msMITIC 2019

SEQ1 - Séquence Job descriptions

04.01.2021

Aurore Bieri avatar. Aurore Bieri

Contexte


Introduction


§  Expliquer le contexte en quelques phrases afin d’aider le lecteur à entrer dans votre logique. 

Cette séquence porte sur la recherche d’information et la création d’un support visuel (vidéo d’un Powerpoint commenté) afin de présenter le projet au reste de la classe. Cette séquence est prévue pour une classe d’anglais de 10e, elle s’intègre facilement dans l’unité trois du manuel « English in Mind », qui s’intitule le « Working world ». Les élèves sont amenés à y décrire des emplois, à parler du monde du travail etc. L’objectif principal est de faire réaliser à chaque élève une ‘fiche de poste’ sur la profession de leur choix, et de la présenter oralement, en anglais bien entendu, en s’appuyant sur une présentation visuelle.
Cette séquence se déroule dans une classe de 10e, alors qu’ils approchent de la fin de l’unité 3, sur 6 périodes en tout. L’établissement est bien équipé en matériel informatique, j’ai donc le choix entre réserver une des salles informatiques ou un chariot d’ordinateurs à amener dans la salle de classe. Nous faisons les deux, en fonction des disponibilités.
Les élèves travaillent dès le début de la séquence sur les ordinateurs. Des fiches leur sont fournis afin d’avoir des exemples, et une trace de leur avancement, par exemple une checklist. Les élèves créent des mind maps, effectuent des recherches internet et élaborent leur présentation sur les ordinateurs. Les trois premières périodes sont dédiées à la collecte d’information et à la création du support visuel ainsi que du script pour leur commentaire audio. La quatrième période est dédiée au tournage et à l’enregistrement du commentaire. La période suivante sert à faire le montage vidéo à l'aide d'iMovie. Les présentations finales font l’objet d’une évaluation sommative, et sont visionnées par toute la classe lors de la 6e période.
 

Utilité du numérique


§  Quels avantage ou intérêt par rapport à un enseignement sans MITIC.

Les élèves sont très à l’aise avec leurs téléphones, mais force est de constater que ce n’est pas forcément le cas avec les ordinateurs. J’ai trouvé intéressant de les amener à faire des tâches dites « professionnelles » sur ce sujet. Le fait d’intégrer les MITIC dans la séquence permet de la rendre plus personnel et plus attrayante. L’utilisation de Google Drive, permet ainsi à l’enseignant d’avoir un accès en direct aux travaux en cours, et de laisser une trace de ses rétroactions.
Cette séquence travaille les trois premiers niveaux du modèles SAMR, par exemple de la Substitution en utilisant le numérique pour la création d’une mind map, des recherches d’informations en ligne. La tâche principale se situe au niveau de la Modification avec la création d’un produit audiovisuel final destiné à être présenté devant ses camarades et l’enseignant.

§  Retour après expérience

Afin de mieux prendre en compte la diversité des élèves, et leur « computer literacy » je pense que construire la séquence de manière plus interactive aurait été bénéfique, avec l’appui d’un outil tel que Nearpod[1]. Construite comme tel, la séquence laisse peu de marge de manœuvre quant au temps de la prise en main des appareils et différentes applications utilisés. En revanche, ça a été très intéressant de responsabiliser certains élèves plus à l’aise, et de les impliquer dans l’apprentissage collectif et le bon déroulement de la séquence. En ce qui concerne la compétence transversale de la collaboration, elle a effectivement été mise en pratique et mise en valeur.

