msMITIC 2019

Seq2 : Construire un questionnaire sur Kahoot en classe d'accueil

09.06.2021

Malinovschi Gina avatar. Malinovschi Gina

Description du contexte
 
 
Cette séquence d’enseignement s’inscrit dans le cadre de l’enseignement du français langue seconde et s’adresse à des élèves allophones d’une classe d’accueil de l’École de la Transition, où j’effectue un stage B. La classe est constituée de 10 élèves et elle est caractérisée par une hétérogénéité visible à différents niveaux : l’âge des élèves (entre 16 et 20 ans), leur origine, les langues parlées, le niveau de scolarisation antérieure des élèves, la maîtrise du français, le niveau socio-économique. Le niveau de maîtrise du français des élèves se situe entre le A2 et le B1 (CECRL).  
L’enseignement du français est dispensé en raison de 12 périodes par semaines et a comme but d’augmenter les compétences linguistiques des élèves, afin qu’ils puissent intégrer une formation en apprentissage ou une classe P8.
Le but de cette séquence est d’initier les élèves à la création d’un questionnaire sur Kahoot. En effet, c’est un outil que nous utilisons régulièrement en classe, surtout le mardi en fin de matinée, pour clôturer les 4 périodes de français. Ainsi, une sorte de rituel s’est installé dans la classe et le moment du « jeu » est attendu avec impatience. 
Si les élèves sont familiers avec la manipulation de cet outil en tant que « joueurs », ils n’ont jamais eu l’occasion de créer un quizz via cette application. 
J’ai donc décidé de les mettre dans la posture de « créateurs », tout en étant consciente de l’ampleur du défi, car certains élèves possèdent peu de compétences dans la manipulation des outils informatiques. 
Ma séquence pédagogique a comme objet l’étude de la forme passive. Le but est qu’à la fin de la séquence, les élèves soient capables d’identifier une phrase à la forme passive et à la forme active, de construire des phrases aux deux formes et de transformer une phrase de la forme active à la forme passive et inversement. Pour ce faire, les élèves devront mobiliser des connaissances antérieures portant sur la conjugaison des verbes aux temps et aux modes étudiés, sur l’accord sujet-verbe, mais aussi sur le repérage des différents constituants de la phrase. 
A la fin de la séquence, les élèves pourront tester leurs connaissances sur la notion étudiée grâce à un questionnaire crée par l’enseignante sur Kahoot. La tâche finale est de conduire les élèves à la création d’un quizz sur cette application. Ainsi, par deux, les élèves produiront un questionnaire à soumettre à leurs camarades. Cette étape de création a comme but de travailler l’objectif visé par la séquence, à savoir approfondir les connaissances liées au fonctionnement de la langue. Elle permet également de retravailler la formulation des consignes, en utilisant une autre notion grammaticale étudiée précédemment, à savoir l’impératif. Mon intention est donc d’inciter les élèves à produire des phrases et des textes courts, en mobilisant leurs connaissances grammaticales et lexicales, en sollicitant leur imagination et leurs capacités créatrices, et ce d’une manière ludique. 
Pour la mise en œuvre de cette séquence nous avons besoin d’un rétroprojecteur, des téléphones portables des élèves (pour la partie où ils sont joueurs) et d’ordinateurs pour la création du quizz. 
 
