msMITIC 2019

SEQ1: Mise en oeuvre : Séquence Géographie aidée par un livre numérique.

03.01.2021

Florian Fleischmann avatar. Florian Fleischmann

Contexte
 
Introduction
Je suis étudiant à la HEPL en deuxième année de Master Secondaire I et je suis actuellement en stage A dans l’établissement de Saint-Roch à Lausanne en géographie. De plus, je suis, depuis début septembre, enseignant-remplaçant (CDD) en anglais et ce jusqu’à la fin de l’année scolaire. Dans le cadre de mes cours de géographie, il est fréquent que j’utilise du matériel extra (schéma, carte, graphique, etc.) qui est, à mon grand désarroi, souvent égaré par les élèves malgré les demandes de classement. En effet, les feuilles volantes se perdent, se froissent et se déchirent facilement ce qui peut rendre fou le plus sain d’esprit des enseignants et péjorer ces mêmes élèves lors de leurs révisions. 
 
Dans l’idée de pallier ces difficultés, j’ai décidé d’incorporer l’utilisation de l’application Book Creator dans ma séquence sur le chapitre des plaques tectoniques et le risque sismique et volcanique. Book Creator permet, entre autre, de réaliser des livres numériques personnalisés de toutes pièces, de regrouper les productions des élèves sur un même support, de donner aux élèves un accès facile aux ressources du cours et la possibilité de créer. 
 
Cette séquence sera proposée à des élèves de 9 VG. La séquence MITIC se déroulera en plusieurs fois et s’incorporera dans la séquence du cours. En effet, avant de débuter la séquence du cours, une période sera dédiée à la salle d’informatique pour introduire l’application Book Creator et son utilisation, puisque mes élèves n’ont jamais utilisé cette application auparavant. 
 
L’application est facile d’utilisation. Pour s’inscrire, il suffit de posséder une adresse email Microsoft.  Depuis cette année, tous les élèves en possèdent une ce qui fait gagner du temps. Toutefois, pour éviter les problèmes liés à l'utilisation des adresses emails des élèves, l’enseignant peut créer une adresse mail générale (par exemple : 9vg5classe@gmail.com). Par la suite, l’enseignant communique le mot de passe et chaque élève s’y connecte.  A la suite de cette inscription, les élèves entrent un code donné par l’enseignant et, en deux clics, ont accès à la librairie de la classe crée auparavant par l’enseignant. 
Les élèves se familiarisent avec l'application à l'aide des explications données par l'enseignant qu'ils suivent en direct sur un projecteur en salle d'informatique. Ils ont également accès à cette vidéo pour rappel et l'enseignant est évidemment à disposition pour aider et réexpliquer.
Tuto : 
(Prof épanoui, 2020)
 
Lien de l’application Book Creator en ligne : https://app.bookcreator.com/sign-in
 
Le but de l’ouvrage numérique est de créer et regrouper de manière communautaire tous les documents extra du chapitre (schématisation des élèves, cartes, etc.). Ainsi, les élèves et l’enseignant alimentent ce livre numérique au fil de la séquence afin de leur permettre d’avoir accès en tout temps à tous les documents volants utiles pour la révision des contenus avant l’évaluation sommative en fin de séquence. En effet, au fur et à mesure que les élèves dessinent des schémas, ceux-ci seront photographiés, puis déposés dans le livre numérique. À la demande de l'élève, un tirage de l’ouvrage et reliure pourrait être fait. En définitive, l’élève aura à disposition un outil d’organisation lui permettant de se préparer plus facilement au TS (test significatif) à la fin de la séquence.

L'enseignant a préparé un squelette de la structure du livre en amont afin que les élèves ne soient pas surchargés. De plus, cela permet de poser un cadre pour s'assurer que le livre reste dans le cadre du sujet.

Lien vers le squelette du livre numérique : https://read.bookcreator.com/dUnMTLhaZxa4KfIK19xnlB2GzA43/MRshxHa9Q260F2tScWIxbg

Lien vers le livre numérique réalisé par les élèves et l'enseignant de la 9VG5 : https://read.bookcreator.com/ZZXYlcD8j4TyQbCnfz9ezNbN9T73/YzCTsssTSYukwskzV79V-A

 
Utilité du numérique
 
Quels avantage ou intérêt par rapport à un enseignement sans MITIC?
 
