msMITIC 2019

SEQ2: Réalisation d'un dialogue en allemand à l'aide de plusieurs outils numériques

26.05.2021

Pasche Christelle avatar. Pasche Christelle

Contexte 
 
Introduction
 
Je suis actuellement en deuxième année à la HEPL et j’effectue un stage B en allemand dans un établissement scolaire vaudois. J’interviens dans des classes du cycle 3, mais également du cycle 2 (7-8P). Cette séquence a été réalisée pour une classe de 7P composée de 20 élèves  dans le cadre de mes cours d’allemand. Elle s’inscrit dans les chapitres 7-8-9  du manuel « Junior » ayant pour thème la nourriture. Dans le cadre de ces unités, les élèves doivent être capables de jouer une scène au restaurant, composée de clients et d’un serveur. Moyennement inspirée par cette situation de communication, assez loin de la réalité des élèves (il est peu probable qu’un jour l’un d’entre eux devienne serveur en Allemagne), j’ai décidé de changer le scénario et l’objectif final de ces unités. J’ai demandé aux élèves de jouer un dialogue, à deux, préalablement élaboré, en échangeant sur le repas d’anniversaire qu’ils prépareraient pour leur mère (ou père). Dans ce dialogue, ils devaient prévoir une entrée, un plat principal, un dessert et une boisson. Le but de ma séquence était donc de travailler la production orale. Néanmoins, les élèves ont dû passer par la production écrite afin de réaliser leur dialogue, n’ayant pas encore les compétences nécessaires afin de s’exprimer spontanément en allemand. 
Les MITIC ont été un précieux support dans ma séquence d’enseignement ; ils ont été intégrés à plusieurs reprises ayant à chaque fois une fonction différente. De plus, j’ai remarqué que mes élèves de 7P n’étaient pas habitués à utiliser les MITIC ; je trouvais donc intéressant de les familiariser à plusieurs fonctionnalités.
Au cours des trois premières périodes, nous nous sommes rendus en salle informatique afin que les élèves rédigent leur dialogue sur Pages. À noter que les élèves disposaient d’un canevas pour les aider à produire leur dialogue et qu’ils pouvaient se rendre sur www.leo.org, dictionnaire en ligne, pour chercher si besoin la traduction de certains mots. La semaine suivante, les élèves ont commencé à apprendre leur texte en classe. Disposant de trois ordinateurs en salle de classe ordinaire, ils pouvaient, à tour de rôle,  se rendre sur le site www.soundoftext.com, pépite trouvée lors de l’un de nos séminaires et postée sur Sqily. Ce site internet permet de taper un mot ou une partie de texte afin d’écouter la prononciation correcte des mots. Ensuite, les élèves ont eu plusieurs moments en classe pour apprendre leur texte par cœur. Enfin, s’agissant de l’un de mes TS de production orale, ils ont été évalués. Je reviendrai plus tard dans cet article sur la mise en œuvre de l’évaluation.
 
Utilité du numérique 
 
L’utilisation du numérique a de multiples avantages à mes yeux tout au long de cette séquence d’enseignement. Dans un premier temps, rédiger le dialogue sur Pages me semblait être la meilleure solution afin que les productions des élèves restent lisibles après mes corrections. De plus, il s’agissait d’un gain de temps lorsque les élèves devaient corriger leur texte, leur permettant de ne pas devoir tout le réécrire, avantage du format numérique plutôt que manuel. Utiliser un traitement de texte (outil numérique) en remplacement d’un crayon (outil non numérique existant) pour effectuer la même tâche qu’avant, c’est-à-dire écrire le dialogue, correspond ainsi au niveau de la substitution selon le modèle SAMR (Levy, 2017).
 