 
Utilité du numérique 
 
Kahoot est un outil numérique très utile car il peut être utilisé à divers moments d’une séquence pédagogique et dans des buts différents : pour évaluer des prérequis, en tant que dispositif d’évaluation formative ou sommative d’une notion étudiée en classe. De plus l’utilisation de la plateforme est simple et intuitive. Le graphisme de l’application et la musique qui accompagne le visuel plaisent aux élèves. Une ambiance de « concours » s’installe dans notre classe à chaque fois que les élèves « jouent » sur Kahoot. Un autre avantage consiste dans le fait que les élèves peuvent y accéder rapidement via leur téléphone portable, ce qui évite pour l’enseignant d’anticiper systématiquement la réservation du matériel informatique. 
Par ailleurs, grâce à cet outil, l’enseignant peut avoir une vue d’ensemble des résultats obtenus par les élèves, et par conséquent du niveau d’acquisition des connaissances évaluées. L’enseignant peut donc repérer immédiatement les élèves qui maîtrisent les connaissances et ceux qui ont encore besoin de les approfondir et envisager par la suite des pistes pour aider les élèves concernés à progresser. L’historique des synthèses des résultats permet à l’enseignant de comparer les résultats des élèves de manière individuelle, à des moments différents de l’enseignement. Il est donc envisageable de proposer le même questionnaire au début de l’apprentissage, en guise d’évaluation diagnostique, en cours d’apprentissage, comme évaluation formative, ou bien en tant que dispositif d’évaluation sommative. 
Concernant les élèves, cet outil leur permet d’avoir un feedback immédiat en lien avec la maîtrise des notions visées. 
En outre, l’aspect ludique et l’esprit compétitif véhiculé par cette application augmentent la motivation des élèves et leur implication dans la réalisation des tâches proposées via le questionnaire, car ils sont plus actifs. 
De plus, l’utilisation de Kahoot en classe nous permet de varier les méthodes de travail et rend les élèves plus actifs et plus motivés. 
 
En se référant au modèle SAMR, notre séquence s’inscrit dans trois échelles : 
Substitution : en ce qui concerne le questionnaire proposé par l’enseignant sur Kahoot, l’outil informatique est utilisé pour remplacer un outil non numérique de type papier-crayon. Néanmoins, l’utilisation des smartphones par les élèves rend la tâche plus attrayante et motive d’avantage les élèves à s’impliquer dans la réalisation de la tâche. 
Augmentation : à travers cet outil numérique, les élèves ont accès immédiatement à leurs résultats. En effet, l’enseignant a la possibilité d’imprimer la synthèse des résultats de chaque élève, afin que chacun puisse faire le point sur les questions qui sont réussies et celles qui ne le sont pas. Contrairement à un questionnaire sur papier, cela évite donc aux élèves d’attendre la correction par l’enseignant. Il s’agit d’une approche pédagogique de l’« amélioration ».
Modification : à travers la tâche de création du questionnaire, les élèves sont confrontés à une tâche plus complexe qui s’inscrit dans une approche de « transformation ». En effet, pour élaborer un questionnaire, les élèves doivent mobiliser plusieurs compétences et connaissances : être capables de construire des phrases à la forme active et passive, identifier les différents types de phrases, transformer une phrase d’une forme à une autre. Par ailleurs, le travail collaboratif en binôme permet aux élèves de discuter entre eux, de comprendre et d’apprendre avec l’aide de leurs pairs. Ce travail de production met les élèves dans la posture d’acteurs de leurs apprentissages. Par conséquent, le rôle de l’enseignant est différent de celui qu’il a dans l’enseignement classique. Il n’est plus l’unique transmetteur du savoir. En effet, les élèves confrontent et partagent leurs connaissances. Ils sont donc au centre de la tâche et de l’apprentissage. En outre, les élèves pourraient prendre la tâche plus au sérieux et s’investir davantage, du fait qu’ils ont le rôle d’expert et que leur production sera « testée » par leurs camarades. 
 
Compétences enseignantes
 
Pour mener à bien cette séquence, j’ai dû perfectionner différentes compétences présentes sur Sqily, comme « gamifier/ludiciser sa classe avec le numérique », « connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans l’enseignement », « connaître les contextes juridiques, réglementaires et éthiques d’une production média ». Ainsi, j’ai procédé à la lecture des descriptions des différentes compétences, sans avoir encore validé les brevets. De plus, j’ai effectué de nombreuses recherches afin de mieux comprendre le fonctionnement de Kahoot et la démarche de création d’un questionnaire. Si auparavant, je proposais aux élèves des questionnaires sélectionnés parmi ceux crées par d’autres personnes, pour cette séquence, j’ai décidé de créer moi-même un questionnaire. Cette étape m’a parue importante car elle m’a permis de repérer les différents obstacles auxquels les élèves pourraient être confrontés. De plus, pour pouvoir donner des consignes et des explications claires aux élèves, il fallait que je sois à l’aise avec l’application. 
Étant donné que les élèves étaient déjà familiarisés avec la manipulation de l’application en tant que « joueurs », une marche à suivre n’était plus nécessaire. En revanche, un support explicitant les étapes à respecter dans la création du questionnaire par les élèves a été mis à disposition de ces derniers.
 