Selon Duboz (2019), « En tant qu'enseignant, la question est de savoir si tel outil numérique est pertinent pour mes élèves, en quoi il rend plus accessible l'apprentissage que je veux leur transmettre. ». Indéniablement, il est important de réfléchir dans quelle mesure l’apport du numérique améliore la qualité de la transmission des contenus ou permet aux élèves d’augmenter leur capacité d’apprentissage et non pas de juste d’incorporer pour incorporer du numérique. 
 
Dans le cadre de ma séquence, les avantages de cet outil numérique sont multiples. Premièrement, contrairement aux fiches, cahiers, etc. le livre numérique ne pèse aucun poids, il s’emmène dans le creux de sa poche et s’invite dans la maison malgré une tête étourdie (i.e. oubli de son matériel pour réviser le test à l’école). En somme, les fiches et cahiers ne transitent plus entre l’école et la maison réduisant grandement la perte de ces documents forts utiles pour suivre le cours. Deuxièmement, nous sommes actuellement dans l’ère du Covid, une ère où chaque semaine un ou deux élèves sont confinés pour contact avec un cas positif ou positifs eux-mêmes. De ce fait, le livre numérique permet à l’élève d’avoir accès aux éléments distribués et produit par ses camarades permettant à l’élève de ne pas arriver les « mains vides » à son retour. Troisièmement, les élèves créent ensemble l’organisation de leurs documents que ce soit pour le cours ou l’évaluation et cela augmente largement leur motivation (le travail de groupe et la collaboration est très forte dans mes classes). Finalement, le fait de pouvoir observer le processus de réflexion de leurs camarades peut aussi être bénéfique car on sait que les élèves (et l’être humain en général) repèrent plus facilement les erreurs dans les copies des autres grâce au recul – chaque élève dispose alors de l’œil de l’autre.
 
En conclusion, le livre numérique est disponible n’importe où, se partage rapidement, encourage la collaboration, ne pèse rien et entre dans l’optique de l’élève numérique au temps du Covid mais également de l’écologie en évitant l’impression répétée des documents perdus.
 
Dans le modèle SAMR : Il y a d’une part de la substitution - car les élèves utilisent le contenu du cours et les regroupent sur un livre numérique -, et d’une autre une augmentation – car l’élève partage, collecte et transporte du matériel sans rien déplacer physiquement.
 
Retour après expérience : Le numérique a-t-il tenu ses promesses ? Quelles propositions de régulation ?
 
Je pense que le numérique a tenu ses promesses et ceci pour plusieurs raisons. La première est que les élèves étaient enthousiastes quant à l’idée de créer une version numérique des contenus du cours. En effet, si les élèves m’ont avoué que leur engouement était dû à l’idée première de passer du temps en salle d’informatique et sur les ordinateurs pendant des parties de la leçon, ils m’ont fait savoir, sur les retours anonymes, que le livre numérique avait été amusant à faire et qu’ils aimeraient « bien avoir sa dans d’autre cours » (extrait d’un papier anonyme). Cependant, un élève m’a dit que ça n’était « pas cool » pour certains, car, je cite, « Matéo* et Hélène* n’ont rien fait ». J’ai interprété ce message comme étant une chose à réguler. Comment s’assurer que chaque élève participe de manière égale ou participe tout court ? Il est vrai que, pour un élève comme pour un adulte, il est très frustrant de voir qu’un élève de mauvaise volonté s’appuie sur le travail des autres sans y participer de quelconque manière. Malheureusement, c’est une réalité de chaque travail de groupe : il est difficile de voir le travail que fournit chaque élève. Toutefois, il pourrait être demandé des élèves qu’ils me présentent les éléments qu’ils ont créés avant que ceux-ci soient incorporés par l’enseignant dans le livre commun. Grâce à cela, la participation de chaque élève est constatée par l’enseignant. C’est une solution chronophage pour l’enseignant mais bénéfique au bon fonctionnement et la productivité de l’exercice. Une autre solution serait à l’avenir de mieux définir les rôles de chacun ; des groupes sur chaque partie avec un scribe, un photographe et un « graphiste » (qui s’occupe de la mise en page) par exemple.
 
Deuxièmement, l’utilisation du numérique a été bénéfique pour les élèves absents (COVID, maladies, rendez-vous, etc.). En effet, même si l’entier du TS ne se trouve pas sur le livre numérique (la séquence porte sur le thème final avant le TS), les élèves absents avaient accès aux productions de leurs camarades ou aux ajouts de l’enseignant. Deux élèves absents sur une période prolongée à cause du COVID m’ont fait savoir que le livre numérique avait eu 2 fonctions pour eux : 1. Ils ont pu avoir accès au contenu du cours ; 2. Ils avaient l’impression de pouvoir contribuer au cours en s’occupant de la partie « esthétique » du livre (sentiment d’être avec les camarades).
 
