msMITIC 2019

SEQ2 - Il futuro in italiano (L'indicatif en italien)

16.05.2021

Mattia Bianchi avatar. Mattia Bianchi

CONTEXTE

a. Introduction
Dans le cadre de mon Stage B dans une école du canton de Vaud, j’ai abordé le thème grammatical de l’indicatif future dans le cadre des prévisions météorologiques. En particulier, le manuel « Nuovissimo Progetto italiano 1 » aborde le sujet en se rapportant à la météo pour permettre une utilisation plus fluide et directe du futur en langue italienne.
Pendant les cours de cette classe, il est devenu courant d’exécuter un KAHOOT en classe après une lourde leçon de grammaire. L’idée de compétitivité et un moment d’exercices autre qu’une feuille à remplir motive les élèves fatigués après une heure de concentration maximale. Avec cette méthode, il est plus facile de réexpliquer les concepts de base des temps et d’avoir une idée générale plus concrète du niveau de compréhension de la classe.

L’activité, conçue pour une classe de première année de gymnase de niveau A1, intègre l’exercice d’un sujet grammatical avec l’aide des MITIC comme promu par l’HEP. En particulier, l’activité veut controller le niveau de maîtrise et compréhension de la construction des verbes au future, après l’avoir vue auparavant en classe la même période.
En particulier, cette leçon prévue pour début février est introduite à l’aide d’activités de temps libre (déjà vues en classe dans le présent et dans le passé) comme introduction au sujet. Plus tard, il est prévu de pratiquer le futur en italien à travers le thème de la météo. L’utilisation de MITIC dans ce cas sert de premier contrôle pour voir si le sujet a été assimilé par les étudiants lors de la première présentation du thème, en particulier notamment en constatant si les élèves ont assimilé la formation morphologique du futur à travers une tâche de reconnaissance de la forme correcte du verbe au sein d'une phrase.

b. Utilité du numérique
Cette activité a permis aux élèves de s’exercer à utiliser un autre outil que ceux auxquels ils sont habitués.  En particulier, selon le modèle SAMR, ceKAHOOT permet à la fois une transformation, car il redéfinit la tâche, et une amélioration fonctionnelle puisqu’il permet une vue d’ensemble en un coup d’œil du niveau de la classe. KAHOOT permet également de voir immédiatement, phrase par phrase, si la réponse a été saisie ou non, combien d’élèves ont répondu correctement à la question et laisse le temps à l’enseignant de réfléchir avec les élèves sur l’erreur commise, en reprenant la règle de grammaire ou l’exception, car la rapidité avec laquelle les questions se suivent dépend de la volonté de l’enseignant : en fait, c’est lui ou elle qui choisit quand envoyer la question suivante. Cela permet de prendre le temps de réexpliquer les concepts si nécessaire ou de passer directement à la question suivante s'il n’y pas de problèmes particuliers.

Retour
La séquence est effectuée de manière relativement fluide. Seuls deux étudiants avaient un problème de connexion : le premier était incapable de se connecter à Internet, tandis que le second avait un téléphone portable avec un processeur faible, et il arrivait parfois que les questions KAHOOT se terminent avant que la page Internet ne soit chargée sur son téléphone portable. Pour cela, j’ai choisi de faire collaborer ces deux personnes avec leurs voisins.
Compte tenu du fait qu’il s’agissait d’une première approche de l’avenir en italien, les étudiants ont répondu correctement à 70 % des questions et, comme le suggère le programme KAHOOT, aucune question n’était particulièrement difficile. Il y a toute fois quelque régulation à faire, en préparation au KAHOOT ainsi qu'au KAHOOT même, comme est marqué dans la suite.
Résultat final


c. Compétences de l’enseignant
Afin de mener à bien l’activité, l’enseignante doit être capable de :
 
·      « Connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans l’enseignement » (compétence Sqily) : l’enseignant doit connaître le modèle SAMR et être consciente du degré d’application du modèle dans la planification de l’activité.

·      « Savoir varier les approches pédagogiques pour tirer parti des plus-values des MITIC » (compétence Sqily) : le projet vise l’utilisation des MITIC pour permettre une différentiation pédagogique.

·      « Organiser la continuité des apprentissages pour vos élèves à distance » (compétence Sqily)

·      « Créer des quiz numériques pour l'apprentissage du vocabulaire dans une L2 » (compétence Sqily) : l'utilité de simples quiz numériques est majeure pour l'entrainement de débutants dans une langue étrangère. L'enseignement sans numérique demanderait pour une telle pratique un nombre élevé d'exercices papier crayon, que les élèves trouvent ennuyants et beaucoup de temps de correction soit en collectif soit de la part de l'enseignant. Par contre quiz numérique permet la progression des élèves en autoévaluation. Le même concept est possible si pensé du point de vue grammatical. 
 
