msMITIC 2019

S1 : Cinéhaïku - Mars 2019

11.06.2022

Joanne Sarah Schmutz avatar. Joanne Sarah Schmutz

Cinéhaïku 
test
Séquence intégrant les MITIC, 11VP1 
EPS Ollon, praticien formateur: Eric Bolomey
Réalisation : Mars 2019.

Présentation

Le projet est d’initier les élèves aux notions de Cinéma en leur faisant réaliser un Cinéhaïku. Le principe du Cinéhaïku est très simple et permet d’interroger la notion de cadrage ainsi que du rythme des enchainements des plans entre eux. Les élèves réaliseront chacun personnellement un Cinéhaïku qu’ils pourront soumettre à www.cinehaiku.com en concours avec l’accord de leur responsable légal. 

Un Cinéhaïku qu’est-ce que c’est?

Le haïku est un petit poème court d’origine japonaise sur trois vers. C’est moment, une sensation, un éclair. Selon Yamata, les haïku sont « l’art de réduire à son essence le plaisir infini d’être ému». Le rythme était traditionnellement court/long/court 5/7/5 mais les haïku modernes sont libres. Le haïku doit comporter un “mot saison”, c’est à dire un mot qui donne un indice, même très minimal, sur la saison durant laquelle survient le haïku. Un Haïku ne véhicule pas d’idées idéologiques, ni de négativité ou de lourdeur. Le bon Haïku ne devrait pas être continué. C’est un instant vécu. C’est vrai. “C’est ça !” Il donne la sensation de vérité. Il renvoie à l’Eternité.

Les objectifs d'évaluation

En respectant les règles du Haïku écrites ci-dessus, les élèves devront créer leur propre haïku sur le thème commun du printemps. Le temps de la séquence ne devra pas dépasser les 30 secondes et devra comporter trois plans.

  • Réaliser un film de 30 secondes qui répond aux critères du Haïku. (format,
temps, notion de saison, de poésie, voir définition Haïku ci-dessus) 
  • Transmettre ou évoquer une émotion, un instant. (Justifier ses choix :
pourquoi cela, qu’est-ce que tu veux transmettre ?)
  • Prise de son cohérente avec le film et de qualité.
  • Pertinence des plans. (Composition de l’image, tournage, mouvements de
caméra, présence de l’hors-champ, etc.)
  • Le montage son et image sur imovie (transitions, lien image et son, des
images entre elles, export du film, etc.)
Point présent dans un retour formatif uniquement:
  • Investissement personnel, collaboration (entre-aide entre binômes).

La feuille d'évaluation est ici jointe:
feuilles-evaluation-Cinehaiku.pdf 83.28 KB

PER

A 31 AV — Représenter et exprimer une idée, un imaginaire, une émotion, une perception dans différents langages artistiques en utilisant diverses technologies de traitement de l'image. Conception, élaboration et réalisation d'un projet sous forme d'images fixes ou animées en exerçant progressivement :

  • la planification et la réalisation par étapes successives du processus créatif: Processus de travail, montage.
  • la pratique d'exercices exploratoires favorisant l'originalité et l'innovation: Le Story-board.
  • l'exploration et l'utilisation du langage visuel: La vidéo, le cadrage, les couleurs, etc.
  • le choix des éléments les plus pertinents en fonction d'une intention, de la conception à la réalisation: Sélectionner les plans pour le montage. 

A 32 AV: Analyser ses perceptions sensorielles en prenant en compte les différentes formes de langage visuel.
Lecture d'images fixes ou animées: Favoriser la mise en commun et l'échange des perceptions. Confronter ses propres perceptions avec celles des autres artistes et/ou camarades pour élargir et remettre en question les siennes. Discussion autour des projets des élèves et de ce que véhiculent leurs images. Mais aussi, analyses formelles et conceptuelles de photographies ou plans de Cinéma.

Capacités transversales et compétences générales

Dans les objectifs des compétences générales pour le cycle 3, il est écrit:
Développer la connaissance de soi sur les plans physique, intellectuel, affectif et social pour agir et opérer des choix personnels. C'est une compétence que j'aimerais que les élèves acquièrent pendant cette séquence, qu'ils sachent identifier leurs idées, leurs intérêts et envies et qu'ils puissent opérer des choix pour les exprimer. Puis, plus précisément par rapport aux MITIC:

  • MITIC: Outils permettant de développer et élargir les pratiques scolaires en général; développement de l'esprit et de l'indépendance critiques face aux médias, voire aux développements technologiques, participant ainsi à l'Éducation à la citoyenneté. 
  • Sensibiliser les élèves aux médias et sur le rôle de l'image et de sa diffusion sur internet. Par le Haïku aborder cette l'image de manière poétique et évocatrice, une image respectueuse qui laisse une part de discrétion et de mystère. En cela l'élève sera encouragé à avoir une attitude plus critique et prudente face aux médias.

