils ont d’ailleurs tous joué le jeu, et je n’ai pas eu de problème de ce côté. 
Pour cette séquence, les élèves ne devront en principe se rendre uniquement sur le site consacré à la conception de la carte mentale. Dans un souci d’organisation, je leur transmettrai le lien de la carte à modifier, afin qu’ils n’aient pas besoin de créer un compte. En revanche, j’en profiterai pour leur parler brièvement des transmissions des données, notamment s’ils sont intéressés un jour à créer un compte sur le site. 
Le travail de groupe permet d’équilibrer les forces. Connaissant déjà les capacités de mes élèves, je sais que certains seront très à l’aise pour utiliser ce site, tandis que d’autres auront peut-être besoin de plus de temps pour se l’approprier. Mais en travaillant collectivement, ils pourront justement s’aider et même si, dans l’idéal, chaque élève sera derrière son ordinateur, je n’exclus pas d’autoriser certains élèves à travailler par deux devant un seul ordinateur, dans un premier temps. Toutefois, on reste ici dans une démarche collaborative, et non coopérative, puisque les élèves doivent se coordonner pour réaliser la tâche ensemble (Apprentissage collaboratif, EtuTech Wiki). Si, certaines parties de la carte pourront être conçues en coopérant (et donc en se répartissant les tâches), l’ensemble doit tout de même fonctionner de manière globale et pour cela, les élèves doivent collaborer en entrelaçant les sous-tâches.   
 
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Les résultats concordent avec les attentes. Les élèves étaient simplement surpris qu’ils n’aient pas besoin d’enregistrer la carte lorsque nous avons éteint l’ordinateur. Je leur ai expliqué qu’elles étaient enregistrées directement sous mon compte à chaque fois qu’ils la modifiaient et que ça me permettait aussi d’avoir un suivi de leurs travaux. 
Comme cité plus haut, j’ai avoué aux élèves qu’il me semblait pouvoir être capable d’enregistrer leur carte en format PDF mais que la version gratuite du site me l’empêchait. J’en ai donc profité pour leur dire que c’était une pratique courante de certains sites afin de fidéliser une clientèle et faire en sorte qu’elle s’abonne financièrement. 


Planification
 
Comme expliqué plus haut, la séquence d’enseignement est en lien avec Al-Andalus, le chapitre 7 du programme d’histoire. Si tous les chapitres d’histoire doivent être traités durant l’année, c’est à l’enseignant de convenir du nombre de périodes qu’il consacrera à chacune des thématiques. Pour ma part, j’ai décidé de couvrir ce thème en trois semaines, et donc en six périodes. Cette séquence aura lieu entre la fin janvier et les vacances de Carnaval. On se trouvera donc entre le premier et le deuxième semestre, avec en plus la semaine sportive et culturelle qui fait le pont entre les deux semestres (si la situation sanitaire le permet). La fin du premier semestre étant toujours relativement chargée puisque les élèves ont beaucoup d’évaluations, j’ai décidé de ne pas évaluer cette séquence, mais plutôt d’en profiter pour développer des compétences transversales que les élèves pourront utiliser dans leur formation. De plus, selon les résultats du projet, il n’est pas impossible que cette idée soit reconduite avant la fin de l’année (ou même dans d’autres cours).  
La séquence qui suit, celle sur la féodalité, est relativement conséquente et plus complexe, je souhaite donc profiter de celle sur Al-Andalus pour ne pas surcharger mes élèves, mais leur montrer une autre manière de travailler. 
 
Voici le canevas provisoire de cette séquence : (voir fichier PDF annexe : Figure 3)


Pour mener à bien ce projet, je dois dans un premier temps faire en sorte que les salles informatiques soient libres et les réserver. Il est possible de réaliser les cartes sur un téléphone, mais je préfère nettement utiliser les ordinateurs. 
Par la suite, il faudra que je prépare les groupes pour que la méthode puzzle fonctionne. Comme il y a quatre maisons au sein de la classe, cela veut dire que les élèves travailleront par groupe de 4 (1 groupe) et 5 (3 groupes). Si, dans un premier temps, je trouve que le nombre de 5 élèves est assez élevé pour travail de groupe de la sorte, je me dis qu’en cas d’absence, il reste suffisamment d’élèves pour assurer le rester de la tâche. Mais connaissant mes élèves, je pense qu’ils sont capables de travailler de manière convenable, surtout s’ils savent qu’il y a des points à gagner pour leur maison respective. Le cours 2 sera donc consacré au travail par thématique (par 2 ou 3) et durant les cours 3 et 4, en salle informatique, les groupes des maisons seront reformés et les élèves mettront en commun leurs trouvailles. 
Ensuite, il faudra expliquer le bon fonctionnement du site aux élèves. Pour ce faire, je pense préparer une petite fiche récapitulative pour qu’ils ne soient pas perdus à l’ouverture du site. Néanmoins, je prendrai le temps de leur montrer les fonctions principales avant qu’ils ne se lancent dans leur projet, lorsque nous seront en salle informatique. Je pense toutefois que l’utilisation générale ne Mindmeister ne devrait pas poser de problèmes majeurs car le site est assez intuitif. 
Finalement, il ne faudra pas oublier d’exporter les cartes en PDF et donc les avoir à disposition pour le cours suivant pour qu’on puisse en parler tous ensemble. 
 