Exemple d’un dialogue d’élèves en format numérique :
Exemple écrit de dialogue.png 125 KB

Au cours de l’apprentissage du dialogue, l’utilisation du site internet « sound of text » me paraît également très utile. En effet, ayant 20 élèves dans ma classe, il est très difficile de pouvoir corriger la prononciation de chaque élève, dès que l’un deux à une question. N’ayant pas encore trouvé l’astuce pour me dédoubler, ce site internet me semble être d’une grande aide afin que les élèves puissent travailler de manière autonome, en écoutant la prononciation des mots. Comme le souligne Bernard Dufeu (2008), la prononciation dans l’apprentissage d’une langue étrangère est très importante et est parfois mise de côté. En effet selon lui, « il est accordé une place très secondaire à la prononciation dans la hiérarchie des priorités pédagogiques […]. Elle a tendance à être traitée en parent pauvre » (Dufeu, 2008). Ce dernier ajoute que « la portée et l'importance de la prononciation non seulement dans la communication, mais aussi dans l'apprentissage en général sont sous-estimées » (Dufeu, 2008). Ainsi, il me semble primordial de l’entraîner en classe et de s’armer d’outils efficaces pour y parvenir.
Je dirai que l’utilisation du site internet « sound of text » se situe entre l’augmentation et la modification selon le modèle SAMR. En effet, ce site est, d’un côté, un outil efficace afin d’apprendre à prononcer les mots correctement en les entendant (augmentation). De l’autre côté, la tâche d’apprentissage de la prononciation est réalisée grâce à la technologie, en écoutant via cette page web la prononciation de certains mots (modification).
Enfin, évaluer les élèves sur la production orale est toujours un casse-tête. En effet, ils sont souvent gênés de devoir passer devant leurs copains en classe. De plus, il n’est pas toujours évident d’avoir le silence complet au sein du groupe classe. Ainsi, j’ai décidé pour ce projet d’avoir recours à l’enregistrement vidéo. Le jour du TS, chaque groupe composé de deux élèves s’est rendu dans une autre salle de classe pour présenter son dialogue. Un troisième élève filmait le groupe à l’aide d’un iPad. En procédant de cette manière et en ayant recours au numérique, je pouvais, de mon côté, rester en classe avec le reste des élèves, avantage non négligeable à mes yeux. L’utilisation du numérique lors de l’évaluation a également deux avantages pour les élèves : d’une part, être isolés dans une autre classe leur permet d’être moins stressés. D’autre part, ils pourront visionner leur prestation, a posteriori, au retour de leur note, afin d’avoir un feed-back plus concret qu’une simple feuille avec une note. En effet, j’ai constaté, à l’aide d’évaluations de production orale précédentes, que les élèves ne se rendaient parfois pas bien compte de leur performance et étaient parfois déçus de leur note. Ainsi pouvoir se voir sera peut-être significatif pour eux. Nous nous situons ici à nouveau au niveau de la modification voir de la redéfinition selon le modèle SAMR. La technologie offre la possibilité à l’élève de mieux comprendre mon feed-back et ce qu’il doit encore améliorer, après le visionnement de sa prestation. Sans vidéo, cette prise de conscience serait impossible.
 
Retour après expérience : Je suis vraiment satisfaite d’avoir utilisé le numérique tout au long de ma séquence d’enseignement, car il a tenu ses promesses. Premièrement, les élèves étaient enthousiastes à l’idée de pouvoir créer un dialogue et lorsqu’ils ont su que l’on se rendait en salle informatique pour le rédiger sur Pages, ils étaient encore plus motivés. En effet, comme le souligne à juste titre Rolland Viau (2005), « l’utilisation des TIC suscite un intérêt spontané chez un grand nombre d’élèves.  De plus, on observe que plusieurs d’entre eux prennent un réel plaisir à utiliser les TIC.» (Viaux, 2005).  La seule chose que je ferai différemment à ce stade est de leur expliquer la séquence et son objectif en classe, sans ordinateur allumé, afin d’être sûre qu’ils soient tous avec moi et qu’ils comprennent bien ce que j’attends eux. En effet, expliquer la tâche en salle informatique avec l’attrait des ordinateurs n’était pas la meilleure des idées. Il s’agit donc d’une piste de régulation.
Avoir recours à un dictionnaire en ligne était également plus attrayant pour eux : en effet, j’ai remarqué en classe qu’ils évitent parfois d’utiliser un dictionnaire papier trouvant cela barbant et ennuyeux. 
La page internet « sound of text » a également beaucoup plu aux élèves et les a aidés pour la prononciation de certains mots. Une élève m’a dit qu’elle avait également cette page web à la maison pour répéter son dialogue et être sûre qu’elle prononçait correctement les mots. De mon côté, cet outil s’est avéré être d’un grand support, me déchargeant un peu et m’évitant de courir partout dans la classe. Ce que je garde en tête comme régulation pour la prochaine utilisation est le fait de penser à apporter des écouteurs afin que les élèves puissent entendre les mots de manière optimale et qu’il y ait moins de brouhaha dans la classe.
Quant à la partie évaluation, les élèves ont apprécié le fait de sortir de la classe pour se filmer. Ils se sont sentis moins stressés. Ils ont également adoré pouvoir filmer leur camarade. De mon côté, je pense avoir trouvé une solution qui me correspond pour la passation des TS de production orale, alternative qui me permet de garder un œil sur la classe et qui permet aux élèves d’être plus détendus. Je me réjouis de voir les réactions des élèves lorsqu’ils verront leur vidéo. 
 