Alignement pédagogique

Selon les objectifs d'évaluation cités ci-dessus:

  • Réaliser un film de 30 secondes qui répond aux critères du Haïku. 
  • Transmettre ou évoquer une émotion, un instant. 
  • Prise de son cohérente avec le film et de qualité.
  • Pertinence des plans. 
  • Le montage son et image sur imovie 
  • Investissement personnel, collaboration.

Voici les tâches associées et les habilités mobilisées:

  • Acquisition d'un savoir théorique sur le Cinéma.
Comprendre - reconnaître - exemplifier - trouver la cohérence
  • Analyse de l'image et de l'intention transmise par le cadrage. Travail fond/forme.
Reconnaître - analyser - identifier - attribuer - comparer
  • Planification d'un story-board en vue d'un tournage.
Planifier - se projeter - créer - fournir un effort 
  • Verbalisation des ses idées et intentions par écrit.
Identifier - expliquer - créer - organiser
  • Tournage du film et prise de son.
Créer - se sentir capable - bouger - chercher - se concentrer - respirer - expérimenter
  • Montage. 
Prendre conscience - persévérer - organiser - créer
  • Soutien lors du tournage d'un de ses pairs.
Collaborer - soutenir - conseiller - bouger

Posture pédagogique

Cette séquence s'inscrit dans une démarche pédagogique de projet. Des apports théorique importants axés sur les savoirs sont donnés par mon enseignement. En cela, je ne suis pas dans une "pédagogie de la découverte" de type Freinet (2019) avec son dispositif d'imprimerie où les élèves construisent leur savoir depuis le commencement. J'intègre un projet dans un cours classique, en définissant le cadre théorique nécessaire à la réalisation. Les élèves vont ensuite mettre en pratique ces outils afin de réaliser des apprentissages défini par le biais des critères d'évaluation. Une place importante est laissée au projet personnel de l'élève comme l'a par exemple mis en place Daniel Lagoutte (1995, 2015) en proposant un schéma "constructiviste" dont je me suis inspirée pour créer la séquence. Nous commençons alors le processus créatif par une phase divergente, qui ensuite mènera les élèves à converger vers un projet personnel dans lequel ils seront guidés par mes régulations en cours de création.

Les élèves construisent leurs savoirs et leur expression personnelle au travers de la pratique et de l'expérimentation par essai-erreurs. Une partie est néanmoins donnée à l'acquisition de savoirs dans le domaine cinématographique de manière directe, et une partie de modelage est aussi donnée grâce à la présentation de réalisation de CinéHaïku ainsi que de ma réalisation personnelle. (c.f. vidéo).

Intégration selon le modèle SAMR

L'intégration proposée à partir du modèle SAMR est celle de la Redéfinition, car les MITIC ici permettent de travailler un média qu'est le cinéma qui n'existerait pas sans lui. Les élèves sont plongés dans l'art du cinéma, qui est un univers riche, technique, innovateur et créatif. C'est un véritable défi d'introduire le cinéma, j'irais presque jusqu'à dire "cette discipline" à l'intérieur d'un cours d'arts visuels. Cette intégration permet d'ouvrir, peut-être à l'avenir, à des collaborations interdisciplinaires, et à une médiatisation à l'extérieur de la classe et même hors de l'établissement car les Haïkus seront montré, si ils retenus, sur le site internet. 

Programme

Périodes 1 et 2

Document ressource:
Projet de Cinéma 11VP.pdf 687.82 KB
Accueil des élèves, présentation de qui je suis, car les élèves m’auront en cours pour la première fois. Présentation du thème de Cinéhaïku, des objectifs ainsi qu’un bref aperçu du programme et de l’organisation. 5'

Visionnement de différents Cinéhaïkus réalisés par des participants au concours de l’association. Les élèves devront noter sur une feuille un mot-clé par film. Ce mot clé devra relever un aspect de ce qui les ont le plus marqué, intéressé. 10'