J’ai été satisfait pas le résultat final de l’exercice. Le livre est de qualité, les élèves ont, dans l’ensemble, bien participé et les MITIC n’ont pas rendu la tâche plus complexe ou chronophage. Je pense que son succès est également dû à un excellent climat de classe dans ce groupe et un travail fait en amont par mon PraFo dans l’utilisation des MITIC en général. De ce fait, il y a clairement eu une utilité du numérique autant dans la substitution que dans l’amélioration.
 
Compétences enseignantes
 
Pour que cette activité se passe dans les meilleures conditions, il faut que l’enseignant soit capable de :
 
-        Utiliser les ressources numériques de son environnement de travail
 
Il est évident qu’il faille savoir où et comment utiliser les salles d’informatique et les chariots d’ordinateurs portables (accès, réservation, etc.). Dans le cas où un problème surviendrait, il faut également savoir à qui s’adresser.
 
-        Créer un livre numérique avec Book Creator
 
Pour être en mesure de comprendre les fonctionnalités et par la suite les expliquer aux élèves, il faut maitriser parfaitement l’application utilisée dans le cadre de sa séquence. Comment s’y inscrire, s’y connecter, créer et modifier ses livres numériques, etc.
 
Pour maîtriser les points ci-dessus, j’ai validé l’une des compétences Sqily et je suis en voie de valider la deuxième. Pour ce qui est de ma démarche quant au choix de Book Creator est que j’étais à la recherche d’une application qui me permettait, dans un premier temps, de regrouper mes fiches et schémas créés dans le cadre de mes cours et ainsi avoir tout à disposition. J'ai donc décidé d'élaborer le squelette du livre numérique utilisé dans le cadre de ma séquence (cf introduction), j'ai pu tester les différentes fonctions telles que les mises en page variées, la possibilité de "dessiner" directement sur le livre, d'importer des images, mettre des autocollants, des bulles de dialogue ou de pensée, etc. Ce qui m'attire particulièrement dans cette interface est la possibilité d'enregistrer la voix des élèves et de copier le livre (chose très utile pour avoir un backup lorsque les élèves effacent le travail des autres de manière volontaire ou non). Cependant, comme je l'explique dans mes retours après expérience, l'option d'enregistrement vocale n'a pas eu le succès désirée. En effet, je suis passé par plusieurs sites ou application comme InDesign, mais à l’inverse de Book Creator qui est gratuit et possède une interface facile et ludique à prendre en main, InDesign est une application payante et est destinée à un publique professionnel (maison d’édition par exemple). J'ai découvert que, pour modifier le document, le compte de la 9VG5 devait être "co-enseignant" avec le créateur original (moi-même), hors cette option est payante. Pour pallier ce problème, j'ai décidé d'utiliser un compte unique (le compte de la 9VG5) permettant ainsi, aux élèves et moi-même, d'éditer le livre. 

 
Alignement pédagogique
 
Objectifs disciplinaires (CIIP, 2010)
 
Appropriation d'outils et de repères spatiaux :
-SHS 33 : S'approprier, en situation, des outils et des pratiques de recherche appropriés aux problématiques des sciences humaines et sociales.
 
-SHS 31 : Analyser des espaces géographiques et les relations établies entre les hommes et entre les sociétés à travers ceux-ci.
 
Objectifs MITIC (CIIP, 2010)
 
-FG 31 Repérage et utilisation autonomes de ressources numériques d'apprentissage (moyens officiels, didacticiels disciplinaires, outils d'aides en lignes, devoirs électroniques,…)
 
Capacités transversales : (CIIP, 2010)
 
-Collaboration, action dans le groupe.
-Communication, exploitation des ressources.
-Stratégies d'apprentissage, gestion d'une tâche, acquisition de méthodes de travail.
 
Style pédagogique
 
Le rôle premier de l’enseignant est de guider les élèves et toujours recentrer ceux-ci vers les objectifs MITIC et d’apprentissage (par exemple dans le cadre de schéma, schématiser une notion). Il est aussi important de repérer les élèves qui ont de la facilité avec l’outil numériques afin de pouvoir venir en aide aux autres. Par exemple, dans le cadre d’une classe ayant plus de difficulté, il est envisageable de former des groupes préétablis afin de mettre des élèves plus fort et plus faible ensemble. Aussi, comme toute utilisation de l’informatique à l’école, l’enseignant doit veiller à ce que l’élève respecte la charte informatique mais également que ceux-ci ne mettent pas tout et n’importe quoi sur le livre numérique commun.
 