 
Compétences enseignantes 
 
Pour mener à bien cette séquence d’enseignement, deux compétences que j’ai validées sur Sqily , me semblent être primordiales.
 
*   Utiliser les ressources numériques de son environnement de travail.
 
Ne possédant « que » trois ordinateurs en classe, il a fallu louer la salle informatique afin que les élèves puissent rédiger leurs textes sur Pages.Il s’agit donc de s’organiser à l’avance, de se connecter au lien team-up de l’établissement et de sélectionner la salle informatique dans les ressources, en étant vigilant qu’elle soit bien libre. Avoir accès au numérique ne s’improvise pas. Il faut y réfléchir et réserver le matériel assez à l’avance si l’on souhaite pouvoir en bénéficier.
 
* Connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans son enseignement.
 
Dans cette séquence d’enseignement, les MITIC n’ont pas été « un prétexte », mais une grande aide, pour moi, en tant qu’enseignante. Ils ont donc une grande plus-value à mes yeux. Ils ont permis de pallier au problème du « dédoublement » et de ne pas pouvoir être partout à la fois. Dans cette séquence, ils ont, certes été intégré petit à petit et ont servi de support aux activités. Ayant été très satisfaite, j’envisage de les réutiliser en fin d’année. Nous allons débuter à la fin du mois, une correspondance en allemand avec un établissement alentour. À la place de la traditionnelle lettre de présentation, les élèves devront faire une vidéo de présentation rendant l’activité plus ludique en s’adaptant à l’air du temps !
 
Côté démarches personnelles, j’ai noté sur un document les diverses applications et sites découverts lors de nos cours MSNUM, qui sont toujours très utiles. Je consulte régulièrement Sqily à la recherche d’autres pépites, telles que sound of text partagée par mes collègues. J’espère notamment trouver une alternative à cette page web (que je trouve déjà super) afin de dénicher un site qui puisse « lire » des dialogues en entier et non uniquement des phrases simples. Pour ceci, il faudrait que je fasse encore plus régulièrement de la veille technopédagogique.
 
 
Alignement pédagogique 
 
Objectifs
 
·      L2 24 – Produire des énoncés simples propres à des situations familières de communication (plateforme du plan d’études romand).
·      FG 21  Décoder la mise en scène de divers types de messages. Plus particulièrement : 
o   « Utilisation d’un environnement multimédia » : « Utilisation d'un ordinateur et de ses périphériques », « Utilisation de façon autonome et pertinente des appareils audiovisuels (appareil d'enregistrement, caméra, appareil de photo numérique…) » ((plateforme du plan d’études romand).
 
·      Capacité transversale de la collaboration présente dans le PER – « Prise en compte de l’autre » (lors de la création du dialogue), « élaborer ses opinions et ses choix au sein du binôme », « échanger des points de vue », « entendre et prendre en compte des divergences » plateforme du plan d’études romand).
 