Retour après expérience
Lors de la mise en place de la séquence, j’ai pu observer que les élèves étaient très motivés et impliqués dans la réalisation des tâches. Si de manière générale, ce moment de jeu est toujours apprécié par les élèves et attendu avec impatience, l’étape de production a rendu les élèves encore plus actifs, car chaque binôme avait le désir de créer un questionnaire « difficile » à soumettre aux camarades, dans le but de les piéger. Par ailleurs, les élèves étaient soucieux de la qualité de leur travail et m’ont sollicitée à plusieurs reprises pour valider les propositions. Cette étape de production a été également l’occasion pour les élèves d’exercer la compréhension écrite (marche à suivre pour la création du questionnaire), la production écrite (formulation des consignes, des questions), mais aussi l’expression orale, car les élèves de chaque binôme devaient échanger régulièrement entre eux, afin de se mettre d’accord sur les propositions à retenir. Cette activité m’a permis d’observer quels aspects liés à la notion étudiée étaient considérés comme « difficiles » ou « faciles » par les élèves, mais aussi de voir si les connaissances étaient acquises, car pour formuler une tâche et trouver la réponse correcte, les élèves doivent avoir compris ce qui a été enseigné. 
 
Alignement pédagogique
 
A ce jour, il n’existe pas de référence officielle du PER en Français Langue Seconde. Les enseignements sont planifiés en prenant en compte à la fois les objectifs généraux de Français Langue 1 (car les élèves se préparent à intégrer une formation en apprentissage) et les objectifs du Cadre Européen Commun de Référence pour l’apprentissage/enseignement des langues (CECRL).  
Pour cette séquence les objectifs sont les suivants : 
Objectif disciplinaire : L1 16-26-36 – Analyser le fonctionnement de la langue et élaborer des critères d’appréciation pour comprendre et produire des textes en reconnaissant les principales classes grammaticales et en maîtrisant leurs usages courants.
Les objectifs spécifiques de la séquence sont les suivants : 
·      Observer qu’une action peut être exprimée d’une manière passive ou active
·       Repérer les éléments constituants d’une phrase (sujet, verbe, complément de verbe direct, complément d’agent)
·       Repérer les temps verbaux auxquels sont conjugués les verbes des phrases à la forme active
·       Différencier les phrases à la forme passive de celle à la forme active
·       Repérer et effectuer les transformations de la voix active à la voix passive et inversement.
 
Objectif MITIC : FG 31 — Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d'informations grâce au recours aux moyens audiovisuels et informatiques.
·      L’élève produit un document cohérent en recourant aux appareils audiovisuels et informatiques adaptés à la tâche projetée.
·      L’élève tape un texte personnel de manière autonome, en respectant les conventions de lisibilité (espaces, mise en page, …) et d'orthographe, (notamment par l'utilisation du correcteur orthographique).
·       L’élève réalise des productions médiatiques selon les règles des différents supports.
Objectifs transversaux : 
Collaboration :
·      Élaborer ses opinions et ses choix ; 
·      Articuler et communiquer son point de vue ; 
·      Reconnaitre l’importance de la conjugaison des forces de chacun ;
·      Confronter des points de vue et des façons de faire ;
·      Participer à l’élaboration d’une décision commune et à son choix.
Communication : 
·      Choisir et adapter un ou des langages pertinents en tenant compte de l'intention, du contexte et des destinataires ;
·      Dégager des liens entre ses acquis et ses découvertes ;
·      Répondre à des questions à partir d’informations recueillies ;
·      Réinvestir dans de nouveaux contextes ;
Stratégies d’apprentissages : 
·      Distinguer ce qui est connu ; développe, utilise et exploite les procédures appropriées ;
·      Faire des choix et opter pour une solution parmi un éventail de possibilités ;
·      Percevoir et analyser les difficultés rencontrées ;
·      Exercer l’autoévaluation ;
·      Reconsidérer son point de vue ;
·      Transférer des modèles, méthodes et notions dans des situations du même type ;
·      L’élève examine la pertinence de ses choix et émet des hypothèses ;
·      Gérer son matériel, son temps et organiser son travail ;
·      Développer son autonomie.
 