Le rôle des élèves est la contribution au processus de création du livre numérique. L’élève s’approprie les contenus en organisant et modulant la manière dont ceux-ci sont présentés. Par conséquent, ce procédé permet d'une part de faire travailler et revoir la matière, car l'élève reprend une deuxième fois la matière abordée, replace et réinvente le contenu et d'une autre part, il organise et représente sa pensée ce qui permet à l'enseignant de contrôler ses difficultés. L'élève est alors acteur.
 
A travers l’application Book Creator, il est possible pour l’enseignant de créer et de partager un guide de rappel pour la création ou l’ajout de contenu sur le livre numérique que l’élève peut consulter chez lui lorsque l’enseignant n’est pas présent. Cela renforce le sentiment d’autonomie des élèves qui s’acquiert progressivement comme le souligne Ravez (2020), on parle alors de « soutien procédural, lié à « l’appropriation de matériel ; il peut inclure le choix d’un média pour présenter ses idées ou du matériel pour réaliser un projet » ».

Retour après expérience

Les élèves ont pour la majorité appréciés cette activité même si certain n’ont pas manifesté d’intérêt particulier. Cependant, il a été nécessaire de rappeler à plusieurs reprises que ce n’était pas une compétition que ce soit dans l’organisation des contenus ou la qualité des schémas. De plus, j’ai pu observer que les leaders de la classe prenaient beaucoup de place dans les décisions et dans les discussions concernant le livre numérique, j’ai dû donc mettre en place un système de vote et de prise de parole beaucoup plus stricte pour éviter que les élèves plus timides soient écrasés. Avec ces régulations, tous les élèves ont pu être acteurs et créateurs de leurs propres contenus et ainsi, l’activité à valoriser le travail de chacun. Par ailleurs, malgré un « grognement » général lorsque j’ai annoncé que les groupes avaient été faits au préalable, les élèves ont collaboré dans l’accomplissement des tâches.

Quant aux objectifs visés, j’étais dans l’ensemble très satisfait, les élèves ont su prendre en main l’outil assez rapidement malgré quelques soucis techniques lorsqu’il fallait importer des images depuis l’ordinateur et la collaboration dans les groupes et entre les groupes s’est bien passée. En revanche, il a fallu que je régule plusieurs fois le livre numérique, car des petits malins s’amusait à rajouter des bêtises dans le livre ou des stickers sur les schémas. La prochaine fois que je mettrai cette activité en place, je veillerai à ce qu’un contrôle plus strict soit mis en place. Pour finir, j’ai été déçu que les élèves n’utilisent pas la fonction d’enregistrement vocal pour certaine partie du livre, notamment des définitions. Il est vrai que l’enregistrement vocal un problème, car l’élève s’expose aux yeux de ces camarades, ce qui n’est pas forcément facile à cet âge. La prochaine fois, je demanderai à chacun d’entre eux d’utiliser cette fonction au minimum une fois, car c’est aussi une compétence transversale que de s’exprimer oralement (CIIP, 2010).

 
Evaluation
 
Avant le « Test Significatif » sommatif, un court test formatif sera organisé et les élèves auront droit à leur livre numérique. Par la suite, l’évaluation sommative sur les contenus abordés sera agendé. Même s’il est difficile de corréler un meilleur résultat uniquement à l’utilisation du numérique, il est tout de même envisageable de regarder si la moyenne générale augmente à la suite d’un test formatif.

Afin de focaliser l'attention des élèves sur la synthétisation des apprentissages et éviter l'ajout d'une difficulté technique, j'ai divisé le livre numérique en 4 chapitres avec pour chacun une mise en page. Cette mise en page n'est pas fixe. En effet, si les élèves ou l'enseignant veulent ajouter un élément (lors de nos discussions en fin de période), la base du livre numérique peut être modifiée. La partie sur les objectifs a été donnée relativement tôt dans la séquence pour que les élèves puissent, dans le cadre du FOGE (formation générale), faire un travail de recherche sur comment se préparer à un test (chercher où se trouve le matériel pour chaque objectif).

 
A proprement dit, aucune évaluation n'est prévue quant à l’outil du livre numérique à l’exception que l’enseignant contrôle et alimente lui aussi l’ouvrage . En effet, l’évaluation de l’apport du numérique se verra dans le retour des élèves ; ce que j’entends par retours des élèves sont deux questions écrites au tableau.
 