 
Style pédagogique 
 
Mon rôle en tant qu’enseignante est de transmettre des connaissances et de guider le processus d’apprentissage des élèves, rôle que j’ai essayé de gérer au mieux, notamment lors de la construction de ma séquence d’enseignement. Pour arriver à mon objectif final (le dialogue), nous y sommes allés pas à pas en débutant pas l’acquisition de vocabulaire et de chunks. Lorsque les élèves ont commencé la rédaction et l’apprentissage de leur dialogue, je les ai guidés et aidés tout en essayant de leur fournir des outils numériques (leo.org, sound of text) afin qu’ils s’autonomisent. Il s’agit d’un élément essentiel et clé de cette séquence d’enseignement : apprendre aux élèves à se débrouiller parfois seul et s’autonomiser à l’aide des outils numériques. D’ailleurs, Delmonico (2013) a, suite à l’analyse de l’utilisation des TICE, relevé un gain de motivation et d’autonomie de la part des élèves en utilisant ces derniers. De mon côté, j’ai constaté que mes élèves avaient parfois de la peine à travailler seuls et avaient besoin d’être rassurés sur la façon de faire, d’écrire, de coller les choses, etc. Ainsi, j’ai réalisé à quel point le passage de la 6P à la 7P était une transition importante et représentait un grand changement pour la majorité des élèves (changement d’école, passage d’un.e maître.sse à plusieurs professeurs, vouvoiement, etc.). Mon rôle en tant qu’enseignante est donc également de soutenir les élèves dans leur autonomisation. Je trouvais intéressant de m’épauler et m’appuyer sur des outils numériques afin de les aider tout au long de ce processus d’autonomisation. 
Les élèves, quant à eux, ont été producteurs de contenu lorsqu’il a fallu rédiger le dialogue et l’apprendre. Concernant le numérique, ils ont été utilisateurs et l’ont utilisé afin de réaliser au mieux leur objectif final.
 
Retour après expérience : Je suis plutôt satisfaite, car je me rends compte qu’en offrant des outils informatiques adaptés aux élèves, beaucoup moins de questions « futiles » surgissent, ce qui me laisse plus de temps pour aller vers les élèves, leur demander si tout se passe bien et constater leur progression. Je me suis sentie également moins « assaillie» par des questions toutes les 30 secondes, les élèves ayant des possibilités de résoudre leurs « interrogations » de manière autonome. 
 
Évaluation
 
Comme mentionné précédemment, à la fin de cette séquence d’enseignement, les élèves ont été évalués sommativement. Au cours des moments d’apprentissage et de répétition du dialogue en classe, je suis passée au moins deux fois (en début et en fin d’apprentissage du dialogue) pour donner un feed-back formatif aux élèves et pointer les améliorations possibles. Lors de l’évaluation sommative, les élèves ont été évalués à l’aide d’une grille d’évaluation et ont reçu un commentaire. Grâce au visionnage de leur vidéo, ils ont pu réaliser objectivement quelles étaient leurs erreurs de prononciation par exemple. Ils ont pu également se rendre compte de la fluidité de leur dialogue. Dans l’ensemble, je suis très satisfaite du résultat final. Les élèves se sont donné beaucoup de peine. Les présentations orales étaient fluides et connues par cœur chez la majorité des élèves. Toutefois, certains élèves, convaincus par leur talent d’acteur, ont été un peu déçus, imaginant leur jeu théâtral plus percutant. Ils ont néanmoins très vite relativisé : être à l’aise et jouer un rôle dans une langue étrangère n’est pas une mince affaire ! 
 
Exemple de la grille d’évaluation :
7P PO Grille d'évaluation.png 477.71 KB
Voici un lien avec un exemple de vidéo : 
https://drive.google.com/drive/folders/150E5FxIHGJjrcsimQ0V-sUVvQewtSbgN?usp=sharing

Au cours de cette séquence d’enseignement, les élèves ont appris à utiliser différents outils informatiques afin de travailler de manière plus autonome. Ils ont également appris à collaborer, compétence transversale, lors de la rédaction de leur dialogue en prenant en compte les idées de l’autre et en trouvant des compromis.  Enfin ils ont appris à mener un projet à terme, de l’invention à la réalisation finale, en récitant leur dialogue lors du TS.
Aucun changement n’est intervenu suite à la planification initiale si ce n’est que certains groupes ont été beaucoup plus rapides que d’autres. Les groupes plus rapides ont, une fois leur dialogue su, joué le rôle « d’expert » et coaché les groupes ayant un peu plus de difficultés. 
 
