msMITIC 2019

SEQ2_Eco&Droit-Infographie Artisanat VS Industrie

09.10.2021

Vlad Andrievici avatar. Vlad Andrievici

Contexte

  • Introduction
Actuellement, en stage B dans l’établissement de Nyon-Marens où j’enseigne l’économie et le droit pour ma deuxième année de formation à la HEPL, ma séquence est destinée à une classe de 9ème OS économie et droit de 17 élèves composée des élèves de deux classes différentes de VP . 
 
Le programme de 9ème année en OS économie et droit aborde la thématique de la production. Dans ce sujet, l’accent est mis entre autres, sur la distinction entre production artisanale et production industrielle. J’ai donc préparé une séquence en plusieurs étapes afin, d’une part, de permettre l’intégration des différentes notions liées à la production et plus particulièrement à l’artisanat et l’industrie et, d’autre part, d’amener les élèves à la création d’une infographie synthétisant les connaissances acquises.
 
Pour introduire la distinction entre artisanat et industrie, j’ai commencé par le visionnage d’un épisode de l’émission A Bon Entendeur (ABE) produite et diffusée par la RTS (https://pages.rts.ch/emissions/abe/515385-couteaux-de-cuisine-abe-tranche-dans-le-vif.html). Celle-ci traite de la production de couteaux qu’elle soit artisanale ou industrielle et présente distinctement les similitudes et différences dans les étapes du processus de production. Les élèves ont reçu un dossier contenant une introduction générale sur les couteaux et une partie traitant de l’émission elle-même. Après l’avoir complété, les élèves ont vérifié leurs connaissances à l’aide des exercices du manuel.  
La deuxième étape a consisté en l’introduction de l’infographie comme outil "esthétisé" de synthèse et de transmission de données et d’informations. Après avoir discuté avec la classe autour d’une infographie présentant la gratuité des bibliothèques de la région nyonnaise (lien : https://florencechevre.ch/bibliotheques-nyon-rolle-gland/), les élèves ont reçu un dossier traitant de l’infographie. L’idée étant ici de les familiariser avec la diversité des infographies et les règles de base présidant à leur création. 
La dernière étape était celle de la création d’une infographie individuelle sur la plateforme Canva. Cette étape a enfin donné lieu à une évaluation sommative. 

  • Utilité du numérique
L’utilisation de MITIC dans le cadre de ma séquence et, plus particulièrement, l’utilisation de Canva comme plateforme de création offre tout d’abord la possibilité aux élèves de s’exprimer en ayant le choix de créer une infographie soit sur la base de modèles préexistants soit de les modifier ou de les créer à partir de rien. Les sensibilités créatrices de chacune et chacune sont ainsi stimulées et guidées sans être contraintes. De plus, la plateforme Canva avec ses nombreuses fonctionnalités permet des créations qui a priori ne seraient pas réalisables en si peu de temps et avec si peu de connaissances graphiques et techniques préalables. Il y a donc une prise en main facile ainsi qu’un résultat rapide qui amènent ici un intérêt tout particulier de l’usage des MITIC dans un enseignement. Par ailleurs, les élèves peuvent facilement partager leur création avec leurs camarades, avec leur enseignant ou alors l'exporter vers divers formats. Enfin, l'avantage de l'infographie est de permettre une meilleure compréhension du sujet, de faciliter la mémorisation des divers aspects travaillés et de développer l'esprit d'analyse par l'appropriation du contenu (Lessard Routhier, 2015).  
 
Dans le cadre du modèle SAMR, je pense que l’on pourrait se situer dans la voie du palier de la redéfinition (Levy, 2016, p.9). Je note « dans la voie » car, en faisant travailler les élèves par groupes, j’aurais pu les amener à collaborer sur un même document ce qui aurait également pu redéfinir leur façon de travailler ensemble. Au niveau de cette activité, les élèves avaient également la possibilité d’avancer depuis leur smartphones ou depuis leur ordinateur en ayant un accès en temps réel à leur création et en n’ayant plus le souci des sauvegardes, celles-ci étant faites automatiquement. Mon évaluation enfin ne s’est pas faite uniquement sur les acquis du sujet de l’artisanat et de l’industrie mais sur les compétences de créativité et de synthèse des élèves.
On peut également parler d’augmentation fonctionnelle car, me déplaçant davantage vers les un·e·s et les autres, j’ai pu amener des rétroactions individuelles qui ont souvent été bénéfiques pour la production finale des élèves. 
 