1.     « Est-ce que le livre numérique t’a aidé à réviser plus facilement le TS ? Justifie ta réponse. » 
2.     « Est-ce que tu aimerais créer des livres numériques pour d’autres de tes branches scolaires ? »
 
Les élèves répondent sur une feuille de manière anonyme. Puis après la récolte, je les lis et leur fait un retour. Ces retours me permettront de réguler.
 
Évaluation des acquis et régulation : Qu’ont appris les élèves ? Changements intervenus, adaptations par rapport à la planification initiale. Piste de régulation.
 
Le test formatif a permis aux élèves de voir ce qu’ils savaient ou ne savaient par rapport à la thématique. Ils ont aussi appris, à travers celui-ci, que le livre numérique leur permettaient de trouver rapidement l’information dont ils avaient besoin pour pouvoir répondre juste aux questions. Malgré le fait qu’ils n’aient eu aucune préparation pour ce test formatif, les élèves ont montrés qu’ils avaient appris « inconsciemment » en reprenant et modifiant les contenus lors de l’élaboration du livre. En effet, les résultats du test formatif étaient supérieurs à ce à quoi je m’attendais, car une grande majorité des élèves n’ont pas eu besoin de l’aide du livre pour répondre aux questions. Les élèves ont donc appris à travailler en autonomie et à s’auto-évaluer mais également à évaluer la production de ses pairs. En effet, les élèves ont relevé des erreurs dans des schémas et définitions de leurs camarades lors de nos discussions en fin de période. J’ai contribué à réguler et corriger les grosses erreurs mais dans l’ensemble, ils ont su être critique tout en restant respectueux. Pour ce qui est des sondages, je n’ai malheureusement pas eu le temps de les faire en classe et je leur ai donc demandé de mes les déposer dans un des casiers de la classe et je leur ai fait savoir que nous en discuterons à la rentrée tous ensemble. Ce retard est notamment dû au fait que j’ai pris la décision de décaler le TS sommatif, car certain objectif du test n’était pas encore complétement acquis. A la place, j’ai repris et renforcé avec eux les objectifs du test. 
 
Ci-dessous le test formatif :
Page 1 du TS formatif

Page 2 du test formatif

Gestion de la classe
 
Éducation aux médias
 
L’utilisation de la salle d’informatique demande que les élèves aient signé la charte informatique. Dans le cadre de mon établissement, ceci est pris en charge par le maître ou la maîtresse de classe qui les font signer au début d’année. Toutefois, il est important de rappeler les règles aux élèves avant toute utilisation des ordinateurs et veillez à ce que celles-ci soient respectées. De plus, les élèves doivent respecter et maintenir en état le matériel mis à disposition. Pour ce qui est des appareils pour la prise de photo des schémas par exemple, seul les IPads ou webcams des ordinateurs sont utilisées ; les téléphones portables privés ne sont pas admis selon le règlement.
 
L’utilisation des MITIC permet d’amener une approche pédagogique des moyens informatiques à des élèves souvent scotchés à leur téléphone pour des raisons de divertissement (Tiktok, netflix, etc.). En effet, les élèves ne se rendent souvent pas compte des trésors (vidéoludiques, etc.) qu’internet a à leur offrir. C’est pourquoi il en va de notre responsabilité de les y introduire au travers d’outils ou d’activités. De plus, il est important de voir dans les MITIC une autre manière d’amener un contenu aux élèves et qui n’est pas pour leur déplaire au vu de l’enthousiasme qu’ils déclarent à l’idée de travailler à l’aide d’un ordinateur ou d’une tablette.
 
L’application Book Creator est relativement simple à prendre en main y compris pour de jeunes élèves. Bien évidemment, il est nécessaire que les élèves y soit introduit par l’enseignant et qu’un guide pour naviguer dessus soit mis à disposition pour toute question qu’ils auraient une fois « livrés à eux-mêmes ». Comme brièvement mentionné dans l’introduction, Book Creator permet aux élèves de voir, partager et corriger les contenus de tous mais également à l’enseignant de contrôler et réguler. De plus, il est possible d’exporter le livre en format PDF pour être imprimé. Pour les personnes moins à l’aise avec un clavier, il est même possible de faire des notes audios qui peuvent à leur tour enrichir l’explication d’un schéma ou d’une carte. Finalement, le livre numérique leur est propre et son contenu appartient à la classe entière. Ce qui veut dire qu’il faut les sensibiliser au droit d’auteur, car seuls les élèves de cette classe possèdent le droit d’y apporter des modifications ou d’en utiliser le contenu, la publication est faite de manière "privée" et seules les personnes ayant accès au lien internet peuvent y accéder. Pour ce faire, j'ai demandé de l'aide à l'enseignant de l'OCOM MITIC afin de faire une période sur les droits d'auteur (sur la période de formation générale). J'ai également rappelé aux élèves à chaque période les points suivants ; s'ils utilisent des images ils doivent citer d'où elles viennent (livre de l'élève, internet etc.) et pour éviter tout problème concernant des images externes au manuel scolaire ou mes fiches je leur ai donnés plusieurs sites internet avec des images libres de droits (https://pixabay.com/fr ; https://www.shutterstock.com/fr). J'ai moi-même utilisé des images libres de droits tirées de pixabay.com.