Compétences enseignantes


§  Compétences nécessaires pour mener à bien l’activité 

Afin d’accompagner au mieux mes élèves dans la production de leur produit final, l’enseignant se doit d’être à l’aise avec les outils qu’il leur demande d’utiliser. C’est pour quoi j’ai voulu intégrer l’utilisation de la création d’une mind map en ligne, suite à ma validation du brevet correspondant sur Sqily (« Création et utilisation du MindMapping »). Je n’ai pas validé le brevet en lien avec iMovie pour l’instant, mais lors de la création de notre ressource sur l’utilisation de Quizlet, j’ai été amené à faire le montage vidéo sur iMovie, me permettant ainsi de leur faire un petit tutoriel en live, et d’accompagner les élèves au fur et à mesure. Mes expériences professionnelles précédentes me permettent également d’être très à l’aise avec la création de diapositives sur Google drive ou encore le partage de documents. En revanche, cet exercice ma donné envie de me pencher et de m’approprier des outils tels que Nearpod.

Alignement pédagogique


Objectifs


§  Objectifs disciplinaires travaillés – PER[2] :

o   L3 31 — Lire de manière autonome des textes rédigés en langage courant…
o   L3 32 — Écrire des textes variés sur des sujets familiers ou d'intérêt personnel…
o   L3 34 — Produire des textes oraux variés propres à des situations de la vie courante…

C’est à dire que l’élève sera capable de trouver l’information pertinente pour élaborer une fiche de poste et de créer un support visuel afin de le présenter devant ses camarades de classe.

§  Objectifs MITIC et transversaux

o   FG 31 — Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d'informations…
o   FG 33 — Construire un ou des projets personnels à visée scolaire et/ou professionnelle…
o   FG 34 — Planifier, réaliser, évaluer un projet et développer une attitude participative et responsable…
o   A 21 AV — Représenter et exprimer une idée, un imaginaire, une émotion en s'appuyant sur les particularités des différents langages artistiques…

Les MITICS font partie intégrante du bon déroulement de cette séquence, mais l’objectif principale n’est pas d’en évaluer la maitrise. En revanche, les élèves bénéficient d’appuyer au maximum la mise en œuvre de leur production finale sur les MITICS. De la même manière que les différentes tâches à effectuer pour mener à bien les différentes étapes de leur présentation leur permet de développer diverses compétences transversales, comme la collaboration avec ses pairs ou encore leur capacité de communication. De plus, ce projet fait appel à leur pensée créatrice dans la mesure ou les consignes explicitent le contenu mais laisse beaucoup de liberté quand a la forme.

Style pédagogique


§  Rôle de l’enseignant, rôle des élèves, rôle de l’environnement numérique

Le rôle de l’enseignant dans ce projet est multiple. L’enseignant guide et encadre les élèves tout au long. Ilorganise la classe, le matériel, le temps de travail, transmet des connaissances et s’assure que l’environnement de travail et propice aux apprentissages. L’enseignant joue également un rôle de motivateur pour les élèves ; il encourage la réflexion et les questionnements, valide les bonnes idées. L’enseignant doit savoir quand rester plutôt en retrait afin de mieux stimuler l’autonomie des élèves.
Les élèves sont quant à eux acteurs de et engagés dans leur apprentissage, ils sont actifs et responsables face à leurs apprentissages. Les élèves doivent s’autoréguler en usant des outils mis à disposition. C’est à eux d’effectuer les bonnes recherches, aux bons endroits, d’en sélectionner le contenu pertinent. Et finalement, ils doivent produire le scripte et la vidéo, et donc s’organiser en fonction afin de respecter les consignes et les impératifs (par exemple le temps à disposition). S’ils ont pu être plus passifs lors de la phase de préparation en amont du projet, c’est à dire dans l’apprentissage de certaines règles langagières etc., dans la mise en œuvre de ce projet, ils sont complètement actifs.
L’environnement numérique tient un rôle important dans la mesure où il devient la scène sur laquelle se déroulent ces productions. Le numérique démontre la facilité d’accès aux informations, ainsi que la nécessité de se l’approprier de manière judicieuse. Ce projet permet le partage de connaissance tant consommées que produites. Les élèves seront confrontés à multiples utilisations du numérique, dans la recherche d’information, l’organisation et la planification, et la mise en production. Dans la mesure où les élèves sont amenés à utiliser le numérique de manière active, cela pousse à leur engagement et favorise leur apprentissage.