Retour après expérience
Tout d’abord, j’ai pu constater qu’il est important de faire noter aux élèves leur login et le mot de passe soit dans l’agenda ou dans leur cahier afin d’éviter les soucis qui retardent la mise en activité des élèves. En effet, lors de la deuxième séance, plusieurs élèves ne réussissaient plus à se connecter et il a fallu que je m’occupe de chacun afin de remédier à ce problème. Certains élèves ont donc dû patienter sans rien faire ce qui a généré quelques moments de flottement. Je pense créer la prochaine fois un fichier partagé et protégé où je noterai au préalable le login des élèves ainsi que leur mot de passe. Je pourrais ainsi soit l’ouvrir et le projeter au début de chaque cours ou il sera à disposition directement sur le server de l'école ou TEAMS afin que les élèves puissent s’y référer sans devoir me solliciter. 
 
Du point de vue du résultat des créations, celui-ci a été variable mais, dans l’ensemble, tous les élèves ont acquis une maîtrise suffisante de la plateforme Canva pour produire une infographie qui respectait les consignes du travail. La distinction entre artisanat et industrie a été correctement présentée et les informations retenues par les élèves étaient généralement cohérentes et pertinentes. 
 
Le retour des élèves a quant à lui été très positif. La majorité a pris du plaisir à créer et à apprendre à maîtriser un nouvel outil en autonomie tout en remobilisant les notions du cours. Certain·e·s me réclament aujourd’hui de renouveler l’exercice avec un autre sujet. 

Ultérieurement, je souhaite tout d’abord améliorer les consignes, notamment en lien avec l’esthétique générale de l’infographie, afin d’offrir un meilleur guidage aux élèves. Je voudrais également amener un aspect plus chiffré dans les infographies des élèves afin qu’ils puissent mobiliser différents types de diagrammes de présentation que nous avons abordé dans le dossier sur les infographies. Ce point, de par son utilisation plus poussée des MITIC, permettrait d’amener les élèves à récupérer, traiter et présenter diverses données. Cette compétence pourrait, selon moi, être travaillée en OS économie et droit sur l’ensemble des trois ans du secondaire I. Par ailleurs, l’infographie peut être mobilisée comme objet interdisciplinaire en intégrant des notions issues par exemple des mathématiques (les diagrammes) ou de la géographie (les flux). Les MITIC offrent en tout cas cette possibilité. Il ne me reste plus qu’à trouver comment l’exploiter de façon adéquate et optimale.  

  •  Compétences enseignantes
 Il me semble important d’avoir validé les compétences Sqily suivantes qui permettent d’avoir les bases pour l’accompagnement et l’encadrement des élèves tout au long de ma séquence : 
o   Pour commencer, Utiliser les ressources numériques de son environnement de travail (Lien : https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/2425) me semble être crucial dans le cadre de mon activité. La réservation des salles informatiques, l’accès aux comptes personnels « edu-vd » des élèves et, si besoin, la réinitialisation de leurs mots de passe sont des actions indispensables pour que la séquence puisse se dérouler sans trop d’anicroches.
o   Dans un deuxième temps, Connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans l’enseignement (lien : https://www.sqily.com/msmitic-2019/skills/2426) offre la compréhension du modèle SAMR ainsi que des moyens de sont intégration à notre enseignement.
o   Enfin, la compétence Réaliser une infographie comme support de cours (lien : https://sqily.com/msmitic-2019/skills/2551) m’a amené la maîtrise et la compréhension nécessaire de la plateforme Canva (inscription, création, modifications, etc…) que j’ai ensuite pu proposer à mes élèves. J’ai par ailleurs réalisé une ressource sur Sqily qui traitait de la prise en main de Canva (lien : https://www.sqily.com/msmitic-2019/workspaces/2948). La création de cette ressource m’a ainsi permis entre autres d’anticiper les écueils que les élèves auraient pu rencontrer (ex : comment trouver un objet en particulier ou filtrer les résultats d’une recherche) et de m’assurer de la facilité d’utilisation de la plateforme et des moyens d’exportation des productions des élèves (pdf ou partage direct de la production).