La classe dans laquelle se déroule la séquence ne demande pas d'adaptation d'éléments particuliers. En effet, tous mes documents sont déjà adaptés pour les deux élèves dyslexiques, c'est-à-dire une police adaptée, une taille de police "14" et une interligne de 1.5. D'un point de vue MITIC, j'ai montré à tous les élèves comment ils pouvaient "zoomer et dézoomer" directement sur l'ordinateur afin d’agrandir la police. Lorsque l'élève écrit sur
BookCreator, il y a la possibilité de cliquer sur une petite loupe avec le symbole "+" qui agrandit le texte qu'ils sont en train d'écrire.

Retour après expérience

Le document final respecte les droits d’auteur sur l’ensemble du document. En effet, si la plupart des documents sont tirés du « Livre de l’élève » ou "Fiche de l'élève", la plupart des élèves ont correctement référencé les cartes et images qu’ils utilisaient (pour les sources plus compliquées, je suis intervenu et je leur ai fait des rappels sur quoi ils devaient faire attention). Néanmoins, il a fallu rappeler plusieurs fois aux élèves à la fin des périodes, notamment car certains prenaient la liberté de mettre des photos ou images non libres de droits tirées de Google au lieu d’utiliser les sites mis à leur disposition. La raison n’étant pas l’incompréhension des droits d’auteur ou de l’utilisation des sites susmentionnées mais, comme le souligne certains élèves, ils ne trouvent pas les images qu’ils désirent. Il est vrai que la prochaine fois, je les sensibiliserai mieux au fait que la grande majorité des images/photos/vidéos ne sont pas libres de droits et c’est pour cela que la qualité et la quantité de ces éléments sur des sites comme pixabay sont réduites. Les sites comme pixabay ne demandent pas qu'ils soient obligatoirement mentionnés, mais remercient ceux qui le font et j'ai pensé que c'était une bonne chose d'obliger mes élèves à mettre le lien du site d'où ont été prises les photos.

 
Planification
 
Une première période de 45 minutes est consacrée à l’introduction de l’application Book Creator en salle d’informatique. Il est donc nécessaire de réserver la salle informatique en amont. L’enseignant accompagne les élèves dans la connexion à celle-ci. Il faut compter au minimum dizaine de minutes pour cette tâche, car celle-ci peut être compliquée pour certains élèves sans compter les soucis informatiques (problèmes de mot de passe, etc.) Une fois dessus, l’enseignant présente le projet MITIC à l’aide d’exemples concrets (début d’un livre numérique, fonctionnalité de base etc.). Puis jusqu’à la fin de la leçon, les élèves s’exercent à la manipulation de cet outil de manière individuel.
 
La deuxième période est en classe, avec l’introduction de la thématique sur les plaques tectoniques. À l’issue de cette période, les élèves classent leurs cartes et schémas qu’ils ont reçu avec l’obligation de les apporter pour la troisième leçon.
 
La troisième leçon se fera en classe à l’aide d’ordinateur portable où les élèves, en groupe de 2, importeront leurs documents sur Book Creator, assisté par les directives de l’enseignant. Cela ne devrait pas prendre plus 25 minutes. La deuxième partie de la leçon se fera sans ordinateur et reprendra la suite de la séquence sur les plaques tectoniques.
 
La suite des périodes suivra la séquence sur le chapitre et les élèves auront comme seul devoir de recréer/importer leur schéma de la semaine, et regarder ce que les autres ont fait. Chaque 10 dernières minutes du cours en fin de semaine seront consacrées à discuter ensemble du livre numérique (commentaires, « plaintes », corrections) afin de revenir sur ce qui a été vu pendant la semaine.
 