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Comment expliqué dans le prochain paragraphe, ma planification a quelque peu changé à cause des disponibilités des salles informatiques. Ainsi, la séquence s’est déroulée de cette façon (Voici le canevas provisoire de cette séquence : (voir fichier PDF annexe : Figure 4) 
Je décris en détails ce qu’il s’est passé dans la prochaine catégorie. 
 

Déroulement

A cause des différentes réservations des salles informatiques, il a fallu que j’adapte un peu ma planification. Ainsi, j’ai commencé par donner un cours introductif sur la notion d’al-Andalus et sur les origines de l’islam, avant d’exposer aux élèves le travail qu’ils allaient devoir faire pour cette séquence. Pour gagner du temps, j’ai demandé aux élèves de lire en devoir les pages du manuel que je leur avais attribuées et de noter déjà quelques idées de mots importants qui pourraient se trouver dans la carte conceptuelle. 
Lors du deuxième cours, je me suis rendu en salle informatique avec les élèves. J’ai demandé à ce qu’ils s’assoient en fonction de leurs maisons respectives pour qu’ils puissent communiquer plus facilement et ne pas crier dans toute la salle. Puis, les élèves se sont connectés à Office 365 pour aller voir leurs emails. L’heure d’avant, j’avais en effet envoyé un courriel à chaque groupe de maison avec le lien de la mindmap à utiliser, pour ne pas qu’ils perdent du temps à s’inscrire et pour se concentrer uniquement sur l’exercice, déjà assez complexe. Comme je savais que certains avaient des problèmes pour se connecter (mots de passe perdus, entre autres), j’avais enregistré les liens de toutes les cartes sur un fichier PDF que j’ai déposé sur une clé USB. Ainsi, au début du cours, je suis passée chez les élèves ayant des problèmes pour leur ouvrir le lien de la carte. Le temps que je passe chez tout le monde, les plus rapides étaient déjà en train de modifier la carte et de prendre le site en main. Les élèves en attente de lien regardaient comment faisait leur voisin. 
Une fois tout le monde connecté, j’ai demandé l’attention et réexpliqué les consignes en distribuant notamment la feuille de critères. Durant l’heure entière, je me suis baladé et répondu aux questions diverses et variées des élèves. Parfois il s’agissait de points techniques, parfois cela concernait le fond. J’ai surtout vérifié que les consignes étaient comprises, ce qui était le cas, et fait en sorte que chacun soit actif. Bien sûr, quelques élèves étaient plus concentrés sur l’ajout d’emojis ou des changements de polices d’écriture, mais dans l’ensemble, la classe a bien travaillé. 
A la fin de la leçon, j’ai repris la parole pour leur annoncer la suite du programme et les féliciter de leur travail. J’en ai aussi profité pour leur demander leur avis concernant l’activité et ils m’ont répondu qu’ils aimaient bien travailler de cette manière et que le site n’était pas très difficile d’accès. 
 
Si c’était à refaire, peut-être que je prendrais vraiment le temps d’expliquer aux élèves le fonctionnement du site. J’avoue avoir misé sur l’intuition et que cela a plutôt bien fonctionné, mais un moment d’explication des fonctions aurait été utile. Je pense également que cinq élèves correspondent au nombre maximum pour travailler sur une carte. Sans doute l’expérience devient-elle meilleure par groupe de 3-4. Pour finir, la thématique était certes intéressante, mais ce n’était pas celle qui permettait de faire un maximum de lien entre les sujets traités. Ainsi, la collaboration aurait encore été plus aboutie avec des sujets qui se répondraient davantage. 
 