Alignement pédagogique

  •  Objectifs 
Objectifs disciplinaires
SHS 36 - Analyser des aspects économiques et juridiques du système de production et des échanges de biens et services. La composante 3 notamment qui vise l’analyse des différents acteurs économiques (ici les entreprises artisanales et industrielles).

Objectifs MITIC 
FG 31 - Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d’informations (3) en étudiant et en utilisant les principales règles d'ergonomie et de lisibilité et (4)en analysant les formes et les finalités de sites Internet et de supports électroniques. Pour la première composante, les élèves ont travaillé à la lisibilité de leurs productions en tenant compte des règles abordées en classe dans le dossier sur les infographies. Toujours dans le dossier, 
 
L1 38 : Exploiter l’écriture et les instruments de la communication pour collecter l’information, pour échanger et pour produire des documents (B) en développant un usage éthique d’Internet (droits d’auteur, règles d’usage, identification des sources,…) et (C) en organisant l’information, en l’enregistrant, en la classant, en la triant et en la retrouvant. Les productions des élèves devaient citer les sources utilisées et elles ont également tenu compte de l’organisation des informations sur leurs documents finaux. 
 
Capacités transversales
 Stratégies d’apprentissage par la gestion d’une tâche. Les élèves ont ainsi dû analyser la situation de départ (Artisanat vs. Industrie) puis opérer des choix pour leurs présentations et opter pour une solution parmi un éventail d’infographies et de possibilités de traiter le sujet.

 Pensée créatrice 
L’idée était aussi dans cette séquence d’amener les élèves à créer dans le cadre infographique mais en faisant preuve d’originalité en prenant par exemple quelques risques esthétiques et en se laissant guider par leurs idées originales. 

  • Style pédagogique
 
Lors de la première partie de ma séquence, je suis d'abord transmetteur des connaissances puisque j'amène aux élèves les bases relatives aux systèmes de production en leur présentant les différences entre artisanat et industrie à travers la vidéo puis le manuel. Ici, ma posture vise à formuler et structurer les savoirs des élèves en faisant la démonstration par la vidé démonstration. Bucheton & Soulé (2009, p.40) tendraient à définir cette posture comme une posture d'enseignement.
Dans la deuxième phase, je transmets les notions essentielles (qui, quoi, comment, organisation, lisibilité..) pour la lecture et la production d'une infographie. Les séances sont généralement pilotées par l’enseignant en donnant un minutage pour l’avancement dans le dossier. Les réponses et les remarques sont échangées en plénum. Ma posture est ainsi celle de contrôle car, en mettant un cadrage, je pilote de manière serrée l'avancée des tâches pour m'assurer que le groupe classe avance en synchronie (Bucheton & Soulé, 2009, p.40).
Lors de la phase de création, après avoir introduit Canva en précisant comment créer son compte, j'adopte davantage une position de guide dans le processus d'apprentissage des élèves. Selon Bucheton & Soulé (2009, p.40), ma posture se rapprocherait de celles dites d’accompagnement et de « lâcher-prise». Les élèves partent en effet à la découverte de la plateforme et je les réoriente ou les accompagne lorsqu'ils se retrouvent bloqués ou lorsque je constate des problèmes. De plus, je leur ai assigné une tâche où l’autonomie est permise par une utilisation intuitive de Canva et les consignes données. Les élèves ont donc la responsabilité de leur travail et peuvent tout à fait expérimenter une voie qu’ils choisissent de suivre tout en restant dans le cadre des consignes. 
 Les élèves, après avoir eu la position d'apprenants relativement autonomes en raison des deux dossiers (ABE et Infographies), deviennent des producteurs à part entière dans la dernière phase de ma séquence. Ils utilisent également l’environnement numérique pour se renseigner et affiner au besoin leur compréhension de l’artisanat ou de l’industrie. Pendant ce temps, je reste à disposition pour répondre aux questions éventuelles et les aiguiller si nécessaire. 
Je souhaite laisser un maximum de liberté aux élèves afin de ne pas influencer leur processus de création et permettre des productions que j’espère plus diversifiées et originales. 
Leur production finale sera une infographie qui devra rendre facilement  compréhensible la différence entre l’artisanat et l’industrie soit en prenant un exemple concret (par exemple celui vu en classe) soit en présentant la différence entre ces deux modes de transformation des matières premières avec une perspective plus généraliste. 
  