En effet, la tâche liée à la production du questionnaire permet aux élèves de renter dans une démarche réflexive, par le fait qu’ils doivent mobiliser leurs connaissances tout en sélectionnant celles qui sont nécessaires à la formulation des propositions. En outre, à travers la séquence proposée, les élèves sont à la fois récepteurs et créateurs. Lors du travail en binôme, les élèves sont mis en situation de collaborer, de négocier et de communiquer entre eux. 
Style pédagogique 
Dans le cadre de cette séquence, l’enseignant remplit plusieurs rôles : celui de transmetteur du savoir lié à la notion travaillé et celui de guide, d’accompagnateur et de conseiller lors de la création du questionnaire par les élèves. Dans l’étape de production par les élèves, l’enseignant aide les élèves à comprendre la marche à suivre, valide les propositions des élèves, aide à la manipulation de l’outil informatique. 
Quant aux élèves, ils sont à la fois récepteurs /utilisateurs et producteurs. A travers ce rôle de producteurs, les élèves se situent au centre des apprentissages, car ils sont responsables de la qualité de leur production qui s’adresse au reste de la classe.
Rôle de l’environnement numérique : 
A travers cette séquence j’ai eu l’intention de donner la possibilité aux élèves d’être à la fois consommateurs et producteurs d’un questionnaire construit sur Kahoot. Mon hypothèse de départ est que cet outil motiverait les élèves à s’impliquer davantage dans les tâches, en les mettant aux cœurs des apprentissages. En proposant ce type d’activités, je rejoins Viau (2005) sur l’idée que pour motiver les élèves, il faut diversifier les activités en classe, de manière systématique. 
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Les élèves ont participé avec enthousiasme à la création de leur quizz. Chaque binôme a réussi à réaliser un questionnaire de 10 questions, alternant des exercices d’identification, de transformation, des exercices portant sur la partie théorique. 
Évaluation 
L’évaluation visée par cette activité est de type formatif. D’une part, les réponses données par les élèves au questionnaire crée par mes soins, me permettront de vérifier le niveau de maîtrise de la notion étudiée par chaque élève, mais aussi d’avoir une vue d’ensemble sur les aspects qui posent encore problème à l’ensemble de la classe. En fonction des résultats, je pourrai réguler l’enseignement, en donnant des explications supplémentaires à l’ensemble de la classe, ou bien proposer des activités d’entraînement ciblées en fonction des besoins de chaque élève. 
D’autre part, l’étape de production par les élèves sera l’occasion pour moi d’observer les échanges qui auront lieu entre les élèves, la qualité de leurs propositions, ainsi que les éventuelles difficultés rencontrées. Cette prise d’informations me permettra de procéder à une régulation instantanée, et de manière individuelle. 
A la fin de l’activité, j’ai questionné les élèves afin d’avoir leur avis sur ce type de travail. Les réponses obtenues m’ont fait comprendre qu’ils ont apprécié ce type d’activité, car ils se sont trouvés dans la posture d’experts de leur production. Ils ont également affirmé que le fait d’avoir produit un questionnaire les a aidés à mieux comprendre les notions étudiées, car ils étaient « obligés » de se donner des explications entre eux, afin de valider une question ou une réponse proposée. 
Par ailleurs, lors de l’analyse collective des résultats obtenus à chaque questionnaire, les élèves ont eu la possibilité de poser des questions et de donner des explications supplémentaires liées à tel ou tel type de question. Cette discussion leur a permis de comprendre leurs erreurs, ce qui constitue une étape importante de l’apprentissage (Astolfi, 2014) 
Pour conclure, j'estime que lors de cette activité, les élèves ont mobilisé des compétences liées à le discipline du français langue seconde, mais également des compétences numériques. En effet, si certains élèves sont familiarisés avec le numérique, de par leur parcours scolaire antérieur, d'autres, ont très peu de connaissances et de compétences dans ce domaine.  
Gestion de la classe
1.     Éducation aux médias
Pour bien préparer cette séquence, j’ai d’abord procédé à une lecture des différents documents proposés dans la compétence « Connaître les contextes juridiques, réglementaires, déontologiques et éthiques d’une production média ». Afin de sensibiliser les élèves au droit à l’image, il m’a paru important de prendre le temps de leur expliquer que pour utiliser une image il faut avoir l’autorisation de le faire. Par la suite, je leur ai présenté le site pixabay.com qui propose des images libres de droits et que l’on peut télécharger gratuitement. Ainsi, les élèves qui voudront insérer des images dans leur questionnaire, pourront aller les chercher sur ce site. 
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Lors de l’étape de production, j’ai pu remarquer que malgré mes explications préalables, certains élèves étaient tentés de chercher des images sur Google sans se poser la question si elles sont libres de droits ou non. Pour cette raison, j’ai dû prendre un moment supplémentaire durant la séance pour attirer l’attention des élèves sur l’importance du respect du droit à l’image.
2.     Planification 
Notre travail autour de Kahoot se réalisera en deux étapes : 
·      Étape 1 : mise à l’épreuve du questionnaire crée par l’enseignante
·      Étape 2 : production d’un questionnaire par les élèves.
La première étape aura lieu dans notre salle de classe, à la fin d’un cours de français. Le questionnaire sera projeté par l’enseignante, et les élèves « jouerons » sur leurs smartphones. A la fin du jeu, la synthèse des résultats sera analysée collectivement et les élèves seront invités à donner des explications pour justifier le choix des réponses. Ce sera également l’occasion d’observer les différents types de questions proposées, afin de préparer l’étape de production. 
 