Dans la salle j’aurai disposé une capture d’écran par film, chaque élève devra choisir son film préféré et se déplacer vers la capture d’écran correspondante. Des feuilles A5 seront distribuées. 10'
Sur ce format, les élèves devront dessiner un croquis d’une variante qu’ils imagineraient de ce plan. Un élément au moins doit changer, que cela soit le mouvement, l’objet filmé, le cadrage, les couleurs. Ils doivent écrire également leur mot clé en bas à droite de la page. Ensuite chaque élève va coller son idée à côté de la capture d’écran principale. Et pendant quelques minutes, les élèves pourront circuler et ainsi voir les idées de leur pairs. 15'

Une fois cette étape terminée, je demande aux élèves de s’asseoir à leur places. Je leur pose des questions afin d'activer un processus métacognitif, les faisant prendre conscience du processus de création :
 
- Est-ce que ça a été facile ou difficile de trouver une idée ?
- Comment fait-on pour en trouver ? Qu'est-ce qui vous a aidés-es ?
- Est-ce que le fait d’avoir une inspiration visuelle vous a-t-elle aidé,e ?

Mon but, en travaillant ces questions d’inspiration avec eux, c’est qu’ils se rendent compte que tout ce qui nous entoure peut nous aider à trouver des idées. Ils n’y a pas de mauvaises idées, il faut savoir reconnaître ce qui nous intéresse et partir de là pour construire sa propre idée. Chacun d’eux a, je le sais, quelque chose à dire. Nos idées ne viennent pas de nulle part, elles ont une source. 10'

Moment de modelage:
Je vais projeter mon haïku et leur expliquer comment j’ai eu cette idée. Comment j’ai travaillé, qu’est-ce qu’il s’est passé en moi quand je cherchais des idées? A quoi j’ai pensé? Quelles difficultés j’ai rencontré au moment où j’ai voulu passer de mon idée à la réalité? Je leur explique que l’on va travailler cet aspect de la réalisation plus tard ensemble. Pour l’instant il s’agit de planifier, préparer, chercher des idées. 15'
Lien vers le Haïku inséré dans une vidéo réalisée dans le cadre de la didactique des Arts visuels :

Pour le temps qui reste, je vais leur demander de prendre une feuille qui fera partie de leur phase de recherche sur laquelle ils noteront leurs idées, leurs questions, pourront dessiner, etc. Cette feuille sera conservée dans un casier à la fin avec leur prénom, et ils la reprendront la prochaine fois. 30'
Rangements. 5'

Périodes 3 et 4

Document ressource:
Projet de Cinéma 11VP.pdf 687.82 KB
Accueil des élèves, bref récapitulatif des deux dernières leçons. 5' Introduction de la technique au fur et à mesure pour les sensibiliser au cinéma, parallèlement à leur recherche d’idées. Un document théorique sur le Cinéma est distribué, dans lequel apparaissent notamment les différents plans au cinéma, un lexique, des exemples de champs/hors-champs et un résumé des principaux mouvements de caméra. 5' Discussion collective autour des notions mobilisées au cinéma, je donne la parole aux élèves pour vérifier si ce qu'ils ont lu est comprit et je demande d'expliquer avec leurs mots un terme technique à la classe (plan américain, travelling, cadrage, etc.) Les élèves mettent directement en pratique la théorie vue en classe afin d'intégrer les différents éléments. 10'

La suite de la leçon sera dédiée au commencement du story-board sur une feuille A4. Les informations attendues seront écrites au tableau. Je lance alors de manière très simple la consigne pour démarrer le story-board. Il s'agira de réfléchir, sur la base des différentes échelles de plan lesquelles seront utilisées et pourquoi, et de l'écrire à côté de chaque croquis de plan. Le story board comportera alors 3 plans précisément réfléchi et dessiné schématiquement. 10'

Les élèves travaillent de manière indépendante sur la préparation de leur réalisation et je passe dans les rangs après avoir attendu au moins une dizaine de minutes. 45' Vers la fin de la période, nous rassemblons toutes les réalisations sur la table centrale et nous entamons une régulation: Comment s'est passé la réalisation? Est-ce que la théorie sur les plans dans le cinéma et les mouvements de caméra les ont aidé à mettre en croquis leurs idées? Est-ce que quelques élèves veulent commencer à exposer leurs idées techniques brièvement? Je relève l'importance de préciser la réalisation technique et nous nous préoccuperont du message la semaine prochaine. 10' Rangements. 5'