  • Retour après expérience
 
Lors de la phase de production, je pense que ma volonté de laisser une grande marge de manœuvre aux élèves quant au choix de l’infographie ou du sujet, spécifique ou général, à traiter a posé quelques problèmes. Ainsi, plusieurs élèves ont le plus souvent fait le même choix de modèle d’infographie proposé par la plateforme Canva. Ils n’ont ainsi au départ pas modifié les éléments graphiques de la présentation. Il a fallu que j’intervienne auprès de chacune et chacun pour leur suggérer ou leur proposer des modifications en insistant sur l’originalité et la personnalisation de leur document.  
Il faudra donc que je modifie les consignes de départ en insistant davantage sur la part créatrice et originale de l’activité. Par ailleurs, je n’offrirai plus le choix entre une approche comparative générale ou spécifique à un bien. Je préparerai une liste de biens produits aussi bien par l’industrie que l’artisanat et m’assurerai au préalable que les élèves puissent trouver les informations nécessaires. A cette fin, je leur indiquerai sur un document la liste en question et orienterai leur méthode de recherche et de récolte d’informations en les sensibilisant davantage sur les sources utilisées. Je spécifierai également le format attendu pour la citation des sources 
 
  • Evaluation 
Pour ce qui est de l’évaluation, il a s’agit d’abord de s’assurer que toute la classe maîtrisait les notions et les principes abordés dans la première partie de la séquence. A cette fin, j’ai proposé une évaluation formative sur papier avec des exercices à points. Les avantages, inconvénients ainsi que les limites rencontrées par un mode de production étaient abordés. La correction a été effectuée en classe par les élèves à qui j’ai redistribué les copies aléatoirement pour qu’ils corrigent les productions de leurs camarades. Après avoir comptabilisés les points, j’ai pu constater que l’ensemble de la classe avait acquis suffisamment de connaissances du sujet pour que l’on puisse poursuivre. A ce stade, une activité comme un quizz Quizizz aurait pu être également une bonne option à investiguer. 
Dans la dernière phase de la séquence, une évaluation sommative a été prévue pour les productions des élèves. Ces derniers avaient reçu une feuille avec les objectifs et les consignes du travail. Une grille d’évaluation complétée sur un programme de traitement de texte m’a permis ensuite de faire un retour plus détaillé sur ces productions et de garder une trace des commentaires. Le retour a été fait individuellement avec chaque élève.         
 
 
Au terme de cette activité, les élèves ont pu organisé graphiquement des notions et ont acquis une maîtrise de la plateforme Canva. Leurs productions ont montré en général une recherche esthétique, une attention à la présentation et la synthèse des informations et à l’utilisation d’images pour soutenir le propos. 
Les élèves ont par ailleurs, pour la plupart, su adapter et modifier leurs infographies selon les commentaires que j’apportais durant la période de création. J’insisterai la prochaine fois à procéder à un bref rappel en début et en fin de leçon des attentes du travail pour que les élèves puissent se les remémorer et situer leur travail par rapport aux exigences. 

 Illustration des productions des élèves 
Je joins ici quelques traces des créations des élèves. Les noms des auteur·e·s ont été caviardés. 
  • Éducation aux médias 
Plusieurs points doivent être discutés avant la création des infographies par les élèves. Tout d’abord, les informations utilisées dans l’infographie devront avoir une source. Cet aspect des sources est travaillé en classe lors de la deuxième phase de la séquence. Le dossier sur les infographies met justement l’accent sur les sources citées par les infographies données en exemple. La discussion avec les élèves a également permis par la suite de mettre en exergue la fiabilité des sources et l’aspect, par exemple, commercial qu’une information peut véhiculer. 
En plus de la problématique des sources, nous avons abordé la question des auteur·e·s des infographies dans le dossier introductif aux infographies. Les élèves sont donc amenés à chercher qui est à l’origine de l’infographie et ainsi relever si la personne physique ou morale pourrait avoir des intérêts commerciaux ou autres dans la production de cette infographie. De plus, nous avons pu mettre en lumière qu’un document sans auteur·e est un document qui pourrait être réutilisé à d’autres fin que celles initialement imaginées. L’activité en classe a permis donc de sensibiliser les élèves aux questions de droit d’auteur·e·s et au fait que les élèves sont des producteurs et productrices à part entière. 
 