Une semaine avant le TS, un test formatif en salle d’informatique est organisé. À nouveau, il faut réserver la salle en avance. Les élèves pourront utiliser leurs livres numériques pour s’aider.

Dans ma classe, il y a deux élèves dyslexiques pour lesquelles je prépare toujours des documents avec une police adaptée c'est-à-dire une police espacée sans liaison des lettres, une taille de police 14 et un interligne de 1.5. De plus, du temps supplémentaire est accordé pour ces élèves pour les tests formatifs ou sommatifs.

Retour après expérience

Dans cette partie, je fais mention d'un retard quant à la planification. En effet, le test formatif et sa correction au rétroprojecteur m'a pris plus de temps que prévu (2 périodes au lieu de 1) notamment car j'ai dû réexpliquer certains aspects des concepts ou notions que les élèves devaient maîtriser. Cependant, cet imprévu m'a également permis de constater l'utilité d'un test formatif, car j'ai pu identifier les problèmes avant que le test sommatif arrive. De ce fait, la dernière période consacrée au sondage et surtout à la discussion autours de l'expérience du livre numérique n'a pas pu avoir lieu. Néanmoins, comme indiqué ci-dessus, la période sera effectuée à la rentrée scolaire (avec l'accord de mon PraFo, je viendrai donner la période la semaine du 4 janvier afin de finaliser cette séquence) et les feuilles de papier sur lesquelles les élèves ont répondu aux questions ont déjà été déposées dans mon casier avant les vacances.

De plus, j'ai décidé d'ajouter une deuxième période en salle d'informatique après la première période, car les élèves n'ont pas encore eu suffisamment de temps pour s'exercer avec les fonctionnalités de l'application. La prochaine fois, celle-ci sera directement inclue dans la planification.

Les discussions de 10 minutes en fin de période n'ont pas été autant utiles que prévu, car souvent les élèves n'avaient "rien" à dire. Je ne pense pas réintégrer ce temps de discussion de la même manière la prochaine fois. À la place, je viendrai avec une liste de "problèmes" autour desquels je pourrai tourner la discussion.

J'ai décidé de modifier les devoirs pour que chaque semaine les élèves aient différentes tâches à accomplir. Les tâches étaient les suivantes et tournaient chaque semaine : 1. L'élève doit vérifier que l’orthographe soit juste et que toutes les images aient une source ; 2. L'élève s'occupe de l'esthétique du document (place bien les schémas, les cartes, rajoute des autocollants, etc) ; 3. L'élève ajoute ses documents au livre numérique pour le compléter.

A l'issue de la première période, je me suis rendu compte que la police que j'ai utilisée dans BookCreator pour le squelette du livre numérique n'était pas suffisamment facile à lire pour les dyslexiques. Par inquiétude, je suis allé parler au deux élèves concernés afin de savoir s'ils pouvaient lire le document correctement ou s'ils désiraient que je la change, mais ils m'ont assurés qu'il n'y avait aucun problème. En conséquent, j'ai décidé de conserver cette police.

Pour le reste de ma séquence, le temps alloué à chaque activité a été suffisant. Il est important de préciser que le fait d'avoir réservé la salle d'informatique et les ordinateurs portables à l'avance a également joué son rôle, car, à l'approche des fêtes de fin d'année, ces ressources étaient rares et recherchées.
 
Déroulement

La première période s’est déroulée de la manière suivante : les élèves avaient rendez-vous en salle d’informatique à l’heure de géographie. Après s’être tous connectés à leur session d’ordinateur (5 minutes), j’ai présenté le site Book Creator et le projet MITIC que nous allions mettre en place. Ensuite, j’ai demandé aux élèves de se connecter au site à l’aide des identifiants que j’avais créé pour eux au préalable. Les élèves pouvaient trouver ces informations au tableau noir de la salle d’informatique et pouvaient suivre la procédure de connexion à l’aide de mon écran projeté sur le tableau « blanc ». Puis, je leur ai montré les différentes fonctions de l’application (comment créer un nouveau livre, les formes, importer une image, etc.). J’ai ensuite demandé aux élèves de reproduire la couverture d’un livre de manière individuelle. Pour ce faire, j’ai distribué ce document :
Document à reproduire


L’élève devait réussir à reproduire les différents effets, textes et images de la manière la plus précise possible. Comme la présentation m’a pris un temps considérable, cet exercice s’est déroulé sur une deuxième période en salle d’informatique. Pendant toute la période, j’ai circulé dans les rangs afin de voir le travail des élèves, m’assurer qu’ils faisaient l’activité demandée et les aider s’ils avaient des difficultés dans une des étapes. Les élèves avaient aussi accès au tutoriel cité dans l’introduction (https://www.youtube.com/watch?v=oEnBUvVhNEw).
 