§  Retour après experience

Ceci est une séquence qui plait aux élèves, car elle utilise effectivement des supports quelques peu différents. En général, les élèves sont peu amenés à sortir du cadre, ou à s’éloigner des manuels, faute de planification ou encore de possibilités. La ou les régulations interviennent finalement, c’est plutôt dans l’approche et le suivi avec une classe de VG par rapport à une classe de VP, beaucoup plus autonome. Le temps qu’il faudra consacrer à cette séquence n’est pas le même, ainsi que la préparation en amont. Une classe de VG bénéficierait d’un tutoriel iMovie beaucoup plus simple, par exemple, élaboré par l’enseignant.
Les élèves connaissent déjà Google Drive, dans la mesure où ce n’est pas la première fois qu’ils l’utilisent. Il en est de même pour iMovie. Par contre, si c’était à refaire, je pense que j’essayerai d’utiliser un outil tel que Nearpod, afin de ne pas se disperser dans les supports et de pouvoir avoir un meilleur suivi des élèves en simultané.

Evaluation


§  Type d’évaluation prévue et remédiations possible

L’évaluation de ce projet est sommative. Une grille d’évaluation permettra de contrôler les apprentissages langagiers, le respect des consignes ainsi que la production finale. Une feuille contenant les objectifs de l’évaluation, ainsi que la grille de notation est distribuée aux élèves en début de séquence, et les objectifs sont clairement explicités. Lors du visionnage des vidéos, l’enseignant remplit une grille pour chaque élève ; elle lui sera ensuite remise.

Gestion de la classe


Éducation aux médias


§  Prise en compte de l’éducation aux médias

Lors de l’explication des attentes de ce projet, les élèves ont été briefés sur le concept de droit d’auteurs, de droit à l’image, etc. Ils avaient d’ailleurs tous fait remplir par leurs parents une demande d’autorisation en début d’année. Nous avons abordé, pas pour la première fois la notion du plagiat, et souligné l’importance de citer ses sources. Cela faisait d’ailleurs partie de leurs consignes, que de lister tous les sites web qu’ils ont décidé de référencer. Je mets également à dispositions quelques sites qui leur permettrait de trouver des images libres de droit, tel que Pixabay[3], ou Bensound[4] pour des pistes audios.

§  Retour après expérience

Les élèves ont bien compris le principe des droits d’auteurs, ou encore des droits à l’image, nous avons d’ailleurs eu des conversations enrichissantes à ce sujet. Je pense qu’il a été bénéfique de leur proposer des sites pour qu’ils puissent utiliser des images ou des sons pour leur productions. Certains ont optés pour l’ajout de photos personnelles. Dans la mesure où ces vidéos n’avaient pas pour but d’être diffusées, nous n’avons que peu parlé des licences Creative Commons[5]. Je pense qu’il serait pertinent d’aborder ce sujet plus en détails avec les élèves.

Planification et déroulement


§  Comment la séquence d’enseignement s’insère-t-elle dans mon programme annuel ?

Cette séquence de « task-based learning[6] » (Ellis, 2003) est prévue pour la fin de l’unité trois du manuel English in Mind, dans le programme des 10e, sur un total de 6 périodes, soit deux semaines.

§  Quelle organisation dois-je prévoir ?

Pour réaliser cette séquence, il faut des polycopiés, un rétroprojecteur, un téléviseur, l’accès aux salles informatiques et/ou au chariots d’ordinateurs, ainsi que les téléphones portables des élèves. J’ai privilégié les chariots qui me permettent de rester dans leur salle de cours, là où se trouve tout le matériel dont ils ont besoin. 