Ces compétences sont, à mon avis, fondamentales pour la gestion de ces activités. Au moment je n'ai pas pu encore suivre des formations ponctuelles, au delà des cours de base du programme MSNUM de la HEP, dans lesquels on utilise souvent KAHOOT.

Personnellement, j’utilise souvent des KAHOOT à la fin de séquences qui introduisent de nouvelles matières grammaticales. Cela me permet de varier l’activité, de réactiver l’intérêt des élèves après une activité qui n’est pas toujours intéressante pour eux, et de vérifier le niveau de compréhension du sujet par la classe en général.
Cependant, je me suis familiarisé avec cette plate-forme au fil du temps, en regardant dans l’archive du serveur KAHOOT prêt et en créant moi-même plusieurs en fonction des sujets abordés en classe.
KAHOOT créés par moi
KAHOOT que j'ai réutilisé


ALLIGNEMENT PÉDAGOGIQUE

a. Objectifs

Italien 36 – Observer le fonctionnement de la langue et s’approprier des outils de base pour comprendre et produire des textes en identifiant les principales catégories grammaticales et les principales fonctions, en particulier la conjugaison des verbes réguliers et irrégulier au futur. 
            
MITIC FG 31 – Encourager le recours aux divers moyens de référence (dictionnaires, grammaires scolaires, correcteurs, ...) et la relecture critique des productions, en particulier du point de vue du sens.

b. Style pédagogique
Comme mentionné ci-dessus, le rôle de l’enseignant est de guider et contrôler le processus d’enseignement. L’utilisation de cet outil MITIC permet à l’enseignant de suivre chaque élève pas à pas et de noter les erreurs recourants ou les faiblesses collectives ainsi que celles personnelles, parce qu'on a toujours la possibilité de demander aux élèves de se manifester lors d'une incompréhension récurrente.
De plus, je laissais toujours de l’espace après les cours pour recevoir des étudiants un peu désorientés ou qui ont des résultats insatisfaisants pendant l’exercice. Puisqu’il s’agit d’un premier exercice sur le sujet en cours d’analyse, il est rare que je donne des fiches supplémentaires à faire aux étudiants qui demandent ce matériel, principalement parce qu’au cours des leçons suivantes, le même thème est reproposé, réexpliqué et mis en pratique de différentes manières (exercices de drill ou insérés dans la composition de textes un peu plus complexes).
Comme déjà mentionnée, cette activité a lieu à la fin du cours qui, en particulier avec ce cours, se déroule toujours vers la période de midi. La faim et la fatigue commencent à se faire sentir, donc mon objectif est principalement de les faire travailler encore dix minutes en évitant les distractions qui avec les méthodes classiques (comme une fiche d'exercices) arriveraient avant même d’avoir fini de lire la livraison de l’exercice. 

Evidemment, le KAHOOT en fin de cours n'est pas toujours présent ou nécessaire. Je l'insère personnellement selon plusieurs critères:
  • la qualité du travail effectué par les étudiants jusqu'à ce moment;
  • la quantité de travail effectuée jusqu'à ce point;
  • leur motivation pour le travail individuel.

Heureusement, je n'ai pas d'élèves ayant des besoins spéciaux et ils ont tous un téléphone portable. De plus, le lycée est équipé du WiFi, ce qui permet aux étudiants sans connexion Internet de se connecter facilement et de participer activement à l'activité.

Retour
Le principal problème qui s’est posé lors de l’exécution de ce KAHOOT était la distinction entre le sujet « tu » et « il/elle ». Comme dans tous les exercices sur papier, je différencie les sujets par une virgule. Par exemple : « Giovanni chiama sua nonna ? » (il), et « Giovanni, chiami tua nonna ? » (tu). Bien que le processus soit toujours le même entre les exercices numériques et papiers, le stress du compte à rebours a souvent empêché les enfants de se concentrer sur les détails et donc certains ont perdu de vue le sujet. Probablement, il aurait été plus approprié de rappeler aux élèves cette distinction avant de commencer le KAHOOT et pas pendant, et éventuellement de leur laisser quelques secondes de plus pour qu’ils puissent bien réfléchir sur le sujet de la phrase.
Exemple de problème lié au sujet

Quant à mes craintes concernant la forme des verbes réflexifs, elles n’étaient pas fondées. En fait, les élèves n’ont eu aucun problème à retrouver la bonne forme de verbes tels que « réveiller ». Cependant, un seul problème s’est posé avec la forme de politesse en italien, qui, cependant, n’est pas pertinente pour les élèves, car l’erreur était la mienne.
En fait, comme on peut le voir sur la photo, c’est moi qui ai entré la bonne réponse deux fois, mais une seule des deux considéré était correcte. Cela a certes pénalisé les élèves, mais il était également intéressant de voir comment ils essayaient eux-mêmes de comprendre pourquoi le « si metterà » était présent deux fois. Certains ont prétendu que c’était mon erreur, d’autres ont essayé de trouver d’autres solutions. En fin de compte, cependant, ils ont pardonné mon oubli, disant que nous, les professeurs peuvent aussi faire des erreurs.