Les aspects d’éducation aux médias mentionnés ici ont été ensuite repris dans les infographies des élèves. Les consignes stipulaient en effet que le nom de l’auteur ainsi que les sources utilisées devaient figurer sur l’infographie. Tous les élèves ont mis ces éléments dans leurs créations. Ceci ne démontre toutefois pas forcément qu’ils aient complètement mesuré l’enjeu autour de la mention des sources et des créateurs et créatrices sur les documents produits. Cette sensibilisation doit donc continuer sur les différentes années du cursus scolaire jusqu’à, dans l’idéal, ne plus devoir apparaître dans les consignes. 
 
  • Planification 
 
La production est une thématique qui jalonne tout le programme de 9ème année en OS économie et droit. Il est en effet question de production à partir du moment où  l’on parle de biens économiques ou de consommation. Un chapitre plus spécifique est consacré à la production et à la distribution dans le cycle de vie d’un bien dans le manuel d’Introduction à la vie économique. J’ai donc décidé de travailler l’infographie en parallèle de ce chapitre. 
 
Les trois phases de ma séquence se sont déroulées sur 13 périodes au total. 
La phase 1 a servi à travailler les notions liées à la production (artisanat, industrie, facteurs de production, rendement, productivité, économie d’échelle, proximité de la production, distribution et marché) et a duré 4 périodes. Pour cette partie, j’ai eu besoin du TBI pour projeter un reportage de l’émission ABE (1 période), d’un document de travail pour le reportage ABE (1 période) et du manuel Introduction à la  vie économique pour approfondir et exercer les notions de la production (2 périodes). 
 
La phase 2 visait l’introduction de l’infographie (sources, création, codes et format) et des son utilisation (représentation de données et d’informations) et s’est étalée sur 4 périodes. Ici, j’ai à nouveau utilisé le TBI pour projeter le document référence relatif aux infograhies et pour présenter aux élèves d’autres infographies qui ne figuraient pas sur leur document. Pour compléter le document, j’ai prévu 2 périodes incluant travail en autonomie des élèves, corrections et discussions communes. Les élèves ont dû chercher les sources des infographies et se renseigner sur l’origine des données présentées dans les infographies. Pour ce faire, les élèves ont travaillé par deux à l’aide d’ordinateurs portables issus de la classe mobile (1période). 
 
La phase 3 enfin, a mis les élèves dans les conditions de création de l’infographie et a nécessité 5 périodes avec un ordinateur par personne (17 au total). Les élèves ont créé un compte Canva avec leur adresse edu-vd en suivant les recommandations de ma ressource sur Canva  (lien : https://www.sqily.com/msmitic-2019/workspaces/2948)  et ont pu librement découvrir et se familiariser avec la plateforme sans contrainte particulière (1 période). Ensuite, les élèves ont entamer le travail de création (4 périodes). On pourrait rajouter une période qui a été consacrée à mes retours individualisés pour chaque création des élèves. 
 