§  Description du déroulement

En début de séquence, je fournis à chaque élève un petit dossier qui contient :
-       Un questionnaire pour les aider à mieux cibler la profession qu’ils souhaitent présenter
-       Une fiche récapitulative des informations demandées lors de leur présentation
-       Une checklist / feuille de route afin de rendre compte de leur avancement
-       Les objectifs et la grille d’évaluation
Nous les regardons ensemble à l'aide du rétroprojecteur, me permettant ainsi quelques annotations si nécessaire. Les consignes sont écrites en police Sans, comme Arial, en taille 14 pour de faciliter la lecture. Afin de les rendre plus facile de compréhension, j’ai privilégié la division en différents points explicitant la marche à suivre. La checklist est fournie en anglais, afin de travailler leur compréhension de l’écrit anglais, mais la grille d’évaluation est en français. Les consignes orales sont données en anglais, à l'aide du « sandwiching[7] » (Kerr, 2015), et je m’assure régulièrement de leur bonne compréhension en demandant par exemple une reformulation en français. Nous visionnons un exemple[8] du travail qui leur est demandé, afin qu’ils puissent mieux se rendre compte de ce qui est attendu, sur le téléviseur, réservé pour l’occasion. C’est également sur celui-ci que seront diffusées les présentations des élèves à la fin de la séquence.
Les élèves remplissent le questionnaire pour les aider à choisir le métier qu’ils présenteront, puis remplissent la mind map en version papier ou directement en ligne. J’ai constaté que les élèves des classes VG privilégiaient la version papier, dans la mesure où cela rendait leurs recherches plus « tangibles ». Lors des périodes prochaines, les élèves effectuent des recherches sur leur métier de choix, en s’assurant de mentionner les informations demandées. Ils créent ensuite une présentation sur Google slides, et chaque élève est tenu de partager le document avec moi, afin que je puisse leur faire des retours formatifs. Les élèves plus rapides se relisent et se corrigent entre eux, l’enseignant aide et oriente là où il faut. Au cours de la prochaine période, les élèves s’enregistrent et se filment deux par deux. J’ai prévu toute une période afin de leur laisser le temps de finaliser leur scripte, et de faire plusieurs prises si nécessaire. Enfin, la dernière période sert à effectuer le montage et à finaliser les présentations.
Les chariots d’ordinateurs sont réservés, et les élèves savent qu’il leur faudra transférer les vidéos prises depuis leur téléphone sur l’ordinateur, à l'aide d’un câble ou d'une clef USB par exemple, qu’il leur faudra prévoir. 

§  Évaluation et ressenti après expérience

Cette séquence s’est très bien passée, et les élèves ont beaucoup apprécié. Ils ont surtout aimé travailler sur un support diffèrent et que l’évaluation se présente différemment. Pour ma part, je trouve que le temps dédié à cette séquence était trop court. Il aurait été plus intéressant d’intégrer plus d’éléments de la préparation en amont à la séquence numérique. De plus, deux grosses activités étaient demandées d’eux (la préparation de diapositives, travaillant ainsi la compétence Writing, et le commentaire de celles-ci pour travailler le Speaking). Leur demander de se filmer pour faire le commentaire était intéressant dans la mesure où le registre et la situation de communication ne sont pas les mêmes que lors d’une présentation en live. Pour ce qui est des classes de VG, cette double attente s’est avérée être source de confusion. La prochaine fois je tacherai de mettre en place plus de mécanismes de différentiation et de mieux adapter les objectifs. Et au cas où je ne l’aurais pas suffisamment mentionné, je tenterai d’implémenter Nearpod.

Notes:
[1] https://nearpod.com
[2] https://www.plandetudes.ch/web/guest/anglais
[3] https://pixabay.com/fr/
[4] https://www.bensound.com[
5]
https://creativecommons.org/about/cclicenses/
[6] Ellis, R. (2003). Task-based Language Learning and Teaching. Oxford University Press.
[7] Kerr, P. (2015). The learner’s own language. ExELL (Explorations in English Language and Linguistics).https://www.researchgate.net/publication/309021521_The_learner%27s_own_language
[8]