L’utilisation de KAHOOT nous a permis de montrer comment étaient les verbes en — care et — gare, qui au future prennent un « h » dans la conjugaison, et les verbes en et les verbes — ciare et — giare, qui perdent  le « i » à donner plus de problèmes.

Exemple de verbe en -care

Exemple de verbe en -giare

Rien de nouveau, mais il était tout de même intéressant de voir comment les élèves eux-mêmes ont pris conscience de l’erreur (en particulier pour la phrase 16) immédiatement après avoir choisi la mauvaise réponse, avec des commentaires censurables ici.
Exemple de verbe en -gare, dernière phrase du KAHOOT

Cependant, la règle a été reprise et apparemment apprise. En effet, lors du TA de grammaire de la semaine suivante, peu (3 sur 25) ont eu des problèmes dans l’exercice sur la formation du futur.

Je n’ai alors remarqué que plus tard, en préparant ce texte pour la présentation de la séquence, que j’ai inséré les verbes irréguliers mentionnés ci-dessus, le tout à la fin du KAHOOT. Il aurait probablement été plus approprié de les répartir tout au long de l’exercice, pour ne pas leur donner tous les exemples l'un après l'autre, mais pour insérer une « distraction » et pouvoir voir leur compréhension même dans des phrases non consécutives. Heureusement, le server de KAHOOT nous permet de randomiser les questions d’un simple clic, ce que je ferai certainement la prochaine fois que j’utiliserai cet exercice.

GESTION DE LA CLASSE

a. Éducation aux medias
Comme il s’agit d’un exercice simple de type exercice, aucune formation sur le droit d’auteur n’était requise à l’époque. De plus, KAHOOT comprend un programme étape par étape pour entrer dans le système. Vous n’avez pas besoin de créer un compte et en tapant simplement KAHOOT dans Google vous accédez directement à la page d’accueil principale du site, où il vous suffit de saisir un code, projeté à l’écran et donc accessible à tout le monde, à saisir pour être dirigé vers un bon exercice. Après cela, il vous suffit d’entrer un pseudo et d’attendre que le reste de la classe soit prêt.
La procédure, avec cette classe, est maintenant affinée et en quelques minutes tout le monde est connecté.
Au début du cours, il pourrait être envisagé de dire aux étudiants de vérifier le niveau de batterie de leur portable et surtout de l’avoir déjà allumé dans le sac à dos. Puisqu’il s’agit d’une classe de lycée, aucune assistance technique particulière n’est nécessaire pour les élèves individuels, comme cela pourrait arriver au secondaire I.

b. Planification
La séquence est insérée à la moitié du mois de février, au début de l’unité intitulée « Tempo di vacanze », dans une séquence d'enseignement prévue d’environ deux périodes, le mercredi 17.02.2021 de 11h05 à 12.40. Après avoir introduit l’unité et avoir trouvé la règle de la formation du futur à partir d’un texte, un schéma de synthèse de la règle morphologique sera développé avec les étudiants. Par la suite, nous continuons avec l’application de la règle avec des exercices classiques de style forage : carte avec des trous à compléter. Finalement, pour avoir un contrôle plus général du niveau de compréhension de la classe, nous continuerons avec le KAHOOT(pour le lien y cliquer dessus).

Sur la base des expériences précédentes, l’activité prends environ 2 minutes pour s’assurer que tous les élèves sont connectés. Le reste, pour 16 questions, prends environ 15 à 17 minutes. Il a fallu donc se connecter vers 12h20 afin de pouvoir terminer l'exercice KAHOOT avant la fin de la période.
Capture d'écran du Kahoot préparé
Le KAHOOT est composé de 16 phrases à compléter avec une seule forme correcte du du verbe au future à choisir entre crochets.
Exemple de question
Les verbes ont tous été choisis réguliers, mais avec quelques verbes réflexifs pas nécessairement vus en classe. La formation du verbe réflexif à l’avenir n’implique pas de changements syntaxiques dans la phrase, elle ne devrait donc pas entraîner de difficultés dans le choix de la réponse. La plus grande difficulté est d’avoir à se souvenir du bon pronom réflexif, en particulier pour la forme de politesse en italien, qui est la troisième personne du singulier. Cependant, la forme de politesse en italien est traitée en classe avec les élèves plus de deux mois auparavant et devrait, pour cette raison, être déjà assimilée. Il ne s’agit donc pas ici d’une compétence supplémentaire, mais d’une simple reconnaissance de la forme de politesse au sein d’une phrase commune.
Le timing de 10 secondes par question n’est pas un hasard : toutes les phrases ont le sujet avant le verbe, donc elles ont une construction syntaxique très simple, donc une analyse complète de la phrase n’est pas nécessaire avant de choisir la bonne forme verbale. Le but est de former les étudiants à connecter automatiquement le sujet à la bonne forme verbale sans avoir à trop réfléchir, car nous n’avons pas beaucoup de temps pour réfléchir à la forme orale tout en articulant un discours.

