Dans le cadre de l’enseignement de l’anglais, une part importante, et souvent laissée de côté par manque de temps, est l’aspect culturel lié à la langue. J’ai décidé de lancer mes élèves de 10VP dans un projet de découverte des différents pays et régions constitutifs du Royaume-Uni afin d’en découvrir, et faire découvrir à leurs camarades, différents aspects culturels. 

J’ai décidé de faire réaliser à mes élèves un document power point commenté en écriture partagée (à travers un PowerPoint et une page Word accessibles sur Teams) plutôt qu’un plus traditionnel poster papier et une présentation devant la classe. 

J’ai d’abord montré à mes élèves un power point commenté que j’ai réalisé afin qu’ils perçoivent les attentes pour leur travail et leur ai présenté le programme de notre séquence qui a duré 4 périodes. 

L’objectif de la première leçon était de sélectionner les aspects culturels qu’elles et ils désiraient présenter et faire une recherche d’information. Avant de se lancer dans leur recherche, nous avons regardé ensemble un document destiné à les informer sur la recherche efficace d’information et l’utilisation de documents et images pris d’internet. Après cela, les élèves, armés d’un ordinateur chacun.e, devaient faire une recherche sur internet pour créer leurs discours et illustrer leur power point. Elles et ils pouvaient les conserver sur leur document Word partagé sur Teams. Cette séance a été l’occasion d’aborder avec eux la recherche efficace d’information sur internet ainsi que la nécessité de citer les sources de leurs images. 

La seconde leçon avait pour objectif la mise en œuvre de leur power point partagé. Au début de la leçon, elles et ils ont eu 5 minutes pour « copier » une petite animation que je leur présentais sans aucune aide afin qu’ils se réalisent ce qu’ils savaient déjà faire, par expérience ou instinctivement. Nous avons ensuite réalisé une petite animation pas à pas afin qu’elles et ils se familiarisent avec les fonctionnalités utiles pour leur projet. Le reste de la leçon est consacré à la réalisation de leur power point en simultané.

Lors de la troisième leçon, les élèves ont pu s’enregistrer et incorporer leurs audios à leur power point. L’enregistrement en direct prévu initialement s’est avéré impossible du fait que cette fonctionnalité n’était pas accessible depuis Teams et que power point n’est pas téléchargé sur les ordinateurs. Les élèves ont donc pu s’enregistrer à l’aide du site Vocaroo et placer dans un second temps leurs audios sur dans les powerpoints. Cela leur a permis de s’écouter et de recommencer leur enregistrement au besoin, ce qui est finalement bénéfique pour l’auto-évaluation de l’élève et par là son sentiment d’efficacité.

La dernière leçon, qui a eu lieu après la date limite de rendu du document final, était consacrée à la découverte du travail de leurs camarades. Les élèves ont pu regarder deux powerpoints et se sont ensuite retrouvés par groupes pour échanger sur les éléments positifs et les points d’amélioration de leurs productions.

L’utilité du numérique pour cette séquence était la possibilité de travailler de manière simultanée sur leur document et de participer de manière égale à la production. Elle permettait aussi de réaliser toutes les démarches sur un même support, l’ordinateur, plutôt que le passage de l’ordinateur pour les recherches, au papier pour la production. Enfin, les powerpoints avec commentaires audios permettaient d’éviter les moments, souvent longs pour les élèves, de présentation orale devant la classe de son poster.  Au niveau de la tâche à accomplir, il s'agit donc, pour le modèle SAMR d'une augmentation car l'outil numérique permet de travailler de manière plus efficace sur leur document.

Le numérique a également été utile d’un point de vue organisationnel, puisque cette séquence a été réalisée alors que les élèves pouvaient facilement être mis en quarantaine en raison du COVID. Le fait d’avoir accès à distance au power point à travers Teams a permis à certains de participer à distance au projet et à d’autres, n’ayant pas terminé à temps, d’ajuster des choses depuis chez eux avant le rendu final. Au niveau organisationnel, le numérique a permis d'être dans un niveau de redéfinition car il aurait sinon été impossible pour les élèves absents de participer à la réalisation du projet.

Enfin, la réalisation de ce projet sous forme numérique permet une évaluation et une production plus facile. La partie orale, étant enregistrée, permet d’une part aux élèves de s’auto-réguler et de s’améliorer au besoin, et à l’enseignant de réaliser une évaluation plus scrupuleuse et objective, puisqu’il existe la possibilité de la réécouter indépendamment d’un contexte de production parfois peu idéal (bruits des camarades, fatigue de fin de journée, etc.)