Gestion de la classe 
 
Éducation aux médias
 
Avant que les élèves ne se filment, je me suis posé la question du droit à l’image. Ainsi, j’ai vérifié sur la circulaire distribuée en début d’année par le maître de classe que chaque parent avait donné son accord pour que son enfant soit pris en photo/vidéo dans le cadre scolaire. Étant donné que tel était le cas, tous les groupes ont pu être filmés. 
Prendre une vidéo avec un iPad était plutôt une tâche aisée pour les élèves, la majorité possédant un smartphone et ayant l’habitude de faire de petites vidéos au quotidien.
Quant à l’ergonomie de leo.org et sound of text, je la trouve plutôt bonne. Malgré le fait que la page sound of text est en anglais, l’utilisation est assez intuitive. En effet, il s’agit simplement de taper (ou copier/coller) les mots/le texte, de sélectionner la langue souhaitée puis « d’envoyer ». Ensuite, les élèves ont le choix d’écouter ou de télécharger l’audio. Idem pour l’utilisation de leo.org, qui est très facile.
 
Retour après expérience : Aucun élève n’a protesté au fait d’être filmé. Au contraire, ils ont apprécié l’idée de pouvoir se voir en vidéo, pour mieux comprendre leurs erreurs. D’ailleurs, je leur ai déjà annoncé notre prochain projet de correspondance sous forme de présentation vidéo dans laquelle ils allaient se filmer et sont d’ores et déjà motivés. De plus, certains m’ont dit qu’ils avaient utilisé soud of text à la maison depuis pour s’entraîner ou pour écouter leurs mots de vocabulaire.
 
Planification et déroulement
 
Cette séquence s’insère dans les chapitres 7-8-9 du manuel « Junior ». J’avais à disposition environ un mois, après avoir vu les chapitres 7-8-9 pour réaliser ce projet. En moyenne, les élèves ont eu besoin d’une semaine (3 périodes) pour rédiger leur dialogue et le corriger. Puis, la semaine d’après, je leur ai laissé du temps pour qu’ils apprennent leur dialogue et qu’ils améliorent, par exemple leur prononciation, suite à mes régulations. Ensuite, l’évaluation a duré 2 périodes. À ajouter : durée du feed-back et du rendu de la note une fois effectué. Cette séquence d’enseignement s’est donc déroulée en quatre étapes. Une première phase de création du dialogue, en utilisant le traitement de texte et un dictionnaire en ligne comme support à la création du dialogue. Une deuxième étape d’apprentissage du dialogue, en utilisant soud of text comme aide à la prononciation. Une troisième étape d’évaluation au cours de laquelle les élèves devaient réciter leur dialogue et étaient filmés. Puis une dernière étape de feed-back, durant laquelle les élèves reçoivent leur note et peuvent visionner leur vidéo afin d’illustrer mes commentaires. 
commentaires. 
J’ai anticipé en amont l'éventuel travail fastidieux pour les élèves d'écrire une première fois le texte à la main travail et de devoir le réécrire suite aux corrections. Ainsi, dans un souci de lisibilité et d’efficacité, j’ai opté pour la solution du traitement de texte. Cette solution s’est également révélée bénéfique pour les élèves dyslexiques, rendant cette tâche plus agréable et moins ardue. D’ailleurs un élève dyslexique m’a dit qu’il trouvait « plus cool et agréable d’écrire à l’ordi », plutôt qu’à la main ». J’ai également anticipé le fait que certains groupes allaient terminer avant les autres en leur demandant d’aller coacher leurs camarades. La constitution des groupes a été le sujet d’un questionnement de ma part lors de ma planification. Laissais-je le choix aux élèves des binômes ou imposais-je les groupes ? Lors de la première production orale, en début d’année, j’ai laissé choisir les élèves. Puis, j’ai remarqué, au fil de l’année, qu’il s’agissait toujours des mêmes enfants qui étaient mis de côté. Pour cette raison, j’ai décidé de choisir, cette fois-ci les binômes. Il me semblait également intéressant de les pousser à collaborer avec d’autres camarades. Pour ce faire, j’ai veillé aux affinités des élèves. En effet, je sais qu’il existe des tensions entre certains élèves ; j’ai donc constitué les groupes en évitant de mettre ensemble des élèves qui ne s’entendaient pas. J’ai également fait attention au niveau des élèves et aux forces de chacun pour créer mes binômes. 
 