Dans la dernière phase, plusieurs points sont importants à anticiper. Tout d’abord, les élèves de 9ème année ne sont pas forcément à l’aise et au clair avec leur compte edu-vd.  Les OS mélangeant généralement plusieurs classes (deux au minimum comme dans mon cas), les élèves n’ont pas tous la même connaissance de la plateforme Office 365. Certain·e·s des élèves n’étaient jamais allés sur leur boîte email. Il a donc fallu créer les comptes Canva tout en montrant comment aller récupérer le code d’activation sur les comptes edu-vd. Par ailleurs, les élèves utilisant des mots de passe relativement simples et courts, la plateforme Canva ne les laissait pas créer leur compte en raison du manque de caractères au niveau du mot de passe. Il a donc fallu aider les élèves à créer un mot de passe qui satisfasse aux exigences de la plateforme. Ainsi, pendant que j’aidais certains, d’autres ne pouvaient rien faire. J’ai fini par nommer quelques assistants pour aider leurs camarades. Une prochaine fois, je m’assurerai, par exemple durant la deuxième phase quand les élèves ont un ordinateur pour faire les recherches de sources, que tout le monde sache accéder à sa boîte d’email. Ensuite, je créerai un document que je projetterai au TBI et sur lequel figureront les adresses email des élèves ainsi que des mots de passe pré-générés par mes soins. J’aurais ainsi, en cas d’oubli, les mots de passe à disposition et les critères minimaux de sécurité seront respectés. A bien y réfléchir, un atelier « mots de passe » pourrait aussi rentrer dans la séquence afin de sensibiliser les élèves aux risques liés à un excès de simplicité dans ce domaine-là. 
 
Une fois sur la plateforme Canva, la plupart des élèves s’est sentie relativement à l’aise pour trouver ce qu’elle cherchait. Si des questions survenaient, je renvoyais soit à la ressource Canva soit je montrais directement sur l’écran ce que les élèves demandaient. Pour certains élèves, le choix d’une infographie et de l’organisation à adopter a pu poser problèmes. J’ai dû rappeler ce que j’entendais par « rubrique » dans l’infographie. Les élèves étaient aussi souvent inquiets que leur production ne soit pas sauvegardée. J’ai ainsi plusieurs fois pu rappeler que la sauvegarde se faisait automatiquement. J’ajouterai également que l’aisance et la compréhension des consignes n’a pas été toujours égale. Ainsi, il a fallu plusieurs fois que je rappelle à différents élèves de se référer à la feuille de consignes pour ne pas trop s’éloigner de mes attentes. 
Globalement, j’ai réussi à respecter les délais que je m’étais fixés. Toutefois, durant la phase deux de la séquence, une période supplémentaire aurait été bienvenue pour insister sur certaines notions travaillées avec les élèves. Je n’aurais ainsi pas eu à les lancer avec empressement dans le travail. J’ai eu je crois un peu trop d’optimisme quant au rythme que je pouvais imposer. 
 
 
  • Déroulement
 Phase 1. 
Pour commencer, j’ai distribué le document de travail qui fait référence au reportage de ABE. Ce document permet d’abord au travers de l’introduction de discuter « couteaux » avec les élèves en inscrivant un objet du quotidien dans une perspective historique (10 min). Ensuite, les élèves lisent les questions du document et interrogent l’enseignant en cas de problème de compréhension (5min). Ensuite, le reportage est montré dans son entier. J’ai marqué des pauses durant le visionnage pour laisser les élèves rédiger. De plus, le reportage étant divisé en plusieurs partie, j’ai profité de ces coupures pour à chaque fois faire un bilan avec les élèves de ce qui avait été vu et répondre aux questions. De plus, je n’ai pas réussi à projeter l’entier du reportage en 1 période et nous l’avons donc terminé lors de la période suivante avec les corrections. 
 
Durant cette phase, l’introduction à l’artisanat et l’industrie s’est faite donc par une vidéo de l’émission ABE sur les couteaux. L’avantage que présente cette émission est la distinction claire qui est faite au niveau des processus de production et des étapes nécessaires pour la création d’un couteau. De plus, le travail sur une journée d’un forgeron par rapport au travail automatisé d’une usine Wenger permet aux élèves de se rendre compte du nombre d’intervenants, des moyens de productions différents ainsi que des techniques spécifiques employées. 
 
Après le visionnage du reportage, les élèves ont effectué les exercices dans le manuel (60min) et nous les avons corrigé avec la correction projetée au TBI (environ 20 min). 
 