L’évaluation de productions orales enregistrées en langue étrangère est vraiment plus avantageuse qu’une évaluation instantanée en termes d’objectivité et la production d’un power point évite plusieurs moments contraignants : impression des images et problèmes associés (taille, encre, déplacements vers l’imprimante), production du poster sur lequel un seul élève peut travailler à la fois, mise en page modulable. Le numérique a été très utile pour cette séquence, mais il faudrait idéalement que les élèves puissent enregistrer directement le power point ce qui aurait dû être vérifié avant de les lancer dans le projet afin de leur proposer un autre le cas échéant.

 

         L’enseignant.e se doit de maîtriser l’outil power point et la mise en place de documents partagés sur Teams. Il faut également qu’il ou elle ait fait des recherches concernant la recherche efficace sur internet ainsi que sur les sources et qu’il ou elle montre l’exemple également hors du contexte de cette séquence quant à la citation de ses sources, tant pour les exercices, fiches ou images utilisés dans le contexte de ses cours. 

Les objectifs disciplinaires travaillés sont ceux de la production orale (L334) et plus particulièrement celui de la "production de textes oraux ayant fait l'objet d'une recherche (sujets historiques, scientifiques, culturels, de société,…)". Les objectifs MITIC travaillés sont : l’élève navigue sur Internet de façon orientée en utilisant des techniques de recherche efficientes et respecte formellement le droit d'auteur et de l'image, cite ses sources. Enfin, au niveau transversal, les élèves sont appelés à collaborer avec leurs pairs pour la création du powerpoint et à rechercher puis exploiter de ressources pertinentes afin de créer un powerpoint informatif sur un pays du Royaume-Uni.

Style pédagogique
Mon rôle en tant qu'enseignante était avant tout de guider les élèves pour qu'ils et elles réalisent leur projet. Je suis très peu intervenue auprès des élèves de manière frontale, en tant que transmetteur de savoir. Cela prenait généralement une dizaine de minutes par leçon et était plutôt réalisé sous forme dialogique en partant des connaissances des élèves.

La classe de 10VP avec laquelle j’ai réalisé cette séquence est une classe qui a l’habitude de travailler en autonomie (ils suivent des Workplans, travaillent seuls ou par groupes de manière autonome pour la plupart des leçons). Ils sont donc principalement acteurs et actrices dans cette séquence. Ils et elles étaient majoritairement autonomes, pouvaient sortir de la classe et travailler dans les couloirs au calme, ce qui a été particulièrement apprécié pour les enregistrements. 

J’ai fait le choix de créer des groupes au hasard, puisqu’ils et ellesavaient déjà l’habitude de travailler souvent avec les mêmes camarades. Après des premiers mécontentements, ils et elles ont été très efficaces et tous les groupes ont parfaitement collaboré. 

La tâche à réaliser par les élèves leur laissait également une assez grande marge de manœuvre puisque le cadre était volontairement souple. Elles et ils pouvaient choisir les éléments qu’elles et ils voulaient transmettre sur la culture, ceux qu’elles et ils souhaitaient développer et la réalisation du power point était libre, à condition d’être lisible. Laisser des choix aux élèves présente deux intérêts pédagogiques. Il permet tout d’abord d’accroitre la motivation intrinsèque des élèves, parce qu’elles et ils auront pu choisir ce dont elles et ils vont parler (Zuckerman et al., 1978). Le fait de laisser le choix aux élèves permet également une différenciation naturelle puisque les exigences basiques sont facilement atteignables par toutes et tous et celles ou ceux qui sont plus à l’aise peuvent pousser leur travail.

Le numérique est vraiment au coeur de cette séquence qui s'est déroulée essentiellement sur les ordinateurs. Le numérique permettait aux élèves de faire leurs recherches dans un premier temps, de collaborer dans la création de leur power point et de présenter leurs découvertes sous une formes nouvelle pour elles et eux. Le résultat final a été partagé sur le groupe Teams de la classe d'anglais et les élèves ont pu aller les consulter dans le cadre d'une leçon. 

Evaluation : (voir annexe)
La séquence a donné lieu à un TA qui a été noté par une grille critériée mais avec des critères répartis sur 3 points exprimant le niveau de réussite de l’objectif qui peut être minimal, partiel ou complet. Je choisis de faire des grilles où le 0 points n’existe pas, puisque les élèves n’ont jamais rien fait.
Pour mettre en avant le travail de collaboration, une partie de la grille concerne le power point, ce qui représente des points en commun pour tout le groupe alors que l’autre partie de la grille concerne la partie orale et les enregistrements.