Retour après expérience : Concernant la planification de ma séquence d’enseignement, je suis très satisfaite. En effet, réaliser des projets sur plusieurs périodes est toujours une inconnue au début. Les élèves vont-ils avoir assez de temps ? Vont-ils arriver au résultat escompté ? Vont-ils avoir du plaisir ? Tant de questions se posent au moment de la préparation. Pour mon plus grand bonheur, les élèves n’ont pas eu besoin de plus de temps que prévu, ce que je craignais au vu de la suite du programme plutôt chargé. Ils se sont montrés très motivés tout au long de la séquence, appréciant utiliser les outils numériques à plusieurs reprises. De plus, ils se sont montrés très créatifs lors de la création du dialogue. De base, en planifiant, je leur avais imposé une liste de courses qu’ils devaient utiliser pour la création de leur dialogue. Voyant en classe qu’ils étaient frustrés de ne pas pouvoir tout inventer, j’ai enlevé cette contrainte afin de leur laisser toute créativité et imagination possible. Si c’était à refaire, je leur laisserais donc le choix : soit de complètement choisir leurs aliments (pour les élèves débordant d’imagination) ou d’avoir une liste de courses prédéfinie en support (pour les élèves ayant besoin d’être un peu plus guidés). Concernant la création des groupes, lorsque les élèves ont appris qu’ils ne pourraient pas choisir leur binôme, ils ont légèrement protesté, voulant absolument travailler avec leur acolyte. Une fois, l’annonce digérée et l’activité lancée tout s’est bien passé pour l’ensemble des binômes. J’ai trouvé vraiment super de voir des groupes d’élèves plutôt insolites et qu’ils apprennent à travailler avec d’autres camarades, se retrouvant parfois dans un binôme mixte.
Enfin, pour une prochaine fois, je créerai une marche à suivre pour l’utilisation de Pages. En effet, je pensais que les élèves étaient à l’aise avec ce programme, suite au bain informatique qu’ils ont dans l’année. Malheureusement, je me suis rendu compte sur le moment même qu’il n’était pas évident pour tous les élèves de donner un titre au document et de l’enregistrer sur le bureau par exemple ou même de changer une police, une taille, etc.
 
En conclusion, je suis satisfaite de ma séquence d’enseignement et du résultat. Les élèves se sont montrés très impliqués à chaque étape et se sont donné beaucoup de peine. Je trouve le rendu plutôt bon. Je garde dans un coin de ma tête toutes les propositions de régulation évoquées pour une prochaine fois, sachant que toute séquence d’enseignement peut en tout temps être améliorée. 
 
 
 
Bibliographie
 
Delmonico, C. (2013). Utilisation des TICE pour favoriser l'appropriation de la notion de fonctions et de leurs graphes. Mémoire professionnel, Haute école pédagogique de Lausanne. 

Dufeu, B. (2008). L’importance de la prononciation dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Franc-parler.org [En ligne]. Repéré à https://www.psychodramaturgie.org/images/doc/Importance%20de%20la%20prononciation.%20Franc-parler.pdf
 
Levy, A.  (2017). SAMR, un modèle а suivre pour développer le numérique éducatif. Technologie (206), 8-13. https://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-02/articletechnologie206_alainlevy_bd.pdf
 
Plateforme du plan d’études romand, Plan d’études romand [en ligne]. Repéré à  http://www.plandetudes.ch/web/guest/per;jsessionid=64B470299409D52940DF B189AC25349A 
 
Viau, R. (2005). 12 questions sur l’état de la recherche scientifique sur l’impact des TIC sur la motivation à apprendre. Université de Sherbrooke.