msMITIC 2019

Orientation dans l'espace

02.05.2021

Marc Ebersberger avatar. Marc Ebersberger

L’activité se déroule à l’extérieur, et s’inscrit dans la discipline de la géographie. Elle permet la mise en action pratique d’un outil propre à la branche, à savoir la boussole et la lecture de cartes ou images satellite pour s’orienter dans l’espace et accéder à un point défini. Cette activité est accueillie positivement par la majorité des élèves et porte tout son intérêt dans le 3ème cycle de géographie défini par le plan d’étude romand : il s’agit en effet de s’approprier, en situation, des outils et des pratiques de recherche appropriés aux problématiques des sciences humaines et sociales (SHS 33) où il est précisé que le développement de compétences passe l’utilisation d’outils. Cette activité est donc idéale à mettre en place dans les classes de 9ème Harmos qui débutent ce nouveau cycle.
 
Cette activité permet d’intégrer des outils qui sont non seulement très présents dans la discipline mais qui auront également une utilité future, lorsque les élèves seront en voyage à l’étranger ou dans un endroit qu’ils ne connaissent pas. Elle prend la forme d’une chasse au trésor, et est mise en place à l’aide de l’application GEOCACHING. Il faut vérifier que les élèves installent l’application avant le jour de l’activité afin de ne pas perdre de temps. Le but est de lancer une chasse dans un endroit où plusieurs trésors sont cachés, ce qui permet de diviser la classe en petits groupes (tutorat avec un expert par groupe) qui cherchent des emplacements différents, sinon le leadership est pris par certains au détriment d’autres qui ne font que suivre passivement. Cette application répertorie des caches créées par d’autres utilisateurs, le but étant de trouver cette cache et d’échanger un objet qu’on y trouve avec un objet à soi. Ces objets ne sont pas de valeur, ils représentent un souvenir de la chasse. 
 
Afin de réaliser cette leçon, il est nécessaire de prévoir à la fois du temps (2 périodes) mais également de faire l’activité une première fois car étant donné que celle-ci se déroule à l’extérieur, il est indispensable de délimiter l’espace, repérer d’éventuelles zones où les élèves ne doivent pas se rendre (danger ou privé) et vérifier que le temps nécessaire aux déplacements des élèves soit suffisant. L’organisation de la chasse permet aux différents groupes de trouver plusieurs trésors, ce qui a souvent un effet positif sur la motivation générale car il y a une dose judicieuse de compétition entre les groupes, qui est aussi portée par le sentiment de récompense.
 
Ce qui est intéressant ici est la diversité des outils mis à disposition pour réaliser une même activité. Lorsque les élèves partent à la recherche d’une cache, l’application propose différents types de cartes et méthodes d’orientation en fonction des préférences de l’utilisateur. Il est alors pertinent d’imposer une méthode précise pour chaque cache : en multipliant ces outils, les élèves prennent premièrement conscience de leur diversité, et peuvent également identifier une méthode de recherche avec laquelle ils se sentent plus à l’aise personnellement. 
 
La classe est divisée en 4 groupes de 5-6 élèves. Chaque groupe devra trouver 4 caches, ils partent tous en même temps et cherchent les caches dans un ordre différent. Imposer l’utilisation d’un seul smartphone par groupe pour favoriser l’interaction entre participants.
La première cache se trouve à l’aide d’une carte routière avec sentiers et la direction à vol d’oiseau (boussole). La deuxième comporte une méthode similaire, sauf que la carte est cette fois représentée par images satellite. La troisième cache se trouve en utilisant Maps, un raccourci sur l’application geocaching permet son utilisation. Les élèves auront une autre manière de représenter leurs déplacements, car la direction n’est plus notée à vol d’oiseau avec une boussole : le trajet propose de suivre différentes rues et chemins. Finalement, une quatrième cache un peu plus proche et facile d’accès sera à découvrir uniquement à l’aide d’une boussole et un compteur de distance.
 
Ce qui est intéressant à faire avec cette activité, c’est d’observer comment la classe évolue avec différents outils. Une grille est distribuée à chaque groupe à la fin de l’activité, où diverses informations seront notées par les élèves : le temps mis pour trouver chaque cache (dans la mesure où toutes sont trouvées), la difficulté à les dénicher, la méthode préférée par le groupe, l’utilisation ou non d’indices proposés par l’application pour parvenir à ses fins. Le but ici étant de démontrer que si ces différents outils existent, et sont proposés dans la même application pour parvenir aux mêmes résultats, c’est pour une bonne raison. Différentes situations comme la proximité de l’objet ou la topographie du lieu dans lequel on évolue influencent directement l’outils qui sera utilisé. La boussole s’il n’y a pas un relief suffisant pour se repérer dans l’espace, ou l’utilisation d’un marquage qui n’est pas à vol d’oiseau si on cherche au sein d’un espace urbain par exemple. 
 
Bien qu’elle s’inscrive dans un moment ciblé et qu’elle nécessite des conditions favorables, il est intéressant de reproduire l’activité en fonction des résultats observés, en changeant à la fois les groupes ainsi que le lieu où la classe évolue. La première fois se fait dans un espace peu urbanisé et relativement sûr pour qu’une familiarisation se fasse avec l’application, puis il est intéressant de travailler dans un contexte plus dense : les déplacements sont en général plus courts mais les caches plus difficiles à trouver, l’orientation dans l’espace est rendue plus ardue.

Voici des exemples illustrés des diverses méthodes de recherche proposées aux élèves:
Boussole uniquement avec direction à vol d'oiseau et distance de l'objectif

Carte de type plan avec direction à vol d'oiseau et distance de l'objectif

Carte de type satellite avec direction à vol d'oiseau et distance de l'objectif

Carte Google Maps avec direction précise et distance de l'objectif