Pour la deuxième étape, qui se déroulera également dans notre classe, l’enseignante devra anticiper le moment de la mise en œuvre, afin de réserver le chariot avec les ordinateurs.  
Le travail de production est constitué de plusieurs étapes. Dans un premier temps, en classe entière, nous allons lister les différents paramètres à prendre en compte dans la formulation des questions proposées, ainsi que les divers types de questions possibles : questions portant sur la partie théorique, questions portant sur l’identification des formes active et passive, questions portant sur la transformation d’une phrase de la forme active à la forme passive et inversement, repérage du temps et du mode du verbe de la phrase. Nous mettrons également en évidence les différents types de réponses possibles : vrai/faux, choix parmi 4 propositions données, une seule réponse possible, plusieurs réponses possibles. Chaque binôme devra formuler minimum 10 questions. 
 
Dans un deuxième temps, chaque binôme décidera des paramètres qui seront retenus parmi ceux listés au tableau. Les élèves se mettront également d’accord sur le temps accordé à chaque question (en fonction de la difficulté de la tâche) et sur le choix d’insérer ou non des images. 
 
La troisième étape consistera à la formulation des questions par les élèves, sur un support papier. Lors de cette étape, ils pourront s’appuyer sur les différents supports du cours distribués lors du déroulement préalable de la séquence (partie théorique, exercices d’application). Ils auront également à disposition des cartes comportant chacune deux groupes nominaux, un verbe transitif direct à l’infinitif et un temps et un mode donné. Il s’agit d’un matériel conçu par l’enseignante dans le but d’aider les élèves dans la réalisation de la tâche. Ainsi, le fait de donner des exemples de verbes à utiliser évite de se trouver dans une situation où un verbe intransitif serait proposé par les élèves, ce qui conduirait à l’impossibilité de transformer la phrase à la forme passive. Les élèves plus avancés pourront choisir eux-mêmes les verbes et les groupes nominaux à utiliser dans les phrases. Ce support est proposé donc afin de prendre en compte les différences entre les élèves, au niveau de la maîtrise du français.   
Exemples de cartes : 
 