Phase 2. 
Après avoir distribué le dossier sur les infographies aux élèves. J’ai commencé par projeté une infographie présentant la gratuité des bibliothèques de la région nyonnaise (lien : https://florencechevre.ch/bibliotheques-nyon-rolle-gland/) (10-15min). Cette infographie a servie de base introductive pour le dossier. Nous avons parcouru ensemble le dossier (5min) puis j’ai laissé 10min aux élèves pour répondre aux questions de la première infographie. Nous avons corrigé ensemble (10 min) et les élèves ont continué ensuite en autonomie dans le dossier. Je parcourais les rangs pour voir l’état de l’avancement et répondre aux questions. Une fois répondu aux questions du dossier, les élèves ont récupéré un ordinateur par table pour répondre aux questions relatives aux sources et aux auteur·e·s (20 min). Nous en avons également profité pour échanger sur ces sujets (20min). 

 Phase 3. 
Durant cette phase, les élèves avaient chacun·e un ordinateur. Après avoir reçu une copie de la ressource Canva, il est nécessaire de créer comptes pour les élèves (prévoir 20min pour régler tous les problèmes possibles décrits plus haut). Une fois fait, ils ont pu découvrir la plateforme Canva et voir certaines des possibilités qu’elle offre (20min). Précisons qu’il est important de prévoir un temps (5min au moins) d’extinction et de rangement du matériel. 
Après cette phase découverte, les élèves ont durant les périodes suivantes commencé et poursuivi la création de leur infographie. Tous ont choisi de sélectionner un modèle d’infographie Canva préexistant qui se présente au format (800x2000p) 
Parmi les élèves, la majorité a eu besoin des 4 périodes prévues dans l’activité. En effet, la mise en route, le choix du sujet ainsi que l’assimilation des consignes leur a demandé déjà une bonne période. Par la suite, tous étaient relativement autonomes. Certain·e·s n’ont même pas sollicité mon aide.  Je pense que l'aspect intuitif offert par la plateforme permet aux élèves de maîtriser rapidement l’outil sans trop de difficultés. Deux élèves ont réussi à finir leur infographie en seulement 3 périodes. Je leur ai demandé d’aider ensuite leurs camarades. Ils ont ainsi été d’une aide précieuse lorsqu’il a été question d’exporter les productions des élèves en « .pdf ». 
En effet, deux éléments doivent être soulignés ici : le premier est que je n’avais pas précisé comment je souhaitais que les élèves nomment leur document. Certain·e·s n’avaient donc pas mis leur prénom (il figurait néanmoins sur l’infographie) et m’ont rendu des documents qui avaient gardé le nom par défaut des infographies proposées sur Canva. Une simple ligne dans les consignes permettra de corriger ceci et d’obtenir des rendus aux noms uniformes. Je peux également mentionner ici que deux élèves ont été absents durant une période et ils ont par conséquent dû terminer leur travail à la maison (autre avantage de proposer une utilisation de Canva). 
Globalement, les élèves ont tous créer des infographies respectant le minimum requis et je suis impressionné par ce que l’ensemble a donné pour une première utilisation de Canva. Les élèves ont fait preuve d'une stimulante créativité et on témoigné d'un investissement constant. L'expérience est donc concluante et je la réitérerai. Je ferai cependant en sorte la prochaine fois de rythmer davantage la phase de création en fixant un délai intermédiaire pour m’assurer que tout le monde avance à un rythme suffisant et préciserai les biens de consommation sur lesquels les élèves devront se pencher. Par ailleurs, comme mentionné plus haut, je souhaite également davantage intégrer l'utilisation des données chiffrées dans les infographies des élèves. Proposer un bien particulier me permettra de vérifier si les données existent au préalable. 

Bibliographie 

Bucheton, D., & Soulé, D. (2009). Les gestes professionnels et le jeu des postures de l’enseignant dans la classe : un multi-agenda de préoccupations enchâssées. Éducation et didactique, 3(3), pp.29-48.

Lessard Routhier,  A. (2015, septembre). L’infographie éducative : Un outil visuel pour apprendre. Consulté le 10 juin 2021 à : https://ecolebranchee.com/dossier-infographie-linfographie-educative-un-outil-visuel-pour-apprendre/

Levy, A. « SAMR, un modèle à suivre pour développer le numérique éducatif », Technologie, n°206, janvier-février 2017 mars-avril 2016, p.8-13.