La troisième période a consisté à l’introduction de la thématique sur les plaques tectoniques. Au terme de celle-ci, les élèves ont eu les dernières minutes de la période pour classer les schémas effectués et ont reçu comme consigne de les conserver et les amener avec eux pour la prochaine période.
 
Lors de la quatrième période, les élèves (par groupe de deux) sont allés chercher un ordinateur et se sont connectés à la session d’un des deux élèves du groupe. Ils ont ouvert le site internet Book Creator  et s’y sont connectés. Les élèves ont sorti les schémas de la période précédente. Selon la rangée dans laquelle était son groupe, l’élève avait pour consigne de photographier l’un des schémas avec la webcam de l’ordinateur puis de l’importer dans le livre numérique. Ceci s’est fait avec mon accompagnement et les groupes avaient été créés de sorte qu’un élève ayant moins de facilités dans l’informatique soit couplés à un élève plus « fort ».

Pour ce qui est du reste des périodes, elles ont suivi le programme et les discussions de 10 minutes et ont permis du temps pour corriger les fautes de frappe et d’orthographe, mais dans l’ensemble les élèves n’avaient pas beaucoup à dire. (cf : régulation de la planification).
 
Finalement, la période du test formatif se déroule en classe avec les ordinateurs  portables. Les élèves se connectent à leur ordinateur puis au site Book Creator. Les élèves savaient qu’ils auraient droit au livre numérique. À la fin de la période, j’ai relevé les tests formatifs et nous avons fait une correction collective au tableau noir et rétroprojecteur la période suivante. Cette correction a permis d’identifier les sujets acquis et ceux qui nécessitaient des explications supplémentaires.


Identifier les facteurs de réussites et/ou d'échec. Quelles propositions de régulation

La classe dans laquelle a pris place cette séquence est une classe à niveau hétérogène mais ils sont persévérants et motivés à s’améliorer. Ce que j’entends par motivation chez les élèves est qu’ils sont actifs dans les démarches d’apprentissage et n’hésitent pas à poser des questions lorsqu’ils ne comprennent pas ou veulent aller plus loin. Cependant, cette énergie est aussi dépensée au travers de bavardages. Les périodes qui se sont déroulées en salle d’informatique étaient les périodes les plus compliquées au niveau de la gestion de classe, car derrière un mur d’écran, il est parfois difficile de savoir qui parle et qui écoute. De ce fait, j’ai souvent dû faire des rappels à l’ordre pour que le climat de travail soit adéquat pour l’entier de la classe ce qui, naturellement, a prolongé les explications ; le résultat a été le rajout d’une autre période en salle d’informatique pour que tous les élèves aient le temps de réaliser l’activité. Malgré une séquence plus longue que prévue, les remarques orales ont fonctionné et le travail a pu être accompli correctement. Il est important de noter que si les premières périodes sur le livre numérique étaient plus compliquées au niveau de la gestion de classe, elles ont servi à focaliser l’attention des élèves sur la suite de la séquence ordinaire. En effet, une fois que les élèves ont compris l’intérêt du numérique, ceux-ci se sont investis considérablement. Le travail de correction entre eux, notamment pour les définitions de la structure interne de la Terre, m’ont stupéfait. Je pense que l’indiscipline en salle d’informatique aurait pu être évitée si je leur avais présenté le projet en classe avant d’aller en salle d’informatique.

De manière générale, je suis très satisfait du résultat ; l’implication dans les activités et les résultats des élèves au test formatif et sommatif des élèves montrent que ceux-ci y ont également trouvés leur compte. Les plus grands changements que j’opérerai la prochaine fois sera la distribution d’un rôle plus précis à chaque élève afin de savoir qui fait quoi et me permettre d’identifier les élèves qui sont en difficulté plus facilement. 


Bibliographie

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Duboz, R. (2019). L’usage du numérique en classe : quelles plus-values pour l’enseignement?. Education, 1-48. dumas-02289303

Prof épanoui. (2020). É.2. Bookcreator (se connecter et comment faire un livre) [Video]. YouTube.

Ravez, C. (2020). Développer le(s) sens de l’autonomie à l’école… et à la maison ?. Institut français de l’education. Consulté à l’adresse https://eduveille.hypotheses.org/15160