En revanche, un des aspects intéressants liés au changement de programme est le fait d’avoir eu une période pour recentrer les informations et permettre aux groupes de discuter ensemble. J’ai en effet organisé une sorte de speed-dating au sein de la classe pour que les élèves puissent comparer leurs différentes avancées et leurs ébauches de carte. Ainsi, chaque élève a reçu une version papier de la carte de son groupe qu’il a pu montrer à d’autres élèves afin de créer la discussion. Lors de trois moments de huit minutes environ, les élèves étaient par 2 ou 3 et discutaient de leurs cartes respectives. La consigne était qu’ils devaient prendre des notes des cartes des autres, non pas pour les copier – ce n’est pas le but – mais surtout pour confronter leurs idées. Ainsi, au fil des discussions, de nouvelles branches de la carte ont été pensées et les élèves ont pu profiter du quart d’heure du court pour discuter au sein de leur groupe de maison des changements qu’ils allaient opérer lors de la prochaine leçon en salle informatique. Cette discussion m’a semblée essentielle : bien sûr, j’aurais pu l’envisager en salle informatique, mais l’organiser en classe a permis aux élèves de vraiment se concentrer sur le contenu et de ne pas être distraits par les ordinateurs. 
La deuxième session en salle informatique s’est relativement bien pensé. Les élèves ont été très efficace, même si certains petits accidents ont eu lieu : un groupe a notamment effacé une partie de sa carte à 10 minutes de la fin. Le groupe l’a plutôt bien pris et a fait le maximum pour noter à nouveau les informations avant la sonnerie. Leur assiduité et leur détermination ont fait plaisir à voir et peut-être que le fait que ce n’était pas noté de les a pas fait stresser plus que ça. Aussi, j’ai pris la décision en fin de cours de leur laisser un délai supplémentaire pour terminer la carte à la maison si jamais ils en avaient besoin. Mais pour ne pas que d’autres éléments de la carte ne s’effacent, j’ai autorisé un élève par groupe à prendre des photos de la carte avec son téléphone, histoire d’avoir une trace en cas d’accident. 
De mon côté, je me suis chargée de faire des captures d’écran des cartes en vue des présentations orales. La qualité n’étant pas optimale, j’ai choisi d’utiliser directement le site pour les présentations. Les groupes ont ainsi pu agrandir la carte comme ils le souhaitaient et naviguer aisément dans les différents sujets. 
Il faut avouer que présenter une carte n’est pas une chose aisée, c’est d’ailleurs pour cela que dans ma grille d’évaluation, cela ne valait qu’un seul point. En plus d’être cinq à devoir parler et d’avoir des sujets qui se répètent, j’ai fait en sorte de passer assez vite sur ces oraux et j’ai surtout profité de ces moments pour comparer les cartes et mettre en avant les points forts et les points faibles de chaque carte. Cela me laissait du temps pour terminer ma séquence en montrant une vidéo sur les trois religions monothéistes et en concluant convenablement la séquence. 
Avoir réflexion, je pense qu’il est possible de faire uniquement la carte sans forcément la présenter. L’exercice étant déjà complexe, peut-être que l’enseignant peut simplement discuter avec les élèves et leur poser de questions afin de voir si tout est maitrisé par tous les membres du groupe. Et comme je l’ai dit plus haut, des groupes de 5 ne sont pas l’idéal, je referai l’exercice avec des petits groupes. Pour finir, même si Mindmeister a des défauts, l’ergonomie est plutôt impressionnante et l’aspect collaboratif est le bienvenu. Les cartes évoluent ainsi sous les yeux des élèves qui n’ont pas à devoir recommencer sans arrêt (alors que faire la carte sur version papier peut être compliqué à plusieurs). 
Finalement, pour que les élèves puissent avoir une version finale de la carte, il suffit de leur transmettre le PDF construit depuis les captures d’écran ou/et de l’imprimer. Certes, cela ne vaut pas un PDF de la version payante, mais le contenu est le même.  
 

Conclusion

Comme je l’ai dit, j’ai trouvé que les élèves s’étaient vraiment bien investis dans cette tâche. Je les ai sentis motivés et intéressés, à la fois par la thématique et par la découverte du site. D’ailleurs, ils m’ont avoué avoir beaucoup apprécié le projet, malgré les petits couacs de sujets qui s’effacent. Au final, c’est sans doute le plus important. 
Certes, le site n’est pas parfait, mais je pense l’avoir utilisé de la meilleure manière possible. Le fait de transmettre les liens facilite grandement le processus et je n’hésiterais pas à procéder à nouveau de cette manière si d’autres projets identiques venaient à voir le jour. De même, l’exercice de synthétisation a été bénéfique et les élèves peuvent désormais l’envisager dans d’autres branches, tout comme moi qui pourrait le transposer dans les cours de français par exemple, ou pour une autre séquence d’histoire. 
En conclusion, je recommande l’utilisation de ce site, mais avec la connaissance des petits défauts qui, si l’on est bien préparé, peuvent être facilement contournables. 



Bibliographie
 
Apprentissage collaboratif, (2020, 29 octobre). Dans EduTech Wiki. http://edutechwiki.unige.ch/fr/Apprentissage_collaboratif 
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Plan d’études romand. (s.d.).  SHS 33 – S'approprier, en situation, des outils et des pratiques de recherche appropriés aux problématiques des sciences humaines et sociales… . https://www.plandetudes.ch/web/guest/SHS_33/
 
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