L’utilisation de KAHOOT dans ce cas permet une différenciation pour les élèves dyslexiques. Leur difficulté à écrire les formes correctes dans ce cas est réduite de moitié grâce à la seule lecture. Il faut cependant veiller à ne pas créer des écueils tels que l’absence ou la présence de doubles lettres ou des fautes d’orthographe intentionnelles qui n’ont rien à voir avec la formation morphologique du verbe. Sinon, cela déstabiliserait et démotiverait davantage l’élève.

L’autre gros point est la préparation du Kahoot. Au fil du temps, vous pourrez peut-être créer un KAHOOT en 15 minutes (encore moins si vous convertissez les phrases d’un fichier .doc ou .pdf vers le KAHOOT), sinon pour les premières expériences, la création de 10 à 15 phrases peut prendre jusqu’à une demi-heure.

c. Déroulement

Comme mentionné, l’utilisation du KAHOOT est intervenue à la fin d’une séquence sur le midi de deux périodes. Après avoir trouvé comment se forme le futur en italien, les étudiants ont travaillé une dizaine de minutes individuellement sur quelques exercices de cloze présents dans le manuel. Pour la correction de ces exercices, j’ai simplement projeté le correctif, je leur ai donné le temps de vérifier et de l’espace pour poser des questions. Étant maintenant 12 h 20, j’ai décidé de passer le KAHOOT pour maintenir leur concentration et les empêcher de ressentir les affres de la faim.
1. Connexion
Après avoir lancé le jeu KAHOOT, je leur ai donné deux minutes pour se connecter, étant donné qu’ils devaient encore chercher leur téléphone portable et se connecter à Internet.
2. Exercice
Une fois que je me suis assuré que tout le monde était connecté, j’ai commencé l’exercice. Après chaque phrase, j’ai pris le temps d’analyser la réponse avec eux et de leur permettre de comprendre, qui avait commis une erreur, ce qu’ils avaient fait faux. En particulier, j’ai essayé d’intervenir uniquement si les élèves ne pouvaient pas comprendre ou justifier la bonne réponse, sinon je leur laissais toujours de l’espace (en levant la main) pour expliquer la bonne règle à leurs camarades de classe.
3. Conclusion
À la fin de l’activité, je leur ai projeté toutes les questions (comme sur la photo d’exemple) et leur ai donné deux minutes pour écrire sur une feuille de papier qu’ils conserveraient ensuite, quels points clés doivent être retenus pour la formation de l’avenir. Ensemble, nous les avons ensuite énumérés sur le tableau noir et je leur ai demandé de les mémoriser pour la leçon du lendemain.

En toute honnêteté, l’exercice a bien fonctionné sans trop de problèmes. Les étudiants sont désormais habitués à travailler de cette manière et ont acquis une certaine familiarité pour se connecter en peu de temps. L’activité les excite et ils essaient souvent de me convaincre de trouver un autre KAHOOT sur le même sujet pour continuer à travailler de la même manière, car ils aiment jouer. Je dois avouer que parfois je cède, en partie parce que je suis heureux qu’ils soient engagés et que je vois qu’il y a une saine concurrence entre eux, et en partie parce qu’ils, en se sentant plus impliqués dans l’exécution, ne peuvent souvent pas se contenir et se poser des questions qui autrement, dans un exercice de livre, ne sortiraient pas librement à haute voix sans crainte du jugement des autres.
Mon principal sentiment d’utilisation constante de KAHOOT est donc ce dernier point. C’est vrai, KAHOOT transforme et améliore la fonctionnalité de l’exercice pour l’enseignant, mais encore plus il permet un retour immédiat et instinctif des élèves, s’ils sont encouragés, à exprimer librement et immédiatement leurs doutes, au lieu de les garder pour eux et d’attendre la correction de l’exercice dans le manuel, en écrivant simplement la bonne réponse sans demander d’informations complémentaires.