Périodes 5 et 6

Je commence la période par un rappel de la leçon précédente. Puis, à l'aide d'images que j'aurai prise, je leur montre diverses intentions de cadrage qui mettront en valeur cette intention poétique que je cherche à leur transmettre. Comment, par le cadrage, un fragment de la réalité, on peut évoquer une ambiance, un sentiment, sans pour autant tout montrer. Brouiller les pistes, dissimuler. Voilà à quel jeu j'aimerais qu'ils se prêtent, notamment dans la réalisation de leur story-board. Une mention spéciale sera faite sur le respect de l'image et d'autrui dans les plans que les élèves choisiront. Ma question: Est-ce que vous voyez une différence avec ce qui peut circuler dans les médias et les réseaux sociaux? Si oui, laquelle? 15'

Les élèves poursuivent la réalisation de leur story-board qui sera à rendre pour la fin de la 2ème période. Le projet devra comporter des informations techniques, comme le type de cadrage, mouvement ou plan fixe et sera réalisé en couleur pour avoir une idée plus précise du raccord des plans entre eux. 30'

Lors de la deuxième période, je discuterai de manière individuelle des projets de manière systématique en établissant une liste avec un ordre de passage (environ 3 minutes par personnes). L’élève me présentera son idée et comment il pensera la réaliser.  J’approuverai son projet ou lui demanderai de le modifier s’il ne correspond pas aux critères du Cinéhaïku.

La consigne pour le cours qui aura lieu deux semaines plus tard, ça sera de filmer son projet. Je constitue des groupes de deux pour vérifier que chaque élève puisse avoir de l'aide si besoin pour son projet. Rangement. 45'

Périodes 7 et 8

Les élèves auront dû filmer leur projet, selon les indications de leur Story-board. Une pause de 2 semaine leur aura permis de le faire chez eux. Retour sur le tournage, comment ça s'est passé? Et pour la personne qui était prévue comme aide? Prendre un moment pour écouter leurs expériences. 

En salle d’informatique. Je serai présente avec mon ordinateur en projection pour les guider étapes par étapes pour commencer le montage de leur rushs. Ils vont commencer à essayer le montage, à réfléchir aux transitions, etc. 
Si certains élèves, pour certaines raisons, n'auront pas de film, j'aurai à disposition des rushs personnels pour qu'ils s'entrainent au montage et que cela ne les pénalisent pas. Ils devront filmer leur projets pendant les vacances de Pâques si leurs images venaient à manquer. 

Note: à cause de l'interruption du stage, les périodes suivantes n'ont malheureusement pas pu être données.

Périodes 9 et 10

Fin du montage, exportation et présentation des films réalisés par les élèves. Selon l'avancée des élèves, certains commenceront leur montage à ce moment là, la projection pourra être décalée aux deux prochaines périodes.

Selon l’avancée des élèves, deux périodes supplémentaires pourront être prévues.

Autocritique

Ce projet mobilise je trouve beaucoup de compétences différentes chez les élèves, et nécessite un matériel pédagogique qui puisse les aider dans ce sens là. Je dois donc préparer dans le plus de détails possible mes apports techniques afin qu’ils puissent avoir les clés pour avancer eux-mêmes et s’approprier la forme du Haïku. Je pense que cela peut donner des résultat très personnels et étonnants. Les premiers cours seront particulièrement important pour plonger les élèves dans cet univers et cette manière de voir poétique et évocatrice. Je vais porter une grande attention sur le fait d’expliciter le plus clairement possible ce que j’attends par des exemples et par le visuel.

Mise en œuvre de la Séquence

Les périodes allant de 1 à 4 ont été mises en œuvre en classe, et j'ai dû malheureusement interrompre mon stage et je n'ai pas pu continuer jusqu'à la réalisation finale de leurs projets. Il est néanmoins possible de faire un retour sur l'expérience durant ce temps là.

Périodes 1 et 2

Je suis en face d'un classe très réceptive qui est rentrée dans l'univers du Cinéhaïku par les biais des exemples de films montrés. J'expose les objectifs du cours et je leur distribue un document descriptif du projet. Le programme se déroule comme prévu et la phase d'analyse et de réception des films se déroule de manière attentive. Je redirige mon enseignement pour qu'ils soient déjà au clair sur l'objectif de réalisation de leur film, c'est-à-dire, 3 plans, le tout n'excédant pas 30 secondes.
Par rapport à ma planification, je n'ai que très peu accordé du temps au processus créatif autour des idées (d'où viennent-elles, etc.) mais davantage sur le concret du projet et ce que j'attends d'eux.  J'ai rajouté, en plus de ce que j'avais planifié une sélection d'Haïkus en poésie pour qu'ils en lisent quelques uns avant de transposer cela au Cinéma.  Je n'y ai pas passé trop de temps pour que le focus reste sur l'image. J'ai montré mon film et c'est ce qui a été le plus convaincant je pense, que je prenne cette position d'enseignement par le modelage.
Les élèves se sont ensuite mis à réfléchir à leur projet sur une feuille de croquis et j'ai pris le temps de préciser ce qu'il va falloir anticiper pour la réalisation (par exemple le temps pour tourner avec son téléphone, si le sujet est une personne ou au contraire des éléments de la nature ce n'est pas pareil, etc.). Mon but : qu'ils puissent investir ce projet et être autonomes, qu'ils y réfléchisse lorsqu'ils seront chez eux dans leur quotidien.