 
La quatrième étape consistera dans la création du quizz sur Kahoot. Quand chaque binôme aura terminé de formuler les questions, l’enseignante validera le travail. Puis, les élèves passeront à la création du quizz sur l’ordinateur. A ce moment de la séquence, l’enseignante distribuera et expliquera la fiche comportant la démarche à suivre pour la réalisation du questionnaire. Chaque binôme aura à disposition un ordinateur avec une connexion internet. 
Lien « Marche à suivre » : 
La dernière étape sera la mise à l’épreuve des questionnaires réalisés par les élèves, à travers le jeu. Lors du jeu, les auteurs du quizz joué n’auront pas le droit d’y participer. 
 
Retour après expérience 
Lors de la création du questionnaire à soumettre aux élèves, je me suis rendu compte que la version gratuite de l’application ne permet pas d’opter pour plusieurs réponses possibles. J’ai donc dû informer les élèves que parmi les réponses proposées dans leur questionnaire, une seule doit être correcte. 
Finalement, cette étape s’est déroulée dans une salle informatique, et non pas dans notre classe comme prévu. Les élèves ont apporté leur support papier contenant le questionnaire, puis par deux, ils l’ont rédigé sur Kahoot. Afin de se partager les tâches, chaque membre du binôme a transcrit 5 questions. Une fois le questionnaire finalisé, ils m’ont sollicitée pour corriger les éventuelles erreurs d’orthographe, puis ils m’ont envoyé par mail le lien de leur quizz. Certains ont même fait le questionnaire avant de le proposer aux autres, pour vérifier si tout fonctionnait correctement. Lors de la phase de "jeu", je me suis rendu compte que les questionnaires élaborés par les élèves n'étaient pas visibles par tout le monde. En effet, sur la marche à suivre, j'ai omis d'indiquer aux élèves de cocher l'option "visibilité pour toutes les personnes". Ce problème a été remédié par chaque binôme, sur l'ordinateur de la classe. 
Un aspect qui a attiré mon attention est que les élèves ont réussi à manipuler l’application en s’appuyant peu sur la marche à suivre que je leur avais distribuée. Cela s’explique probablement par le fait qu’il s’agit d’une application dont la manipulation est assez intuitive.
Les élèves ont été très fiers de leurs productions et ils m’ont avoué qu’ils aimeraient refaire ce type de travail.
Pour ma part, je considère que la tâche de production a eu les effets attendus, en ayant un impact positif sur la motivation et l’implication des élèves, sur la consolidation des connaissances liées à la notion étudiée, mais aussi sur la collaboration entre les élèves.
J'ai pu remarquer également que les élèves plus avancés en français ne se sont pas appuyés sur les cartes mises à leur disposition pour la construction des phrases. Suite aux échanges oraux avec ces élèves, il est ressorti le fait qu'ils voulaient proposer des verbes différents, pour créer ainsi un questionnaire plus "difficile". Je tiens tout de même à préciser que le fait de procéder ainsi, a conduit les élèves à proposer quelques phrases qui n'étaient pas correctes d'un point de vue grammatical, car elles contenaient des verbes qui n'étaient pas transitifs directs. Grâce aux explications supplémentaires que j'ai apportées, les élèves ont réussi à modifier ces phrases incorrectes.
C’est un type d’activité à refaire !
Néanmoins, il faut rester vigilant dans l'utilisation du jeu en classe, pour ne pas se trouver dans la situation où les élèves plus lents arrivent toujours en fin de classement. Une des solutions possibles serait de laisser plus de temps de réflexion pour les questions plus complexes. 
 
Exemple questionnaire crée par les élèves : 
 

Photos prises pendant l'étape de production
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Bibliographie : 
Astolfi, J-P (2014). L’Erreur, un outil pour enseigner, Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur.
Levy, A. (2017). SAMR, un modèle à suivre pour développer le numérique éducatif, consulté le 30.04.2021 : 
Viau, R.(2005). 12 questions sur l’état de la recherche scientifique sur l’impact des TIC sur la motivation à apprendre. Université de Sherbrooke, consulté le 30.04.2021 :