L'objectif de cette séquence était de s'intéresser aux pays anglophones européens et découvrir des éléments culturels. La démarche assez libre a permis aux élèves d'apprendre à s'organiser en groupe, à discuter des éléments intéressants et à faire des choix au niveau du contenu et des images sélectionnées pour illustrer leurs propos. En plus des apprentissages sur le contenu que les élève re-partagent encore volontiers lors qu'un pays ou l'autre est évoqué dans notre méthode d'anglais, les élèves ont acquis des compétences transversales précieuses. 

Gestion de la classe :

Éducation aux médias
L'éducation aux médias est au coeur de ma séquence puisqu'elle apparait au niveau de la recherche d'information puis de leur utilisation pour les exposés. Les élèves ont été sensibilisés à la recherche efficace d'information ainsi qu'aux droits et à l'obligation de citer ses sources lors de la première leçon à travers l'infographique que j'ai trouvée parmi les documents partagés sur la compétence sqily. J'ai donc moi même fait des recherches afin de pouvoir transmettre correctement ces informations à mes élèves car même si je le faisais moi-même, je n'étais pas prête à l'enseigner à mes élèves. Au moment de la création des power points, je passais régulièrement auprès des groupes pour pointer un manque de source ou une information peu sûre qu'ils ou elles feraient mieux de vérifier par une autre source.

Le moyen d’enseignement d’anglais propose à la fin de chaque chapitre une approche culturelle ou un projet à réaliser, mais souvent, dans les situations d’enseignement, ces moments passent à la trappe par manque de temps. Cette séquence a été réalisée en lien avec le chapitre que les élèves allaient aborder par la suite et représentait une très bonne introduction et le moment de l’année était adapté à ce genre de projet puisque nous approchions des vacances de Noël et qu’il ne faisait pas sens de commencer un nouveau chapitre juste avant. Une des choses à anticiper était pour moi la réservation des ordinateurs qui sont plus plus souvent utilisés dans ces périodes de fin d’année où ils permettent d’accroitre la motivation des élèves. 

Il est dommage que ce genre de projet soit rarement exécuté au profit d’heures d’enseignement souvent plus frontal, car l’enseignement où les élèves sont impliqués dans un projet de production, de réalisation d’une tâche, sont souvent plus efficace pour les apprentissages que l’écoute d’un enseignement. J’ai l’intention de proposer aussi souvent que possible ce genre de réalisation à mes élèves, d’une part pour intégrer les MITIC aussi régulièrement que possible puisque les élèves ne reçoivent autrement que peu de contenu, et d’autre part pour favoriser leur motivation.
J'ai choisi d'utiliser l'outil Power point car il est pour moi le plus familier et permettait d'être partagé entre les élèves qui ont récemment, grâce à Teams, accès plus facilement aux documents.

Enfin, j’ai prévu dans la planification une possibilité pour les élèves de finir leur projet hors classe puisque la date du rendu pour l’évaluation était le vendredi alors que la dernière période de travail en classe était le mercredi matin. Le fait que le document soit accessible en tout temps pour eux sur Teams est un avantage certain pour pallier ce type de problème organisationnel. 

Ayant planifié que les élèves réalisent un power point commenté qui aurait pu se regarder comme une vidéo, j'ai perdu un peu de temps en leur présentant cette démarche qu'ils et elles n'ont finalement pas pu réaliser parce qu'il est seulement possible d'enregister depuis l'application sur Teams. Vocaroo a finalement été un outil simple d'utilisation qui a presque pu remplacer l'enregistrement sans avoir l'effet final d'une vidéo. Le temps perdu n'a cependant pas été un problème car il s'agissait d'élèves très efficaces, mais à l'avenir, je ferai en sorte de vérifier la mise en place du projet du point de vue des élèves avec les outils à leur disposition.

Les élèves étaient contents de réaliser cet exposé avec des modalités différentes de celles qu’elles et ils avaient expérimenté jusque-là. Beaucoup étaient bluffés au départ de pouvoir réaliser leur power point en simultané et ont apprécié pouvoir avancer en parallèle et tous réaliser une partie de la présentation. 

Le parti pris de laisser un cadre assez libre à leur réalisation s’est avéré payant et les élèves ont travaillé avec motivation et intérêt et ont réalisé de très bons travaux, intéressants et agréables à consulter (voir annexe pour un travail).