Périodes 3 et 4

Dans ces deux périodes, Une première partie est l'enseignement du cinéma, avec une introduction au langage cinématographique ainsi que sur les différentes échelles de plans.  Je dessine au tableau des carrés vides avec le nom d'échelle du plan et les élèves viennent compléter en dessinant un exemple de plan correspondant.  Un document est distribué comportant un lexique, ainsi qu'un résumé des échelles.
La seconde partie du cours est consacrée au commencement du storyboard.  J'explique le principe du story-board au tableau (mot présent dans le lexique) en simplifiant à la réalisation des 3 plans. Les élèves commencent et je passe dans les rangs pour qu'ils me présentent leur idée une fois suffisamment avancée. Quelques élèves restent à la fin car ils sont très intéressés par le cinéma et souhaitent mon avis sur leur travail.

Autocritique

J'ai trouvé cette séquence particulièrement adaptée pour une classe de 11VP. Ils étaient autonomes dès le début et très intéressés par le Cinéma. Suffisamment matures pour saisir la subtilité du Haïku et de la poésie transmise à travers des images et un son soigneusement sélectionnés et réfléchis. Le Haïku n'étant pas un sujet très narratif, il s'agit d'évoquer sans trop montrer. J'ai trouvé judicieux de passer par une étape très théorique sur la manière de cadrer au Cinéma. Je me suis effectivement rendue compte de la difficulté au début d'entrer dans cet univers complexe qui demande beaucoup d'apport techniques. J'ai, je pense, perdu du temps à faire dessiner les élèves au tableau leur plan et je ne suis pas sûr que les apprentissages étaient vraiment pertinents car ils avaient une feuille d'exemple avec les plans déjà dessinés! Cela me plairait de continuer cette séquence et de la mener avec une autre classe de 11ème ou OCOM. Je cadrerais davantage la partie théorique sur le cinéma, car les élèves ont toutes les informations par les photocopies, ils pourront donc sans autre être autonomes et aller chercher par eux-mêmes. L'enjeu sera qu'ils entrent vraiment dans une démarche évocatrice et poétique et qu'ils transmettent une idée forte, ce que j'ai pu observer chez beaucoup d'entre eux. Je prend l'exemple d'une élève qui m'a confié une histoire personnelle qu'elle voulait transformer pour qu'elle soit moins explicite. Cette histoire touchait un sujet sensible chez elle et j'ai trouvé que cette séquence était un excellent moyen pour les élèves de s'exprimer dans des choses fortes, mais en leur apprenant à évoquer plutôt que de montrer.  J'en viens aux objectifs liés aux MITIC...

Intégration des MITIC

J'ai trouvé cette séquence idéale pour ouvrir la discussion sur quoi montrer dans les médias? Quel est le rôle de la poésie et comment cela peux s'appliquer aux médias pour eux? Un questionnement métacognitif est important pour le processus d'intégration : Comment prendre des choix esthétiques pour montrer une réalisation visuelle de qualité afin de la proposer en concours ? L'art et les médias se croisent dans la discipline très riche qu'est le cinéma. Comment utiliser les médias pour véhiculer un point de vue artistique fort? Quels sont les moyens techniques et théoriques venant nourrir ces réflexions? 

J'espère que cette séquence pourra un jour se continuer avec des classes et j'espère que cela impactera les élèves sur leur manière de créer et d'utiliser les médias, que cela soit sur les réseaux sociaux, que dans des composition et des prises de positions artistiques dans ce domaine qui est ouvert à cela.

Bibliographie

Connac, S., Demaugé-Bost, B., Bernadette Guienne, Isabelle Huchard, & Quimbetz, I. (2019). Les pédagogies Freinet : Origines, valeurs et outils pour tous. Éditions Eyrolles.
Lagoutte, D. (1995). La valise atelier : Guide d’accompagnement : 40 oeuvres d’art pour la pratique artistique à l’école. Scolavox ; Hachette éducation.
Lagoutte, D. (2015). Pratiquer les arts visuels à l’école. Hachette éducation.